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1 - Notes du mont Royal

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104 ILIADE.<br />

tions salutaires, de peur qu'ils ne périssent tous, poursuivis de<br />

ton courroux. »<br />

« Rassure-toi, fille chérie, répond en souriant l'arbitre des<br />

tempêtes, si je tiens maintenant un langage sévère ; je veux toujours<br />

être doux pour toi. »<br />

A ces mots, il place sous le joug ses coursiers aux pieds d'airain,<br />

au vol rapide, à la crinière d'or. Lui-même revêt une armure<br />

d'or, saisit un fouet merveilleux, <strong>mont</strong>e sur son char, et<br />

excite les coursiers, qui volent avec ardeur, à égale distance de<br />

la terre et <strong>du</strong> ciel étoile. Il arrive à l'Ida, fécond en sources, terre<br />

nourricière des bêtes fauves, et descend sur le Gargare, où il a<br />

un champ sacré et un autel odorant. Là le père des dieux et des<br />

hommes arrête ses coursiers, les dételle et les enveloppe d'un<br />

brouillard épais. Lui-même, rayonnant de gloire, s'assied sur la<br />

cime extrême, d'où il contemple la ville des Troyens et la flotte<br />

de leurs rivaux.<br />

Les Grecs à la belle chevelure prennent rapidement sous<br />

leurs tentes le repas <strong>du</strong> matin, et aussitôt revêtent leurs armures.<br />

Les assiégés aussi s'arment dans la ville, en plus petit nombre ;<br />

mais la nécessité fait loi, et ils ne sont pas moins ardents ù s'élancer<br />

dans la plaine pour défendre leurs femmes, leurs enfants.<br />

Toutes les portes s'ouvrent ; l'armée se précipite a pied, sur des<br />

chars; un immense fracas retentit. Lorsque, fondant l'une sur<br />

l'autre, les deux armées arrivent en un même lieu, la fureur des<br />

guerriers cuirassés d'airain éclate, les javelines volent, les armures<br />

sont frappées, les boucliers arrondis s'entre-choquent ; le<br />

fracas de la guerre retentit. On entend alors les gémissements<br />

des mourants, les paroles superbes des vainqueurs ; la terre ruisselle<br />

de sang.<br />

Aussi longtemps que <strong>du</strong>re le matin et que grandit le jour sacré,<br />

les traits nombreux volent de part et d'autre, et les guerriers<br />

succombent. Mais lorsque le soleil parvient au milieu <strong>du</strong> ciel, le<br />

père des dieux et des hommes déploie les balances d'or, y pose<br />

deux sorts mortels : celui des Troyens, habiles écuyers, celui des<br />

Grecs, cuirassés d'airain, et les soulève en tenant le milieu. Aussitôt<br />

le jour fatal des Argiens l'emporte : leur sort s'arrête à la<br />

terre féconde; celui des Troyens s'élève jusqu'au vaste ciel. Jupiter<br />

alors, <strong>du</strong> haut de l'Ida, tonne avec fureur, et fait tomber<br />

dans les rangs argiens des éclairs flamboyants. A cette vue les<br />

héros se troublent, la pâle terreur les saisit. Idnménée, le premier,<br />

prend la fuite. Agamemnon, les deux Ajax, favoris de Mars,<br />

le suivent. Nestor seul, sauvegarde de la Grèce, reste immobile,<br />

mais involontairement : son cheval de volée est blessé d'un trait

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