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1 - Notes du mont Royal

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242 ILIADE.<br />

loin les traits. Aussitôt il s'adresse à Hector d'une voix terrible<br />

:<br />

« Hector, et vous chefs des Troyens et des alliés, quelle honte !<br />

vous fuyez jusque dans Ilion, vaincus par votre mollesse. Un des<br />

immortels, à l'instant, me révèle que Jupiter, arbitre souverain<br />

des combats, se déclare pour nous. Précipitons^ious donc sur les<br />

Grecs ; ne souffrons pas qu'ils emportent paisiblement Patrocle<br />

vers leurs vaisseaux. »<br />

A ces mots, il s'élance hors des rangs ; les Troyens se retournent<br />

et tiennent tête à leurs ennemis. Énée alors terrasse d'un<br />

coup de javeline Léocrite, fils d'Arisbas, vaillant compagnon de<br />

Lycomède. Il tombe ; Lycomède, ému de pitié, accourt près de<br />

lui, lance sonjavelotétincelant, perce au-dessous <strong>du</strong> diaphragme<br />

le foie d'Apisaon, fils d'Hippasis, et brise soudain ses forces. Ce<br />

pasteur des peuples était venu de la fertile Péonie, et, dans les<br />

batailles, il se signalait auprès <strong>du</strong> martialAstéropée. Celui-ci voit<br />

sa chute; ému de pitié, il s'élance impatient de provoquer les<br />

Grecs. Vains désirs ! Les ennemis se serrent autour de Patrocle,<br />

se font un rempart de leurs bouchers, et tendent en avant leurs<br />

javelines. Ajax parcourt les lignes, et ne cesse d'enflammer leur<br />

courage. «Ne reculez point, s'écrie le héros, ne vous éloignez pas<br />

de Patrocle ; gardez-vous de combattre hors des rangs ; attendez<br />

le choc, inébranlables auprès <strong>du</strong> cadavre, et ne lancez pas vos<br />

javelots. » Tels sont les ordres <strong>du</strong> grand Ajax. Cependant la terre<br />

ruisselle de sang, jonchée des morts qui tombent des deux parts.<br />

Les Troyens, les généreux alliés succombent, et les Grecs aussi<br />

voient couler leur sang ; mais ils périssent en plus petit nombre,<br />

car ils n'oublient point de se prêter un appui mutuel, et par leur<br />

masse ils éloignent l'extrême péril.<br />

Tandis qu'ils combattaient ardents comme le feu, on aurait pu<br />

croire que le soleil et la lune étaient anéantis : un nuage épais<br />

enveloppait l'étroite arène où les héros soutenaient la bataille,<br />

autour <strong>du</strong> fils de Ménétios. Les autres combattants, Troyens et<br />

Grecs, étaient mollement engagés, sous un ciel serein ; au-dessus<br />

de leurs têtes le soleil brillait d'un vif éclat, et la nuée ne couvrait<br />

ni la plaine ni les <strong>mont</strong>agnes. Ils s'attaquaient donc par intervalles,<br />

évitant de part et d'autre les traits meurtriers, et séparés<br />

par une large distance. Au centre seulement planaient les douleurs,<br />

l'obscurité, le carnage ; et les braves étaient déchirés par<br />

l'airain. Deux guerriers illustres, Thrasymède et Antiloque, ignoraient<br />

encore la mort de l'irréprochable Patrocle. Ils le croyaient<br />

plein de vie, promenant sa fureur contre les Troyens, pendant<br />

qu'eux-mêmes se bornaient à prévenir la fuite et la mort de leurs

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