LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12

LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12 LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12

27.06.2013 Views

LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF DESSEIN INTELLIGENT INTERVIEW : MARAH SADAY PRÉSIDENT DU MOUVEMENT SIONISTE AFRICAIN Magazine TRIBU 12 / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février - www.tribu12.com

<strong>LA</strong> <strong>GÉNÉTIQUE</strong><br />

<strong>DU</strong> <strong>PEUPLE</strong> <strong>JUIF</strong><br />

DESSEIN INTELLIGENT<br />

INTERVIEW : MARAH SADAY<br />

PRÉSIDENT <strong>DU</strong> MOUVEMENT<br />

SIONISTE AFRICAIN<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février - www.tribu<strong>12</strong>.com


PUBLICITÉ<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

2


SOMMAIRE<br />

Éditorial p 5<br />

interview : Marah Saday p 6<br />

rÉflexion : deSSein intelligent p 8<br />

JudaïSMe : aiMer Son prochain p 10<br />

JudaïSMe : tou Bichvat p <strong>12</strong><br />

onoMaStique p 14<br />

portrait : david dornBuSch p 16<br />

deS JuifS nouveaux p 18<br />

la gÉnÉtique du peuple Juif p 20<br />

Billet d’huMeur p 22<br />

nouvelleS deS coMMunautÉS p 23<br />

leS JuifS d’indonÉSie p 27<br />

leS livreS de JipÉa p 28<br />

artS et SpectacleS p 30<br />

cinÉMa p 31<br />

recetteS d’arièle cohen-guez p 32<br />

dÉcouverteS : neve tSedek p 34<br />

conte : que la volontÉ de dieu Soit faite p 37<br />

Social : la colonie Scolaire p 39<br />

ruBrique Juridique : SociÉtÉ en faillite p 40<br />

ruBrique MÉdicale : leS BienfaitS du Sport p 41<br />

Jeux : MichaËl Mizrachi p 42<br />

triBu <strong>12</strong> Junior p 43 à 46<br />

SOMMAIRE<br />

la gÉnÉtique du peuple Juif<br />

Shlomo Sand, historien israélien, a publié<br />

un ouvrage dont la version française est<br />

intitulée « Comment fut inventé le peuple<br />

juif » (Fayard, 2008). S.Sand prend appui<br />

sur la multiplicité des origines des Juifs actuels<br />

pour questionner leur existence en<br />

tant que peuple descendant des Juifs de<br />

la Judée antique.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par l’AE <strong>12</strong><br />

Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous – Tel : 01 43 41 48 01<br />

8, rue de Madagascar 750<strong>12</strong> Paris Mél : tribu<strong>12</strong>@gmail.com Site : www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />

J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Sébastien Allali - Claudine Barouhiel - Yonni Chemla – Arièle Cohen-Guez – Élie Ebidia - Pr Marc Fellous<br />

- Caroline Haddad – Eliahou Hillel - Simone Hirschler – Jipéa – Frédérique Lahmi - Dr Michel Mimoun<br />

Maître Pierre Namer - Franklin Rausky - Anne Rothschild - Dr Schlomo - Gérard Sima - Claude et Ayala Sitbon - Noémie Wagman -<br />

Publicité au support : G. Fellous - Tel : 01 43 41 48 01<br />

Maquette. Point par Point : 01 42 60 52 47<br />

Imp. Réaction Graphique : 01 55 97 07 76<br />

Avec un lectorat de 15000 personnes<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans les endroits dont la liste se trouve en page 17<br />

i n t e rv i ew d e M a rah Sa day<br />

C’est lors de la manifestation de soutien à Israël qui s’est<br />

tenue le 20 septembre 2011 au Théâtre<br />

du Gymnase à Paris que la communauté a<br />

découvert le leader d’une toute nouvelle<br />

association, le Mouvement Sioniste Africain,<br />

Marah Saday. À la tribune, ce jeune<br />

originaire du Congo en a surpris plus d’un<br />

par ses positions en flèche sur la Proche-<br />

Orient et sur l’avenir de la région. Je le<br />

rencontre dans un café de la rue des Rosiers<br />

à Saint-Paul.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

3<br />

21<br />

34<br />

neve tSedek, un quartier à dÉcouvrir<br />

On parle toujours de<br />

Tel Aviv comme de<br />

la première ville juive<br />

d’Eretz Israël et de ceux<br />

qui la conçurent et la<br />

construisirent comme<br />

des pionniers en 1909.<br />

En fait, 22 ans plus tôt,<br />

en 1887, les premiers pionniers furent ceux qui créèrent le<br />

premier quartier juif, « en dehors des murailles » de Jaffa<br />

(même si ces murailles furent, en fait, abattues quelques<br />

années plus tôt) et lui donnèrent le nom de Neve Tsedek<br />

(Oasis de Justice), ce charmant quartier qui fait figure<br />

actuellement de « village dans la ville ».<br />

INFORMATION :<br />

L’équipe de rédaction remercie l’ensemble des annonceurs<br />

qui permettent à<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> de continuer à exister et invitent<br />

ses lecteurs à contrôler la cacheroute auprés de ces commercants.<br />

6


Nouveau à Vincennes<br />

1171 €140 x 190<br />

1850 €80 x <strong>12</strong>5 x 50<br />

770 €<br />

3439 €220 x 200<br />

580 €<br />

1334 € 0,76 x1,00<br />

PUBLICITÉ<br />

Venez découvrir déco découvrir uvrir les collections<br />

Persona, Persona Persona, Marina Rinaldi, Rinaldi Rinaldi,<br />

Elena Miro, Miro Miro, Martine Samoun... Samoun<br />

qui allient glamour et confort...<br />

Velvet habille la femme du 38 au 56<br />

64, rue Raymond du Temple • 94300 Vincennes • Tél. : 01 48 08 10 02<br />

velvet@bbox.fr • Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 19h30<br />

36 ans de publicité sur Art&Décoration Livraison dans le monde entier ( port en sus )<br />

GRAND CHOIX<br />

M EUBLES ET DE SIEGES<br />

Du XIII Siècle AU XX Siècle<br />

FABRICATION FRANCAISE<br />

Travail artisanal<br />

352 €<br />

Le Cabriolet<br />

Copiste de patines anciennes - Vernis - Laques<br />

Ressorts - Crin – Coussins Demi Duvet / Mousse<br />

Catalogue sur demande<br />

971 €<br />

1142 €<br />

2983 €185 x 90<br />

565 €<br />

582€ 90 x 40 x 45<br />

Réfection de sièges 1887 €<strong>12</strong>0 x 60 cuir<br />

Ensemblier – Décorateur – Conseil<br />

4 & 5 rue de Capri – 750<strong>12</strong> PARIS<br />

Tél : 01 47 83 24 05 - Fax : 01 43 40 36 87<br />

Mardi au Vendredi 14 h 30 à 19 h - Samedi 10 h à <strong>12</strong> h 30 et 14 h 30 à 19 h<br />

www.le-cabriolet.com<br />

680 €<br />

<strong>12</strong>36 €<br />

1171 €140 x 190<br />

1880 €80 x 132 x 40<br />

2236 €180 x <strong>12</strong>0 x 40<br />

310 €<br />

987 €<br />

JACKY DESCHAMPS<br />

AssistAnce Aux contrôles<br />

fiscAux contentieux fiscAl<br />

optimisAtion fiscAle<br />

19, boulevard Henri iv<br />

75004 PariS<br />

Tél 01.42.72.44.64<br />

Fax 01.42.72.78.59<br />

PorT 06.63.24.94.32<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

4


ÉDITORIAL<br />

<strong>LA</strong> HALWA *<br />

ET LE BÂTON.<br />

L’année 2011 aura été catastrophique pour les dictateurs du<br />

monde entier.<br />

Auront perdu le pouvoir, la fortune et parfois la vie dans ce<br />

qu’on a appelé le printemps arabe les maîtres de la Tunisie,<br />

de l’Égypte, de la Libye en attendant que ceux de la Syrie et<br />

du Yémen perdent aussi tout pouvoir<br />

Avec l’aide de l’OTAN, de la puissante Amérique et de notre<br />

argent, les peuples d’Afrique du Nord ont échappé à la peine<br />

capitale que leur promettaient leurs dirigeants sanguinaires<br />

et cupides.<br />

Les chefs de gouvernements occidentaux qui s’étaient réjoui<br />

de la liberté que ces peuples allaient dorénavant goûter sont<br />

clairement en train de déchanter. Il faut bien des décennies<br />

pour que les peuples adoptent la démocratie avec un grand<br />

D, comme celle que nous connaissons actuellement. Les<br />

dirigeants des pays occidentaux ont pensé à tort que les<br />

pays arabes pourraient l’adopter en quelques semaines ! Or<br />

les partis islamiques de Tunisie et de Libye ont déjà annoncé<br />

que dès leur prise de pouvoir, ils appliqueraient une légère<br />

marche arrière. Bien sûr, il n’y aura pas de femmes durement<br />

fouettées. Elles ne le seront qu’avec modération. Au début,<br />

elles devront se couvrir légèrement la tête avec un foulard en<br />

attendant que la contrainte de la burqa se fasse pressante.<br />

Et l’on pourrait multiplier les exemples…<br />

À peine la liberté donnée ou promise, le fantôme islamiste<br />

bien organisé avec comme règle première et incontournable<br />

la charia sort à présent des terriers où les islamistes étaient<br />

cachés en attente d’une prise de pouvoir et se préparent à<br />

imposer aux peuples qui rêvaient de démocratie de l’oublier<br />

et de plonger tête baissée dans l’orthodoxie.<br />

Les services de renseignements en l’occurrence très<br />

documentés des grandes puissances ne se sont-ils donc<br />

pas rendu compte de la tournure que pourrait prendre le<br />

printemps arabe ? Et qu’il allait vite donner naissance à un<br />

hiver glacial ? Bizarre !<br />

Certains ont prévu la fin du monde pour décembre 20<strong>12</strong>.<br />

Ce qui est plus sûr c’est que l’année à venir risque d’être<br />

la fin d’un rêve pour les peuples libérés de leurs dictateurs<br />

fascisants.<br />

Guy Fellous<br />

*Confiserie orientale relativement dense et très sucrée<br />

La mémoire du shtetL<br />

Richard Weisberg est né à Paris en 1958. Il passe sa jeunesse entre le quartier<br />

Turbigo et le 10ème arrondissement.<br />

Au décès de son grand-père Mordka, Richard Weisberg reçoit la transmission<br />

de cette vie perdue ; Autodidacte, il commence à remplir ses toiles des scènes<br />

de cette vie qu’il n’a jamais connue, comme si sa main était guidée par la mémoire<br />

de ces communautés d’autrefois pour transmettre la vie qui se passait<br />

là-bas, en Europe de l’Est. Sa technique, tout d’abord au crayon, puis au fusain<br />

ne cesse d’évoluer en traduisant avec une vérité criante toutes ces scènes de<br />

la vie quotidienne au Shtetl, du tailleur au rabbin qui conseille sa communauté,<br />

du cordonnier au porteur d’eau etc…<br />

Devant la diversité des scènes, le noir et blanc ne suffit pas, alors Richard<br />

s’attaque à la technique particulière du pastel, et découvre par la suite celle de<br />

la peinture à l’huile.<br />

Ses tons sépia, proches de la terre, donnent l’impression d’être transporté<br />

dans ces temps perdus. Tous ces évènements traduisent l’émotion d’un monde<br />

qui n’existe plus et dont Richard Weisberg, guidé par la main de ses ancêtres<br />

tient à peindre, au nom de la mémoire.<br />

Devant cette expression si particulière il obtient la reconnaissance du monde<br />

artistique. En 2003, le Rotary Club International lui décerne une médaille d’or.<br />

Son œuvre étonne et séduit un large public et on trouve nombre de ses<br />

œuvres dans des collections particulières, partout dans le monde.<br />

D’ailleurs une exposition des œuvres de Richard Weisberg a eu lieu au Centre Rachi d’art et de culture du 2 novembre<br />

au 23 décembre 2011… Vous auriez pu à cette occasion parcourir le Shtetl, sa vie et ses innombrables activités.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

5


PRÉSIDENT <strong>DU</strong><br />

M O U V E M E N T<br />

SIONISTE AFRICAIN<br />

jean-Pierre allali en ComPaGnie de<br />

maraH Saday<br />

T<strong>12</strong> : J’avoue qu’on est un peu surpris en vous<br />

rencontrant. Il n’y a pas beaucoup de Noirs à<br />

Paris portant kippa ! Vous êtes de quelle origine<br />

?<br />

MARAH SADAY : Je suis né en 1981 à Kinshasa en République<br />

Démocratique du Congo au sein d’une famille chrétienne<br />

protestante évangélique très pratiquante. Mon père<br />

y dirigeait avec ma mère un restaurant et une compagnie de<br />

taxis. Nous sommes cinq enfants. C’est à Kinshasa que j’ai sui-<br />

INTERVIEW<br />

MARAH<br />

C’eST lorS de la maniFeSTaTion de SouTien à<br />

iSraël qui S’eST Tenue le 20 SePTembre 2011<br />

au THéâTre du GymnaSe à PariS que la Com-<br />

munauTé a déCouverT le leader d’une TouTe<br />

nouvelle aSSoCiaTion, le mouvemenT SioniSTe<br />

aFriCain, maraH Saday. à la <strong>Tribu</strong>ne, Ce jeune<br />

oriGinaire du ConGo en a SurPriS PluS d’un<br />

Par SeS PoSiTionS en FlèCHe Sur la ProCHe-<br />

orienT eT Sur l’avenir de la réGion. je le ren-<br />

ConTre danS un CaFé de la rue deS roSierS à<br />

SainT-Paul. il arbore, Comme ToujourS, Fière-<br />

menT Sa kiPPa eT SeS FranGeS riTuelleS SonT<br />

aPParenTeS.<br />

vi mes études primaires. En<br />

1984, mon père a décidé de<br />

tenter sa chance en France<br />

et, quatre ans plus tard, dans<br />

le cadre d’un regroupement<br />

familial, nous l’avons rejoint.<br />

Cela n’a pas été de tout repos<br />

car nous sommes passés<br />

par le Sénégal où nous avons<br />

été coincés, notamment<br />

pour des raisons financières,<br />

pendant un an. Du coup, j’ai<br />

été amené à poursuivre ma<br />

scolarité dans une école coranique<br />

à Dérkélé, près de<br />

Dakar. Cela peut paraître<br />

étonnant, mais au Sénégal,<br />

pays de tolérance, les différentes<br />

religions vivent en<br />

symbiose. De toute façon,<br />

nous n’avions pas le choix.<br />

T<strong>12</strong> : Et vous allez<br />

enfin rejoindre la<br />

France ?<br />

M.S. : Oui. En 2007, je dépose<br />

une demande de<br />

conversion en bonne et<br />

due forme au Consistoire<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

6<br />

de Paris. J’ai attendu assez<br />

longtemps la réponse qui<br />

n’est venue qu’au bout de<br />

quelques mois. On me suggérait<br />

de trouver d’abord<br />

une communauté qui veuille<br />

bien m’accueillir et de revenir<br />

après les voir. Je vais ainsi<br />

me retrouver comme fidèle<br />

de la synagogue des Lilas où<br />

j’ai été très bien accueilli par<br />

le rabbin Chiche et par les<br />

nombreuses familles d’origine<br />

tunisienne qui fréquentent<br />

cette synagogue. « Mon<br />

fils, m’a dit le rabbin, tu es le<br />

bienvenu. Si tu as besoin de<br />

quoi que ce soit, je suis là ! ».<br />

T<strong>12</strong> : Vous allez aussi<br />

découvrir le pays d’Israël<br />

?<br />

M.S. : Comme je suis considéré<br />

comme l’enfant sage<br />

de la famille et que je semble<br />

déterminé, ma famille laisse<br />

faire. D’autant plus que mon<br />

père, à travers son emploi<br />

actuel dans une société de


INTERVIEW<br />

SADAY<br />

le PeTiT maraH Saday (à droiTe)<br />

à dakar danS une éCole Coranique<br />

conciergerie et de gardiennage, est très proche de la communauté<br />

juive. Pour ma part, j’ai fini par passer l’examen au<br />

Consistoire avec une bonne note à la clé. Sans passer outre<br />

les étapes essentielles : du mikvé et de la circoncision symbolique,<br />

car, comme la plupart des enfants africains, quelle<br />

que soit leur religion, je suis déjà circoncis.<br />

T<strong>12</strong> : En 2006, lors de la création du Parti Socialiste<br />

Congolais, vous adhérez à l’antenne<br />

parisienne de ce mouvement. On est très loin<br />

d’Israël. Comment vous-êtes-vous lancé dans<br />

l’aventure du Mouvement Sioniste Africain ?<br />

M.S. : C’est lors d’une invitation que m’avait faite le B’naï<br />

B’rith de Grenoble que dirigeait Edwige Elkaïm à visiter une<br />

exposition sur l’association Mashav. J’ai pu alors constater<br />

de mes propres yeux tout<br />

le travail qu’Israël accomplit<br />

en Afrique et, notamment,<br />

au Congo. Dès lors je me<br />

suis penché sur la question<br />

des rapports entre Israël et<br />

l‘Afrique. Les actions sociales<br />

israéliennes ne sont<br />

pas toujours reconnues par<br />

les Africains. Certains dirigeants<br />

africains pratiquent<br />

un double jeu : ils reçoivent<br />

de l’aide et, bien souvent<br />

en retour, ne rendent pas la<br />

monnaie de la pièce quand<br />

Israël a besoin de soutien.<br />

J’ai pris conscience du fait<br />

qu’il convient de mettre des<br />

garde-fous autour de cette<br />

si précieuse assistance. Pour<br />

cela, je pense qu’il faut se<br />

baser sur les Juifs noirs et les<br />

amis d’Israël en Afrique: les<br />

Ibos, les Lembas, les Abayoudayas<br />

voire sur les Béta Israël<br />

d’Éthiopie. C’est un pont naturel<br />

qu’il convient d’utiliser.<br />

Quand un Africain parle à<br />

un autre Africain, cela passe<br />

mieux, notamment pour ce<br />

que fait Israël et ce qu’est le<br />

judaïsme. Au retour de Grenoble,<br />

j’ai écrit un article sur<br />

ce que pourrait être un MSA.<br />

Il y a eu beaucoup de réactions<br />

positives et plusieurs<br />

Israéliens m’ont encouragé :<br />

« Allez-y, créez une structure<br />

! ». En 2011, nous avons<br />

déposé les statuts d’une association<br />

de type « Loi de<br />

1901 » dont le siège est à<br />

Paris avec, de manière symbolique,<br />

des représentations<br />

à Kinshasa et à Jérusalem.<br />

T<strong>12</strong> : Quels sont vos<br />

objectifs principaux ?<br />

M.S. : Faire en sorte qu’Israël<br />

soit bien implanté dans<br />

les pays d’Afrique Noire.<br />

Nous sommes deux peuples<br />

avec des souffrances et des<br />

histoires semblables. Il faut<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

7<br />

trouver des points communs.<br />

Dans la Thora, par exemple,<br />

nous apprenons que Moïse<br />

avait une épouse noire, Tsippora.<br />

Beaucoup de textes<br />

font référence à la présence<br />

de Noirs, des Kouchites,<br />

dans l’Histoire juive. Dans les<br />

racines les plus secrètes des<br />

textes juifs, on nous fait comprendre<br />

qu’Israël doit s’unir<br />

à l’Afrique. Golda Meïr, dès<br />

les premières années d’Israël<br />

l’avait compris et avait agi<br />

en ce sens. C’est ce que j’ai<br />

dit lors d’une récente conférence<br />

à Neuilly-sur-Seine. Il<br />

y a à l’heure actuelle beaucoup<br />

de désinformation en<br />

Afrique sur Israël. Notre rôle<br />

doit être de faciliter une<br />

meilleure compréhension du<br />

peuple juif et d’Israël. Nous<br />

devons le faire en Afrique,<br />

certes, mais aussi au sein<br />

de la diaspora africaine en<br />

Europe, dans le milieu associatif<br />

comme au sein des missions<br />

diplomatiques.<br />

T<strong>12</strong> : Et pour ce qui<br />

est des actions plus<br />

« pratiques » ?<br />

M.S. : En Afrique, la situation<br />

est véritablement catastrophique.<br />

Nous devons mettre<br />

à profit l’esprit de créativité<br />

d’Israël. La relation avec Israël<br />

ne peut être que bénéfique<br />

au développement de<br />

l’Afrique. En partenariat avec<br />

une société française spécialisée<br />

dans l’énergie solaire et<br />

éolienne, nous avons lancé<br />

une action au Congo pour<br />

améliorer la fourniture d’eau<br />

et d’électricité dans ce pays.<br />

Ce n’est qu’un début mais<br />

notre détermination est totale.<br />

Propos recueillis par<br />

Jean-Pierre Allali


RÉFLEXION<br />

« “Dessein intelligent”<br />

contre darwinisme. »<br />

une inSTiTuTion Privée, au demeuranT PluTôT diSCrèTe,<br />

l’univerSiTé inTerdiSCiPlinaire de PariS (uiP), eT Son Fon-<br />

daTeur, jean STaune, SonT SouPçonnéS d’avoir imPorTé<br />

en FranCe un mouvemenT d’idéeS venu deS éTaTS-uniS, le<br />

néo CréaTionniSme.<br />

CeTTe nouvelle éCole de PenSée bioloGique eT CoSmolo-<br />

Gique CHerCHeraiT à réFuTer la THéorie de l’évoluTion<br />

deS eSPèCeS de darwin.<br />

Les néo créationnistes proposent une autre vision de la naissance<br />

de l’Univers, de la matière, de la vie et de l’homme,<br />

lesquels seraient l’expression d’un dessein intelligent, d’une<br />

suprême raison créatrice, d’une causalité primordiale, d’une<br />

programmation initiale à l’origine de tout ce qui existe, et<br />

nullement d’une évolution aveugle et chaotique, des jeux du<br />

hasard, de la sélection naturelle et de la lutte pour la survie.<br />

Les défenseurs du néo créationnisme sont, en général, des<br />

savants chrétiens.<br />

Certains sont des catholiques inspirés par les doctrines du<br />

père Pierre Teilhard de Chardin (1881- 1955), théologien et<br />

paléontologue qui, en opposition aux doctrines dominantes<br />

dans l’Église de son temps, chercha une synthèse cosmique<br />

associant la théorie darwiniste de I’évolution de la vie du<br />

simple au complexe et la christologique de l’histoire de la<br />

création. D’autres sont des auteurs protestants d’inspiration<br />

fondamentaliste :<br />

Plus discrets et prudents que les véhéments prédicateurs anti-évolutionnistes<br />

américains des années 1920 et 1930, ils ne<br />

parlent, au moins dans les cercles scientifiques, ni de Dieu, ni<br />

de la création divine, ni de la Bible, ni du Livre de la Genèse<br />

mais, dans un style plus neutre et laïque, du dessein intelligent<br />

qui serait à l’origine de la vie.<br />

Leurs adversaires idéologiques, pris dans le filet de la passion<br />

polémique la plus intense, flairent un véritable complot<br />

réactionnaire et obscurantiste.<br />

Celui-ci aurait pour objectif d’abolir les conquêtes de la recherche<br />

scientifique moderne et d’introduire, dans une opération<br />

de contrebande intellectuelle, sous un déguisement<br />

pseudo scientifique, l’ancienne théologie biblique, tirée du<br />

Livre de la Genèse qui servait, jusqu’au XVlll ème siècle, de<br />

référence fondamentale aux sciences naturelles dans les universités<br />

européennes, catholiques et protestantes.<br />

Quand, au milieu du XVIII ème siècle, Darwin proposa une<br />

nouvelle théorie sur l’origine de l’homme, dans lequel il<br />

voyait le descendant d’une lignée préhistorique de primates,<br />

nombreux ont été les théologiens chrétiens, catholiques et<br />

protestants, qui ont vu dans le darwinisme une contestation<br />

impie et blasphématoire de la vision biblique de l’homme,<br />

créature unique, créée à l’image de Dieu.<br />

Une longue campagne anti-darwiniste commença alors. Elle<br />

dure jusqu’à nos jours.<br />

La BiBLe n’est pas un manueL de BioLogie<br />

Quelle est la vision de la pensée juive dans<br />

cette nouvelle guerre des doctrines ?<br />

Elle est plutôt complexe.<br />

Le Livre de la Genèse n’est pas un traité scientifique. Il parle<br />

de l’Univers sans être un ouvrage de physique :<br />

Quand la Genèse raconte la création de la lumière, le premier<br />

jour par la parole divine, il ne s’agit pas d’expliquer<br />

l’émergence de l’énergie lumineuse, mais plutôt de témoigner<br />

de la Cause Première du Cosmos.<br />

La Bible parle de la vie et de l’homme, mais n’est pas un<br />

manuel d’anthropologie ou de biologie.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

