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1 - Notes du mont Royal

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144 ILIADE.<br />

d'argent le soutient, sillonné par un serpent d'émail, monstre dont<br />

le col étale en cercles trois horribles têtes. Sur son front Agamemnon<br />

pose un casque étincelant à quatre cônes et à flottante crinière<br />

; l'aigrette qui le sur<strong>mont</strong>e s'agite en on<strong>du</strong>lations terribles.<br />

Enfin il saisit deux forts javelots dont la pointe d'airain resplendit<br />

jusqu'au ciel. Et pour honorer le roi de la riche Mycènes,<br />

Jnnon et Minerve au-dessus de sa tête font retentir un bruit éclatant<br />

semblable à la foudre.<br />

Les héros commandent à leurs écuyers de retenir les coursiers<br />

en ordre au delà <strong>du</strong> retranchement, tandis qu'eux-mêmes s'élancent<br />

à pied, revêtus de leurs armes. Une immense clameur s'élève<br />

avant l'aurore. Les combattants précèdent de beaucoup les chars<br />

qui sont rangés devant le fossé et qui les suivent pas à pas, mais<br />

le fils de.Saturne excite parmi eux un funeste tumulte; et, <strong>du</strong><br />

haut de l'éther, il fait tomber une rosée sanglante, présage de<br />

mort pour les nombreuses et vaillantes têtes qu'il doit précipiter<br />

chez Pluton.<br />

De leur côté, les Troyens, sur le tertre delà plaine, se forment<br />

autour <strong>du</strong> grand Hector, de l'irréprochable Polydamas, d'Énée,<br />

que parmi les Troyens le peuple honore comme un dieu; de Polybe,<br />

<strong>du</strong> noble Agénor et <strong>du</strong> jeune Acamas, semblable aux immortels,<br />

tous trois fils d'Anténor. Hector, au premier rang, porte<br />

un boucher arrondi. Telle sort des nuées l'étoile funeste, brillante<br />

et, par intervalles, voilée encore par le sombre nuage : tel Hector<br />

tantôt apparaît parmi les premiers combattants, tantôt rentre dans<br />

la foule pour donner ses ordres aux dernières files. Tout son corps<br />

couvert d'airain brille comme la foudre <strong>du</strong> dieu qui porte l'égide.<br />

Tels les serviteurs d'un homme opulent partent des deux extrémités<br />

de ses guérets, et se rejoignent au travers des riches moissons<br />

en faisant tomber les gerbes fréquentes de froment et d'orge:<br />

tels les Grecs et les Troyens fondent les uns sur les autres et s'entretuent;<br />

personne ne songe à la fuite désastreuse. Les deux armées<br />

se présentent un front également inébranlable. Les guerriers s'élancent<br />

comme des loups furieux. A leur vue la cruelle Discorde<br />

se réjouit; seule des immortels, elle assiste à cette bataille. Les<br />

autres divinités ne se mêlent point aux combattants; paisibles,<br />

elles reposent sur l'Olympe, dans leurs superbes demeures. Elles<br />

s'indignent contre Jupiter, parce qu'il veut accorder la victoire<br />

aux Troyens ; mais le dieu tout-puissant n'est point ému de leur<br />

courroux; il s'assied à l'écart; il se complaît dans sa gloire; il<br />

contemple la grande ville des Troyens, la flotte des Grecs, la<br />

splendeur de l'airain, les morts et les victorieux.<br />

Aussi longtemps que <strong>du</strong>re le matin, et que le jour sacré grandit,

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