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1 - Notes du mont Royal

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146 ILIADE.<br />

nera des présents infinis, s'il apprend que nous respirons sur les<br />

vaisseaux des Grecs. »<br />

C'est ainsi qu'en pleurant ils adressent au roi ces douces paroles.<br />

Ce n'est point une douce réponse qui frappe leurs oreilles.<br />

« Puisque vous êtes les fils <strong>du</strong> belliqueux Antimaque, qui jadis<br />

dans l'assemblée des Troyens, où Ménélas et le divin Ulysse-s'étaient<br />

ren<strong>du</strong>s, porteurs de nos messages, conseilla de les immoler,<br />

et de ne point les laisser retourner parmi les Grecs, maintenant<br />

vous allez expier les outrages de votre père. »<br />

Il dit : et, d'un coup de javelot à la poitrine, il fait rouler <strong>du</strong><br />

char Pisandre, qui tombe à la renverse. Hippoloque saute et veut<br />

fuir, Agamemnon le tue à terré; de son glaive lui tranche la tête<br />

et les bras; puis, comme un tronc d'arbre, il le pousse à travers<br />

la foule. Âtride abandonne ces infortunés et se précipite, suivi de<br />

la masse des Argieiis, où le-désordre est le plus grand parmi les<br />

phalanges ennemies. Les piétons immolent les piétons forcés à<br />

fuir,, les cavaliers immolent les cavaliers. Leurs pas, les pas retentissants<br />

de leurs coursiers soulèvent un immense nuage- de<br />

poussière qui couvre la plaine. Le puissant Agamemnon', promenant<br />

avec lui la mort, poursuit les fuyards, et ne cesse pas d'encourager<br />

les Grecs. Tels les arbres tombent avec fracas lorsque là<br />

flamme, promenée de toutes parts par des tourbillons de vent,<br />

dévore une forêt que la hache n'a jamais entamée : ainsi, sous les<br />

coups d'Atride, tombent les têtes des Troyens fugitifs. Les chevaux<br />

au col superbe entraînent à grand bruit, au travers des files, les<br />

chars vides, et regrettent leur nobles écuyers. Ceux-ci sont éten<strong>du</strong>s<br />

sur la terre, plus agréables désormais aux vautours qu'à leurs<br />

épouses.<br />

Jupiter con<strong>du</strong>it Hector, fils de Priam, hors de la portée des<br />

. traits, hors de la poussière, hors <strong>du</strong> tumultueux champ de carnage.<br />

Agamemnon ne cesse pas de poursuivre les vaincus ni<br />

d'exhorter les victorieux. Déjà, dans leur fuite, les Troyens ont<br />

laissé derrière eux, au milieu de la plaine, la tombe d'Hos, héros<br />

dardanien <strong>du</strong> temps passé; déjà ils approchent <strong>du</strong> figuier, car la<br />

ville est leur désir. Cependant Atride, en poussant de terribles<br />

cris, s'élance sur leurs pas é. souille de sang ses mains invincibles.<br />

Lorsque les premiers ont atteint les portes Scées et le hêtre, ils<br />

s'arrêtent et se rallient. Le reste est encore répan<strong>du</strong> confusément<br />

dans la plaine comme des génisses qu'un lion disperse pendant le<br />

calme de la nuit ; toutes fuient, mais une seule doit périr; le lion,<br />

de ses dents irrésistibles, brise le cou de celle que d'abord il ravit ;<br />

puis il hume son sang et tous ses viscères : ainsi Agamemnon se<br />

précipite sur les Troyens, et toujours immole le dernier. Leâ

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