8


Dans le récit de la création de l’homme, dernière créature<br />

vivante créée au sixième jour, il ne s’agit pas d’expliquer<br />

comment le genre humain est apparu sur Terre mais plutôt<br />

d’enseigner la valeur sacrée de la vie humaine .<br />

Le biologiste et penseur juif Jacques Goldberg développe,<br />

avec érudition, cette vision de l’Écriture dans un remarquable<br />

ouvrage, Science et Tradition d’Israël (Éditions Albin Michel,<br />

2001).<br />

Un éminent théologien juif contemporain, le rabbin Abraham<br />

lsaac Hacohen Kook (premier Grand rabbin d’Eretz lsraël en<br />

1920), conscient des déchirements et des crises de l’esprit du<br />

croyant face aux découvertes scientifiques qui semblaient, à<br />

première vue, ébranler les fondements de la foi religieuse,<br />

proposa, dans un surprenant et passionnant essai philosophique,<br />

Torath Hahitpathouth (La Théorie de I’Évolution.),<br />

une audacieuse tentative de synthèse entre l’évolutionnisme,<br />

apparemment athée, d une part et la vision kabbalistique des<br />

mystiques juifs d’autre part.<br />

RAv KOOK COntEStE lA<br />

lECtuRE lIttéRAlE DE lA<br />

GEnèSE.<br />

certeS, l’Écriture dÉcrit la crÉation de<br />

l’univerS en Six JourS, la naiSSance de<br />

l’hoMMe à partir de la pouSSière de la<br />

terre, la crÉation de la feMMe à partir de<br />

la côte d’adaM, la vie du preMier couple<br />

huMain danS un paradiS terreStre, le Jardin<br />

d’Éden, le Serpent, leS chÉruBinS aux<br />

glaiveS de feu flaMBoyant...<br />

Mais il faut, dit-il, lire ces chapitres comme des allégories,<br />

des énigmes, des symboles de la condition humaine et certainement<br />

pas comme des chroniques historiques réalistes.<br />

ÉvoLution et crÉation Étroitement LiÉes.<br />

Alors, rien ne s’oppose, dans la théologie juive, à la théorie<br />

de l’évolution :<br />

RÉFLEXION<br />

Les espèces vivantes évoluent et se métamorphosent à partir<br />

du simple, vers une complexité de plus en plus grande.<br />

De ce point de vue, il donne raison au fondateur de la théorie<br />

de l’évolution : Darwin.<br />

Mais, pour Rav Kook, il y a une signification métaphysique et<br />

transcendante dans le processus de l’évolution de la vie des<br />

espèces, de l’homme.<br />

S’écartant de la vision darwinienne qui rattache la vie au hasard,<br />

Rav Kook propose une vision où Évolution et Création<br />

sont étroitement liées « Quand nous pénétrons dans l’intimité<br />

des fondements de l’évolution ascendante, nous y découvrons<br />

la substance divine (le Divin) illuminée avec une absolue<br />

clarté, car précisément il n’y a pas de fin dans l’œuvre<br />

et la puissance infinie se transforme en acte »<br />

La belle doctrine du Rav Kook semble étonnement proche<br />

de la théorie contemporaine du « dessein intelligent » …<br />

avec une différence significative.<br />

L’éminent rabbin et kabbaliste de Jérusalem ne cherche<br />

nullement à proposer une nouvelle théorie scientifique qui<br />

viendrait prendre la place des théories contemporaines de<br />

l’évolution. Le Rav Kook propose un supplément d’âme kabbalistique<br />

à la doctrine trop mécaniste et matérialiste de<br />

Darwin.<br />

Le dessein intelligent, l’intelligence primordiale créatrice<br />

d’un univers en éternelle évolution ne sont pas des concepts<br />

explicatifs des mécanismes de la matière et de la vie, mais<br />

plutôt des idées méta scientifiques, métaphysiques.<br />

Mais le Rav Kook refuse de s’embarquer dans le navire des<br />

prédicateurs et agitateurs antidarwinistes de son temps.<br />

Il découvre et reconnaît l’immense valeur scientifique de la<br />

théorie de Darwin, mais il propose d’aller au-delà de la pure<br />

recherche scientifique, vers la compréhension philosophique<br />

et métaphysique de l’Univers, de la matière, de la vie, de<br />

l’homme.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

9<br />

Franklin Rausky


JUDAÏSME<br />

<strong>LA</strong> LEÇON DE <strong>LA</strong> CIGOGNE : AIMER<br />

SON PROCHAIN COMME SOI-MÊME<br />

Il Y A bEAuCOuP à DIRE COntRE lA CHARIté.<br />

lE REPROCHE lE PluS GRAvE qu’On PuISSE luI ADRESSER, C’ESt DE<br />

n’êtRE PAS PRAtIquéE.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

10<br />

GEORGES CléMEnCEAu<br />

la ToraH (léviTique 11,19) dreSSe la liSTe deS volaTileS donT la ConSommaTion eST inTerdiTe. Parmi leS<br />

oiSeaux ProHibéS, Se Trouve la CiGoGne (‘HaSSida en Hébreu). que PouvonS-nouS aPPrendre de CeT inTerdiT ?<br />

Pour réPondre à CeTTe queSTion, FaiSonS un PeTiT déTour Par une réFlexion Sur leS rèGleS ConCernanT<br />

la SolidariTé SoCiale.<br />

« CHARIté bIEn ORDOnnéE<br />

COMMEnCE PAR SOI-MêME »...<br />

Le célèbre Maïmonide écrit (M.T Hilkhot tsédaka, 10,1) que<br />

le commandement biblique le plus important est celui de la<br />

tsédaka (justice sociale) qui nous oblige à assumer nos responsabilités<br />

à l’égard des plus démunis. Comme on le sait,<br />

les Juifs pieux donnent entre dix et vingt pour cent de leurs<br />

revenus. Mais il existe des règles religieuses régissant les<br />

priorités en matière de tsédaka.<br />

Maïmonide écrit à ce propos (idem 7,13) : « un pauvre qui est<br />

un proche parent a priorité (en matière de tsédaka) sur tout<br />

autre homme. Les pauvres de notre maison passent avant les<br />

(autres) pauvres de la ville et ceux de la ville passent avant<br />

ceux d’une autre ville ».<br />

Il s’agit là d’un point fondamental des règles concernant la<br />

tsédaka. Il existe des priorités basées sur la proximité familiale,<br />

ethnique ou géographique. Comme s’il y avait une<br />

sorte d’indécence ou d’irresponsabilité à se montrer généreux<br />

avec les misérables de continents lointains tandis<br />

que notre voisin de pallier est dans la difficulté. Selon cette<br />

même logique, Rav Saadia Gaon rappelle « qu’un homme<br />

doit pourvoir à ses propres besoins avant ceux des autres et<br />

qu’il ne devra pas faire de tsédaka avant d’avoir pourvu à ses<br />

propres besoins ».<br />

Cette hiérarchisation est déduite par les sages du verset biblique<br />

suivant (Deutéronome 15,11): « ouvre, ouvre ta main<br />

à ton frère, à ton pauvre, à ton nécessiteux… ». Dans ce verset,<br />

priorité est donnée au frère, puis « à ton pauvre » (il<br />

s’agit des pauvres qui nous sont proches), puis enfin « au<br />

nécessiteux qui est dans ton pays » (c’est-à-dire les pauvres<br />

de notre ville).<br />

...MAIS nE S’Y ARRêtE PAS !<br />

Ceci étant dit, revenons à nos cigognes...<br />

En effet, la définition de priorités en matière de tsédaka ne<br />

signifie pas pour autant que les dons doivent être exclusivement<br />

réservés aux plus proches. La responsabilité de chacun<br />

ne se limite pas aux frontières de son quartier ou de sa ville.<br />

C’est ce qu’enseigne un grand maître hassidique, Rabbi<br />

Its’hak Méïr de Gour (Pologne, 1798-1866). Ses élèves lui<br />

posèrent un jour la question suivante : La cigogne est appelée<br />

en hébreu « ‘hassida », c’est-à-dire ‘la généreuse’ car elle<br />

aime et nourrit les siens. Si la Torah lui reconnaît tant de mérite,<br />

pourquoi fait-elle partie des animaux impurs interdits à<br />

la consommation ? Justement, répondit le rabbi, c’est parce<br />

qu’elle ne donne son amour qu’aux siens!<br />

Être généreux et s’occuper prioritairement de ses proches<br />

ne nous dispense pas pour autant de se soucier de chacun, y<br />

compris des plus lointains. C’est ce que nous rappelle l’interdiction<br />

de consommer de la cigogne. Le proverbe qui veut<br />

que « charité bien ordonnée commence par soi-même » devrait<br />

préciser « ...mais ne s’y arrête pas ».<br />

Sébastien Allali


15000 lECtEuRS PAR nuMéRO.<br />

un MAGAzInE DE PROxIMIté quI DEPuIS PluS DE 7 AnS ESt<br />

DIffuSé GRAtuItEMEnt AuPRèS D’unE CIblE DE quAlIté.<br />

vOuS lE tROuvEREz DAnS lES COMMERCES DE lA COMMunAuté<br />

Et DAnS lES SYnAGOGuES DE l’ESt PARISIEn.<br />

COMMERçAntS, PREStAtAIRES DE SERvICES, REStAuRAntS<br />

vOuS vOulEz tOuCHEz nOS lECtEuRS, RIEn DE PluS SIMPlE :<br />

APPElEz lE 01 43 41 48 01<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

11


JUDAÏSME<br />

Tou Bichvat,<br />

C’ESt lE nOuvEl An DES<br />

ARbRES, lA fêtE quI<br />

InAuGuRE lES PRéMICES<br />

Du bOuRGEOnnEMEnt Et<br />

lA MOntéE DE lA SèvE …<br />

Mais qu’en est-il de Tou Bichvat lors d’une année bissextile,<br />

quand sa date est avancée d’un mois ? Question apparemment<br />

technique, mais dont les implications sont, en<br />

vérité, lourdes de sens en ce qui concerne les rapports que<br />

l’Homme entretient avec la Nature.<br />

Le Talmud dans le traité Roch Hachana (15a) se pose la question<br />

suivante : lors de l’année bissextile, Tou Bichvat doitil<br />

tomber le 15 du mois de Chvat comme toutes les autres<br />

années ou bien le 15 du premier mois d’Adar, date a priori<br />

mieux appropriée car elle coïncide avec la réalité biologique<br />

sur laquelle repose la fête ?<br />

La réponse du Talmud est la suivante : on ne doit rien chan-<br />

ger à l’habitude des autres<br />

années. Même si Tou Bichvat<br />

est fêté avec un mois<br />

d’avance, c’est la date habituelle<br />

qui doit prévaloir.<br />

Le ‘Hatam Sofer s’en étonne:<br />

S’il tombe avec un mois<br />

d’avance du fait de l’année<br />

bissextile, comment dès lors<br />

Tou Bichvat pourra-t-il marquer<br />

la période de la montée<br />

de la sève et du bourgeonnement<br />

?<br />

À cette date, nous sommes<br />

en plein hiver, et il ne se<br />

passe encore rien dans la<br />

nature ! (Voir Responsa sur<br />

le Orakh ‘Haïm, chapitre 14.)<br />

En vérité, répond le ‘Hatam<br />

Sofer, le Tout Puissant a<br />

donné aux Sages de la Torah<br />

le pouvoir de fixer les dates<br />

et de régler le cycle des années.<br />

Dans ce domaine, la<br />

force du <strong>Tribu</strong>nal terrestre<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

<strong>12</strong><br />

dépasse celle du <strong>Tribu</strong>nal céleste.<br />

Ce que les Sages décident<br />

de par l’autorité de la Torah,<br />

la Nature s’y soumettra. Ainsi,<br />

la date précoce à laquelle<br />

va être fêtée Tou Bichvat,<br />

verra la sève monter dans les<br />

arbres même en plein mois<br />

de janvier…<br />

Réponse pour le moins surprenante<br />

mais que corrobore<br />

Rachi dans son commentaire<br />

sur le traité Sanhédrin (18b) :<br />

le froid et le chaud, écrit-il,<br />

suivent le cycle des années,<br />

sauf pendant l’année bissextile<br />

où les cycles changent et<br />

se plient aux dates fixées par<br />

les Sages.<br />

Pour nous aider à mieux<br />

comprendre un tel phénomène,<br />

reportons-nous à<br />

une histoire rapportée dans


le Talmud, au traité ‘Houlin (7a) et qui raconte que Rabbi<br />

Pin’has ben Yaïr voyageait pour aller payer la rançon de prisonniers<br />

en captivité. À un moment donné, il arriva sur les<br />

berges du fleuve Guinaï. Les eaux de ce fleuve étaient si<br />

profondes et tumultueuses que Rabbi Pin’has s’écria :<br />

« Guinaï ! Sépare tes eaux pour que je puisse passer ! »<br />

Ce à quoi le fleuve répondit : « Tu veux traverser pour accomplir<br />

la volonté de ton Maître ? Mais je coule, moi aussi,<br />

pour accomplir la volonté de mon Maître ! Ta mission peut<br />

être couronnée de succès, mais elle peut tout aussi bien<br />

échouer. La mienne réussira immanquablement car tous les<br />

fleuves, par nature, se jettent à la mer ! » À ce moment-là,<br />

Rabbi Pin’has ben Yaïr déclara : « Guinaï ! si tu ne me laisses<br />

pas passer, je décrèterai que tes eaux cessent de couler à<br />

jamais ! » Aussitôt les eaux du fleuve se sont scindées en<br />

deux et Rabbi Pin’has put traverser à sec.<br />

Le Or Ha’haïm dans son commentaire sur le livre de l’Exode<br />

(Chap.14, verset 27.) explique que Rabbi Pin’has ben Yaïr<br />

s’était adressé au fleuve fort de ses connaissances en Torah,<br />

de cette Torah qu’il possédait et qui lui donnait la force<br />

d’agir sur les lois de la Nature.<br />

pour deS eSpritS rationaliSteS, ceS aSSertionS<br />

peuvent paraître irrecevaBleS ! noS<br />

SageS Seraient-ilS deS devinS ou deS SorcierS ?<br />

la torah leur Servirait-elle de Baguette Magique<br />

?<br />

Si nous faisons l’effort de dépasser la surface narrative pour<br />

aller vers le sens, une idée fondamentale se fait jour : ce que<br />

nous disent cette histoire et la décision des Sages concernant<br />

Tou Bichevath, c’est que la Nature n’est pas une fin<br />

en soi ! Seule la personne humaine capable d’obéir à des<br />

règles de droit et d’énoncer des jugements de valeur peut<br />

l’être. Seul l’Homme, unique dépositaire d’une conscience<br />

morale et d’une liberté est un sujet à part entière. Qu’on le<br />

veuille ou non, la nature, les plantes, les animaux ne sauraient<br />

être des fins en soi. Ils sont et demeurent des objets<br />

et non des sujets de droit.<br />

L’écologie quand elle se radicalise aurait tendance à faire<br />

de l’univers matériel l’ultime finalité de l’Éthique. Or, l’élaboration<br />

d’une éthique humaniste à l’égard de ce qui n’est<br />

pas humain est un non sens. Peut-être est-ce là un des travers<br />

de notre époque : chercher à appliquer la Morale à<br />

des réalités non humaines. Ne nous y trompons pas : ce<br />

fin du fin de l ‘Éthique pourrait un jour nous mener à appliquer<br />

les valeurs de l’humanisme à des réalités inhumaines…<br />

Peut-être en sommes-nous déjà là lorsque insidieusement<br />

certains cherchent à trouver les raisons humanitaires du<br />

terrorisme… Peut-être est-ce également le vide éthique de<br />

l’écologie qui pousse précisément les écologistes à s’occuper<br />

de causes (parfois douteuses…) très éloignées de leurs<br />

« zones de compétence ».<br />

L’histoire de Rabbi Pin’has ben Yaïr nous dit en substance<br />

qu’en face des forces de la Nature, l’origine et la finalité<br />

de toute morale reste en dernière analyse l’Homme et que<br />

c’est cette morale qui prévaut sur les lois de la nature. En<br />

effet, si Rabbi Pin’has s’obstine à traverser le fleuve c’est<br />

pour délivrer des prisonniers. Payer la rançon d’hommes<br />

pris en otage constitue la Mitzvah (le commandement) par<br />

excellence du souci de l’Autre, celle pour qui la Loi nous<br />

permet de « sacrifier » l’argent préalablement destiné à la<br />

JUDAÏSME<br />

construction d’une synagogue. D’une certaine façon, le Sacré<br />

lui-même se met momentanément en retrait devant la<br />

vie d’un homme en danger et qui souffre. Les fleuves doivent<br />

interrompre leurs cours devant la volonté d’un homme<br />

qui n’a pour seul souci que le bien de son prochain.<br />

Mais cet homme qui se confronte à la Nature n’est pas<br />

l’homme à l’état de nature, c’est l’homme sage imprégné<br />

de l’étude de la Thora et, de ce fait, capable de maîtriser<br />

d’abord sa propre nature. Seule l’étude peut lui conférer<br />

une telle force et une telle audace. Elle lui permet de transcender<br />

l’apparence tragique des éléments naturels. (Pour<br />

lui, les fleuves ne vont pas toujours, pas forcément, à la<br />

mer.) Elle permet également aux Sages de fixer Tou Bichvat<br />

avec un mois d’avance lorsque la Thora l’exige.<br />

La nature prise comme un tout n’est pas bonne absolument.<br />

S’il faut toujours la protéger, c’est en gardant à l’esprit<br />

qu’elle est capable du meilleur comme du pire. La Torah<br />

nous empêche de l’admirer aveuglément ou de la sacraliser.<br />

La Michna dans les Maximes des Pères (Pirkeï Avoth, Chap.<br />

III, 7) enseigne au nom de Rabbi Jacob : « Celui qui va son<br />

chemin en répétant son étude et qui s’interrompt pour dire :<br />

le bel arbre que voici ! l’Écriture le lui compte comme s’il<br />

avait fauté en son âme. » Cette Michna nous rappelle la<br />

préséance de l’étude sur les beautés de la nature. La Nature<br />

ne saurait s’immiscer entre l’Homme et son Créateur,<br />

entre l’Homme et son prochain. Toute tentation panthéiste<br />

nous est refusée car elle finirait par occulter, sous les oripeaux<br />

de la Beauté naturelle du monde, les vrais enjeux de<br />

notre passage ici bas.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

13<br />

Rabbin Élie Ebidia (Sources Lamed.fr)


BATTINO<br />

BERISSI<br />

ONOMASTIQUE<br />

ONOMASTIQUE<br />

nouS PourSuivonS noTre exPloraTion deS PaTronymeS juiFS en vouS ProPoSanT danS Ce numéro<br />

d’analySer leS nomS SuivanTS : baTTino, beriSSi, CaSTro, Gabai, SPorTiCHe<br />

Armand Battino, aimerait connaître l’origine de son<br />

nom. Le patronyme BATTINO vient de l’italien, « Sabattino<br />

», diminutif gracieux de « Sabato », « Samedi ». Il<br />

était donné à des enfants nés précisément un jour de chabbat.<br />

Étrangement, Claude Mezrahi donne à ce patronyme une<br />

origine arabe en renvoyant au mot « Battin » qui signifie « Caché,<br />

secret » et il ajoute que ce nom aurait été donné à des marranes<br />

qui, en Espagne, pratiquaient le judaïsme en cachette après une<br />

conversion forcée.<br />

Variantes : Batino<br />

Célébrités : Le révolutionnaire communiste macédonien Rafaël<br />

Batino, traducteur du « Capital » de Marx qui séjourna longuement<br />

au Mexique où il adhéra au PC mexicain. Il est mort en héros à Sandjhak<br />

lors de l’invasion bulgare de la Macédoine.<br />

Michel Berissi, fidèle de la synagogue Beth Habad du<br />

XIIème, nous demande des éclaircissements sur son patronyme.<br />

Le nom BERISSI est en réalité un dérivé d’un patronyme beaucoup<br />

plus courant : Perez. On est donc renvoyé à ce nom pour une<br />

explication. Nous avons traité, en son temps, le patronyme PEREZ<br />

dans le n°18 de notre revue. Pour mémoire, rappelons que ce nom,<br />

considéré par beaucoup comme « royal », est d’origine hébraïque et<br />

signifie « chef ».<br />

Variantes : Pérès, Perse, Bires, Peresse, Peressi, Perets, Peretz, Bires.<br />

Célébrités : Le cinéaste Ruben Berissi et l’écrivain Marianne Berissi.<br />

Sous la forme « Perez », les célébrités sont nombreuses comme le<br />

fameux Young Perez, champion du monde de boxe en 1931, disparu<br />

tragiquement à Auschwitz.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

14<br />

CASTRO<br />

Joseph Castro, fidèle de<br />

Chivté Israël nous demande<br />

si nous pouvons lui donner<br />

quelques indications sur son patronyme.<br />

Le nom CASTRO vient<br />

de l’espagnol. Il est celui de plusieurs<br />

villes d’Espagne et du Portugal comme<br />

Castro del Rio (province de Cordoue) ou<br />

Castro d’Ayre (Province de Bura au Portugal).<br />

Ce nom est attesté à Tunis sur une kettoubah<br />

en date du 14 septembre 1791 qui<br />

enregistre le mariage de David, fils d’Abraham<br />

Guedalia avec Simha, fille de Elie Hay<br />

Castro<br />

Variantes : De Castro, Couastro. Le nom a<br />

été germanisé en Gaster.<br />

Célébrités : Les célébrités portant ce patronyme<br />

sont innombrables. Nous ne pouvons<br />

donner que quelques exemples. Abraham<br />

Castro, ministre des finances d’Égypte, le<br />

dirigeant sioniste cairote, Léon Castro, le<br />

rabbin espagnol Yaacov Maharicas Castro,<br />

le propriétaire de presse hollandais Tartas<br />

David Ben Abraham De Castro, Abraham<br />

Castro, qui créa la première imprimerie<br />

hébraïque à Tunis, le publiciste tunisois Joseph<br />

Castro rédacteur en chef de « L’éveil<br />

juif » et l’écrivain originaire de Tunisie,<br />

Georges Castro. Notons aussi des générations<br />

de médecins portugais tels Rodrigo<br />

de Castro (16ème siècle) et ses fils Benedit<br />

qui fut médecin de la reine Christine de<br />

Suède et Daniel, médecin du roi Christian<br />

IV du Danemark. Sans oublier Françoise<br />

Castro, épouse de Laurent Fabius


ONOMASTIQUE<br />

GABAI<br />

Jacques Gabai, fidèle de Saint-Mandé aimerait savoir d’où vient son nom. Le patronyme Gabai tire<br />

son origine de l’araméen « gabay », « collecteur d’impôts ».<br />

Ce nom est attesté à Tunis sur une kettoubah datée du 9 juillet 1900 qui note le mariage de Jacob,<br />

fils de Moïse Gabay avec Reine, fille de Salomon Zaïbi.<br />

Variantes : Gabay, Gabbay, Gabbai, Guebbay, Çabay, Avingabay, Del Gabbay. Dans les pays germaniques, ce nom a<br />

donné Kirschmeyer, Schafer, Schultz et Steuer.<br />

Célébrités : Comme pour Castro, les célébrités portant ce nom sont très nombreuses. Nous ne pouvons là aussi que<br />

donner quelques exemples. Moses Gabbay fut conseiller du roi Juan 1er d’Aragon. Yehezqel Gabbay, originaire d’Irak fut<br />

banquier à la cour ottomane, Abraham ben Yedidia Gabbay fut le premier imprimeur juif d’Izmir en Turquie. De nombreux<br />

rabbins ont porté ce nom tels Moché ben Chem Tov Gabbay de Majorque, Benyamin de Fes et son fils Yossef, Itshak<br />

de Salé et son fils Yedidia. Le linguiste de Gibraltar, Israël Gabbay, Joseph Gabbay, dirigeant de la communauté juive de<br />

