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1 - Notes du mont Royal

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CHANT Xllt. 17V<br />

rain pénètre tout entier; Âsios tombe. Tel sur une <strong>mont</strong>agne le<br />

chêne, le peuplier ou le pin à haute tige roule frappé parla hache<br />

affilée de l'habile artisan qui construit un vaisseau : ainsi le héros<br />

est éten<strong>du</strong> devant son char; il grince des dents et saisit de ses<br />

mains la poussière ensanglantée. Le cocher, hors de sens, frappé<br />

de stupeur, n'ose point tourner les chevaux pour échapper aux<br />

coups de l'ennemi. Le vaillant Antiloque le perce de sa pique. La<br />

cuirasse d'airain ne le garantit pas, et la pointe plonge dans ses flancs :<br />

il tombe expirant <strong>du</strong> siège magnifique. Le fils <strong>du</strong> magnanime Nes-<br />

" tor pousse ses coursiers des rangs troycns parmi les Grecs.<br />

Déiphobe, pénétré de. douleur de la mort d'Asios, s'approche<br />

d'Idoménée, fait voler sur lui son javelot étincelant ; mais Idoménée<br />

le voit et évite la pointe d'airain en se cachant tout entier<br />

sous son large bouclier dont,, à l'aide de deux poignées, il tournait<br />

facilement la lourde épaisseur. Sous cette armure le roi se<br />

ramasse tout entier, et la lance d'airain vole au-dessus de sa tête.<br />

Le trait effleuré et fait sourdement résonner le bouclier; il n'est<br />

point vainement parti d'une main robuste; car il frappe le fils<br />

dHippasis, Hypsénor, pasteur des peuples, lui traverse le foie audessous<br />

<strong>du</strong> diaphragme et le renverse évanoui. Déiphobe, dans<br />

l'orgueil démesuré de son triomphe, s'écrie d'une voix tonnante :<br />

« Du moins Asios n'est point mort sans vengeance. Oui, je l'espère,<br />

même en franchissant les portes <strong>du</strong> redoutable Pluton, il se<br />

réjouira en son âme, car je lui ai donné un compagnon de route.»<br />

Il dit : ces superbes paroles pénètrent les Grecs de douleur.<br />

Elles émeuvent surtout l'illustre Antiloque; malgré son affliction,<br />

il ne néglige point son compagnon chéri, mais il s'élance devant<br />

lui et le couvre de son bouclier, tandis qu'accourent deux de ses<br />

frères d'armes, Mécistée, fils d'Échios, et le noble Alastor, qui l'emportent<br />

sur les vaisseaux, poussant de profonds soupirs.<br />

Idoménée cependant ne laisse pas inutile sa grande valeur ; il<br />

ne cesse point de désirer ou d'envelopper quelque Troyen dans les<br />

ténèbres de la nuit ou de tomber lui-même avec fracas en éloignant<br />

des Grecs le péril. Alors il attaque Alcathoos, fils d'Ésyétès,<br />

élève de Jupiter. Ce héros est gendre d'Anchise; il a épousé l'aînée<br />

de ses filles, Hippodamie, qne dans leur palais chérissaient en<br />

leur cœur son père et sa vénérable mère. Sur toutes ses compagnes,<br />

elle l'emportait par sa beauté, sa sagesse et ses talents; et<br />

Alcathoos, illustre parmi tous les guerriers, est devenu son époux<br />

au sein de la grande llion. Neptune le fait tomber sous les coups<br />

d'Idoménée : le dieu fascine ses yeux, enchaîne ses forces et lui<br />

ôte le pouvoir ou de fuir en arrière ou de se baisser sous ses armes;<br />

mais comme une colonne ou comme un arbre élance, le héro

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