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1 - Notes du mont Royal

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152 - ILIADE.<br />

tourent, et, malgré son horrible aspect, malgré ses grincements de<br />

dents, ils s'avancent avec fermeté : ainsi les Troyens se ruent autour<br />

d'Ulysse, favori de Jupiter. Le héros s'élance, la pique au<br />

poing, et frappé d'abord à l'épaule l'irréprochable Déïopite; il tue<br />

ensuite Thoon et Ennome. Chersidamas alors saute de son char ;<br />

Ulysse, au-dessous <strong>du</strong> bouclier, le frappe au nombril ; il roule dans<br />

la poussière, et presse la terre de ses mains. Le roi d'Ithaque laisse<br />

là ces guerriers et porte un coup de pique à Charops, fils d'Hippase,<br />

frère <strong>du</strong> noble Socos. Celui-ci, semblable à un dieu, accourt<br />

le secourir, et lorsqu'il s'est approché, il s'écrie :<br />

« Illustre Ulysse, insatiable de travaux et de stratagèmes, aujourd'hui<br />

tu triompheras de deux fils d'Hippase, tu auras immolé deux<br />

nobles guerriers, et enlevé leurs armures ; ou, frappé par mon javelot,<br />

tu perdras la vie. »<br />

A ces mots, il porte un coup au bouclier <strong>du</strong> héros; sa pique<br />

impétueuse le traverse, pénètre dans les lames delà cuirasse, et<br />

déchire les chairs au-dessus des poumons. Minerve ne permet pas<br />

qu'elle plonge jusqu'aux entrailles. Ulysse sent que la blessure<br />

n'est pas mortelle; il recule, et adresse à Socos ces paroles :<br />

« Infortuné! le moment suprême est arrivé pour toi; tu me<br />

forces d'abandonner le combat, mais ce jour éclairera ta mort et<br />

ta sombre destinée. Terrassé par ma javeline, tu donneras à moi<br />

la gloire, et à Pluton ton âme. »<br />

Ces menaces effrayent Socos ; il se trouble et veut fuir. Ulysse,<br />

comme il se retourne, le frappe entre les deux épaules ; la pointe<br />

d'airain ressort par la poitrine ; il roule avec fracas, et le vainqueur,<br />

en se glorifiant, s'écrie :<br />

« 0 Socos ! fils d'Hippase, la mort est plus agile que toi ; elle t'a<br />

saisi, tu n'as pu fuir. Infortuné I ton père et ta vénérable mère ne<br />

te fermeront point les yeux; mais les oiseaux de proie seront ton<br />

cortège, en te battant de leurs ailes odieuses. Après ma mort, les<br />

nobles Argiens célébreront mes funérailles. »<br />

11 dit, et retire, de son bouclier et de sa blessure, le javelot de<br />

Socos. Aussitôt le sang jaillit, et la douleur l'accable. Les Troyens<br />

magnanimes, à la vue <strong>du</strong> sang <strong>du</strong> héros, s'encouragent et s'avancent<br />

en foulç sur lui. Cependant il recule en appelant le secours<br />

de ses compagnons. Trois fois il jette un cri aussi fort que le peut<br />

pousser un guerrier ; trois fois le martial Ménélas l'entend, et s'approchant<br />

soudain <strong>du</strong> fils de Télamon :.<br />

« Ajax, s'écrie-t-il, la voix de l'intrépide Ulysse frappe mon<br />

oreille, semblable au cri de détresse d'un guerrier que les Troyens<br />

auraient seul enveloppé au fort de cette mêlée terrible. Courons<br />

au travers de la foule; hâtons-nous de le secourir. Je tren>> >,

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