Tanger, Gad Gabbay, militant sioniste de Casablanca, le peintre israélien Moché Gabbay, Joseph Gabbay président de<br />

la communauté sépharade du Québec, Arié Gabbay, consul général d’Israël à Marseille ou encore le professeur Yossef<br />

Gabbay, de Tétouan. Sans oublier la femme de théâtre « martiniquaise », Mady Gabay, auteure, notamment , de « Je<br />

raccroche et je meurs ».<br />

SPORTICHE<br />

Gérard Sportiche, de Paris XXème aimerait en savoir plus sur son nom. Le patronyme Sportiche<br />

vient du catalan « Sasportas » qui se traduit par « Les portes » ou « Six portes ». Ce nom<br />

était attribué à des personnes dont la maison se trouvait à proximité des portes de la ville. Jacques<br />

Taïeb note cependant que « Chich » en hébreu, signifie « Marbre blanc » et que « Bouchicha », en<br />

arabe, signifie « L’homme au narghilé. L’origine catalane semble cependant la plus plausible.<br />

En occitan, le patronyme Desportes est de la même origine.<br />

Variantes : Sasportas, Sportich, Sportis, Sportisse, Sportouche, Sportouch, Spartouch, Saporta, Sasportas, Sesportes,<br />

Zasportas, Zaporta, Sforta, Partouche, Chiche, Chicheportiche, Chichportech, Chich, Chicha, Sis, Bouchicha, Çaporta,<br />

De Saporta, Ses Portes, Ça Porta, Ces Portes, Çe Porta.<br />

Célébrités : L’écrivain français spécialiste du judéo-espagnol, Enrique Saporta y Beja, le rabbin Joseph Chicheportiche<br />

de Tunis ( XVème siècle), les rabbins Hayim (Malaga), Yossef (Oran), Moché (Oran) et Yaacov (Oran et Tlemcen) Sasportas.<br />

Les riches négociants Abraham Sasportas ( Majorque) et Yaacov Sasportas (Gênes). Sans oublier le journaliste<br />

spécialiste des jeux, Gérard Sportiche. Signalons que dans son ouvrage monumental, « Les noms des Juifs du Maroc »,<br />

Abraham I. Laredo a répertorié des dizaines de Sasportas, célèbres ou non, retrouvés sur différents actes et registres<br />

royaux espagnols.<br />

Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective proposée dans le<br />

numéro 8 de TRIBU <strong>12</strong>. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.com vous permettra de consulter les précédents numéros de notre<br />

magazine sans oublier le travail monumental d’Abraham I. Laredo : Les noms des Juifs du Maroc. Essai d’onomastique judéo-marocaine<br />

en deux tomes paru chez Hebraica Ediciones, Madrid, 2008, avec le concours de la Casa Sefarad Israel.<br />

. N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />

N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ADDAOUI (27), AL<strong>LA</strong>LI (6), ALLOUCHE (24), AOUATE<br />

(10), AOUIZERATE (27), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTIA (16), AYACHE (16), AZOU<strong>LA</strong>Y (27), BA-<br />

RANES (10), BARDAVID (20), BAROUHIEL (16) , BATTINO (29), BE<strong>LA</strong>HSSEN (11), BEMBARON (20), BENAÏM (23), BENHAMOU (19),<br />

BERDAH (21), BER<strong>DU</strong>GO (11), BERISSI (29), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA (15), BORGEL (18), BOUKOBZA (8), BRAMI (7),<br />

BUSBIB (26), CARTOZO (24), CASTRO (29), CHAOUAT (28), CHEM<strong>LA</strong> (11), CHETBOUN (11), CHICHE (23), CHOCRON (22), CHOU-<br />

FANE (8), CHRIQUI (26), COHEN (7), CORCOS (27), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DANINO (22), DAOUDI (16) , DARMON (19), DJE-<br />

BALI (24), ELKOUBY (13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), GABAI (29), GHIDALIA (6), GIAMI<br />

(28), GIUILI (19), GOTAJNER (20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9), GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13 et 23),<br />

HAGEGE (14), HALFON (25), HALIMI (20), HAMZA<strong>LA</strong>G(<strong>12</strong>), HARRARI (25), ITTAH (24), JAIS (16), JOURNO (22), KAHN (9), KARSENTI<br />

(17), KTOURZA (14), <strong>LA</strong>BI (20), <strong>LA</strong>HMI (13), <strong>LA</strong>SCAR (27), <strong>LA</strong>SRY (22), <strong>LA</strong>TTES (23), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK (19),<br />

MALEM (22), MALLET (26), MEDINA (18), MESSAS (9), MIMOUN (14), MSIKA (28), NAMAN (20), NAMER (26), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD<br />

(15), O’HAYON (21), OUAKNIN (<strong>12</strong>), PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13), ROUMANI (14), SAADA (10), SABBAN (23), SAGROUN<br />

(21), SARFATI (15), SARRABIA (8), SEBAG (23), SEL<strong>LA</strong>M (26), SIRAT (9), SITBON (27), SITRUK (9), SMADJA (17), SPORTICHE (29),<br />

SUISSA (22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO (18), TOUITOU (14), TUIL (24), UZAN (22), WIZMAN (17), YOUNA (28),<br />

ZAOUI (15), ZENOUDA (18), ZEITOUN (24), ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

15<br />

Guy Fellous et Eliahou Hillel


PORTRAIT<br />

DAVID DORNBUSCH<br />

Un homme d’action<br />

et de convictions aux<br />

multiples capacités.<br />

Avec une formation haut<br />

de gamme (Polytechnique,<br />

Sciences Po et l’ENSTA),<br />

David Dornbusch semble<br />

naviguer au sein de notre<br />

société, et ce dans plusieurs<br />

secteurs, avec une aisance<br />

remarquable.<br />

Après avoir travaillé notamment<br />

dans le nucléaire et<br />

l’aéronautique à l’export,<br />

et bien qu’il n’ait jamais eu<br />

l’ambition d’être patron, il<br />

est à ce jour président de<br />

« Clean Tuesday », une entreprise<br />

tournée vers les innovations<br />

technologiques<br />

en matière d’environnement.<br />

Présente dans toute la<br />

France, sa société l’est aussi<br />

dans une douzaine de pays<br />

dans le monde dont Israël.<br />

« Aujourd’hui, mes liens avec<br />

les Israéliens se sont tissés au<br />

travers du business car j’ai<br />

implanté une usine à Herzliya.<br />

Je trouve qu’ils sont très<br />

rudes en affaire et ce d’autant<br />

plus avec l’arrivée des<br />

Russes ». Entreprenant dans<br />

de nombreux secteurs d’ac-<br />

tivités professionnelles ou<br />

militantes David Dornbusch<br />

est un homme qui ne rêve<br />

pas à long terme ; il dit vivre<br />

plutôt par cycles ce qui lui<br />

laisse beaucoup d’ouvertures<br />

sur le monde. « Je<br />

m’investis durant 2 à 3 ans<br />

dans un domaine, puis, je<br />

suis tout à fait capable de<br />

passer à autre chose ».<br />

Passionné d’art primitif afri-<br />

nouS abordonS à ParTir de Ce numéro, une<br />

auTre Façon de CHoiSir Ceux donT nouS FeronS<br />

le PorTraiT. nouS ParleronS deS HommeS eT deS<br />

FemmeS d’aCTion de noTre CommunauTé, Ceux<br />

qui Par leurS ConviCTionS, leurS ParCourS ou<br />

TouT SimPlemenT leurS iniTiaTiveS onT Su Se<br />

diSTinGuer.<br />

cain, il est aussi fan de Bruce<br />

Springsteen. Côté sport, ce<br />

sont le foot et le rugby qu’il<br />

affectionne particulièrement.<br />

Il adhère à 24 ans au Parti<br />

Socialiste comme militant de<br />

base ; et il s’investira un peu<br />

plus en politique dès son arrivée<br />

dans le Val-de-Marne.<br />

Il se présente aux législatives<br />

de 2007 où il frôle de<br />

peu la victoire. Fort de cette<br />

première expérience encourageante,<br />

il espère conquérir<br />

son siège de député aux<br />

prochaines élections de<br />

20<strong>12</strong>. « Je suis un social démocrate<br />

type, dit-il, et je me<br />

considère comme une sorte<br />

d’héritier de la tradition juive<br />

en la matière. J’ai d’ailleurs<br />

l’habitude de raconter cette<br />

blague : « Savez-vous quand<br />

on a arrêté de parler yiddish<br />

au comité Directeur de la<br />

Ligue Révolutionnaire ? Le<br />

jour où Daniel Bensaïd est<br />

entré ! ». Contrairement à<br />

beaucoup de nos coreligionnaires,<br />

je suis, pour ma part,<br />

resté fidèle à mes convictions<br />

et donc à la Gauche. J’ai<br />

d’ailleurs toujours considéré<br />

Israël comme le plus grand<br />

pays socialiste au monde<br />

mais le gouvernement qui<br />

dirige ce pays actuellement<br />

n’est pas celui que je préfère.<br />

J’y suis allé en 1992<br />

juste après la victoire des<br />

travaillistes. Israël n’était pas<br />

encore aussi développé que<br />

de nos jours… Puis il y eut<br />

le meurtre de Rabin qui m’a<br />

profondément marqué ». En<br />

fait David Dornbusch aurait<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

16<br />

très bien pu faire partie des<br />

pionniers qui ont créé les<br />

kibboutzim s’il avait vécu à<br />

cette époque-là.<br />

Il se définit aujourd’hui<br />

comme un Juif traditionnel<br />

libéral et avoue qu’il<br />

consacre le jour du chabbat<br />

à la politique. S’il en avait<br />

le temps il s’appliquerait<br />

volontiers à construire une<br />

synagogue libérale sur sa<br />

terre d’élection, le Val-de-<br />

Marne. Heureuse coïncidence<br />

toutefois, la petite<br />

« shul » centenaire ashkénaze<br />

où il se rend parfois à<br />

Vincennes, rue Céline Robert,<br />

a été construite par<br />

le même homme que celle<br />

qu’il fréquentait dans sa jeunesse<br />

à Tours. Il s’agit du fameux<br />

milliardaire juif Daniel<br />

Iffla dit Osiris (1825/ 1907),<br />

financier et surtout mécène.<br />

Les deux édifices sont de<br />

fait de facture totalement<br />

identique.<br />

Grâce à la politique, David<br />

Dornbusch a été amené à<br />

fréquenter toutes les communautés<br />

locales dont<br />

certaines lui sont à ce jour<br />

très proches. Ajoutons qu’il<br />

vient d’écrire un livre, « 77<br />

étoiles » un recueil de 77<br />

articles à la mémoire des 77<br />

personnes assassinées en<br />

Norvège le 22 juillet 2011<br />

par un individu d’extrême<br />

droite.<br />

Claudine Barouhiel


Laurent VERSOT<br />

101 Bis, avenue du Général Michel BIZOT - 750<strong>12</strong> PARIS<br />

Tél. : 01 44 74 30 00<br />

TRIBU <strong>12</strong> EST DISPONIBLE<br />

GRATUITEMENT DANS LES<br />

LIEUX SUIVANTS :<br />

Synagogue Beth Habad<br />

19, rue de la Gare de Reuilly<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Synagogue Névé Chalom<br />

106, avenue du Général Michel<br />

Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />

Fondation de Rothschild<br />

80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />

Synagogue Beth Eliahou<br />

4, rue Chevreul 75011 Paris<br />

Synagogue Don Isaac Abravanel<br />

84-86, rue de la Roquette<br />

75011 Paris<br />

Synagogue Vincennes<br />

30, rue Céline Robert<br />

94300 Vincennes<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

79, Bd de Verdun<br />

94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

5, rue JP Timbaud<br />

94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />

Synagogue Charenton<br />

42 ter, rue des Bordeaux<br />

94220 Charenton-le-Pont<br />

Synagogue Centre Rachi<br />

25, Avenue Sainte-Marie<br />

94160 Saint-Mandé<br />

PUBLICITÉ<br />

Synagogue du Rachbi<br />

46, rue Robert André Vivien<br />

94160 Saint-Mandé<br />

Synagogue Beth El<br />

Rue Saulnier 75009 Paris<br />

Synagogue Buffault<br />

28, rue Buffault 75009 Paris<br />

Synagogue Julien Lacroix<br />

75, rue Julien Lacroix 75020 Paris<br />

École et Synagogue<br />

Alliance-Georges Leven<br />

30, Bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />

École Ganénou<br />

rue du Sergent Bauchat<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

École Eretz<br />

75 bd Richard Lenoir<br />

75011 Paris<br />

Centre Moïse Meniane<br />

17, av. Paul Langevin 92260<br />

Fontenay-aux-Roses<br />

La Délicieuse<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Franck et Julien<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Franprix Cacher<br />

Bd Voltaire 75011 Paris<br />

Damyel<br />

246, bd Voltaire 75011 Paris<br />

Pizzeria La Stella<br />

Avenue Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris<br />

Pizzeria Tib’s<br />

Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris<br />

Chalom’s Traiteur<br />

55, av. du Général Michel Bizot<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Traiteur Le Vôtre<br />

58, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />

Boulangerie Simon<br />

269, rue de Charenton<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Fondation de Rothschild<br />

118, rue de Paris<br />

93100 Montreuil<br />

Beth Habad de Vincennes<br />

20, rue de la Paix<br />

94300 Vincennes<br />

Boucherie Claude et Raphy<br />

2, rue du Dr Goujon 750<strong>12</strong> Paris<br />

Boucherie de l’Argone<br />

Rue de l’Argonne 75019 Paris<br />

Boucherie Hayach<br />

rue de Paris 94300 Vincennes<br />

Boucherie Amsellem<br />

rue de Flandre 75019 Paris<br />

Si des synagogues ou des<br />

centres communautaires<br />

ou encore des commerces<br />

souhaitent que des exemplaires<br />

soient déposés chez eux, nous<br />

nous ferons un plaisir de venir<br />

leur en déposer.<br />

Vous pouvez en faire la demande<br />

au 01 43 41 48 01 ou par mail à<br />

tribu<strong>12</strong>@gmail.com<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

17


HISTOIRE<br />

D E S J U I F S<br />

N O U V E A U X<br />

nouS avonS brièvemenT éTudié danS<br />

le PréCédenT numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />

Pour quelleS raiSonS deS GrouPeS<br />

HumainS PluS ou moinS nombreux<br />

S’éTaienT ConverTiS au judaïSme<br />

danS l’euroPe de l’eST. danS Ce<br />

numéro, nouS allonS vouS Parler<br />

deS abayudayaS eT deS bné menaCHé.<br />

Un peu partout dans le monde, on peut<br />

trouver des phénomènes d’adhésion spontanée<br />

au judaïsme sans qu’il y ait eu préalablement<br />

un contact avec une communauté<br />

juive (voir n°23 San Nicandro : un miracle à<br />

l’italienne). Les Abayudayas est un autre de<br />

ces exemples que nous allons développer.<br />

lES AbAYuDAYAS SOnt SItuéS<br />

En OuGAnDA.<br />

À l’origine de la communauté Abayudaya se<br />

trouve une figure charismatique : Semei Lwakilenzi<br />

Kakungulu (env. 1860-1928). Suite<br />

à la venue de missionnaires, il se convertit<br />

au protestantisme à vingt ans. Il s’affirmera<br />

comme un brillant chef militaire au service<br />

du roi du Buganda dans les guerres entre<br />

les musulmans et les catholiques. En 1913,<br />

il se retira de l’armée pour se consacrer aux<br />

questions religieuses.<br />

Kakungulu adhéra d’abord à une secte<br />

chrétienne qui se signalait par son respect<br />

du samedi comme jour du chabbat et il manifesta<br />

la volonté de respecter plus strictement<br />

l’Ancien Testament à commencer par<br />

la circoncision. Les Bamalaki s’y opposèrent<br />

en disant qu’il s’agissait d’une pratique<br />

juive. Kakungulu se fit circoncire en 1919<br />

et cela marqua le début de l’aventure des<br />

Abayudayas.<br />

Il fut suivi par 2000 de ses compatriotes à<br />

l’apogée du mouvement. Il fit édifier un lieu<br />

de culte en 1923. Suite à une rencontre avec<br />

un commerçant juif qui lui donna des bases<br />

plus fondées du judaïsme, la communauté<br />

abayudaya introduisit l’abattage rituel et<br />

elle commença à apprendre l’alphabet hébreu. Le nombre d’adhérents tomba<br />

à 300, trente ans après sa mort.<br />

Par la suite, il y a eu des contacts avec des organisations juives qui permirent<br />

aux Abayudayas de sortir de leur isolement et de recevoir une assistance<br />

médicale. La communauté remonta avec 800 membres au début des années<br />

1970 grâce au retour de certains adhérents qui l’avaient abandonné et à la<br />

conversion d’Africains au judaïsme. Elle stagne à 600 membres depuis 1990.<br />

Des rabbins conservateurs américains et un israélien se rendirent en Ouganda<br />

pour procéder à la conversion formelle des Abayudayas au judaïsme. Mais les<br />

milieux orthodoxes ont contesté cette conversion parce qu’ils ont estimé, à<br />

juste titre, qu’il leur était impossible de mener un mode de vie conforme aux<br />

préceptes du judaïsme orthodoxe. Aujourd’hui, les Abayudayas ne sont plus<br />

isolés et ils reçoivent de plus en plus de visiteurs juifs. Ce réseau avec d’autres<br />

Juifs du monde est très important pour eux car ils ont le réel sentiment d’appartenir<br />

à une grande communauté internationale.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

