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1 - Notes du mont Royal

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134 ILIADE.<br />

« Pourquoi seuls errez-vous dans le camp <strong>du</strong>rant la nuit divine?<br />

A quoi puis-jê vous être utile? »<br />

« Noble fils de Laërte, dit le vieillard de Gérenna, .artificieux<br />

Ulysse, pardonne,* assez de douleur opprime les Argjens; suis»<br />

nous, et réveillons les chefs avec qui nous devons agiter s'il faut<br />

fuir ou combattre. »<br />

H dit : le prudent Ulysse rentre pour jeter sur ses épaules un<br />

bouclier, puis il les accompagne. Tous ensemble se rendent près<br />

<strong>du</strong> fils de Tydée, et le trouvent hors de sa" tente, avec ses armes.<br />

Autour de lui, ses compagnons dorment, le bouclier sous la tète,<br />

la javeline droit en terre. Les pointes d'airain brillent comme des<br />

éclairs. Le héros lui-même est plongé dans un profond sommeil,<br />

éten<strong>du</strong> sur la dépouille d'un bœuf sauvage, la tête soutenue par<br />

un tapis brillant. Nestor s'approche, de la pointe <strong>du</strong> pied remue<br />

doucement son pied, et le réprimande en ces termes :<br />

« Debout, fils de Tydée. Pourquoi <strong>du</strong>rant la nuit entière savourer<br />

le sommeil? N'entends-tu pas le tumulte des Troyens campés<br />

sur la colline, à l'extrémité de la plaine, non loin de nos vaisseaux?<br />

A peine un court espace nous sépare-t-il encore. »<br />

11 dit : aussitôt Diomède s'arrache au sommeil, et prononee ces<br />

paroles rapides :<br />

« 0 vieillard, c'est trop de sèle, jamais tu ne reposes ; n'est-il<br />

point dans l'armée déjeunes guerriers pour parcourir le camp et<br />

réveiller les rois? Mais, Nestor, tu es infatigable. »<br />

a Ami, que tu parles sagementl répond le vieillard. J'ai d'irréptochables<br />

fils ; j'ai des compagnons nombreux qui pourraient<br />

sans doute parcourir le camp, et convoquer les rois, mais une extrême<br />

nécessité opprime les Grecs. Notre salut ou notre ruine repose<br />

sur le tranchant d'un glaive. Mais tu es jeune, charge-toi<br />

d'avertir Mégès, et le fils d'Oïlée, puisque tu es ému de mes fatigues.<br />

»<br />

Il se tait : Diomède jette autour de ses épaules l'énorme dépouille<br />

d'un lion, qui le couvre tout entier; il saisit son javelot,<br />

s'élance, réveille les deux chefs, et les con<strong>du</strong>it.<br />

Bientôt ils se mêlent aux gardes, et ne trouvent point leur»<br />

chefs endormis. Ceux-ci sont assis en armes et veillent avec<br />

constance.<br />

Comme des chiens, dans une étable, gardant péniblement les<br />

brebis, sont attentifs aux rugissements d'une bête fauve qui descend<br />

des <strong>mont</strong>agnes, à travers la forêt, et, pour l'éloigner, mêlent<br />

leurs aboiements aux cris des pâtres, car c'en'est fait de leur<br />

sommeil : ainsi ceux qui gardent le camp pendant cette nuit funeste<br />

renoncent à fermer leurs paupières. Toujours tournés vers

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