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1 - Notes du mont Royal

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232 ILIADE.<br />

Ainsi, lorsque Euros et Notos s'engouffrent au fond des vallées<br />

et de leur choc furieux ébranlent là profondeur des forêts, les<br />

hêtres, les frênes, les cornouillers à l'écorce épaisse gémissent et<br />

entrelacent leurs énormes rameaux qui se brisent avec fracas :<br />

ainsi les Troyens et les Grecs autour de Cébrion se heurtent et<br />

s'entr'égorgent. Nul ne songe à fuir; les javelines plongent dans<br />

les armures, les flèches-volent, de nombreux rochers brisent les<br />

bouchers des combattants. Cébrion cependant couvre de son vaste<br />

corps un vaste espace et gît dans un tourbillon de poussière, sans<br />

se souvenir, hélas ! de son adresse à diriger les coursiers. Tant<br />

que le soleil éclaire le milieu <strong>du</strong> ciel, les traits se croisent des<br />

deux parts et les guerriers succombent ; mais lorsque, déclinant, '<br />

il indique le moment de délier les bœufs <strong>du</strong> laboureur, les Grecs<br />

l'emportent outre mesure ; ils entraînent Cébrion hors dé la mê-<br />

. lée, loin <strong>du</strong> tumulte, et le dépouillent de ses armes. .<br />

Patrocle, méditant encore-la ruine des ennemis, fond sur eux :<br />

trois fois il se précipite fougueux comme Mars en poussant des<br />

hurlements terribles; trois fois il fait tomber sous ses coups neuf<br />

guerriers. Mais lorsque, semblable à une divinité, il s'élance une<br />

quatrième fois, alors, 6 Patrocle, brillent les dernières lueurs de<br />

ta vie ! Contre toi Phébus s'avance, terrible, au fort de la violente<br />

mêlée. Le héros ne voit point ce dieu cruel qui se cache<br />

dans la foule, enveloppé d'un brouillard épais» Phébus s'arrête<br />

derrière lui et, laissant tomber une main pesante, le frappe au<br />

dos entre ses larges épaules ; un vertige éblouit ses yeux convulsés.<br />

Phébus détache de sa tète le casque d'Achille; l'airain résonnant<br />

roule sous les pieds dés chevaux; la crinière est souillée<br />

de poussière et de sang. Il n'était point accoutumé, ce noble<br />

casque, à se traînen dans la poudre, mais il couvrait le front et<br />

les traits majestueux <strong>du</strong> divin Achille. Maintenant Jupiter veut<br />

qu'Hector aussi en orne sa tête, au moment où la mort est près<br />

de le saisir. Le long javelot de Patrocle, grand et solide, se brise<br />

entre ses mains; son vaste bouclier glisse à terre avec le baudrier<br />

qui le soutient, et le roi Apollon, fils de Jupiter, dépouille<br />

le héros de sa cuirasse. Son âme est saisie de stupeur, son beau<br />

corps s'affaisse, il s'arrête plein de trouble. Cependant un guerrier<br />

dardanien s'approche par derrière et de sa javeline d'airain<br />

le blesse entre les deux épaules; c'est Euphorbe, fils de Panthos,<br />

qui remporte sur ses jeunes compagnons par son agilité et son<br />

adresse à lancer le javelot, à diriger les coursiers. Déjà, depuis<br />

qu'il pousse son chai' dans les combats, il a précipité de leurs<br />

sièges vingt guerriers. C'est lui, ô Patrocle ! qui te porte le premier<br />

coup, mais il ne te renversa D.IS. DP.S qu'il a ramené sa ja-

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