18


lES bné MénACHé<br />

En 1974, une lettre étrange en provenance<br />

d’Inde atterrit sur le bureau du Premier ministre,<br />

Golda Meir. Elle a été envoyée par un groupe<br />

d’Indiens prétendant être les descendants de<br />

Menaché, l’une des dix tribus «perdues», suite<br />

à la dispersion des Juifs du nord du royaume<br />

d’Israël par les Assyriens en 721 avant notre ère.<br />

Les auteurs espèrent alors que le Premier ministre<br />

saurait les intégrer au sein de la grande<br />

famille élargie que forme le peuple d’Israël.<br />

Mais Golda Meir ne donne aucune suite à leur<br />

requête ce qui ne décourage aucunement ces<br />

prétendants. Leur persévérance va porter ses<br />

fruits et aujourd’hui, 1 700 membres de cette<br />

communauté, connue sous le nom de Bné Menaché,<br />

les enfants de Menaché, vivent en Israël.<br />

Récemment, le ministère de l’Intégration israélien<br />

a exhorté le gouvernement à ramener les 7<br />

000 autres membres à la maison.<br />

MAIS lES bné MEnACHé SOnt-IlS RéEllE-<br />

MEnt lES DESCEnDAntS DE l’unE DES DIx<br />

tRIbuS PERDuES ?<br />

Pour les Indiens eux-mêmes, la réponse ne fait aucun doute.<br />

En témoignent plusieurs de leurs traditions : leurs ancêtres<br />

chantaient une chanson évoquant la traversée de la mer<br />

Rouge, la circoncision des nouveau-nés au huitième jour de<br />

leur naissance, ou la célébration d’une fête printanière pendant<br />

laquelle ils mangeaient du pain sans levain.<br />

Les Bné Menaché ont une riche histoire. Après avoir été exilés<br />

d’Israël, ils mettent le cap vers l’Est et atteignent la Chine,<br />

où ils élisent domicile quelques centaines d’années durant.<br />

Les persécutions religieuses les conduisent à s’installer dans<br />

les États isolés du nord de l’Inde. Au XIXème siècle, des<br />

missionnaires britanniques réussissent à convertir quelques<br />

membres au christianisme. Mais au cours de la seconde moitié<br />

du XXème siècle, les Bné Menaché décident d’opérer un<br />

retour à leurs racines juives sachant que le chemin serait difficile<br />

jusqu’à la Terre promise.<br />

HISTOIRE<br />

Du SuD Au nORD<br />

Tout commence au début des années 1980, quand, Elyahou<br />

Avihail, un rabbin rêveur qui recherche les tribus perdues,<br />

est convaincu de leur ascendance juive. Il prend contact avec<br />

eux et leur explique que comme ils ont longtemps été coupés<br />

du peuple juif, ils seraient tenus de subir une conversion<br />

orthodoxe.<br />

Ravis de pouvoir prouver l’ardeur de leur foi, les Bné Menaché<br />

acceptent les termes du contrat. Ainsi, entre 1990 et<br />

2003, environ 800 membres de la communauté parviennent<br />

à s’installer dans l’État hébreu en réussissant avec succès<br />

leur processus de conversion. En 1997, après une longue<br />

série de pétitions, ils réussissent à attirer l’attention de Michaël<br />

Freund, à l’époque assistant du Premier ministre Binyamin<br />

Netanyahou. Sceptique, mais touché par la sincérité<br />

de leur piété, Freund décide de leur tendre la main. À cette<br />

époque, il acquiert également la conviction de la véracité de<br />

leurs origines juives et commence alors à mener une intense<br />

campagne de lobbying en leur faveur. Mais la Gauche israélienne<br />

fera interrompre l’afflux lent et constant sous prétexte<br />

qu’ils s’implantent dans les territoires disputés. Des accusations<br />

rejetées en bloc par Freund. Selon lui, si cette communauté<br />

s’est implantée dans les Territoires,<br />

c’est que personne d’autre n’était<br />

disposé à les accueillir. La principale reconnaissance<br />

viendra du Grand rabbin<br />

séfarade Shlomo Amar qui reconnaîtra<br />

que cette communauté appartient à « la<br />

semence du peuple d’Israël ». En effet,<br />

un bon tiers des Bnei Menaché vivent à<br />

Kiryat Arba, et représentaient également<br />

le plus large groupe d’immigrants du<br />

Goush Katif d’avant 2005. Pour éviter<br />

une plus large politisation de la question,<br />

Shavei Israël dirige alors les derniers arrivés<br />

vers le nord du pays.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

19<br />

Dans notre prochain numéro, nous parlerons<br />

des Igbos du Nigéria et des Tutsi du<br />

Rwanda juifs venus d’Ethiopie.<br />

Guy Fellous


SCIENCES<br />

Génétique des Populations<br />

et du Peuple Juif<br />

Shlomo Sand, historien israélien,<br />

a publié un ouvrage<br />

dont la version française<br />

est intitulée « Comment<br />

fut inventé le peuple juif »<br />

(Fayard, 2008). S.Sand prend<br />

appui sur la multiplicité des<br />

origines des Juifs actuels<br />

pour questionner leur existence<br />

en tant que peuple<br />

descendant des Juifs de la<br />

Judée antique. En tant que<br />

généticiens, il ne nous appartient<br />

pas de définir la notion<br />

de « peuple », nous parlons<br />

plutôt de « populations humaines<br />

». L’histoire de cellesci<br />

doit, pour se construire,<br />

intégrer les apports de plusieurs<br />

disciplines comme<br />

l’histoire écrite et orale, la<br />

linguistique, l’archéologie,<br />

l’épidémiologie, sans négliger<br />

pour autant les données<br />

de la génétique. De nos<br />

jours toute recherche sur les<br />

populations juives se doit<br />

d’être pluridisciplinaire. On<br />

admet généralement qu’il y<br />

a eu exil (massif, ou, selon<br />

Sand, étalé) des populations<br />

juives à partir du Moyen-<br />

Orient, avec une double<br />

dispersion sur l’ensemble<br />

du bassin méditerranéen<br />

et en direction de l’Europe<br />

de l’Est, et qu’il y eut des<br />

conversions au judaïsme (de<br />

Berbères en Afrique du Nord<br />

avant l’apparition de l’Islam,<br />

et de Khazars dans le Caucase),<br />

contribuant respectivement<br />

aux populations<br />

sépharades et ashkénazes.<br />

La question qui persiste et<br />

fait l’objet de la controverse<br />

de Sand est celle de leur lien<br />

avec les Juifs de la Judée antique.<br />

Sans nier l’existence<br />

de conversions, les travaux<br />

de génétique apportent un<br />

certain éclairage.<br />

Notre discipline, la Génétique<br />

des Populations, analyse<br />

en effet au moyen d’un<br />

grand nombre de marqueurs<br />

génétiques des groupes im-<br />

portants d’individus. Il faut<br />

souligner qu’il n’y a pas de<br />

« races humaines » en général<br />

et encore moins de « race<br />

juive », les différences inter<br />

populationnelles s’exprimant<br />

essentiellement en termes<br />

de différences statistiques<br />

de fréquences alléliques.<br />

L’étude du chromosome Y,<br />

qui se transmet exclusivement<br />

de père en fils, représente<br />

un outil idéal pour<br />

des recherches de filiation<br />

paternelle. Elle a permis de<br />

reconstituer l’histoire des migrations<br />

humaines passées.<br />

Au tOtAl :<br />

(Voir figure et table n°1)<br />

1) Nos travaux sur les Juifs<br />

tunisiens de l’île de Djerba<br />

ont montré (1) que ceux-ci<br />

partagent fréquemment le<br />

même type de chromosome<br />

Y dénommé « cohanim » Ce<br />

type de marqueur génétique<br />

du chromosome Y étant aussi<br />

retrouvé à une moindre<br />

fréquence au Moyen Orient,<br />

en Égypte par exemple.<br />

Cette observation concorde<br />

avec la tradition orale décrivant<br />

l’exil des grands prêtres<br />

(ou Cohanim) lors de la destruction<br />

du Premier Temple<br />

au Moyen-Orient vers l’île de<br />

Djerba.<br />

2) La variabilité des chromosomes<br />

Y des Juifs sépharades<br />

et ashkénazes est<br />

proche de celle observée<br />

dans les populations libanaises,<br />

syriennes ou druzes<br />

par exemple (3,4) et qui correspond<br />

à un trait phénicien,<br />

sémitique. Cela va dans le<br />

sens d’une origine ancestrale<br />

partiellement commune<br />

moyen orientale de toutes<br />

ces populations.<br />

3) Les analyses comparatives<br />

des marqueurs des différents<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

20<br />

types de chromosomes Y de populations juives et non juives<br />

vivant aujourd’hui dans des pays tels que la Tunisie, le Maroc<br />

d’une part, et la Pologne ou l’Ukraine d’autre part, révèlent<br />

une plus forte ressemblance entre Sépharades et Ashkénazes<br />

(2,3) qu’avec les populations locales des pays où les Juifs<br />

vivaient ou vivent encore. Ainsi s’il y a eu des conversions au<br />

judaïsme de populations non juives, elles semblent minoritaires,<br />

et avoir peu affecté les caractéristiques communes et<br />

anciennes des populations juives.<br />

Certes le chromosome Y ne permet d’étudier que les migrations<br />

masculines, mais nos travaux ont démontré des faits<br />

analogues concernant les femmes (par l’étude de l’ADN des<br />

mitochondries dont la transmission est exclusivement maternelle)<br />

(5).<br />

De tels résultats confortent l’hypothèse d’une origine commune<br />

au Moyen-Orient de ces populations, origine que l’on<br />

peut dater d’au moins une centaine de générations, soit 2000<br />

ans.<br />

4) L’épidémiologie, qui fournit des données sur les maladies<br />

héréditaires, a permis de retrouver certaines pathologies<br />

(comme une mutation très rare du cancer du sein absent dans<br />

d’autres populations) à la fois dans les populations sépharades<br />

et dans les populations ashkénazes (6) ; ceci suggère<br />

leurs origine commune bien avant leur exil massif et leur éclatement<br />

géographique.<br />

D’un autre côté, il existe certaines maladies spécifiques ou<br />

plus fréquentes chez les Ashkénazes (comme la maladie de<br />

Tay-Sachs) ou chez les Sépharades (comme la Fièvre Méditerranéenne)<br />

; elles seraient donc apparues après l’exil et la<br />

dispersion du « peuple juif » (6). Cependant la maladie de<br />

Tay-Sachs a pu être considérée comme spécifique des Juifs<br />

ashkénazes. Elle a été retrouvée cependant, à un bien<br />

moindre degré, chez des Canadiens français et des Cajuns de<br />

Louisiane. La maladie périodique ou Fièvre Méditerranéenne<br />

frappe particulièrement les Juifs sépharades tout autour du<br />

bassin méditerranéen (Afrique du nord, Turquie, Israël) mais<br />

également, quoique à un moindre degré, les Arméniens, et<br />

les Arabes maghrébins et palestiniens, par exemple.<br />

Ainsi on peut constater que l’application des outils d’analyse<br />

de notre patrimoine génétique, qui offre la possibilité<br />

de contribuer à l’élaboration de l’histoire de divers groupes<br />

humains, permet de mettre en évidence des caractéristiques<br />

communes, quoique non exclusives, des populations juives<br />

dans le monde, probablement expliquées par une origine<br />

commune.<br />

Il est d’autant plus regrettable que Shlomo Sand ait négligé<br />

ou tourné en dérision ces travaux scientifiques. Cela lui aurait<br />

permis de moduler plusieurs de ses affirmations qui font,<br />

pour le moins, polémique.<br />

M. Fellous, J. Feingold, L.Quintana -Murci (Paris) et<br />

J.S. Beckmann (Lausanne), H. Ostrer (New York),<br />

D. Behar (Haïfa).


Sub-Saharan Africans<br />

Zul<br />

45<br />

Ger<br />

Gre Ita<br />

Spa<br />

Bag Gam<br />

Lem<br />

SAr<br />

Ash<br />

Tur<br />

-170 -85<br />

Leb<br />

Rom<br />

Pal<br />

Syr<br />

Kur<br />

Naf<br />

85<br />

Egy<br />

Yem NeJ<br />

-45<br />

Tun<br />

Dru<br />

San<br />

Bia<br />

RéféREnCES :<br />

North Africans<br />

(1) Etude de la variabilité du chromosome Y dans la population<br />

de Djerba (Tunisie) afin d’élucider son histoire démographique,<br />

Fellous et al., Bulletins et Mémoires de la Société<br />

d’Anthropologie de Paris, 2005.<br />

(2) Population Structure in the Mediterranean Basin: Capelli<br />

et al, Annals of Human Genetics, 2005.<br />

(3) The common origin of Ashkenazi and Sephardic Jews, Fellous<br />

et al., Annals of Human Genetics, 1993.<br />

(4) Paternal Lineages of Christians, Jews, and Muslims in the<br />

Iberian Peninsula, Adam S et al, American Journal of Human<br />

Genetics, 2008.<br />

(5) Counting the Founders: The Matrilineal Genetic Ancestry<br />

of the Jewish Diaspora, Behar DM et al PloS one, 2008<br />

(6) A genetic profile of contemporary Jewish populations,<br />

Ostrer H., Nature Genetics, 2001.<br />

SCIENCES<br />

D’ou viennent les juifs?<br />

Apport de la genetique<br />

EtJ<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

21<br />

90<br />

Eth<br />

-90<br />

table n°1<br />

Rus<br />

Aus<br />

Bri<br />

Europeans<br />

d’où viennenT leS juiFS du monde : aPPorT de la GénéTique.<br />

rePréSenTaTion deS FréquenCeS de CHromoSomeS y danS diFFérenTeS PoPulaTionS danS le monde<br />

leS PoPulaTionS juiveS indiquéeS Par un TrianGle Plein (aSHkénaze, roumaine, yéméniTe,<br />

kurde, d’aFrique du nord) Se reTrouvenT réunieS eT ProCHeS de PoPulaTionS du moyen-orienT<br />

indiquéeS Par un Carré vide (liban, PaleSTine, druze, ou Syrie).<br />

Le chromosome Y dit « cohanim »<br />

Y<strong>12</strong>f % YCMH%<br />

Ashkénaze cohanim 40% 69%<br />

Sépharade cohanim 41% 61%<br />

Ashkénaze total 41% <strong>12</strong>%<br />

Sépharade total 42% 13%<br />

Égypte NJ 34% 3%<br />

Liban NJ 43% nt*<br />

Tunisie NJ 34% nt*<br />

Juifs de Djerba 30% 98%<br />

Le chromosome Y<strong>12</strong>f est présent dans une grande partie des<br />

hommes du Moyen-Orient. Ce chromosome est d’origine<br />

phénicienne.<br />

Par contre le chromosome YCMH, que l’on dénomme « Cohanim<br />

» est beaucoup plus fréquemment retrouvé chez les<br />

Cohen ou Cohanim (que chez les Égyptiens non-juifs par<br />

exemple, où il été aussi retrouvé mais avec une moindre fréquence).<br />

NJ signifie non juif - nt* signifie non testé


BILLET D’HUMEUR<br />

ADOLESCENTS : COMPRÉ-<br />

HENSION ET AUTORITÉ<br />

Les adolescents nous dérangent et, bien qu’ayant nousmêmes<br />

connu l’adolescence, nous avons tendance à<br />

faire comme si nous l’avions oubliée. Rappelons tout<br />

d’abord que l’adolescence est une période de changements<br />

physiques, psychiques et hormonaux majeurs ;<br />

ceux-ci mènent au désir et à la sexualité adultes, quand<br />

bien même cette dernière n’est pas encore vécue. Il<br />

nous faut, nous adultes, en être conscients ; il nous faut<br />

être attentifs au fait que c’est cela même qui nous dérange<br />

chez nos enfants.<br />

Il faut pouvoir en parler : on rencontre encore ainsi parfois<br />

aujourd’hui des jeunes filles qui n’ont jamais parlé<br />

avec leur mère de la puberté et des modifications<br />

qu’elle amène.<br />

Il nous faut en parler, tout en respectant cependant avec<br />

rigueur la pudeur de nos jeunes, qui reste grande à cet<br />

âge, malgré ce que pourrait faire penser le discours et<br />

les multiples sollicitations visuelles auxquels ils sont soumis<br />

dans la société, les médias , et cela malheureusement<br />

dès l’enfance.<br />

L’adolescence est un âge où le jeune devient critique<br />

vis-à-vis de ses parents. Enfant, il ne s’autorisait pas à les<br />

critiquer, quel que soit leur comportement (sauf dans de<br />

rares cas où ce comportement était clairement anormal).<br />

Cet esprit critique, qui peut être pris comme un manque<br />

de respect, n’est pas seulement négatif : il est aussi formateur<br />

pour lui, lui permettant de mieux se distinguer<br />

de ses parents pour aller vers sa vie propre.<br />

Il importe que nous puissions entendre ces critiques ;<br />

ceci ne doit pas nous empêcher de poser clairement<br />

les limites qu’impose le respect des parents… et des<br />

autres : professeurs, éducateurs, autres jeunes, en particulier<br />

ceux du sexe opposé. Mentionnons tout particulièrement<br />

les frères et sœurs : beaucoup d’actes violents,<br />

humiliants, impudiques ont lieu dans la famille, même<br />

sans aller jusqu’aux excès criminels que l’on entend et<br />

voit dans les médias tous les jours.<br />

La fermeté, même sans concessions, peut alors être tout<br />

à fait comprise par nos enfants, aussi rigoureuse soit-elle<br />

dès lors qu’elle est juste. Elle est alors rassurante pour<br />

eux. Nous sommes souvent surpris qu’une interdiction<br />

ferme, que nous avons pu nous sentir coupable d’imposer,<br />

a in fine un effet tranquillisant sur le jeune auquel<br />

elle s’adresse.<br />

Il s’agit pour nous de faire des concessions mesurées,<br />

par exemple sur les sorties, tout en restant fermes sur<br />

les principes, ce qui, répétons-le, est rassurant.<br />

Il est normal que le jeune « cherche » les limites de<br />

l’adulte… et souhaitable qu’il les trouve. Il importe alors<br />

que le père en particulier fasse preuve d’autorité et que<br />

celle-ci, tout en étant maîtrisée, ne soit pas dénigrée par<br />

d’autres membres de la famille (toute ressemblance ici<br />

avec certaines mères juives ne serait que pure coïncidence<br />

… ).<br />

L’adolescent saura redoutablement profiter des dissensions<br />

éventuelles entre ses parents, s’y glisser pour obtenir<br />

ce qu’il veut ; il fait là, preuve d’une intelligence qui<br />

est rassurante pour son avenir mais qui peut saper les<br />

fondements de notre éducation.<br />

Il est fondamental alors que les parents dialoguent entre<br />

eux et se mettent d’accord sur les principes essentiels<br />

pour limiter la capacité des adolescents à louvoyer entre<br />

les règles posées par leurs parents, en jouant de leur flou<br />

(« mais maman –ou papa- m’a dit oui »), ou en acquiesçant<br />

à nos demandes sans faire ce qui leur est demandé.<br />

Il reste bien sûr les barrières de sécurité du long chemin<br />

que constitue l’adolescence : le respect dû aux parents,<br />

qui, quelles que soient les anicroches ou les plaisanteries<br />

que l’on puisse tolérer de nos ados, doit rester intangible.<br />

Rappelons ici CHEMOT 21,15 : « Celui qui frappera<br />

son père ou sa mère sera mis à mort ».<br />

Sans aller jusqu’à la violence physique, certains comportements<br />

des adolescents (« parler mal » aux parents,<br />

voire bousculer père ou mère…) doivent être rigoureusement<br />

réprimés : ils sont blessants et humiliants pour<br />

les parents et sont extrêmement perturbants pour les<br />

jeunes eux-mêmes. Ceci d’autant plus qu’ils n’ont pas<br />

été immédiatement sanctionnés : certains adultes se<br />

sentent très profondément coupables plusieurs dizaines<br />

d’années plus tard d’avoir ainsi manqué de respect à<br />

leurs parents durant leur jeunesse.<br />

L’exigence à l’égard de nos enfants est constructive<br />

mais elle doit être accompagnée du témoignage de la<br />

confiance qu’on leur porte en tant que parents. Leur<br />

dire qu’on leur fait confiance, à une période où ils ne<br />

se reconnaissent pas eux-mêmes (dans les modifications<br />

subies par leur corps, leur caractère, leurs désirs) est rassurant,<br />

même s’ils semblent s’en moquer.<br />

Enfin, si l’on doit donner un seul conseil aux parents dont<br />

les enfants entrent dans l’adolescence, c’est d’être patients<br />

et de « tenir » dans la durée. Quelles que soient<br />

les vicissitudes à supporter.<br />

À ce prix nous aurons, ainsi que disent les Ashkénazes,<br />

des « Naches mit dem Kinder », des satisfactions, du<br />

plaisir avec nos enfants.<br />

Dr Schlomo<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

22


NOS COMMUNAUTÉS<br />

COMMunAuté SéfARADE DE « vInCEnnES »<br />

Président : Bruno Smia – Rabbin : Hay Krief<br />

Centre communautaire Hatikva Vincennes 30, rue Céline Robert 94300 Vincennes Tel : 01 43 74 38 47<br />

COMMunAuté ASHKénAzE DE « vInCEnnES »<br />

Président : Bruno Blum – Rabbin : Rav Berdugo<br />

Synagogue ashkénaze de Vincennes. 30 rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />

REStAuRAntS DE vInCEnnES<br />

Rottenberg L’Orient Express 203, rue Diderot 01 49 57 05 94 Orientale<br />

Beth Din Le Petit Cadre 2/4, av du Château 01 43 98 24 21 Orientale<br />

Beth Din Sushi’Z 33, rue des Laitières 01 58 64 14 14 Asiatique<br />

COMMunAuté « bEtH HAbAD DE vInCEnnES Et SAInt-MAnDé »<br />

Responsable et rabbin : Rav Yossef Taïeb<br />

Beth Habad Saint-Mandé - 5, rue Jeanne d’Arc 94160 Saint-Mandé Tél. : 01 43 28 53 96<br />

Beth Habad de Vincennes - 20 rue de la Paix 94300 Vincennes Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />

COMMunAuté « CEntRE RACHI DE SAInt-MAnDé »<br />

Président : Alain Assouline – Rabbin : M. Elbaz<br />

letincelle-sm@wanadoo.fr - Site Internet : www.letincelle-centrerachi.com<br />

Centre Communautaire Rachi -21 bis, avenue Sainte-Marie – 94160 Saint-Mandé – Tél. : 01 53 66 31 15<br />

restaurants de saint-mandÉ<br />

Beth Din Ciné Sushi 37, av du Général de Gaulle 01 43 28 20 00 Japonaise<br />

Beth Din Le Cadre 87, av de Paris 01 43 28 38 43 Gastronomique<br />

Beth Din Nina Sushi 49, av du Général de Gaulle 01 48 08 16 <strong>12</strong> Japonaise<br />

Beth Din O Grill 19, rue de l’Alouette 01 43 28 37 09 Bassari<br />

Beth Din Plaza 60, av du Général de Gaulle 01 43 65 02 66 Halavi<br />

Beth Din Le Loft 80, av du Général de Gaulle 01 43 74 60 <strong>12</strong> Bassari<br />

COMMunAuté « fRAtERnEllE MOntREuIllOISE »<br />

Président : Hubert Saadoun<br />

Fraternelle Israélite Montreuilloise 113, rue Parmentier – 93100 Montreuil<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

23


NOS COMMUNAUTÉS<br />

COMMunAuté « bEtH HAbAD DE PARIS <strong>12</strong>èME »<br />

Rabbin et responsable : rav Yossef Martinez<br />

Beth Habad 19, rue de la Gare de Reuilly 750<strong>12</strong> Paris 01 44 74 60 08 ou 06 61 10 62 10 loubavitch<strong>12</strong>@gmail.com<br />

COMMunAuté « névé CHAlOM »<br />

Président : Raphaël Chocron – Rabbin : Shimon Dahan<br />

Névé Chalom 106, avenue du Général Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris – Site : http://www.nevechalom.fr/<br />

COMMunAuté « CHIvté ISRAËl»<br />

Président : Michel Guez – Rabbin : Dov Lellouche<br />

Chivté Israël : <strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris Tel : 01 43 40 45 71 – site Internet : http://chivteisrael.org<br />

restaurants du XiièME<br />

Beth Din Chalom’s 55, av du Général Michel Bizot 01 43 42 91 56 Bassari<br />

Beth Din La Stella 158, av Daumesnil 01 43 47 18 68 Italienne<br />

Loubavitch La Tayelet 34, rue Louis Braille 01 43 43 20 43 Italienne<br />

Beth Din O’You 164, av Daumesnil 01 43 07 68 97 Française<br />

Beth Din Le Benam’s 25 avenue Michel Bizot 01 44 68 35 95 Française<br />

Loubavitch Simon Traiteur 269, rue de Charenton 01 43 07 63 05 Traiteur<br />

Beth Din Le Vôtre 58, rue de Picpus 01 43 42 08 52 Bassari<br />

Beth Din Tib’s 310, rue de Charenton 01 44 73 13 13 Italienne<br />

Beth Din Studio Pizza 98, Bd Poniatowski 01 44 87 04 76 Italienne<br />

Beth Din Joudal’s Bar 23, Bd Soult 01 73 74 07 85 Française<br />

COMMunAuté DE « CHAREntOn-lE-POnt »<br />

Vice-présidente : Martine Saada<br />

ACI Charenton 42 ter, rue des Bordeaux - 94220 Charenton-le-Pont Tel : 01 43 76 98 29 www.acicharenton.fr<br />

restaurants de cHarenton<br />

Beth Din Aux délices de Charentong 28, rue de Paris 01 43 78 65 58 Asiatique<br />

Beth Din L’Ancas 3, rue du Gal Leclerc 01 43 78 68 70 Bassari<br />

Beth Din Le Charkoal 164, rue de Paris 01 56 29 18 18 Française<br />

Beth Din Joseph 42, rue de Paris 01 43 78 97 55 Halavi<br />

Beth Din Nissaïa 172, rue de Paris 01 53 66 26 26 Japonaise<br />

COMMunAuté DE lA «RuE CHEvREul»<br />

Président : Robert Cohen – Rabbin : rav Y. C. Ghidalia<br />

Beth Eliahou : 4, rue Chevreul - 75011 Paris<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

24


NOS COMMUNAUTÉS<br />

COMMunAuté DE lA « RuE DE lA ROquEttE »<br />

Président : Serge Benaïm – Rabbin : Élie Ébidia<br />

ANIMATRICES<br />

Gilberte BEHAR 01 43 55 57 99 Viviane WITENBERG 01 43 56 26 84<br />

Synagogue Don Isaac Abravanel – 84, rue de la Roquette 75011 Paris – 01 74 00 75 95 http://www.laroquette.org<br />

