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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XII. *6?<br />

de répandre sur les humains de tristes frimtw, «es vents se taisent<br />

et la neige ne cesse point de. tomber à gros flocons, jusqu'à<br />

ce qu'elle couvre les pro<strong>mont</strong>oires, les orgueilleuses cimes des<br />

<strong>mont</strong>agnes, les vertes prairies et les féconds travaux des laboureurs<br />

: le dieu la répand- aussi sur les rivages de la mer écumeuse<br />

; mais là, le mouvement des flots la fait disparaître ; tout<br />

le reste de la nature est voilé par la nuée qu'a ouverte le souverain<br />

des dieux. Ainsi des deux parts vole une grêle de pierres<br />

que se lancent à l'envi les Grecs et les Troyens. Tout autour <strong>du</strong><br />

camp s'élève un effroyable fracas.<br />

Cependant Hector et les Troyens n'auraient pas dès lors rompu<br />

la muraille, la porte ni la longue barrière, si le prudent Jupiter<br />

n'eût 'fait fondre sur les Grecs son fils Sarpédon avec l'ardeur<br />

d'un lion qui attaque des taureaux. Ce héros étend devant sa<br />

poitrine son bouclier arrondi, beau, brillant d'airain, revêtu de<br />

lames qu'un artisan habile a su adapter aux épaisses dépouilles<br />

des bœufs qu'elles recouvrent, et bordé d'un cercle d'or. Couvert<br />

de ce boucher, Sarpédon vibre deux javelots et s'avance. Tel un ,<br />

lion né dans les <strong>mont</strong>agnes, qui, longtemps affamé, est enfin excité<br />

par sou cœur audacieux à enlever des brebis jusque dans la<br />

forte demeure des hommes où des chiens et des pâtres armés<br />

font bonne garde, s'obstine à ne point s'éloigner sans tenter<br />

une attaque; il s'élance et ravit sa proie, si d'abord il ne reçoit<br />

d'une main agile un trait meurtrier : tel le divin Sarpédon est<br />

poussé par son âme généreuse à fondre impétueusement jus-,<br />

qu'au rempart et à détruire les parapets. Il s'adresse en ces termes<br />

à Glaucos, fils d'Hippoloque :<br />

« Glaucos, pourquoi dans • la Lycie nous accorde-t-on les<br />

honneurs <strong>du</strong> siège, des mets et des coupes toujours remplies?<br />

Pourquoi nous révère-t-on à l'égal des dieux? Pourquoi sur les<br />

rives <strong>du</strong> Xanthe cultivons-nous un immense et riant domaine,<br />

riche par ses vignes fécondes et ses abondantes moissons ? N'estce<br />

point pour qu'aujourd'hui nous marchions à la tête des<br />

Lyciens, pour que nous prenions part à l'ardente mêlée? Oui,<br />

il faut que chacun de nos guerriers d'élite dise : « Ils ne sont pas<br />

sans gloire, les rois qui gouvernent notre patrie. Si les plus succulentes<br />

brebis, si le vin le plus délectable leur sont réservés',<br />

<strong>du</strong> moins ils se signalent par leur valeur, et parmi nous ils combattent<br />

au premier rang. » Ami, si, échappant à cette guerre,<br />

nous devions pour toujours être à l'abri des atteintes de la vieillesse<br />

et de la mort, je resterais moi-même en arrière, et je ne t'enverrais<br />

pas au fort des batailles glorieuses. Mais mille morts sont<br />

instamment suspen<strong>du</strong>es wr nos *%tes; il ne nous est accordé ni

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