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1 - Notes du mont Royal

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214 ILIADE.<br />

« Amis, s'éciie-t-il, soyez hommes, et, dans votre âme, craignez<br />

le blâme des hommes. Souvenez-vous de vos enfants, de vos<br />

femmes, des domaines que vous avez laissés dans votre patrie ;<br />

souvenez-vous de vos parents qui respirent encore, ou dont la<br />

mort a fermé les yeux. Au nom de vos familles absentes, je vous<br />

en conjure, restez inébranlables, gardez-vous de prendre la fuite. »<br />

Ces paroles raniment les Grecs; Alors Minerve disperse le nuage<br />

épais qu'un dieu a répan<strong>du</strong>, sur eux ; une vive lumière éclaire les<br />

approches des vaisseaux et toutes les parties de ce champ où la<br />

bataille éclate également terrible. Tous les yeux voient Hector,<br />

bouillant de valeur, et ses compagnons ; le héros apparaît à ceux<br />

qui naguère se sont retirés sans combattre, comme à ceux qui ont<br />

seuls soutenu la lutte jusqu'à la flotte.<br />

Cependant l'âme altière d'Ajax ne lui permet pas de rester où<br />

s'arrête l'armée. Il s'avance à grands pas sur le tillac des premiers<br />

navires et brandit une javeline de combat naval, longue de vingtdeux<br />

coudées, que des clous raffermissent. Tel un habile cavalier,<br />

réunissant de front quatre chevaux, les pousse à travers la plaine,<br />

vers la grande ville, en suivant la voie publique; les hommes, les<br />

femmes accourent en foule et l'admirent; sans s'arrêter et sans<br />

hésiter, il saute, et tandis que ses coursiers volent il passe légèrement<br />

de l'un à l'autre : ainsi le fils de Télamon parcourt à grands<br />

pas les tillacs des vaisseaux légers ; sa voix <strong>mont</strong>e jusqu'à l'éther;.<br />

sans cesse il jette des cris terribles et ordonne aux Grecs.de sauver<br />

le camp et la flotte. Hector, de son côté, ne reste pas dans les<br />

rangs des Troyens. Comme un aigle noir fond sur une nuée d'oies<br />

sauvages, de grues, ou de cygnes au long cou, qui sur les rives<br />

d'un fleuve cherchent leur nourriture : tel Hector s'élance et se<br />

place au pied d'un navire. Jupiter le pousse de sa main puissante,<br />

et sur ses pas entraîne toute l'armée. Le terrible combat s'engage<br />

plus ardent que jamais au milieu de la flotte. A voir cette fureur,<br />

on eût dit que, frais et intacts, ils s'entre-choquaient pour la première<br />

fois. Telles sont, des deux parts, les pensées qui les agitent :<br />

les Grecs ne croient pas échapper au carnage ; tous craigneut de<br />

périr. Les Troyens ne doutent pas d'incendier la flotte et d'exterminer<br />

les héros argiens. Animés de ces craintes, de ces espérances,<br />

ils se heurtent avec fracas. Hecior s attache à l'extrémité <strong>du</strong> superbe<br />

navire qui a con<strong>du</strong>it Protésiclas aux champs troyens, et ne<br />

doit point le rendre à sa patrie. En se disputant ce vaisseau, les<br />

Grecs, les Troyens s'abordent et s'entie-tuent. Les flèches, les javelots<br />

ne suffisent plus à leur rage; ils n'ont qu'une âme, et ils<br />

combattent de près avec les haches aiguisées, les piques à deux<br />

pointes, les doubles haches et les longues épées. Combien de ma-

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