REStAuRAntS Du xIèME<br />

Beth Din Pozzio Caffé 256, bd Voltaire 01 40 24 21 17 Halavi<br />

Beth Din Le Manhattan 230, bd Voltaire 01 43 56 03 30 Bassari<br />

Beth Din Au Puit de Jacob 54, rue Geoffroy 01 43 56 06 68 Bassari<br />

Beth Din Americano 54, rue Basfroi 01 43 72 96 06 Grillades<br />

Beth Din Au King Délice 30, bd Voltaire 01 43 38 26 42 Orientale<br />

Beth Din Beggel toast 248, bd Voltaire 01 43 70 50 50 Italienne<br />

Beth Din Beggel Off 246, bd Voltaire 01 43 70 11 11 Israélienne<br />

Beth Din Burger Bar 231, bd Voltaire 01 43 73 02 02 Hamburger<br />

Beth Din Carmel Délice 144, bd Voltaire 01 43 56 06 05 Israélienne<br />

Beth Din Charles Traiteur 244, bd Voltaire 01 43 73 70 00 Sandwicherie<br />

Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Orientale<br />

Beth Din Chicken Store 61, rue Léon Frot 01 46 59 46 45 Poulet<br />

Belinow Fami-Lee 81, rue Amelot 01 42 46 <strong>12</strong> 17 Bassari<br />

Beth Din Fish & Wok’s 257, rue du Fg St Antoine 01 40 09 10 33 Asiatique<br />

Beth Din Franck Souffan 264, bd Voltaire 01 43 67 49 64 Sandwicherie<br />

Beth Din La Brasserie 202, bd Voltaire 01 43 67 09 49 Américaine<br />

Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Bassari et orientale<br />

Beth Din La Délicieuse 234, bd Voltaire 01 40 24 26 26 Sandwicherie<br />

Beth Din Le News 58, av de la République 01 43 38 63 18 Italienne<br />

Beth Din Yun Pana 115, bd Voltaire 01 43 79 93 67 Asiatique<br />

ASSOCIAtIOn lA tAblE Du CŒuR<br />

Président : Didier Liebermann<br />

17, rue Lorraine - 75019 Paris, France - Tél : 01 42 40 78 85<br />

Repas au quotidien : l’action est avant tout de donner une réponse à la précarité qui avance et qui touche gravement<br />

notre communauté.<br />

Chabbat et fêtes : paniers de chabbat le vendredi et célébration collective des fêtes juives.<br />

ASSOCIAtIOn lES EnfAntS DE bEllEvIllE<br />

Pour la 13ème année, l’association «Les Enfants de Belleville» renouvelle son opération cinéma<br />

pour Hanoucca. Tous les enfants de nos communautés sont invités à assister gratuitement<br />

au film Happy Feet réalisé par Georges Miller dans une salle parisienne. Ils sont attendus le<br />

18 décembre 2011 à 9 heures par toute l’équipe de bénévoles qui mettra comme chaque fois<br />

tout son cœur à la réussite de ce dimanche qui précède Hanoucca.<br />

Il y aura comme chaque année : distribution de pains au chocolat, de bonbons et de jouets.<br />

Cet évènement sera dédié à la mémoire d’Éric Adda qui nous a récemment quitté et qui a<br />

fait partie des premiers donateurs en offrant des jouets à tous les enfants. Sa femme Annie<br />

reprend le flambeau avec courage et la même générosité.<br />

Pour réserver vos places, appelez Hubert Journo au 06 63 15 41 87 ou envoyez un mail à<br />

hubert.journo@orange.fr jusqu’au 16 décembre.<br />

Offices Talmud Oulpan Sport Mikvé Activités artistiques Activités jeunes Cantine Théâtre Conférence<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

25


BAR MITSVA ET<br />

BAT MITSVA<br />

Nathan Lancman, Dan Benhamou -<br />

David Ohayon - Ethan Stainer,<br />

Benjamin Hamzalag<br />

fils de Eva et André Hamzalag,<br />

Alexandre Boccara, Dany Uzan<br />

Samuel Cohen<br />

Mazel Tov à tous ces jeunes<br />

et à leurs parents<br />

DÉCèS<br />

Jacqueline Cohen, Suzette Lévy,<br />

Eric Adda, Jacques Cohen, Jeanne<br />

Lévy, Eliahou Abeziz, Jacob Cohen<br />

David Guedj de la communauté<br />

Névé Chalom a perdu son épouse<br />

Annie Haddad a perdu sa maman<br />

Rachel née Berrebi,<br />

Nous présentons nos sincères<br />

condoléances aux familles endeuillées<br />

CARNET<br />

CARnEt<br />

NAISSANCES<br />

Sarah Bensoussan, Rubben Sebbag, David Assous, Elya<br />

Messica, Adam Taïeb, Adam Cohen, Abraham Stanley<br />

Sebban, Raphaël Bismuth, Samuel Chouraqui, Ella Lévy,<br />

Flora Roeland Lévy, Julian Znaty, Eliahou Sebbah,<br />

Yossef David Akiba, Cheïna Brédoire<br />

Rahel Chochana fille de Routhy et Terry Menahem<br />

Brami<br />

Menahem Mendel, fils du Rabbin et Madame Né’hama<br />

et Its’hak Altabé,<br />

Nina fille de Caroline et Michaël<br />

Boccara,<br />

Rav Yossef Martinez et sa femme<br />

Hannah ont eu un fils<br />

DAVID MESSAS<br />

C’est avec beaucoup de peine<br />

que nous avons appris la disparition<br />

du Grand rabbin de Paris,<br />

David Messas le 20 novembre<br />

2011.<br />

Il a été inhumé le lendemain à<br />

Jérusalem. <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> présente à la<br />

famille du Grand rabbin toutes<br />

ses condoléances.<br />

NEK PLUS ULTRA<br />

sErvicE<br />

à lA PErsoNNE<br />

à domicilE<br />

cHEZ voUs,<br />

cHEZ NoUs<br />

=<br />

lA QUAliTÉ<br />

ENTrETiEN<br />

rEPAssAgE<br />

gArdE d’ENfANTs<br />

PETiTs TrAvAUx<br />

coUrsEs<br />

coUTUrE<br />

ETc…<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

26<br />

MARIAgES<br />

& FIANçAILLES<br />

Esther et Hillel Silvera,<br />

Yendi Attal et Jonathan Ben Attar,<br />

Martine Amar et Denis Lévy<br />

Shirley Sarfati et Jérémy Souffir,<br />

Audrey Chemoul et Franck Bismuth<br />

Jessy Fellous et Julien Claris.<br />

Mazel tov à Brigitte et Dévy<br />

Géraldine Schoukroun et Cédric Achache,<br />

Audrey Ohayon et Moshé Hamou,<br />

Anny Abitbol et Renaud Hoffman,<br />

Lolita Hagège et Warren Lévy<br />

Joëlle Essayag et David Valmont<br />

Fiançailles de Mélissa Rivka Berissi<br />

et Dan Haddad<br />

toutes nos félicitations à eux<br />

et à leur famille<br />

K.E.N.<br />

NETToyAgE<br />

ET<br />

sErvicEs<br />

BUrEAUx<br />

mAgAsiNs<br />

co-ProPriÉTÉs<br />

viTrEriE<br />

dÉBArrAs<br />

divErs<br />

K.E.N.<br />

15, Avenue du Bel Air<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

M° : Nation<br />

01 46 28 31 45 / 09 63 69 10 61


Il convient tout d’abord de rappeler<br />

que l’Indonésie est un immense<br />

pays de près de 250 millions<br />

d’habitants dont 80% sont musulmans,<br />

5% catholiques, 3% protestants,<br />

2% hindouistes et 1% bouddhistes.<br />

Les premières traces de l’existence de<br />

Juifs installés en Indonésie datent de<br />

1850. Un rabbin voyageur, Jacob Saphir,<br />

venu de Jérusalem, visite Batavia<br />

qui s’appelle de nos jours Djakarta. Il y<br />

croise, tout à fait par hasard, un marchand<br />

juif hollandais qui lui apprend<br />

qu’une vingtaine de familles venues<br />

d’Allemagne et des Pays-Bas sont installées<br />

dans le pays dans les villes de<br />

Semarang et de Surabaya. Très étonné,<br />

Jacob Saphir va aller à leur rencontre. Il<br />

constate qu’il est en présence de Juifs<br />

très peu pratiquants en quelque sorte<br />

déjudaïsés. Il suggère à la communauté<br />

d’Amsterdam ( l’Indonésie est alors<br />

une colonie néerlandaise) d’envoyer un<br />

rabbin pour réorganiser le judaïsme local.<br />

Ce qui est fait. Plus tard, des Juifs<br />

irakiens venus de Bagdad et de la péninsule<br />

d’Aden en Arabie vont étoffer<br />

cette communauté et faire souche. Ce<br />

qui fait qu’en 1921, il y a environ 2000<br />

Juifs à Java. Mieux, le gouverneur de<br />

Java est un Juif et nombreux sont les<br />

riches négociants et les hauts fonctionnaires<br />

issus de la communauté juive.<br />

Dans les années 30, ce sont des<br />

Juifs venus d’URSS et d’Europe de<br />

l’Est qui vont s’ajouter à cette communauté<br />

désormais florissante.<br />

<strong>JUIF</strong>S D’AILLEURS<br />

Être Juif<br />

en indonÉSie<br />

DEvANT lA KNESSET, lE PARlEMENT ISRAélIEN, à JéRUSAlEM, EST<br />

éRIGéE UNE GRANDE MéNORAH, CHANDElIER à SEPT BRANCHES,<br />

l’UN DES SyMBOlES lES PlUS IMPORTANTS <strong>DU</strong> JUDAïSME. MAIS SA-<br />

vEz-vOUS Où SE TROUvE lA PlUS HAUTE MéNORAH éRIGéE DANS lE<br />

MONDE ? RéPONSE : EN INDONéSIE. DRESSéE SUR lA MONTAGNE QUI<br />

SURPlOMBE lA vIllE DE SUlAwESI EN INDONéSIE ORIENTAlE, EllE<br />

MESURE 19 MèTRES DE HAUT. ET SAvEz-vOUS COMBIEN Il y A, EN<br />

2011, DE JUIfS EN INDONéSIE ? RéPONSE : 20 !!! CES QUElQUES JUIfS<br />

vIvENT ESSENTIEllEMENT à SURABAyA, CAPITAlE DE lA PROvINCE<br />

DE JAvA EST, DEUxIèME vIllE ET AUSSI DEUxIèME PORT <strong>DU</strong> PAyS.<br />

COMMENT EST-ON JUIf AUJOURD’HUI EN INDONéSIE ?<br />

Avec l’accession de l’Indonésie à l’indépendance<br />

en 1945 puis, surtout,<br />

avec la création de l’État d’Israël en<br />

1948 et le conflit israélo-arabe, beaucoup<br />

de Juifs vont quitter le pays. Ils<br />

ne sont plus que 450 en 1957. Les Ashkénazes<br />

se concentrent à Djakarta et<br />

les Sépharades sont regroupés plutôt<br />

à Surabaya où se trouvent une synagogue<br />

et un cimetière juif. Le nombre de<br />

Juifs dans le pays ne cesse, dès lors, de<br />

baisser. Ils ne sont plus que 50 en 1963<br />

et donc une vingtaine aujourd’hui. Le<br />

conflit israélo-palestinien a eu des répercussions<br />

sur la vie juive puisque<br />

les islamistes locaux ont réclamé et<br />

obtenu la fermeture de la synagogue<br />

centenaire de Surabaya en 2009.<br />

Une synagogue bâtie dans les années<br />

2010 continue néanmoins de<br />

fonctionner à Manado dans l’île des<br />

Célèbes. Elle est fréquentée par des<br />

« pseudo-Juifs », une dizaine d’individus<br />

qui se sont autoproclamés juifs.<br />

20 personnes donc, trente tout au plus,<br />

pour représenter le judaïsme en Indonésie,<br />

un pays qui n’a pas de relations<br />

diplomatiques avec Israël, mais qui<br />

a cependant tissé, au cours des ans,<br />

des liens économiques et même militaires<br />

avec l’État juif. Alors comment<br />

expliquer cette ménorah géante ?<br />

C’est que nous sommes dans une région<br />

où la population est essentiellement<br />

d’obédience évangélique qui<br />

voit d’un bon œil le judaïsme. Mieux<br />

encore, des familles d’origine juive,<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

27<br />

qui avaient, par commodité, choisi<br />

le christianisme ou l’islam, amorcent<br />

un retour vers leurs racines juives. La<br />

congrégation Loubavitch a délégué des<br />

émissaires venus de Singapour pour<br />

aider ceux qui le désirent à effectuer<br />

une forme de conversion. Le gouvernement<br />

de la province manifeste pour<br />

sa part une grande sympathie pour les<br />

Juifs et pour Israël. D’où l’érection de<br />

la ménorah géante en « cadeau » aux<br />

« Juifs de la région » qui a coûté au<br />

gouvernement quelque 150 000 euros.<br />

Aussi bizarre et exotique que cela<br />

puisse paraître, les touristes racontent<br />

que certains taxis et moto-taxis<br />

de Surabaya arborent ostensiblement<br />

le drapeau d’Israël.<br />

Il est probable que si demain, la paix<br />

était signée au Proche-Orient et<br />

que l’Indonésie établissait des liens<br />

avec Israël, le tourisme juif s’amplifierait<br />

et, qui sait, une communauté<br />

beaucoup plus nombreuse pourrait<br />

voir le jour. Bé ezrat Hachem.<br />

Jean-Pierre Allali


C’est un très beau livre que nous offre<br />

Paul Attali, administrateur de la synagogue<br />

des Tournelles construite au<br />

19ème siècle dans le quartier du Marais.<br />

Ce somptueux édifice a été élevé à l’emplacement<br />

même d’une synagogue incendiée au<br />

cours de l’insurrection de la Commune en 1871<br />

et sa construction s’est déroulée parallèlement<br />

à celle de la Grande synagogue de la Victoire.<br />

Son porche d’entrée devait donner sur la place<br />

des Vosges. Mais c’était sans compter sur l’opposition formelle<br />

de l’impératrice Eugénie. Il fallut dès lors se résoudre<br />

à ouvrir la synagogue sur la modeste rue des Tournelles.<br />

L’ouvrage est l’occasion de rappeler plus généralement<br />

Voici un livre rare qui traite<br />

d’un sujet délicat qu’on pourrait<br />

considérer, d’un point<br />

de vue israélien comme « secret<br />

défense ». Il nous parle<br />

en effet de l’une de ces unités<br />

d’élite, les « Sayeret »,<br />

qui opèrent au sein de Tsahal<br />

et à qui l’on confie les<br />

missions les plus délicates.<br />

Des « Sayeret », il en existe<br />

une demi-douzaine : commandos<br />

marins, commandos<br />

de l’armée de l’air, commandos<br />

de l’état-major,<br />

commandos parachutistes.<br />

Créée en 1954 par Ariel Sharon,<br />

la Sayeret, étrangement, passe parfois pour un repaire<br />

de dangereux gauchistes. On l’appelle même<br />

la « Sayeret Hadouma », le « commando rouge ».<br />

Noam Ohana a appartenu, lui, à la « Sayeret Tzanhanim »,<br />

une unité de parachutistes chargée d’intervenir au cœur<br />

des territoires palestiniens pour lutter contre le terrorisme.<br />

Rien ou presque ne prédisposait ce jeune homme tranquille,<br />

titi du 14ème arrondissement de Paris, d’origine marocaine,<br />

fils d’intellectuels mélomanes de gauche farouchement républicains,<br />

mais néanmoins traditionalistes, à devenir un<br />

soldat de l’ombre. C’est lors d’un déménagement en banlieue<br />

qu’une fracture se dessine. Noam Ohana découvre le<br />

racisme larvé des « jeunes » de banlieue. Après son baccalauréat,<br />

Noam intègre Sciences Po. Après Sciences Po, il<br />

rejoint Stanford, en Californie, temple de la « nouvelle économie<br />

». Il est loin de chez lui, mais il continue de suivre<br />

l’actualité au Proche-Orient. La guerre, toujours, les attentats,<br />

l’affaire Al Dura, les sermons antijuifs des prédicateurs<br />

de Gaza et, en France, l’antisémitisme qui refleurit. Il prend<br />

LIVRES<br />

leS choix de JipÉa<br />

lES tOuRnEllES, unE GRAnDE SYnAGOGuE PARISIEnnE<br />

par paul attali<br />

JOuRnAl DE GuERRE. DE SCIEnCES<br />

PO Aux unItéS D’élItE DE tSAHAl<br />

- par noaM ohana<br />

l’histoire des Juifs de France, celle des Juifs de Paris<br />

et plus particulièrement de ceux du Pletzl et de<br />

raconter aussi l’histoire des synagogues disparues.<br />

Une riche iconographie agrémente ce livre où l’on<br />

trouve les portraits de fidèles, connus et moins<br />

connus, de ce lieu de ferveur et de foi qui propose,<br />

tout au long des mois, parallèlement au<br />

culte, des activités aussi variées qu’intéressantes.<br />

Un document.<br />

Août 2010. Préfaces d’Yves-Henri Marciano, rabbin des Tournelles<br />

et du professeur Marc Zerbib, président. 318 pages.<br />

l’avion pour Israël et, quelques mois après son arrivée, il se<br />

présente au bureau de recrutement de l’armée. Dans un hébreu<br />

hésitant, il annonce : « Je viens m’engager dans une<br />

unité d’élite ». A l’usure, il obtient le droit de passer le test,<br />

le « Gibush », sésame obligé pour l’admission à la « Sayeret<br />

». La volonté farouche d’Ohana lui fait passer tous les<br />

obstacles. Le « Sof Masloul » achève ce véritable parcours<br />

du combattant. Et c’est gagné : « Voilà, ça y est. Cette<br />

fois, c’est fini : nous sommes combattants à part entière ».<br />

Dès lors, Noam Ohana va se retrouver dans les aventures<br />

les plus folles et les plus dangereuses qu’il nous<br />

raconte avec force détails et en toute objectivité.<br />

Un très beau et très intéressant témoignage.<br />

Éditions Denoël. Octobre 2007. 256 pages. 18 euros<br />

PUBLICITÉ<br />

Le cœur de lumière est un<br />

livre de réflexions personnelles<br />

au terme duquel<br />

l’auteur aboutit à un certain<br />

nombre de révélations.<br />

Parmi elles, que Dieu créa<br />

le monde en chantant, que<br />

la sagesse est un chant de<br />

Kippour, que la lettre « א» est<br />

source de la création, que<br />

Béréchit contient le ciel et la<br />

terre, que la ville d’Ouman<br />

possède une sainteté cachée<br />

prévue depuis le Commencement,<br />

que la révélation de<br />

la Royauté divine s’annonce<br />

par la voix de Rabbi Na’hman de Breslev. C’est pourquoi,<br />

Emma Rosa nous invite à nous attacher aux conseils de ce<br />

sage véritable et plus particulièrement à son dernier enseignement<br />

contenu dans le Pétek qui contient le lieu, le temps<br />

et l’année du dévoilement du Messie attendu par le peuple<br />

juif... et dont l’auteur nous dévoile les secrets selon sa compréhension.<br />

Tous ces secrets sont là, à portée de main. Il<br />

vous suffit juste de tendre la main pour les partager avec elle.<br />

Éditions Benevent - Septembre 2011. 548 pages – 28 euros<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

28


JE VOUDRAIS SAVOIR<br />

JE VOUDRAIS SAVOIR<br />

NoN, ce N’est pas du porc !<br />

Nos lecteurs ont la parole<br />

Le numéro 28 était exceptionnel.<br />

Fernand B. Paris<br />

C’est dommage que vous ayez décidé<br />

de ne plus distribuer votre magazine<br />

sur le Val d’Oise.<br />

Marc M. Sarcelles<br />

Vous insérez des publicités de commerces<br />

d’alimentation non cachers qui<br />

peuvent prêter à confusion bien qu’il<br />

soit mentionné « sans contrôle rabbinique<br />

». Je refuse de cautionner ce<br />

genre de dérapage.<br />

Michel G. Paris<br />

Vous qui êtes un fidèle et attentif lecteur<br />

de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, nous sommes surpris<br />

que vous ne vous en aperceviez qu’au<br />

n° 28 alors que ces mêmes annonceurs<br />

sont nos partenaires depuis plus d’un<br />

an.<br />

À chaque numéro vous gravissez une<br />

nouvelle étape dans la qualité de vos<br />

articles. Les couvertures sont toujours<br />

belles.<br />

Yvette D. Paris<br />

Ce que j’apprécie particulièrement,<br />

c’est la variété des articles. Celui sur le<br />

nombre d’or m’a beaucoup intéressé.<br />

D.E.D. Paris<br />

Pourquoi ne créez vous pas un <strong>Tribu</strong><br />

<strong>12</strong> sur l’Ouest parisien en conservant<br />

le même contenu rédactionnel. Je suis<br />

persuadé qu’il aura autant de succès<br />

que celui-ci.<br />

Jean N. Paris<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est un magazine que nous apprécions.<br />

M.S.A<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

29<br />

Par JIPÉA<br />

J’ai dit récemment à un ami que je me refusais à manger des pseudo-crevettes fabriquées à<br />

partir de chair de poisson conforme à la cacheroute. Au cours de notre discussion, il m’a parlé<br />

d’un poisson qui, lui, a le goût du cochon. De quoi s’agit-il ?<br />

Selon le Talmud, pour compenser le fait que certaines denrées sont interdites à la consommation<br />

pour les Juifs, Dieu, dans sa miséricorde infinie a permis qu’il existe dans la nature un aliment cachère<br />

ayant le goût de l’aliment interdit correspondant.<br />

Le poisson dont parle votre ami s’appelle le « chibouta ». Eh bien, on dit que sa cervelle a le même<br />

goût que celui de la viande de porc. Évidemment, seuls ceux qui ont consommé du porc dans leur<br />

vie pourraient en juger.<br />

Un autre exemple qui permet de contourner l’interdit du mélange carné-lacté : il suffit de cuisiner un<br />

pis d’une vache cachère. Cette viande conserve quoi qu’il en soit le goût et la trace du lait de la bête.<br />

Il suffisait d’y penser. Mais il y a quand même d’autres plaisirs culinaires dans la vie !<br />

Dernière minute<br />

Pour aller dans le sens du contenu de cet article, je vous signale qu’une dépêche de Guysen International<br />

News en date du 24 novembre 2011 nous apprend que le Grand rabbin d’Israël Yona Metzger<br />

a donné l’autorisation d’importer en Israël du bacon casher. Ce bacon est fabriqué à partir de la chair<br />

d’une poule bio élevée en Espagne qui a le gout du porc. Non ce n’est pas du porc !<br />

Sources : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme. Éditions Robert Laffont.<br />

Zoltan Berkovits. Sourire sacré, sacré sourire. Éditions Lichma.<br />

Jacob Newman et Gabriel Sivan. Le judaïsme de A à Z illustré. Éditions Biblieurope.<br />

