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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XI. , Mîî<br />

les traits des deux parts volent et les guerriers périssent. Mais<br />

lorsque, au fond de la vallée, le bûcheron prépare son repas <strong>du</strong><br />

matin, lorsqu'à couper de grands arbres il a fatigué ses bras,<br />

lorsque la satiété alanguit son âme, et que le désir d'une douce<br />

nourriture s'empare de ses sens : alors les Grecs s'exhortent mutuellement,<br />

ils redoublent de valeur ; ils rompent les phalanges<br />

ennemies. Agamemnon, le premier, bondit hors des rangs et tue<br />

Bianor, pasteur des peuples, puis son écuyer, Oïlée. Celui-ci, sautant<br />

<strong>du</strong> siège, n'a pas craint de le combattre. Atride, comme il<br />

s'élance, le frappe au milieu <strong>du</strong> front ; son lourd casque d'airain<br />

n'arrête point la javeline; elle le traverse, brise l'os, écrase la<br />

cervelle. Oïlée succombe au fort de son ardeur ; le roi des hommes<br />

enlève les cuirasses des deux guerriers, et les laisse dans la poussière,<br />

la poitrine dépouillée.<br />

11 marche ensuite pour immoler Isos et Antiphos, fils de Priam :<br />

l'un né de son épouse, l'autre illégitime, tous deux emportés par<br />

un même char. Le bâtard tient les rênes, Antiphos combat vaillamment.<br />

Jadis, sur les pentes de l'Ida, Achille surprit ces héros<br />

comme ils paissaient leurs brebis; il les lia avec des branches d'osier,<br />

et les délivra au prix d'une riche rançon. Maintenant le puissant<br />

Agamemnon terrasse Isos d'un coup de javelot près de la<br />

mamelle; puis il porte à l'oreille d'Antiphos un coup de glaive et<br />

le fait tomber de son char. Le roi se hâte de les dépouiller de leurs<br />

nobles armes et les reconnaît, car il les vit près des vaisseaux<br />

lorsque le fougueux Achille les fit prisonniers. Tel un lion écrase,<br />

sans efforts, les tendres faons d'une biche, lorsque, surpris au fond<br />

de son repaire, il les saisit dans ses fortes dents, et fait évanouir<br />

leur vie délicate ; cependant la mère survient et ne peut les secourir,<br />

car un affreux tremblement anéantit ses forces ; soudain<br />

elle prend son élan, et, à travers les halliers, à travers les chênes<br />

touffus, haletante, baignée d'écume, elle fuit la fureur <strong>du</strong> lion<br />

terrible : de même, nul parmi les Troyens ne peut sauver les deux<br />

fils de Priam; tous prennent la fuite devant les Grecs. Pisandreet<br />

l'inébranlable Hippoloque, fils <strong>du</strong> belliqueux Antimaque, qui,<br />

gagné par l'or et les riches présents de Paris, ne permit pas de<br />

rendre Hélène au blond Ménélas, sont alors pris, par Agamemnon,<br />

sur un même char. Lorsque, semblable à un lion, il apparaît devant<br />

eux, leurs fougueux coursiers les ont emportés ; car, dans<br />

leur trouble, ils ont laissé tomber les rênes éclatantes. Du haut <strong>du</strong><br />

siège ils se prosternent et supplient le roi :<br />

« Épargne-nous, fils d'Atrée, accepte une juste rançon. D'immenses<br />

richesses reposent dans le palais d'Anlimaque : l'airain y<br />

resplendit, et l'or et le fer diiïk-ile ù travailler. Notre père te don-

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