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1 - Notes du mont Royal

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206 ILIADE.<br />

l'agora, lorsque les jeunes héros rivalisent d'éloquence. 11 leur fait<br />

entendre ce sage conseil :<br />

« Dieux, quel grand prodige éclate à nos regards ! Hector est<br />

debout, Hector échappé aux traits de la mort; hélas! nous espérions<br />

qu'il avait succombé sous le bras d'Ajax ; mais l'un des immortels<br />

l'a sauvé, et je prévois que bientôt il va faire périr une foule<br />

d'Argiéîs. Ah ! sans la volonté <strong>du</strong> maître <strong>du</strong> tonnerre, ce héros<br />

ne reparaîtrait pas aux premiers rangs, avec une telle ardeur-<br />

Croyez-moi donc, obéissez tous à mes paroles. Ordonnons à la<br />

multitude de reculer jusqu'aux vaisseaux. Cependant nous qui,<br />

sur le champ de bataille, nous glorifions d'être les plus vaillants,<br />

serrons-nous, baissons nos javelines, bravons le premier choc.<br />

Hector, malgré son ardeur, hésitera à se lancer dans la foule des<br />

Grecs. »<br />

La persuasion découle de ces paroles. Autour de Thoas, les<br />

Ajax, le roi Idoménée, Teucer, Mérion, Mégès, pareil à Mars,<br />

raniment le combat, rallient les plus vaillants, et se hâtent<br />

d'opposer un front redoutable au fils de Priam et aux Troyens.<br />

Derrière ces héros la multitude s'écoule sans désordre jusqu'aux<br />

vaisseaux.<br />

Les Troyens, les rangs serrés, portent les premiers coups ; à leur<br />

tête, Hector marche d'un pas superbe, mais Apollon le précède<br />

enveloppé d'un nuage qui le rend invisible. Le dieu porte l'horrible<br />

égide, hérissée de franges, œuvre admirable de Vulcain,<br />

donnée parle dieu à Jupiter, pour l'effroi des mortels. Phébus la<br />

tient dans ses mains divines et dirige l'armée.<br />

Les Grecs se pressent, d'abord inébranlables. Des deux parts<br />

retentit un affreux cri de guerre. Les flèches volent, poussées par<br />

les nerfs ten<strong>du</strong>s, et des javelots nombreux s'échappent de mains<br />

audacieuses ; les uns percent la poitrine des jeunes guerriers,<br />

d'autres tombent au milieu de l'arène avant d'atteindre les combattants,<br />

et, quoique avides de sang, se plongent dans le sable.<br />

Aussi longtemps que dans les niains d'Apollon l'égide reste immobile,<br />

des deux parts les traits volent et les guerriers périssent.<br />

Mais lorsqu'il l'agite en tournant ses regards sur les Argiens, lorsqu'il<br />

jette au-dessus de leur tête un cri formidable, leur cœur en<br />

leur sein s'amollit; ils ne se,souviennent plus de leur impétueuse<br />

valeur.<br />

Tel se met en désordre un troupeau de bœufs ou de brebis sur<br />

lequel deux bêtes fauves fondent <strong>du</strong>rant les dernières heures<br />

d'une.nuit obscure, en l'absence <strong>du</strong> berger: ainsi fuient les Argiens<br />

éper<strong>du</strong>s ; car sur eux Apollon pousse la Terreur, et parmi<br />

les Troyens ramène la victoire. Alors la mêlée s'étend,• se dis»

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