Votre photo sur l’éditorial n’est pas<br />

jolie, M. le Rédacteur en chef. J’aime<br />

beaucoup votre magazine mais j’ai<br />

trouvé qu’il y avait beaucoup de fautes<br />

d’orthographe. Faites le relire.<br />

Paul A.<br />

La relecture est assurée par un professionel.<br />

Pouvez-vous nous donner<br />

quelque exemples de fautes que vous<br />

avez relevées ?<br />

J’aurai bien aimé recevoir <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />

chaque mois.<br />

Joseph S. Paris<br />

Une de nos lectrices souhaite faire passer une recherche<br />

d’emploi que nous vous communiquons<br />

ci-après<br />

JEUNE FEMME, 39 ans, expérience professionnelle,<br />

excellente présentation, sérieuse et<br />

motivée, bonne connaissance des parfums, des<br />

produits cosmétiques et parapharmaceutiques,<br />

recherche poste dans ce type d’activité.<br />

Tel : 01.45.82.72.27


SpectacleS<br />

<strong>DU</strong> CÔTÉ DES ARTS ET DES SPECTACLES<br />

expoSitionS Par Caroline Haddad<br />

ilone et george Kremer, Héritiers<br />

de l’Âge d’or hollandais, à la Pinacothèque,<br />

du 27 octobre 2011 au 25<br />

mars 20<strong>12</strong>.<br />

La collection Ilone et George Kremer,<br />

période de « l’Age d’or » hollandais,<br />

dans laquelle se sont épanouis<br />

la culture et l’art à travers moult chefs<br />

d’œuvres de la peinture hollandaise au<br />

XVIIème siècle vous enchantera. Petit<br />

rappel historique, entre 1584 et 1702,<br />

le pays des Provinces Unies, actuellement<br />

Pays-Bas, devint la première<br />

puissance commerciale au monde alors<br />

que le reste de l’Europe se trouvait en<br />

pleine léthargie et même en récession.<br />

Les raisons en étaient principalement<br />

la liberté de culte, liberté d’opinion, le<br />

travail … qui drainèrent de nombreuses<br />

personnes, artistes, penseurs, écrivains,<br />

philosophes, marchands et banquiers<br />

à s’y installer. Ainsi par leur diversité,<br />

les Pays-Bas devinrent l’un des principaux<br />

centres du savoir. D’ailleurs, après<br />

avoir été chassés du Portugal, les Juifs<br />

prirent trois directions Tunis, Livourne<br />

et Amsterdam, qui n’était à l’époque<br />

qu’un petit port de pêche, de harengs<br />

en particulier. Ils en ont fait le premier<br />

michel Jonasz, Les hommes<br />

sont toujours des enfants, en<br />

concert au casino de paris le<br />

11 janvier 20<strong>12</strong>.<br />

centre boursier… grâce à leurs nombreux<br />

talents dans tous les domaines<br />

confondus et dans ce cas précis de marchands<br />

et financiers …<br />

Vous admirerez donc 57 œuvres magistrales,<br />

scènes de genres, prises sur<br />

le vif, de Rembrandt à Abraham Bloemaert<br />

1564-1566 à 1651, d’Isaack van<br />

Ostade (1621-1649) à Judith Leysther<br />

(1609-1660), pour ne citer qu’eux, dans<br />

lesquels prime la technique du clairobscur,<br />

technique picturale développant<br />

les effets de contrastes.<br />

Burin Collection Musée Jenisch, Vevey<br />

© ADAGP, Paris, 2011.<br />

cécile reims,<br />

L’œuvre gravé,<br />

1950 – 2011,<br />

Prix Maratier<br />

2010 du 4 novembre<br />

2011 au<br />

5 février 20<strong>12</strong>,<br />

au Musée d’Art<br />

et d’Histoire du<br />

Judaïsme.<br />

D’origine lituanienne,<br />

Tsila<br />

Rems, Cécile<br />

Reims, après la<br />

Seconde Guerre<br />

Mondiale et face à la perte de sa famille,<br />

partit pour Israël où elle s’enrôla<br />

dans l’armée clandestine juive mais<br />

atteinte de tuberculose dut revenir en<br />

France afin de s’y soigner. C’est donc<br />

à Paris qu’elle va faire la connaissance<br />

de Joseph Hecht, qui va l’initier à la<br />

Max Boublil, En sketches et<br />

en chansons, à l’Européen<br />

jusqu’au 30 décembre 2011.<br />

Lorin Mazel © Andrew Garn.<br />

L’orchestre de Paris sous la direction<br />

de Lorin Mazel et Philippe<br />

Aïche. 1er et 2 février<br />

20<strong>12</strong> à 20h00, Salle Pleyel. Au<br />

programme : Maurice Ravel<br />

avec Ma mère l’oye, Tzigane,<br />

Rhapsodie espagnole et La<br />

Valse et Paul Dukas, pour L’Apprenti<br />

sorcier.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

30<br />

pratique de la gravure au burin, puis<br />

de son époux, Fred Deux. De créatrice,<br />

elle deviendra alors graveur d’interprétation,<br />

elle gravera le dessin d’un autre<br />

artiste. Elle a collaboré ainsi secrètement<br />

à l’œuvre surréaliste de Salvador<br />

Dali de 1969 à 1988.<br />

Francine Disegni, exposition mémoire<br />

d’orient, au Centre d’Art et de Culture,<br />

39 rue Broca, 75005 Paris, du 2 janvier<br />

au 31 janvier 20<strong>12</strong>, vernissage le lundi 2<br />

janvier de 18h à 21h.<br />

Betty Danan, exposition La paix pour<br />

israël, au Centre Rachi d’Art et de<br />

Culture, 39 rue Broca, 75005 Paris, du<br />

1er février au 29 février 20<strong>12</strong>, vernissage<br />

le mercredi 8 février de 18h à 21h.<br />

Salle Pleyel, concert avec les<br />

solistes et l’orchestre de Paris,<br />

Le Roi David, le 16 février<br />

20<strong>12</strong>, à 11h00, au tarif de 5,60 €.<br />

Sous la direction de Michel<br />

Plasson avec pour récitant Daniel<br />

Mesguish.


intouchaBleS<br />

d’Eric Tolédano et Olivier Nakache avec François Cluzet<br />

et Omar Sy<br />

À la suite d’un accident de<br />

parapente, le richissime Philippe est<br />

devenu tétraplégique et est cloué<br />

dans un fauteuil roulant. Driss sort de<br />

prison après le braquage raté d’une<br />

bijouterie. En principe ces deux<br />

personnages n’ont aucune raison<br />

de se rencontrer, mais Philippe a<br />

besoin d’assistance et Driss cherche<br />

du travail. L’un est blanc, l’autre noir.<br />

L’un plein aux as et l’autre dans la<br />

dèche. Racontée un peu vite cette histoire de contraires<br />

qui s’unissent pourrait faire craindre le pire. Mais c’est<br />

en fait une histoire de semblables qui commence. Tout<br />

est affaire de handicap : celui de Philippe est physique et<br />

très lourd et celui de Driss est social. Mais du haut de son<br />

fauteuil roulant, Philippe refuse la pitié et Driss n’en aura<br />

pas pour lui.<br />

Inspiré par une histoire vraie, Intouchables est l’histoire<br />

d’une attitude face à la vie, une manière d’être dans la<br />

légèreté et le rire au lieu de sombrer dans l’ordinaire. Si<br />

l’on croit à la dimension humaine de cette comédie c’est<br />

parce que la belle rencontre que raconte ce film est aussi<br />

celle de deux comédiens tranquillement exceptionnels.<br />

Grace à eux il passe à la fois dans ce film un plaisir fort,<br />

jamais forcé et une sensibilité juste et pudique.<br />

Votre partenaire nancier !<br />

CINÉMA<br />

Cinéma<br />

COURTIER EN PRÊTS IMMOBILIERS<br />

Depuis 1990<br />

l’exercice du pouvoir<br />

de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet, Michel Blanc et<br />

Zabou Breitman<br />

Bertrand Saint-Jean, interprété<br />

par Olivier Gourmet, ministre des<br />

Transports est réveillé en pleine nuit,<br />

à la suite de la chute d’un autocar<br />

dans un ravin qui à fait trois morts.<br />

Il doit assumer devant les caméras,<br />

la responsabilité de l’État. Il doit<br />

se battre aussi pour défendre son<br />

dossier : la privatisation des gares. Il<br />

se voit désavoué par son collègue du<br />

Budget et lui qui se battait pour des<br />

idées, va devoir se battre pour sauver sa peau.<br />

L’Exercice du Pouvoir montre la politique au quotidien,<br />

là où elle se fait, dans l’exercice d’un gouvernement. Il<br />

faut voir évoluer autour de lui tous les collaborateurs<br />

dont le directeur de cabinet interprété par Michel Blanc<br />

et une chargée de communication interprétée par<br />

Zabou Breitman. Comment ne pas se faire broyer par la<br />

politique ? Il faut en permanence trouver des solutions à<br />

tous les problèmes et travailler sans relâche.<br />

Dans ce film la tension est permanente et à la manière<br />

d’un documentaire nous fait entrer dans ce milieu où tous<br />

les coups ou presque sont permis pour garder sa place.<br />

ALVA-CRÉDITS – 68, rue de Fécamp – 750<strong>12</strong> Paris – Tél. : 01 43 46 02 24<br />

ORIAS : N°09049943 – Site web : www.alvacredits.fr – email : alvabrami@wanadoo.fr<br />

CONDITIONS SPÉCIALES JEUNES – 35 ANS<br />

• FINANCEMENT 110%* (achat + frais de notaire)<br />

• TAUX PRÉFÉRENTIELS – FIXE / RÉVISABLE CAPÉ<br />

• PRÊT PARIS LOGEMENT<br />

• DELEGATION ASSURANCE<br />

APPELEZ<br />

APPELEZ<br />

SERGE<br />

SERGE<br />

YTRO<br />

BRAMI<br />

BRAMI TEL.<br />

01<br />

:<br />

43<br />

01<br />

46<br />

43<br />

02<br />

46<br />

24<br />

02<br />

–<br />

24<br />

Port.<br />

– Port.<br />

06 60<br />

: 06<br />

47<br />

60<br />

18<br />

47<br />

71<br />

18 71<br />

*Pour toute demande en résidence principale enregistrée avant le 30/09/2011<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

31<br />

Par Frédérique Lahmi


Tarte à la tomate<br />

- Remplir un verre avec 1/3 d’huile de<br />

tournesol ou d’olive et 2/3 d’eau.<br />

- 1/2 cuillère à café de sel, une cuillère<br />

à café bombée d’herbes de Provence<br />

ou 10 grandes feuilles de basilic frais<br />

ciselé, 250g de farine tamisée,<br />

2 tomates fraîches bien fermes, moutarde<br />

forte.<br />

Préchauffer le four thermostat 7.<br />

Faire bouillir le mélange eau/huile et<br />

sel, puis y mettre la farine petit à petit<br />

avec les herbes.<br />

Mélanger avec une cuillère en bois. La<br />

pâte doit être souple mais surtout pas<br />

sèche.<br />

Étaler la pâte dans un moule à tarte.<br />

Enduire de moutarde. Couper les tomates<br />

en rondelles très fines.<br />

Les étaler sur la pâte en les chevauchant<br />

comme une tarte aux pommes.<br />

Verser un filet d’huile d’olive du sel et<br />

les herbes de Provence.<br />

Enfourner 30 à 40 minutes ; les tomates<br />

doivent être sèches en sortant du four.<br />

CUISINE<br />

LES RECETTES<br />

D’ARIELE COHEN-GUEZ<br />

Magret de canard rôti<br />

à la coriandre et ses<br />

petits légumes<br />

- 2 magrets de canard frais.<br />

- coriandre moulue, - 2 courgettes,<br />

1 aubergine, 2 tomates, 1 poivron vert,<br />

1 oignon.<br />

- ail en poudre, huile d’olive, basilic<br />

et menthe<br />

Laver les légumes et les couper en dés.<br />

Couper l’oignon en petits dés.<br />

Faire revenir l’oignon dans l’huile<br />

d’olive et ensuite les légumes et l’ail,<br />

assaisonner puis couvrir et laisser mijoter<br />

environ 15 à 20 minutes par livre.<br />

Ajouter les herbes au dernier moment.<br />

Préchauffer votre four thermostat 8.<br />

Faire deux petites entailles sur les magrets<br />

côté peau.<br />

Recouvrir les magrets de la coriandre<br />

moulue et les poser d’abord côté chair<br />

au-dessus sur une grille avec un plat à<br />

four en dessous pour récupérer les sucs.<br />

Enfourner environ 15 à 25 minutes de<br />

chaque côté suivant la grosseur (la peau<br />

doit être bien dorée et la chair rosée).<br />

Couper le magret en fines tranches<br />

dès la sortie du four plutôt en diagonale<br />

pour faire de belles tranches et les<br />

mettre en éventail sur l’assiette, accompagnées<br />

des légumes.<br />

Déglacer le moule avec un peu d’eau,<br />

ce jus sera versé sur la viande avant de<br />

servir.<br />

Ce plat est à faire au dernier moment.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

32<br />

Mousse au chocolat<br />

et à l’orange<br />

- 6 œufs, 200g de chocolat noir, zestes<br />

d’orange, sucre en poudre.<br />

Casser les deux tablettes de chocolat<br />

en petits morceaux et faire fondre aux<br />

micro-ondes 1 ou 2 minutes.<br />

Casser les œufs en séparant les blancs<br />

et les jaunes.<br />

Battre en premier les blancs en neige<br />

ferme puis les jaunes avec le chocolat.<br />

Incorporer peu à peu les blancs.<br />

Faire blanchir les zestes et les égoutter.<br />

Faire un caramel avec juste du sucre<br />

dans une casserole sans eau et sans le<br />

toucher bien le surveiller et quand il<br />

se colore y mettre les zestes d’orange.<br />

Mettre les zestes caramélisés au-dessus<br />

de la mousse en décoration puis<br />

mettre la mousse au frais jusqu’au<br />

moment de servir.<br />

Voici de quoi vous régaler, les temps<br />

de cuisson sont indicatifs, je cuisine<br />

plutôt à l’instinct.<br />

Bon appétit à tous.


Boulangerie Patisserie<br />

Brault<br />

artisanale<br />

David et Julie<br />

38, avenue Franklin Roosevelt<br />

94300 Vincennes<br />

Tél. : 01.43.28.00.54<br />

Port. : 06.84.21.22.73<br />

Port. : 06.89.15.74.19<br />

*HorS ConTrôle rabbinique<br />

Malvolti - Franchi<br />

Poissonnerie Traiteur<br />

Marchés de Saint-Mandé<br />

Arrivage journalier de poissons sauvages<br />

Thons - Daurades Royales – Rougets<br />

Mérous – Bars de Ligne – Mulets<br />

Saumons BIO<br />

Spécialiste de la Carpe<br />

MAQUETTE:Layout Grégory 1: 06 15/11/11 80 61 67 15:23 93 Page 4<br />

E-mail : fartasse@orange.fr<br />

Carte<br />

de fidélité<br />

le jeudi<br />

PUB<br />

C h o c o l a t D r a g é e s<br />

*HorS ConTrôle rabbinique<br />

Le froid avance,<br />

la faim aussi.<br />

Aidons-les<br />

à surmonter l’épreuve !<br />

Depuis 15 ans, Choul’han Lev offre chaque jour<br />

un repas aux plus démunis d’entre nous.<br />

Faites vite avant qu’il ne soit trop tard !<br />

Envoyez vos dons<br />

à La Table du Cœur - 17 rue de Lorraine 75019 Paris<br />

www.latableducoeur.org<br />

Un cerfa vous sera automatiquement envoyé.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

33


DÉCOUVERTES<br />

NEVE TSEDEK,<br />

LE QUARTIER BRANCHÉ DE TEL AVIV<br />

on Parle ToujourS de Tel aviv Comme de la Première ville juive d’ereTz iSraël eT de Ceux qui la ConçurenT<br />

eT la ConSTruiSirenT Comme deS PionnierS en 1909. en FaiT, 22 anS PluS TôT, en 1887, leS PremierS PionnierS<br />

FurenT Ceux qui CréèrenT le Premier quarTier juiF, « en deHorS deS murailleS » de jaFFa (même Si CeS<br />

murailleS FurenT, en FaiT, abaTTueS quelqueS annéeS PluS TôT) eT lui donnèrenT le nom de neve TSedek<br />

(oaSiS de juSTiCe), Ce CHarmanT quarTier qui FaiT FiGure aCTuellemenT de « villaGe danS la ville ». C’eST<br />

le Green villaGe de Tel aviv, aveC SeS bouTiqueS, SeS GalerieS, SeS HôTelS - bouTiqueS, SeS TerraSSeS de<br />

CaFé TrèS ‘in’, TelleS « Suzanna », « bellini » ou « nana », SeS ruelleS éTroiTeS eT un CHarme qui, CeS<br />

dernièreS annéeS, aTTire de PluS en PluS d’iSraélienS, de TouriSTeS eT d’inveSTiSSeurS.<br />

Les fondateurs de Neve Tsedek<br />

Deux familles sont à l’origine<br />

de la création de Neve<br />

Tsedek: les Rokah, originaires<br />

de Jérusalem et les Chelouche,<br />

originaires du Maroc<br />

(Fès). Cette collaboration se<br />

transformera plus tard en rivalité<br />

et chacune des parties<br />

voudra même s’approprier<br />

la paternité du quartier de<br />

Neve Tsedek. Les Rokah – et<br />

plus particulièrement Simon<br />

et Elazar – furent témoins de<br />

« la sortie des murailles » à<br />

Jérusalem, mouvement enclenché<br />

par un lord anglais,<br />

le philanthrope Sir Moses<br />

Montefiore, lequel voulut<br />

sortir les Juifs de l’insalubrité<br />

et de l’exiguïté du Quartier<br />

juif et fit construire Michke-<br />

notCha’ananim ainsi que<br />

des ateliers<br />

et un moulin ;<br />

Ajoutons en<br />

passant, que<br />

cette initiative<br />

fut suivie par<br />

d’autres – Nahalat<br />

Chiv’a,<br />

Meah Chéarim<br />

etc – ce qui<br />

permit le développement<br />

de<br />

« la nouvelle<br />

Jérusalem ».<br />

Simon Rokah et<br />

sa femme qui s’installèrent<br />

à Jaffa, furent actifs au sein<br />

de la communauté juive de<br />

Jaffa et entre autres créèrent<br />

la première association juive<br />

d’Eretz Israël, «Ezrat Israël»,<br />

appelée à venir en aide aux<br />

nouveaux émigrants en difficulté<br />

et destinée à tout<br />

faire pour qu’ils ne repartent<br />

point dans leurs pays d’origine.<br />

Ils firent construire le<br />

premier hôpital juif ainsi que<br />

la première bibliothèque<br />

juive d’Eretz Israël.<br />

C’est à ce moment-là qu’Aharon<br />

Chelouche entre en<br />

scène et que les intérêts des<br />

deux familles se rencontrent.<br />

En effet, Chelouche, qui était<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

34<br />

arrivé avec ses parents dans<br />

les années 40 du Maroc,<br />

véritable « self made man »<br />

toucha un peu à tout et,<br />

entre autres s’occupait d’acquérir<br />

des terres en dehors<br />

de Jaffa. Il décida même de<br />

se faire construire, en 1883,<br />

une maison dans le quartier<br />

de Manchia – à la hauteur<br />

de l’hôtel Intercontinental<br />

actuel. Quand Simon Rokah<br />

comprit que pour améliorer<br />

la situation des Juifs de Jaffa<br />

– sujet qui lui tenait vraiment<br />

à cœur en tant que dirigeant<br />

de la communauté juive – il<br />

leur fallait avant<br />

tout « sortir des<br />

murailles », il<br />

proposa à 48<br />

familles inscrites<br />

dans «Ezrat Israël»<br />

d’acquérir<br />

des terres à l’extérieur<br />

de Jaffa.<br />

Il se tourna naturellement<br />

vers<br />

Aharon Chelouche,<br />

lequel<br />

lui proposa – à<br />

très bon prix –<br />

des terres qui<br />

constituèrent le<br />

noyau du premier<br />

quartier<br />

juif en dehors<br />

de Jaffa et au-<br />

quel ils donnèrent le nom de<br />

Neve Tsedek. En bon businessman<br />

foncier, Chelouche<br />

pensait que si le quartier<br />

se développait, il serait très<br />

demandé et la valeur des<br />

terrains augmenterait ; alors<br />

pourquoi ne pas attirer les<br />

acheteurs par de bons prix ?<br />

Le nom de Neve Tsedek,<br />

tiré d’un verset de Jérémie<br />

(31,22) « Ainsi parle l’Eternel-<br />

Cebaot, Dieu d’Israël : ‘De<br />

nouveau on redira cette parole<br />

au pays de Juda et dans<br />

ses villes, quand j’aurai ra-<br />

Aaron Chelouche


mené leurs captifs : L’Eternel te bénisse, demeure de justice,<br />

montagne Sainte » semble exprimer le sentiment de solennité<br />

et de sainteté que prêtaient ses fondateurs au nouveau<br />

quartier. Au début, la plupart des maisons furent construites<br />

avec simplicité et sobriété en pierre calcaire, les unes à côté<br />

des autres – par mesure d’économie et pour réduire les frais<br />

de construction, mais aussi pour octroyer un sentiment de<br />

sécurité aux nouveaux habitants. Le quartier se développa<br />

avec le temps et s’enrichit d’ateliers d’artisans, de fabriques<br />

et de bâtiments scolaires et culturels. C’est un architecte autrichien<br />

qui établit les plans de la maison de Simon Rokah<br />

en 1887, une maison impressionnante avec une espèce de<br />

coupole en cuivre ; En 1984, sa petite fille, la sculptrice Leah<br />

Majaro-Minz quitta Jérusalem et vint s’installer au 36, rue Rokah,<br />

elle y installa ses œuvres et la transforma en une espèce<br />

de petit musée relatant l’histoire de sa famille. Quant à la<br />

maison des Chelouche, au n° 32 de la rue Chelouche, elle ne<br />

fut construite qu’en 1892, et c’était une maison cossue aux<br />

tuiles rouges, à laquelle fut rajouté un second étage, lequel<br />

fut détruit par un bombardement des Forces Alliées durant<br />

la Première Guerre mondiale. La maison fut habitée par les<br />

Chelouche jusqu’en 1920 et puis elle passa aux mains de la<br />

municipalité de Tel Aviv qui la transforma en école pour garçons<br />

et filles. Avec le temps, elle fut négligée et dans les<br />

années 2000 elle fut vendue par la famille à un riche investisseur.<br />

Au début du 20ème siècle, plusieurs artistes et écrivains élirent<br />

domicile dans le quartier de Neve Tsedek; ainsi le futur<br />

Prix Nobel de littérature S.Y. Agnon, qui avait rencontré Elazar<br />

Rokah en Galicie et qui fut très impressionné par son enthousiasme<br />

sioniste, devint son assistant et une fois débarqué<br />

à Jaffa en 1908, il loua une chambre chez la famille Aboulafia,<br />

au coin des rues Rokah et Chelouche. C’est ici qu’il écrivit<br />

plusieurs de ses Nouvelles qui relatent de manière très suggestive<br />

la bonne ambiance qui régnait dans le quartier. Ainsi<br />

DÉCOUVERTES<br />

dans son livre Hier, avant-hier («tmol chilchome), il vante les<br />

vertus de Jaffa et de Neve Tsedek où les gens se rendent visite<br />

et où le soleil et la mer donnent du bonheur et de la joie<br />

de vivre, au contraire de l’atmosphère lourde et sombre qui<br />

règne à Jérusalem. Agnon changera d’avis un petit peu plus<br />

tard et il viendra s’installer à Talpiot, à Jérusalem, où il restera<br />

jusqu’à sa mort dans les années 1970 !! À part Agnon, ce sera la<br />

famille de l’artiste Nahum Gutman qui s’y installera, et c’est<br />

dans sa maison que dans les années 1990 sera créé le Musée<br />

Gutman, qui est non seulement un bijou de musée, mais c’est<br />

aussi un morceau de l’histoire culturelle de Tel Aviv. Le rabbin<br />

Avraham Itshak Kook fut le premier rabbin de Neve Tsedek ;<br />

Il y établit une yéchiva et se rapprocha du milieu artistique<br />

et particulièrement de l’écrivain Agnon. Enfin, le premier cinéma<br />

de Tel Aviv, Eden, fut créé à Neve Tsedek en 1913, un<br />

bâtiment construit en style Bauhaus et il se trouvait au coin<br />

des rues Pines et Lilienblum ; Il devint rapidement un foyer<br />

culturel important de la première ville juive, et le premier film<br />

qui y fut donné fut «Les derniers jours de Pompéi»; ensuite<br />

on y projetait surtout des films russes. On y construisit deux<br />

salles, une couverte et une d’été, comme dans Cinema Paradisio.<br />

Avec le temps, il perdit le monopole et dans les années<br />

1950, on y donnait essentiellement des films indiens et turcs ;<br />

en 1974, il fut fermé et actuellement, considéré comme un<br />

monument historique, son sort est encore incertain, bien<br />

qu’ayant été acheté par la Banque Leumi. Souhaitons que les<br />

nouveaux propriétaires ne soient pas tentés de le transformer<br />

en gratte-ciel de bureaux ou d’appartements !<br />

Le destin de Neve Tsedek connut des hauts et des bas<br />

puisqu’avec le rapide développement de Tel Aviv (à partir<br />

de 1909), les habitants de Neve Tsedek commencèrent à<br />

rejoindre les zones nouvelles situées plus au nord. Avec le<br />

temps, le quartier fut quelque peu abandonné et repeuplé par<br />

de nouveaux émigrants démunis, et l’effet corrosif de la mer<br />

aidant, dans les années 1960, les autorités municipales de Tel<br />

Aviv voulurent détruire ces «slums» qui ne convenaient pas à<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

