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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XV. — 207<br />

perse, et chacun des chefs immole un guerrier. Hector tue Stichios<br />

et Arcésilas : l'un, chef des Béotiens, cuirassé d'airain ;<br />

l'autre, fidèle compagnon <strong>du</strong> magnanime Ménesthée. Ënée fait<br />

mordre la poussière à Médon et Jason. Médon, bâtard <strong>du</strong> divin<br />

Oïlée, est frère d'Ajax ; mais il habitait Phylàcée, loin de sa patrie,<br />

depuis que sa main avait mortellement frappé le frère de sa<br />

marâtre Ëriopide. Jason commandait les Athéniens, et passait<br />

pour le fils de Sphélos, fils de Bucolis. Au premier rang Polydanias<br />

tue Mécistée et Polite Échios; le noble Agénor terrasse<br />

Clonios; enfin, comme Déiochos se retourne et veut fuir, Paris le<br />

perce de sa javeline, au-dessus de l'épaule, et plonge dans- ses<br />

chairs l'airain tout entier.<br />

Tandis que les vainqueurs les dépouillent de leurs armes, les<br />

Grecs se précipitent dans le fossé, franchissent les palissades, et<br />

s'enfuient confusément, contraints à se renfermer dans leurs<br />

murailles. Hector, d'une voix tonnante, encourage les Troyens-:<br />

a Ruez-vous sur les vaisseaux, laissons là ces dépouilles sanglantes;<br />

celui de vous que je verrai s'éloigner de la flotte, je<br />

lui donnerai la mort; ses frères, ses sœurs n'allumeront point<br />

son bûcher, mais les chiens le traîneront devant les murs de<br />

Troie. »<br />

A ces mots, de son fouet il frappe ses coursiers et les pousse<br />

entre lés lignes des Troyens qu'il entraîne. Tous les héros, à<br />

grands cris, lancent leurs chars; un terrible fracas retentit. Devant<br />

eux, Apollon s'avance, et, de son pied culbutant au milieu<br />

<strong>du</strong> fossé la terre qui le borde, jette sur leurs pas un vaste pont,<br />

non moins large que la portée d'un trait lancé d'une main robuste.<br />

Leurs phalanges déployées Te traversent, et, à leur tête,<br />

Apollon agite la précieuse égide. Le dieu détruit le rempart des<br />

Grecs sans plus d'effort que n'en fait un enfant qui, sur les bords<br />

de la mer, pousse <strong>du</strong> pied et confond en se jouant les édifices de<br />

sable que sa main délicate vient d'élever. Ainsi, puissant Apollon,<br />

tu bouleverses ce mur qui.a coûté tant de.peines et de<br />

fatigues aux Argiens, et, tremblants, tu les mets en fuite. Toutefois<br />

Us s'arrêtent vers les vaisseaux ; alors ils s'exhortent mu- •<br />

tuellement, et, les mains éten<strong>du</strong>es, ils implorent à haute voix<br />

tous les dieux. Le vieillard de Gérenna, Nestor, sauvegarde des<br />

Grecs, surtout lève les mains vers le ciel étoile, et prie en ces<br />

termes :<br />

« Puissant Jupiter, si jamais dans la fertile Argolide les héros<br />

grecs, brûlant pour toi les cuisses succulentes des bœufs ou des<br />

agneaux, t'ont demandé leur retour; si, d'un signe de la tête, tu<br />

leur en as scellé la promesse, ne l'oublie point, roi de l'Olympe,

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