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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XV. 205<br />

bes, le plus véloce des oiseaux ; il trouve le noble Hector non plus<br />

éten<strong>du</strong>, mais assis ; le héros reprend ses esprits ; il reconnaît ses<br />

compagnons qui l'entourent; il respire; sa sueur est étanchée ;<br />

déjà la volonté de Jupiter le ranime. Apollon se place à ses<br />

côtés, et dit :<br />

« Pourquoi, fils de Priam, te tenir à l'écart, loin de la mêlée ?<br />

devrais-tu rester assis, défaillant '! sans doute une vive Couleur<br />

t'accable ?»<br />

« Ah! répond Hector d'une voix éteinte, qui es-tu, ô le<br />

meilleur des dieux, toi qui m'adresses ces questions? Ignorestu<br />

que près des vaisseaux comme j'immolais ses compagnons,<br />

le vaillant Ajax m'a frappé la poitrine d'une énorme roche" et<br />

a soudain arrêté mon impétueuse valeur ? J'ai cru voir aujourd'hui<br />

les morts et les palais de Pluton, car j'avais exhalé mon<br />

âme. »<br />

« Rassure-toi maintenant, répond le dieu. Le fils de Saturne,<br />

des sommets de l'Ida, envoie, plein de zèle pour te défendre, pour<br />

te sauver, Phébus-Apollon au glaive d'or : c'est moi qui toujours<br />

te protège non moins que ta patrie. Debout, brave Hector! excite<br />

tes nombreux écuyers à pousser jusqu'aux navires leurs coursiers<br />

fougueux. Je vous précéderai, j'aplanirai les chemins que suivront<br />

les chars, et je ferai fuir les héros argiens. »<br />

A ces mots, Phébus inspire au pasteur des peuples une force<br />

divine. Tel un coursier retenu à l'étable, et nourri de l'orge<br />

abondante, s'il vient à rompre ses liens, s'élance dans la campagne<br />

en piétinant, habitué à se baigner dans les ondes pures d'un<br />

fleuve, il court brillant d'orgueil ; il lève sa tête superbe ; sa crinière<br />

flotte autour de ses épaules, et, fier de sa beauté, ses genoux le<br />

portent d'eux-mêmes aux pâturages accoutumés : tel Hector, ranimé<br />

par l'a voix <strong>du</strong> dieu, retrouve l'agilité de ses membres et<br />

pousse les écuyers troyens. Souvent les chiens et les chasseurs<br />

sont lancés sur un cerf rameux ou sur une chèvre sauvage, qu'abrite<br />

une roehe escarpée, au fond d'une forêt impénétrable ; mais<br />

la tremblante bête n'est point destinée à tomber sous leurs coups ;<br />

rar, attiré par leurs cris, apparaît devant eux un lion à l'énorme<br />

crinière, qui, malgré leur ardeur, les met en fuite : ainsi les<br />

Grecs, qui jusque-là poursuivent en foule les Troyens et les frappent<br />

sans relâche de leurs .glaives, de leurs piques à deux pointes,<br />

dès qu'ils voient Hector parcourir les lignes des guerriers,<br />

sont saisis d'effroi, et ne sentent plus d'âme que dans leurs pieds.<br />

Alors Thoas, fils d'Andrémon, leur adresse ce discours; le plus<br />

brave des Étoliens, inébranlable dans les batailles, il excelle à<br />

lancer le javelot, et sur lui à peine quelques Grecs l'emportent à<br />

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