35<br />

Le centre Dallal


C’est une famille de cannibales qui sont à table<br />

pour le dîner.<br />

Le plus petit dit à sa mère:<br />

- Maman, j’aime pas mon professeur de mathématique.<br />

Sa mère lui répond:<br />

- C’est pas grave, laisse le et mange tes haricots !!!<br />

***<br />

- Maman, maman, grand-mère m’a mordu.<br />

- C’est bien fait. Je t’avais bien dit de ne pas t’approcher<br />

de la cage.<br />

***<br />

- Maman, maman, je peux avoir les bonbons qui<br />

sont dans l’armoire?<br />

- Mais bien sûr ma chérie, tu n’as qu’à les prendre.<br />

- Mais maman, je n’ai pas de bras.<br />

- Pas de bras, pas de bonbons.<br />

DÉCOUVERTES<br />

l’image de marque<br />

d’une ville moderne.<br />

Par bonheur,<br />

les partisans<br />

de la restauration<br />

et la conservation<br />

historiques les en<br />

empêchèrent et finalement<br />

dans les<br />

années 1980, ceux<br />

qui recherchaient<br />

une atmosphère<br />

semi pastorale et<br />

calme achetèrent<br />

des maisons de<br />

Neve Tsedek, les<br />

retapèrent, redonnant<br />

au quartier<br />

une nouvelle vie.<br />

Cependant la quiétude<br />

du quartier de<br />

Neve Tsedek est<br />

actuellement menacée<br />

puisque ces dernières années, la municipalité a permis<br />

la construction de tours – dont l’une, celle des Français (parce<br />

que ce sont des investisseurs ou des vacanciers français qui<br />

ont acheté la majorité des appartements) mais encore d’autres<br />

qui ne sont pas faits pour réduire les craintes des résidents de<br />

Neve Tsedek.<br />

Café à Neve Tsedek<br />

Et pour conclure cette visite dans le passé et le présent<br />

de Neve Tsedek, on ne peut pas ne pas évoquer le centre<br />

Dallal, qui depuis 1989 est devenu non seulement le foyer<br />

des troupes de danse israéliennes Bat Cheva, Inbal mais<br />

c’est aussi un centre international de chorégraphie qui<br />

fonctionne presque toute l’année.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

36<br />

Claude et Ayala Sitbon<br />

et vouS trouvez ça drôle !<br />

***<br />

Une dame va chez son médecin. Après l’avoir<br />

examinée, le médecin demande<br />

- Alors, comment vont vos enfants ?<br />

- Oh ! Mon premier à la grippe, le second couve<br />

une angine et mon dernier à la diarrhée ! Alors<br />

qu’est-ce que vous en dites ?<br />

- Oh vous savez, moi et les charades...<br />

***<br />

Deux blondes jouent aux échecs. Avant de commencer,<br />

la première demande :<br />

- Tu as les règles en tête ?<br />

- Pourquoi, je saigne du nez ?<br />

***<br />

Un jeune homme demande à sa fiancée :<br />

- À ton avis, pourquoi dit-on que les chats sont<br />

rusés, méchants, égoïstes ?<br />

- Mais parce que c’est vrai, mon minet !


Que la volonté de<br />

Dieu soit faite !<br />

Vous n’ignorez pas qu’autrefois en Israël, les rabbins ne<br />

passaient pas uniquement leur temps à étudier la Torah et<br />

à l’enseigner à leurs disciples. Ils ne pouvaient se livrer à<br />

ces douces occupations que le Chabbat et le soir, quand ils<br />

avaient leur journée de labeur. En effet, tous travaillaient dur,<br />

qu’ils fussent tailleurs ou cordonniers, fabricants de poteries<br />

ou d’aiguilles, marchands ou portefaix, pour gagner leur pain<br />

et celui de leur nombreuse<br />

famille.<br />

Rabbi Hanina, accablé<br />

par le poids d’une<br />

lourde charge de sel,<br />

suit péniblement le<br />

chemin qui le ramène<br />

chez lui. La chaleur est<br />

étouffante. Il songe :<br />

« l’Eternel a dit : croissez<br />

et multipliez-vous.<br />

S’il faut le louer pour<br />

tous ses commandements,<br />

le mérite<br />

consiste surtout à les<br />

exécuter, quand pour<br />

lui obéir, tous les deux<br />

ans au moins, une nouvelle<br />

petite bouche<br />

affamée s’ouvre au logis,<br />

et qu’on gagne à<br />

peine de quoi survivre<br />

le lendemain. » Ce sel,<br />

il va le vendre aux habitants<br />

de son village<br />

et il calcule que, s’il<br />

n’a pas été devancé<br />

par un concurrent, il<br />

pourra un prochain Chabbat se livrer, sans crainte d’un lendemain<br />

difficile , à l’étude qui lui est si chère.<br />

Mais voici que, du ciel menaçant depuis un moment, s’abat<br />

soudain une pluie torrentielle. En moins de temps qu’il n’en<br />

faut pour l’écrire, elle a traversé les minces vêtements du malheureux<br />

qui frissonne. Ce ne serait encore rien encore, s’il ne<br />

s’apercevait, tout à coup, que son sel se met à fondre.<br />

- Pauvre de moi ! s’écrie-t-il, que vais-je devenir ? Eternel,<br />

prend en pitié ton fidèle serviteur ! La faim et le malheur vont<br />

pénétrer dans ma maison, si tu ne me secoures pas. En souvenir<br />

de ton alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, sois miséricordieux,<br />

Dieu Tout-Puissant !<br />

CONTE<br />

Aussitôt, les nuages s’écartent, le soleil reparaît, l’humidité<br />

s’évapore. Et Hanina, après avoir éclaté en actions de<br />

grâces, reprend sa route. Peu après, il arrive au bord d’un<br />

cours d’eau desséché. Il aperçoit trois femmes qui se lamentent.<br />

Qu’y a-t-il, femmes, pourquoi pleurez-vous ? leur demandet-il<br />

en s’arrêtant.<br />

Ô étranger, comprend<br />

notre anxiété.<br />

Depuis quatre mois,<br />

il n’est pas tombé<br />

une goutte d’eau<br />

sur le pays. L’eau<br />

que contient encore<br />

notre citerne est<br />

devenue mauvaise<br />

et nous ne pouvons<br />

plus en boire. Voici<br />

deux jours que nos<br />

voisins ne nous permettent<br />

plus d’en<br />

puiser chez eux,<br />

craignant d’en manquer<br />

eux-mêmes.<br />

Tout à l’heure, enfin,<br />

nous avons cru<br />

notre malheur achevé<br />

et nous sommes<br />

venues remplir nos<br />

cruches ici. Mais<br />

vois : la pluie déjà<br />

s’est arrêtée et le<br />

lit du ruisseau qui<br />

allait se remplir ne<br />

contient plus que<br />

pierre et sable …<br />

Que pouvons-nous faire dans notre misère ?<br />

Rabbi Hanina élève alors vers le ciel une prière fervente :<br />

Oublie, ô Eternel, ce que je t’ai demandé pour moi, à l’instant<br />

! Vois la douleur de ces femmes, exauce leur vœu, car<br />

leur malheur est plus grand que le mien<br />

Et de nouveau, les nuages se rassemblent, le soleil disparaît<br />

et la pluie de remet à tomber avec violence. Le rabbi<br />

s’éloigne, courbé sous son fardeau, suivi du regard des trois<br />

femmes aussi stupéfaites que reconnaissantes.<br />

Bientôt il voit s’avancer vers lui un lamentable cortège. C’est<br />

celui d’une jeune fiancée qu’on amène en grande pompe à<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

37


DEVENEZ MEMBRE DE L’AE <strong>12</strong><br />

REMPLISSEZ LE FORMU<strong>LA</strong>IRE ET ADRESSEZ-LE AVEC UN<br />

CHÈQUE DE 20 À :<br />

AE <strong>12</strong><br />

8, rue de Madagascar<br />

750<strong>12</strong> PARIS<br />

Tél. : 01 43 41 48 01<br />

Il vous sera délivré un reçu Cerfa<br />

Abonnement France Métropolitaine<br />

20 €<br />

ET RECEVEZ LES 4 PROCHAINS NUMÉROS DE TRIBU <strong>12</strong><br />

NOM :<br />

Prénom :<br />

Téléphone :<br />

eMail :<br />

Adresse :<br />

Code Postal :<br />

Ville :<br />

38<br />

CONTE<br />

la maison de son futur époux. Mais les musiciens ne jouent pas de leurs instruments, les jeunes filles ne frappent pas<br />

sur les tambourins, les parents et les amis suivent, mouillés et maussade, la fiancée, qui, elle-même, contemple avec<br />

chagrin sa belle tunique tout abîmée. La pluie a fait tomber toute la joie qui, auparavant, faisait briller les yeux et<br />

rayonner les visages.<br />

À ce triste spectacle, le bon cœur de Hanina s’émeut une fois de plus.<br />

- Eternel, mon Dieu, dit-il, daigne considérer l’affliction de cette jeune fille et de ses parents. Ce jour, qui devait être<br />

l’un des plus beaux de leur vie, restera à jamais, dans leur mémoire, triste et sombre. Accorde, je t’en conjure, à cette<br />

douce fiancée le bonheur d’aller vers son époux, sous des cieux souriants, pleine de gratitude pour ta bonté infinie.<br />

Et une seconde fois, les nuages s’écartent, le soleil reparaît, l’humidité s’évapore. Aussitôt, la musique de se faire<br />

entendre, les chants de reprendre, les plaisanteries de fuser, les rires de retentir et le cortège continue sa route dans<br />

l’allégresse. Rabbi Hanina, lui aussi, se hâte d’arriver chez lui. Au bout de peu de temps, il aperçoit les premières maisons<br />

de son village. En approchant, il s’étonne de voir, réunis sur la grande place, tous les habitants en train de gémir<br />

et de discuter à grands gestes. Il en interroge quelques uns qui lui expliquent que leurs vignes vont être brûlées et<br />

desséchées si la pluie bienfaisante ne recommence pas à tomber au plus tôt.<br />

Alors le Rabbi se prend la tête dans les mains et murmure humblement :<br />

Ô Eternel, toi qui es Toute Sagesse et Toute Science, pardonne à ton enfant d’avoir eu l’orgueil insensé de vouloir te<br />

guider dans les manifestations de ta volonté. Toi seul sait où est le bien, où est le mal, ce qu’il faut aux hommes. Car,<br />

s’ils devaient diriger l’Univers, le Monde ne serait que chaos et incohérence. Que ta volonté sainte soit faite, ô mon<br />

Dieu et Dieu de mes pères, et non pas celle de tes infimes créatures.<br />

Et sur ce, Rabbi Hanina Ben Dossa pénètre paisiblement dans sa demeure, pendant que des cris de joie retentissent<br />

au-dehors : la pluie vient de refaire son apparition.<br />

Simone Hirschler<br />

Tiré du livre Le mariage merveilleux et autres contes d’Israël –<br />

Éditions Lichma –<br />

Illustration Anne Rothschild<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

38


« La Colonie Scolaire »<br />

Une association qui se bat contre la pauvreté, l’exclusion et l’échec scolaire.<br />

GénéroSiTé, enTraide eT bénévolaT SonT leS PrinCiPeS Sur leSquelS rePoSe CeTTe aSSoCiaTion Créée il y a 85 anS !<br />

en eFFeT « la Colonie SColaire », Fondée en 1926 Par la FédéraTion deS SoCiéTéS juiveS de FranCe, eST une œuvre<br />

CariTaTive Tournée PrinCiPalemenT verS la ProTeCTion de l’enFanCe. beTTy SiTbon, qui en eST la direCTriCe dePuiS 17<br />

anS, eT l’unique Salariée de l’aSSoCiaTion, oFFre un aCCueil CHaleureux eT PerSonnaliSé aux FamilleS néCeSSiTeuSeS<br />

donT elle eT Son équiPe de bénévoleS onT la CHarGe (1). Car iCi C’eST le Seul don de Soi qui anime une équiPe ComPéTenTe<br />

eT à l’éCouTe. aveC deS loCaux aménaGéS danS le xxème arrondiSSemenT de PariS, l’aSSoCiaTion donne la PoSSibiliTé à<br />

environ une CenTaine de FamilleS juiveS en diFFiCulTé de vivre déCemmenT, de ProTéGer ainSi leurS enFanTS eT d’aider<br />

à l’éPanouiSSemenT deS PluS déSHériTéS ; Ce qui eST le buT Premier de la « Colonie SColaire ».<br />

Ici l’on s’applique en effet<br />

à assurer une protection<br />

physique et morale aux enfants<br />

de personnes économiquement<br />

et socialement<br />

défavorisées. Celles-ci sont<br />

désignées en général par<br />

le CASIP, l’EZRA et l’association<br />

elle-même qui les<br />

décèle souvent grâce à ses<br />

multiples activités réunissant<br />

les familles juives.<br />

Outre l’aide financière La<br />

Colonie Scolaire offre aussi<br />

un lieu pour célébrer les<br />

principales fêtes du calendrier<br />

hébraïque. Le goûter<br />

de Hanoucca est entre autres<br />

un rendez-vous particulièrement<br />

convivial et chaleureux,<br />

« l’étincelle de folie de notre<br />

association, affirme Betty<br />

Sitbon, car tout le monde<br />

repart les bras chargés de<br />

cadeaux ».<br />

Autre grand rendez-vous annuel<br />

incontournable, Le Gala<br />

des Roses, qui permet à tous<br />

ceux qui le désirent, d’apporter<br />

des fonds supplémentaire<br />

à l’association. Bien que<br />

faisant partie du FSJU, l’association<br />

ne vit en grande<br />

partie que<br />

grâce à la<br />

g é n é r o -<br />

sité de ses<br />

donateurs<br />

à qui elle<br />

fait appel<br />

deux fois<br />

par an (2).<br />

La Colonie<br />

S c o l a i r e<br />

s’est aussi<br />

dotée d’un<br />

v e s t i a i r e<br />

p e r m a -<br />

nent, installé dans ses locaux<br />

et approvisionné par des<br />

dons pour que tous puissent<br />

se fournir gratuitement en<br />

vêtements si nécessaire.<br />

C’est dans les années 90 que<br />

la direction de l’association<br />

fait un constat accablant :<br />

une grande partie des enfants<br />

ne sait ni lire ni écrire !<br />

Des cours de soutien scolaire<br />

et des stages intensifs durant<br />

les vacances sont alors créés.<br />

Des chargés de cours et des<br />

étudiants rémunérés par<br />

l’association elle-même se<br />

chargent de l’enseignement<br />

pour les enfants en situation<br />

d’échec scolaire ; soit à domicile,<br />

soit dans les locaux<br />

même de l’association. Cet<br />

enseignement s’avère rapidement<br />

être d’un grand secours.<br />

L’aide à la Bar-Mitzva est<br />

aussi un devoir pour l’association<br />

qui offre avec joie, à<br />

cette occasion, les premiers<br />

objets d’homme à chaque<br />

enfant : Talith et Téfilines.<br />

Depuis les années 70, à<br />

l’initiative du rabbin Liché,<br />

une aide alimentaire est ap-<br />

SOCIAL<br />

portée aux familles les plus<br />

nécessiteuses : 1500 bons<br />

alimentaires sont distribués<br />

durant les mois d’hiver aux<br />

plus démunies; c’est l’« Opération<br />

Lev-Tov ». Cette aide<br />

est réservée aux familles<br />

nombreuses et en détresse<br />

et les demandes sont examinées<br />

avec soin. Mais c’est<br />

aussi à chaque distribution<br />

l’occasion de se rencontrer<br />

et de confier ses peines et<br />

ses ennuis les plus profonds.<br />

Depuis sa création l’association<br />

a toujours mené ses<br />

actions en s’adaptant aux<br />

contingences historiques et<br />

aux bouleversements sociaux.<br />

Une école a tout d’abord<br />

été créée en 1927, puis un<br />

dispensaire en 1933 et un<br />

comité de résistance durant<br />

la dernière guerre. Le dispensaire<br />

de La Varenne prit<br />

alors un nom de camouflage<br />

« La Mère et l’Enfant » où ont<br />

été cachés et sauvés nombre<br />

d’enfants ; et le 36 de la<br />

rue Amelot, originellement<br />

siège de l’association, (et ce<br />

durant 50 ans), devint l’un<br />

des réseaux de la Résistance<br />

juive en France. Puis vint l’acquisition<br />

d’une propriété à<br />

Berck plage où l’association<br />

pu commencer son activité<br />

de colonie de vacances qui<br />

s’est poursuivi tout au long<br />

de son existence, d’où le<br />

nom de « Colonie Scolaire ».<br />

Mais l’association fut pour<br />

des raisons d’ordre matériel<br />

dans l’obligation de vendre<br />

la bâtisse de Berck au profit<br />

de l’achat des locaux du<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

39<br />

XXème à Paris où se situent<br />

à présent sa permanence et<br />

ses principales activités. La<br />

mission première de la Colonie<br />

Scolaire étant de ne<br />

pas laisser d’enfants sans<br />

vacances. Les colonies continuent<br />

néanmoins d’exister<br />

avec une session au mois<br />

d’août et une semaine en<br />

février dans des structures<br />

appropriées où sont hébergés<br />

80 enfants. Des vacances<br />

essentielles pour permettre<br />

aux jeunes de fuir des situations<br />

tristes et difficiles.<br />

Claudine Barouhiel<br />

(1) « La Colonie Scolaire » recherche<br />

des bénévoles. Manifestez-vous<br />

au 01 43 49 00 46<br />

(2) Si vous voulez faire partie<br />

des donateurs, envoyez<br />

vos chèques à l’association<br />

au 42, rue Stendhal 75020<br />

Paris ou par CCP1.344.55 C<br />

PARIS.


JURIDIQUE<br />

L’ACOMPTE VERSÉ<br />

À UNE ENTREPRISE<br />

E N D I F F I C U L T É<br />

un REDRESSEMEnt Ou unE lIquIDAtIOn<br />

JuDICIAIRE PROnOnCé(E) à l’EnCOntRE<br />

D’unE EntREPRISE A POuR EffEt DE luI<br />

IntERDIRE lE PAIEMEnt DE SES DEttES<br />

Et DE SuSPEnDRE tOutE ACtIOn InDIvI-<br />

DuEllE DE SES CRéAnCIERS POuR ObtEnIR<br />

un PAIEMEnt Ou lA RéSOlutIOn<br />

D’un COntRAt.<br />

Que faire lorsqu’une telle procédure est ouverte à l’encontre<br />

d’un commerçant auprès de qui on a passé une<br />

commande non encore exécutée, mais pour laquelle un<br />

acompte déjà a été versé ?<br />

En cas de paiement de l’acompte par carte bancaire,<br />

il convient de vérifier dans le contrat conclu auprès de<br />

l’émetteur de la carte si une garantie est prévue dans ce<br />

cas de figure.<br />

En cas de paiement au moyen d’un chèque, il convient<br />

d’y faire opposition, comme le permettent les dispositions<br />

de l’article L.131-35 du Code monétaire et financier,<br />

en espérant que l’encaissement n’ait pas encore<br />

eu lieu.<br />

Si l’acompte a été encaissé, il faut effectuer auprès du<br />

mandataire judiciaire désigné par le <strong>Tribu</strong>nal de commerce<br />

une déclaration de créance détaillée (montant,<br />

date, cause de la créance) et accompagnée des pièces<br />

justificatives (contrat, copie de chèque, ticket carte<br />

bleue, etc...), par lettre recommandée avec accusé de<br />

réception, dans un délai de deux mois à compter de la<br />

date de publication du jugement dit d’ouverture de la<br />

procédure (date disponible sur le site bodacc.fr) (1).<br />

Malheureusement, les chances de recouvrer une créance<br />

déclarée mais non privilégiée telle qu’un acompte de<br />

commande - par opposition par exemple à une créance<br />

de salaire ou d’URSSAF- sont très faibles.<br />

Afin d’éviter, autant que possible, d’être confronté à ce<br />

type de situation, il convient donc de :<br />

- vérifier la santé financière de l’entreprise avec laquelle<br />

on s’apprête à contracter (sites infogreffe.fr ou societe.<br />

com) ;<br />

- privilégier les grandes enseignes, bien que cela ne<br />

constitue pas une garantie absolue ;<br />

- verser l’acompte par carte bancaire, en s’assurant au<br />

préalable que le risque de mise en redressement et en<br />

liquidation judiciaire du commerçant est garanti aux<br />

termes du contrat conclu avec l’émetteur de la carte ;<br />

- réduire le montant de l’acompte au minimum, l’idéal<br />

étant évidemment de négocier une commande sans<br />

acompte.<br />

Maître Pierre NAMER<br />

Avocat<br />

(1) En cas de redressement judiciaire, il convient également<br />

d’adresser au mandataire judiciaire par lettre recommandée<br />

avec accusé de réception une mise en demeure de se prononcer<br />

sur l’éventuelle poursuite du contrat conclu.<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

