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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XX. 283<br />

t'atteigne, ou que de près il ne te frappe d'un coup d'épée. »<br />

Il dit : Hector rentre dans la foule des guerriers ; la voix <strong>du</strong><br />

dieu le frappe de crainte. Akfrs Achille se rue au milieu des<br />

Troyens, revêtu d'une force indomptable; il pousse d'horribles<br />

cris. Le brave Iphition, le premier, tombe sous ses coups. Fils<br />

d'Otrynte, chef de nombreux guerriers, né d'une Naïade, il recul<br />

le jour sous les neiges <strong>du</strong> Tmole, parmi le riche peuple d'Hyda.<br />

Le divin Achille, comme il marche sur lui, l'atteint de sa jave- '<br />

line au milieu <strong>du</strong> front, et lui fend tout le crâne. Le héros tombe<br />

avec fracas, et le vainqueur fait entendre ces superbes paroles :<br />

« Te voilà éten<strong>du</strong>, fils d'Otrynte, ô le plus redoutable de tous<br />

les humains ! tu trouves ici la mort, et ta famille est sur les rives<br />

<strong>du</strong> lac Gygès, qui baigne tes champs paternels près <strong>du</strong> poissonneux<br />

Hyllos et <strong>du</strong> profond Hermos. »<br />

Pendant qu'il se glorifie, les ténèbres voilent les yeux d'Iphition,<br />

et les roues des chars que les Grecs poussent en avant le<br />

mettent en lambeaux. Achille renverse ensuite Démalion, fils<br />

d'Anténor, combattant inébranlable; il le frappe à la tempe, le<br />

casque d'airain n'arrête point son effort, la pointe pénètre, brise<br />

l'os, écrase la cervelle et dompte le vaillant Troyen au fort de son<br />

ardeur. Ensuite, comme Hippodamas saute de son char et veut<br />

fuir, de sa javeline il le perce entre les épaules : le Troyen exhale<br />

son âme en gémissant. Tel un taureau que de jeunes hommes entraînent<br />

devant le roi Neptune; pousse de longs gémissements<br />

dont le dieu se réjouit : ainsi râle le guerrier blessé, jusqu'à ce<br />

que son âme généreuse abandonne ses ossements. Déjà Achille<br />

a. tourné son javelot contre le divin Polydore, fils de Priam. Hélas !<br />

le vieillard lui avait défen<strong>du</strong> de combattre : né le dernier de ses<br />

nombreux enfants, il était le plus tendrement chéri. Mais il l'emportait<br />

sur tous ses frères à la course, et, pour faire paraître follement<br />

son agilité, il se mêla parmi les premiers rangs jusqu'à ce<br />

qu'il eût reçu le coup fatal. Le fougueux et divin Achille, comme<br />

il prend son élan, le perce de sa pointe mortelle, au milieu <strong>du</strong><br />

dos, où les anneaux d'or <strong>du</strong> baudrier se croisent et forment une<br />

double cuirasse. L'airain traverse le corps et ressort en avant.<br />

Polydore, en gémisjyttf'tombe à genoux; les affreuses ténèbres<br />

l'enveloppent, et, SMkbant, dans ses «nains éten<strong>du</strong>es il reçoit<br />

ses entrailles.-^ 1 ^W^<br />

Hector aperçoit les convulsions de son frère bien-aimé qui gît<br />

sur le sable et tient encore ses entrailles. Un nuage de douleur<br />

aussitôt se répand sur ses yeux ; il ne peut se résigner plus longtemps<br />

à demeurer à l'écart; ardent comme la flamme, il marche<br />

au-devant d'Achille en vibrant son javelot aigu. A peine le fils de

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