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1 - Notes du mont Royal

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112 ILIADE.<br />

mêmes, il vous précipitera <strong>du</strong> siège ; il fera voler le char en éclats,<br />

et ce ne sera pas en dix années que s'effaceront les blessures que<br />

vous fera sa foudre. Il'veut, ô Minerve, que tu saches ce que c'est<br />

que combattre un père; il est moins indigné, il est.moins irrité<br />

contre Junon, car elle est accoutumée à contrarier ses desseins.<br />

Mais toi, terrible et audacieuse déesse, s'il est vrai que tu oses<br />

lever contre Jupiter ta formidable lance! » A ces mots, Iris,<br />

légère comme les vents, disparaît, et Junon s'adresse à Minerve :<br />

« Hélas! fille <strong>du</strong> dieu qui porte l'égide, je ne permettrai pas que<br />

pour des mortels nous combattions contre Jupiter. Que les guerriers<br />

succombent ou survivent selon leur fortune, et que le maître<br />

des dieux, exécutant ses projets, prononce entre les Grecs et<br />

les Troyens. »<br />

Elle dit, et retourne le char ; les Saisons détellent les coursiers<br />

à la belle crinière, les attachent devant les crèches divines, et appuient<br />

le chai' sur le mur éclatant. Les déesses cependant s'étendent<br />

sur des sièges d'or et se mêlent aux autres dieux, le cœur<br />

dévoré de dépit. Jupiter alors dirige son char <strong>du</strong> haut de l'Ida<br />

sur l'Olympe, et parvient au palais des dieux. L'illustre Neptune<br />

dételle les coursiers, appuie le char sur l'autel, et le couvre d'un<br />

voile de lin. Le maître des dieux prend siège sur un trône d'or,<br />

et sous ses pieds le vaste Olympe est ébranlé. Seules, loin de Jupiter,<br />

Junon et Minerve restent assises sans lui adresser la parole,<br />

sans l'interroger; mais il n'ignore pas ce qui se passe en leur<br />

esprit, et il leur tient ce langage :<br />

« Junon, Minerve, d'où vient votre tristesse? vous ne vous êtes<br />

point fatiguées, dans ce combat glorieux, à perdre les Troyeng,<br />

contre qui vous nourrissez une colère terrible. Jamais, telles sont<br />

mes forces et mes mains invincibles, jamais tous les dieux de<br />

l'Olympe ne l'emporteraient sur moi. La terreur a énervé vos membres<br />

délicats, loin encore de l'aspect de la guerre, des faits éclatants.<br />

Je le déclare, ma menace eût été accomplie; frappées de<br />

la foudre, vous ne seriez point rentrées sur votre char dans<br />

l'Olympe, où s'élèvent les demeures des immortels. »<br />

11 dit : les déesses, assises l'une auprès de l'autre, gémissent,<br />

car toutes deux méditent la ruine des Troyens. Minerve garde le<br />

^silence, elle s'irrite en secret contre son père et ressent une colère<br />

sauvage ; mais. Junon ne peut maîtriser le courroux qui bouillonne<br />

en sa poitrine, elle s'écrie : « Redoutable fils de Saturne,<br />

quelle parole s'échappe de tes lèvres? nous savons que la force<br />

est invincible. Cependant nous pleurons sur les Grecs belliqueux,<br />

qui succomberont après avoir rempli une triste destinée. Npus<br />

nous abstiendrons de la guerre, puisque tu l'ordonnes ; mais

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