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1 - Notes du mont Royal

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148 - S? IUAI£.<br />

jeunesse, pour le retenir, il lui donna sa fille en mariage. Au bruit<br />

de l'expédition des Grecs, il quitta sa jeune épouse, et vint jusqu'à<br />

Percote avec douze vaisseaux, qu'il laissa dans ce port pour con<strong>du</strong>ire<br />

parterre sa troupe dans llion. C'est ce héros qui s'élance audevant<br />

d'Atride. Ils marchent l'un sur l'autre, et bientôt se rapprochent.<br />

Agamemnon fait voler un trait inutile : sa javeline s'est<br />

détournée. Iphidamas le frappe à la ceinture, au-dessous de la<br />

cuirasse, et, sans quitter son javelot, il le pousse d'une main robuste<br />

; mais il ne peut percer le baudrier : la pointe d'airain rencontre<br />

une lame d'argent et s'émousse comme <strong>du</strong> plomb. Alors le<br />

fils d'Atrée, intrépide comme un lion, saisit le frêne et le tire à<br />

lui ; il désarme Iphidamas ; d'un coup de son glaive il tranche son<br />

cou délicat et lui arrache la vie. Ainsi l'infortuné, en secourant sa<br />

ville paternelle, tombe et s'endort d'un sommeil d'airain, loin de<br />

sa jeune épouse, qu'il reçut vierge. Hélas ! à peine a-t-elle pu lui<br />

<strong>mont</strong>rer sa reconnaissance de ses nombreux présents! Déjà il a<br />

donné cent bœufs, et, parmi ses innombrables troupeaux de chèvres<br />

et de brebis, il a promis d'en choisir mille. Maintenant Agamemnon<br />

dépouille son cadavre; et, chargé de ses belles armes, il<br />

rentre dans la foule des Grecs.<br />

A la vue de son frère expirant, Coon, le plus illustre parmi les<br />

guerriers, et le premier né d'Anténor, sent ses yeux se voiler d'un<br />

nuage de douleur ; il se glisse à côté d'Agamemnon, s'arrête inaperçu,<br />

et le blesse au-dessous <strong>du</strong> coude, au milieu de l'avantbras.<br />

La pointe brillante de son javelot traverse les chairs. Le<br />

roi des hommes frémit, mais n'abandonne point le combat. Armé<br />

d'une javeline impétueuse comme la tempête, il se jette sur Coon ;<br />

celui-ci déjà tient le corps d'Iphidamas, et, brûlant de l'entraîner,<br />

il appelle à sonaide les plus vaillants. Comme il l'attire vers la foule,<br />

Atride le frappe au-dessous de son bouclier; il tombe évanoui, et,<br />

sur le corps d'Iphidamas, le vainqueur lui tranche la tête. Ainsi,<br />

sous les coups d'Agamemnon, les fils d'Anténor, ayant accompli<br />

leur destinée, descendent aux demeures de Pluton. Le roi cependant<br />

continue d'attaquer les lignes des guerriers avec sa javeline,<br />

son glaive et d'énormes roches, aussi longtemps que le sang sort en<br />

bouillonnant de sa blessure. Mais lorsque la plaie est desséchée,<br />

lorsque le sang s'arrête, des douleurs aiguës sur<strong>mont</strong>ent les forces<br />

d'Atride, non moins acerbes que le trait acéré qui sort delà main<br />

des cruelles Dithyies, filles de Junon, arbitres des douleurs amères,<br />

pour torturer la femme près d'enfanter. Vaincu par la souffrance,<br />

le roi saute sur son char et ordonne à son écuyer de le con<strong>du</strong>ire<br />

vers les vaisseaux ; car son cœur est accablé. Il crie aux Grecs<br />

d'une voix tonnante :

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