40


MÉDICAL<br />

AVEC LE SPORT, ON EST BIEN<br />

D A N S S O N C O R P S<br />

ET DANS SA TÊTE AUSSI…<br />

danS le PréCédenT numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, nouS avonS<br />

abordé leS bienFaiTS du SPorT Sur le Cœur eT Sur<br />

leS muSCleS. il FauT Savoir que l’exerCiCe PHySique<br />

aGiT éGalemenT Sur noTre SqueleTTe eT Sur noTre<br />

moral. aveC l’Hiver qui eST là, il eST néCeSSaire de<br />

PourSuivre l’aCTiviTé SPorTive CommenCée aveC le<br />

beau TemPS.<br />

Le sport est bon pour les<br />

articulations quand il ne les<br />

maltraite pas. Un footballeur,<br />

un rugbyman ou un tennisman<br />

de haut niveau risquent,<br />

avec le temps, d’avoir des<br />

problèmes parce que leurs<br />

articulations sont soumises<br />

à une forte tension. En revanche,<br />

une activité physique<br />

modérée permet de<br />

conserver et de développer<br />

l’amplitude naturelle des<br />

articulations (plus de sou-<br />

plesse, meilleure utilisation<br />

de la force musculaire). C’est<br />

aussi une bonne prévention<br />

(et un bon remède) pour les<br />

problèmes d’arthrose car le<br />

sport favorise la nutrition et<br />

la mobilité des cartilages.<br />

En ce qui concerne les os,<br />

le sport les préserve de leur<br />

(possible) décalcification.<br />

En favorisant la fixation du<br />

calcium, l’activité physique<br />

permet de prévenir l’ostéoporose.<br />

Enfin, l’activité spor-<br />

tive consolide les os et leur<br />

apporte du poids et de la<br />

vigueur.<br />

C’est par ailleurs un excellent<br />

moyen de lutter contre<br />

le mal de dos. Grâce aux<br />

muscles abdominaux et dorsaux<br />

(situés dans le torse)<br />

ainsi qu’aux muscles des<br />

jambes, le sportif sera (en<br />

principe) protégé contre<br />

les douleurs lombaires (appelées<br />

aussi lombalgies,<br />

douleurs en bas du dos).<br />

Toutefois, si votre colonne<br />

vertébrale n’est pas en bon<br />

état, le sport peut aggraver<br />

les choses. Il vaut mieux demander<br />

auparavant l’avis du<br />

médecin. La natation est un<br />

bon exercice physique pour<br />

le dos. Un torse tonique et<br />

musclé posé sur des jambes<br />

solides permettent aussi de<br />

prévenir la sciatique (pincement<br />

du nerf sciatique qui<br />

entraîne une très grande<br />

douleur).<br />

L’activité sportive fortifie le<br />

système immunitaire (système<br />

de défense de l’organisme<br />

contre les maladies).<br />

Les risques de cancer, notamment<br />

celui du côlon, sont<br />

diminués. Enfin, le sportif<br />

dort et récupère mieux, et<br />

il est moins sensible à la dépression.<br />

Il se pourrait même<br />

que faire du sport allonge<br />

l’espérance de vie.<br />

D’autre part, la pratique<br />

d’une ou de plusieurs activités<br />

physiques permet de<br />

garder des bons réflexes, ce<br />

qui est important avec l’âge,<br />

quand les chutes ne sont pas<br />

sans conséquence.<br />

Le sport apporte également<br />

de multiples bienfaits moraux<br />

mais qui dépendent un<br />

peu de la façon dont le sportif<br />

aborde son sport.<br />

S’il apprécie le changement,<br />

il peut ne pas prendre de<br />

plaisir à la répétition d’en-<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

41<br />

traînements qui se ressemblent<br />

ou à un effort prolongé<br />

et répétitif (course à pieds,<br />

cyclisme).<br />

Une personne trop timide,<br />

et/ou mal intégrée peut<br />

rester à part d’un groupe,<br />

même dans un sport collectif.<br />

Cela peut même parfois<br />

provoquer de l’amertume et<br />

des jalousies.<br />

Néanmoins, quand l’effort<br />

est intense et procure<br />

une souffrance physique, le<br />

corps crée l’endomorphine<br />

qui soulage la douleur, permet<br />

d’avoir plus d’assurance,<br />

une meilleure estime<br />

de soi, voire même plus de<br />

confiance en soi. Quand il<br />

est pratiqué avec plaisir, le<br />

sport permet également de<br />

diminuer le stress et la tension.<br />

Les sports collectifs<br />

sont à l’image d’une société<br />

en miniature. Puisqu’on y va<br />

pour le plaisir, cela encourage<br />

à développer le sens<br />

du respect des règles et des<br />

autres, à savoir être persévérant<br />

et travailler en groupe.<br />

Alors, bon sport et passez un<br />

bon hiver.<br />

Dr Michel Mimoun


MICHAËL MIZRACHI,<br />

LE « BROYEUR » VENU DE L’EST.<br />

le monde du Poker Semble êTre un deS jeux d’arGenT en voGue où leS juiFS onT une PlaCe PréPondéranTe. le<br />

rabbin SulTan, d’aix en ProvenCe où Se Trouve l’un deS PluS GroS CaSinoS de FranCe, raPPelle que leS jeux<br />

d’arGenT Comme le Poker ne SonT PaS en adéquaTion aveC leS PrinCiPeS FondamenTaux du judaïSme. Selon le<br />

Talmud, un joueur eST inaPTe à TémoiGner, auTremenT diT, Sa Parole viS à viS de la reliGion eST invalide. en<br />

FranCe, nouS ConnaiSSonS ParTiCulièremenT PaTriCk bruel, le CHanTeur aCTeur qui a SouvenT FaiT Parler<br />

de lui Par SeS exPloiTS Sur leS TableS de Poker ; maiS il y a aux uSa un joueur qui dePuiS 6 anS déFraye la<br />

CHronique danS Ce milieu ; il S’aGiT du jeune miCHaël mizraHi.<br />

Eric, Susan et Michaël Mizrachi<br />

Né le 5 janvier 1981 à Miami<br />

en Floride d’un père originaire<br />

d’Irak, Michaël comme<br />

les membres de sa famille<br />

est un Juif pratiquant. Ils parlent<br />

couramment l’hébreu.<br />

Ses parents tenaient une pizzeria<br />

cashere dans laquelle<br />

ils jouaient aux cartes le<br />

chabbat, jour de fermeture<br />

du restaurant. Dès l’âge de<br />

13 ans, Michaël et ses trois<br />

frères passaient des nuits entières<br />

à jouer au gin rami et<br />

au poker. Quand leur père se<br />

plaignait à sa femme Susan<br />

que leurs enfants jouaient<br />

aux cartes tout le temps et<br />

tard le soir, elle répondait :<br />

« La pomme ne tombe jamais<br />

loin du pommier ».<br />

Bien que doué pour les<br />

études et ayant de grandes<br />

ambitions professionnelles (il<br />

rêvait de devenir médecin)<br />

Michaël décide d’abandon-<br />

ner l’université et de s’adonner<br />

au poker, passion qu’il<br />

partage avec son frère jumeau<br />

Eric et son autre frère<br />

Robert. Quant à Donny, son<br />

jeune frère, il choisit pour sa<br />

part d’être magicien professionnel.<br />

La «Mizrachi Team»<br />

a pris d’assaut Las Vegas, la<br />

«Sin City» faite de magie et<br />

de jeu.<br />

Suite à son mariage avec Aidilay<br />

en 2004 qui se convertit<br />

au judaïsme, cette année<br />

sera pour lui celle du bonheur<br />

puisque son premier<br />

enfant Paul William (prénom<br />

du grand-père selon la tradition<br />

orientale) naît. Il dira<br />

alors que la naissance de son<br />

fils a été la plus grande joie<br />

qu’il ait eue et qu’ainsi il prit<br />

conscience de ses responsabilités.<br />

En 2004, il entre aussi dans<br />

le circuit professionnel mais<br />

c’est en 2005, à seulement<br />

JEUX<br />

24 ans qu’il deviendra célèbre<br />

en se positionnant<br />

parmi les gagnants d’un des<br />

principaux tournois. Il remporte<br />

près de 2 800 000 $<br />

(2 000 000 €). On lui donne<br />

le surnom de « The Grinder,<br />

le Broyeur ». Il est un des<br />

joueurs les plus agressifs<br />

dans le jeu sur les tables de<br />

poker et ses concurrents le<br />

craignent et le respectent.<br />

D’ailleurs, son surnom est<br />

pratiquement devenu un<br />

nom puisque sa femme est<br />

appelée Madame Grinder,<br />

ses enfants, Paul et Julia<br />

Malka sont les « Baby » Grinder<br />

En gardant une impressionnante<br />

régularité sur<br />

les tables de jeux pendant<br />

les 5 années qui suivirent<br />

il capitalisera plus de 11<br />

millions de dollars (8 millions<br />

d’euros) ce qui en<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

42<br />

fait l’un des jeunes joueurs<br />

les plus titrés et les plus<br />

riches. C’est en 2010 qu’il<br />

atteindra la consécration<br />

en remportant son premier<br />

bracelet (équivalent à la<br />

ceinture de champion du<br />

monde en boxe) lors d’un<br />

tournoi du World Series Of<br />

Poker. Ce jour là, son frère<br />

Robert et lui joueront à la<br />

table finale, chose exceptionnelle<br />

où deux frères se<br />

retrouvent ainsi. Lors de la<br />

cérémonie de la remise du<br />

prix qui suivra, il choisit de<br />

faire entonner l’hymne d’Israël,<br />

la Hatikva, en l’honneur<br />

de son héritage familial. En<br />

octobre 2011, il gagne son<br />

2ème bracelet d’or dans le<br />

tournoi du World Séries of<br />

Poker Europe.<br />

Yonni Chemla et Guy Fellous<br />

Michaël présente fièrement son 1er « bracelet » et les<br />

dollars gagnés.


TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

grandS perSonnageS<br />

JuifS du paSSÉ<br />

nISSIM SAMAMA un « CAïD »<br />

POuR lES JuIfS DE tunISIE<br />

Sais-tu qu’au Moyen Âge, à Narbonne, en Septimanie, à<br />

Rouen, en Neustrie et à Mayence en Austrasie, existaient<br />

des « Roi des Juifs », chargés de l’organisation et de la<br />

gestion des communautés juives locales ? Il y eut aussi,<br />

au 7ème siècle, en Afrique du Nord, une reine juive, la<br />

Kahéna. À la même époque, du côté de la Volga, on parle<br />

d’un « Royaume juif des Khazars ». Les chercheurs racontent<br />

aussi qu’il y eut un royaume juif en Afghanistan. Et,<br />

bien plus tard, en Tunisie, au 18ème siècle, les beys installeront<br />

des « Rois des Juifs » locaux en désignant des<br />

« caïds » juifs. Une famille a dominé tout particulièrement<br />

la « profession », celle des Samama, constituant une véritable<br />

dynastie de « caïds ». Parmi eux Samuel, Elihaou,<br />

Moché, Yacob Bichi, Yehouda, Yossef, Nathan, Moïse, Salomon<br />

dit Chloumou et, bien sûr, le héros de notre récit,<br />

Nessim Bishi.<br />

C’est en 1805, à Tunis, au sein d’une famille juive très modeste,<br />

celle du rabbin Salomon Samama et de son épouse,<br />

née Aziza Krief, que naît le petit Nessim. On ne connaît pas<br />

grand chose de son enfance mais on sait que, très jeune,<br />

Nessim Samama se lancera dans le commerce des tissus. Il<br />

tient une échoppe dans le quartier juif de la ville, la Hara.<br />

Polygame, il aura trois femmes, il a du mal a joindre les deux<br />

bouts car il doit entretenir ses épouses, son vieux père et son<br />

frère Nathan. Pourtant, un jour, la chance va lui sourire en la<br />

personne de l’un de ses clients, un haut dignitaire tunisien,<br />

le général Mahmoud Ben Mohammed Benaïad. Ébloui par<br />

la faconde et l’entregent du marchand de tissus, Benaïad<br />

propose à Nessim Samama d’entrer à son service. Sans hésitation,<br />

Nessim Samama saisit l’opportunité qui lui est offerte<br />

et, par la plus petite des portes, celle de domestique<br />

d’un général, il pénètre dans la cour du souverain, le bey<br />

de Tunis. Très vite, son statut s’améliore et, de factotum, il<br />

devient caissier, gérant les avoirs de Benaïad et de son associé,<br />

le ministre des Finances, Mohammed Khaznadar. Grâce<br />

à Nessim Samama, les deux hommes amassent une fortune<br />

considérable qui est, pour une bonne partie et par prudence,<br />

placée en Europe.<br />

Juin 1852. Nessim a 47 ans. C’est un tournant. Benaïad, qui<br />

prend peur de l’ambiance qui règne au palais s’enfuit à Paris<br />

avant de s’installer à Istanbul. Nessim ne perd pas au change.<br />

Khaznadar, de son vrai nom Georges Kalkias Stavelakis, un<br />

Grec converti à l’islam qui a été ministre sous cinq beys successifs<br />

et qui, désormais Premier ministre et Conseiller d’État<br />

détient un énorme pouvoir, le prend à son service. Le voilà<br />

promu trésorier contrôleur général des finances du royaume.<br />

Grâce à ses relations et à son entregent, Nessim Samama,<br />

par le biais des commissions qu’il perçoit dans toutes sortes<br />

d’affaires se trouve à la tête d’une immense fortune.<br />

En 1859, grâce à l’entremise du consul de France, Léon<br />

Roches, Nessim Samama est nommé « Caïd des Juifs ». Après<br />

la réussite financière, c’est la consécration « politique ». Dès<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

43<br />

lors, il va manifester, à l’égard de sa communauté une libéralité<br />

sans failles, mariant les jeunes filles pauvres, secourant les<br />

indigents, dispensant sans compter les aides les plus diverses.<br />

Il se découvre une vocation de mécène du livre hébraïque et<br />

contribue à la publication de dizaines d’ouvrages en hébreu<br />

qui sont édités à Livourne, à Paris et même à Jérusalem.<br />

En 1860, Nessim Samama, nommé directeur des finances tunisiennes<br />

est un quasi ministre. Il se fait construire un « palais<br />

» dans le quartier juif et une synagogue porte désormais<br />

son nom ainsi qu’une riche bibliothèque. Dans le « Palais Samama<br />

» qui, plus tard, abritera l’école de l’Alliance Israélite<br />

Universelle, de belles réceptions mondaines sont données<br />

auxquelles sont conviés les consuls en poste à Tunis. Artisan<br />

du rapprochement entre la France et la Tunisie, Nessim<br />

Samama accompagne le bey à Alger en septembre 1860 à<br />

la rencontre de l’empereur Napoléon III et de son épouse,<br />

Eugénie.<br />

En 1864, prudent comme le fut en son temps Benaïad, Nessim<br />

Samama choisit de quitter la Tunisie sans esprit de retour.<br />

Il s’installe à Paris, au 47, rue du Faubourg Saint-Honoré à<br />

quelques mètres du Palais de l’Élysée actuel. L’ancien « Caïd<br />

des Juifs » y mène un train de vie fastueux.<br />

En 1870, le conflit franco-allemand l’incite à rejoindre Livourne.<br />

C’est là qu’il meurt le 24 janvier 1873. Confié à<br />

Adolphe Crémieux son testament donnera lieu à de nombreux<br />

procès.<br />

Plus tard, des rabbins consacreront des élégies et des<br />

poèmes à la gloire de Nessim Samama. Ils sont encore dans<br />

la mémoire des Juifs originaires de Tunisie.<br />

Jean-Pierre Allali


9<br />

2 9<br />

7<br />

8 5<br />

3<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

l e S J e u x d e t r<br />

1<br />

MotS flÉchÉS<br />

ONT LEUR<br />

ALLÉE À yAD<br />

VASHEM<br />

LEVANA EN<br />

HÉBREU<br />

SyNAgOgUE<br />

POUR LES<br />

ASHkENAzES<br />

ANgE SELON<br />

<strong>LA</strong> BIBLE<br />

ARCHANgE<br />

MODèLES AUTEUR<br />

<strong>DU</strong> <strong>JUIF</strong><br />

ATTACHE<br />

BACCA-<br />

<strong>LA</strong>UREAT<br />

ERRANT<br />

(EUGÈNE)<br />

<strong>LA</strong> MER EN<br />

CONTIENT<br />

DANS<br />

L’ALPHABET<br />

gREC<br />

PERMET<br />

L’OUVERTURE<br />

PRINCE DE<br />

CHAQUE<br />

TRIBU<br />

VIEUX SIgLE<br />

SCO<strong>LA</strong>IRE<br />

FILS D’ISAAC ET<br />

DE RÉBECCA<br />

gRANDE TAILLE<br />

AMÉRICAINE<br />

LE JOURDAIN A<br />

LES SIENNES<br />

A SON DINER<br />

ANNUEL<br />

PRÉCèDE<br />

SOUVENT<br />

ISRAëL<br />

SyMBOLE DE<br />

<strong>LA</strong> TERRE<br />

SAINTE<br />

UN POUR ANNE<br />

FRANk<br />

Sudoku thÉMatique - niveau moyen<br />

2Remplissez chaque grille avec des chiffres de 1 à 9,<br />

afin que chaque ligne, chaque colonne et chaque bloc<br />

de 9 cases contiennent tous les chiffres de 1 à 9.<br />

3<br />

4<br />

1<br />

7<br />

8<br />

4<br />

9<br />

6<br />

Lorsque vous aurez trouvé l’ensemble des chiffres de cette<br />

grille et reporté ceux contenus dans les cases de couleur à<br />

l’intérieur de la frise ci-dessous, vous obtiendrez un nombre<br />

répondant à la définition suivante :<br />

« On y allume la première bougie ... »<br />

KISLEV<br />

7 3<br />

2<br />

3 4 6<br />

1 8<br />

1<br />

7<br />

4<br />

7<br />

2<br />

9<br />

PETIT CANAL<br />

CÔTIER<br />

CONTACT AVEC<br />

L’EAU<br />

AU BOUT DE<br />

L’AVENUE<br />

ERODIEz<br />

PROPHèTE<br />

PREMIèRE DES<br />

MATRIARCHES<br />

BIBLIQUES<br />

3<br />

LE PREMIER<br />

DES<br />

TESTAMENTS<br />

TEL LE FRANC<br />

EN AFRIQUE<br />

POUR LUI OU<br />

ELLE (LE )<br />

ÉCOLE JUIVE<br />

C H o<br />

Les jeux de cette page ont été réalisés par Gérard Sima<br />

PONCTUE<br />

ISAÏE<br />

MATIèRE<br />

POUR UN<br />

ANIMAL<br />

moT à Trouver<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

44<br />

1<br />

3<br />

5<br />

7<br />

9<br />

PERSONNAgE<br />

<strong>DU</strong> LIVRE DE<br />

RUTH<br />

<strong>DU</strong>RCIT UN<br />

BRAS<br />

DANS UN<br />

CHANT<br />

RÉVOLUTION-<br />

NAIRE<br />

Mot Secret<br />

Trouvez la lettre qui manque pour former des mots de<br />

quatre lettres. Placez-la ensuite dans la grille verticale<br />

et découvrez ainsi le symbole de Hanouka.<br />

n<br />

P<br />

G<br />

m<br />

o<br />

o<br />

i<br />

n<br />

e<br />

n<br />

a e<br />

C<br />

d<br />

o<br />

l o<br />

PERSONNAgE<br />

BIBLIQUE<br />

AyANT VÉCU<br />

9<strong>12</strong> ANS<br />

o<br />

e T<br />

d i T<br />

d<br />

i<br />

C<br />

e<br />

2<br />

4<br />

6<br />

8<br />

10


TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

i B u 1 2 J u n i o r<br />

quIz : tEStEz vOS COnnAISSAnCES<br />

leS ouvrageS deStinÉS à la JeuneSSe<br />

danS Ce quiz à CHoix mulTiPle, nouS allonS TeSTer TeS ConnaiSSanCeS en maTière de PubliCaTionS à THème<br />

juiF deSTinéeS à la jeuneSSe<br />

Question 1 :<br />

Le célèbre dessinateur américain Art Spiegelman est l’auteur d’une bande dessinée consacrée à la Shoah qui lui a valu le prix<br />

Pulitzer. Il s’agit de :<br />

A : Shoah – B : Maus – C : Génocide<br />

Question 2 :<br />

Art Spiegelman est né à :<br />

A : Tunis – B : Los Angeles – C : Malte – D : Stockholm<br />

Question 3 :<br />

Tu as entendu parler du « Chat du Rabbin », une BD qui a donné naissance à un film désormais célèbre. Comment s’appelle<br />

l’auteur de cette BD ?<br />

A : Marcel Gottlieb – B : Joann Sfar – C : Mandryka<br />

Question 4 :<br />

Dans « Le chat du rabbin », la fille du rabbin se prénomme :<br />

A : Makrouda – B : Beya – C : Zlabya<br />

Question 5 :<br />

Dans « Le chat du rabbin », à part le chat, quel est l’autre animal qui joue un rôle important :<br />

A : Un perroquet – B : Une souris – C : Un canard – D : Un cheval<br />

Question 6 :<br />

Dans « Le chat du rabbin », que désire faire le chat ?<br />

A : Manger un poisson complet – B : Boire de l’anisette – C : Se marier – D – Faire sa Bar-Mitsva<br />

Question 7 :<br />

L’auteur américain Steve Sheinkin est l’auteur de plusieurs BD dont le héros est un rabbin. Il s’agit de :<br />

A : Rabbi Jacob – B : Rabbi Harvey - C : Rabbi Akiba – D : Rabbi Fragi<br />

Question 8 :<br />

Les aventures du rabbin créé par Steve Sheinkin se déroulent dans une localité américaine imaginaire. Il s’agit de :<br />

A : Elk Spring – B : Koh Lanta – C : Mazal town<br />

Question 9 :<br />

Le rabbin de Steve Sheinkin a une amoureuse. Elle s’appelle :<br />

A : Chochana – B : Abigaïl – C : Rivka<br />

Question 10 :<br />

Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme a consacré en 2007 une exposition à un héros juif de BD. Il s’agit de :<br />

A : Superman – B : Spiderman – C : Mickey Mouse – D : Donald<br />

Question 11 :<br />

Jacky Yarhi est l’auteur d’un ouvrage destiné à la jeunesse sur le judaïsme. Il s’agit de :<br />

A : Écoute, Israël – B : Et tu l’enseigneras à ton enfant – C : J’apprends l’hébreu<br />

Question <strong>12</strong> :<br />

Tomi Ungerer a raconté l’histoire d’un ours en peluche qui a traversé l’époque nazie. Il s’agit de :<br />

A : Toto – B : Tobie – C : Otto – D : Momo<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

45<br />

Noémie Wagman<br />

Solution des jeux en page 46


1 / MOTS FLÉCHÉS<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

livreS JeuneS<br />

lE CAbAnOn DE l’OnClE JO<br />

Par briGiTTe Smadja (*)<br />

Tu t’en souviens peut-être. Dans le numéro 20 de ton journal préféré, je t’avais raconté qu’à<br />

titre tout à fait exceptionnel j’avais pris la liberté de vous présenter non pas un livre qui<br />

m’avait été, comme d’habitude, envoyé par un éditeur, mais un ouvrage découvert dans une<br />

brocante, une « foire à tout », comme on dit souvent. Il s’agissait de « La tarte aux escargots<br />

» de Brigitte Smadja. Eh bien, figure-toi, que dans la même brocante, l’été dernier, j’ai<br />

retrouvé un autre livre du même auteur paru dans la même édition. Et comme il m’a beaucoup<br />

plus, j’ai décidé de t’en parler.<br />

L’histoire se passe, comme la précédente, dans le milieu des Juifs tunisiens qui ont quitté leur<br />

terre natale pour Saint-Denis dans la banlieue parisienne. C’est là que vivent Lili, tata Denise<br />

et tonton Jo et tout une ribambelle de cousins et de cousines. On l’aime bien, l’oncle Jo mais<br />

lui, il est taciturne, renfrogné. Comme s’il avait perdu l’usage de la parole. Une seule chose va<br />

lui redonner de l’énergie : le projet de construire un cabanon et d’aménager un potager dans<br />

un terrain vague qui jouxte la cité où ils habitent. Mais ce n’est pas une entreprise facile et les<br />

embûches vont être nombreuses. Un livre super sympa que je te conseille vivement.<br />

(*) Éditions de l’École des Loisirs. 1998. <strong>12</strong>8 pages.<br />

J’APPREnDS à lIRE Et à éCRIRE l’HébREu<br />

Par yoSSeF azoulay (*)<br />

Voici une nouvelle version d’un classique de l’apprentissage de l’hébreu à destination des<br />

jeunes. C’est très agréablement coloré, les illustrations sont de bonne facture. Chaque lettre<br />

est présentée avec toutes ses particularités. Des espaces sont prévus régulièrement pour<br />

permettre d’effectuer des pages d’écriture. Pour certaines lettres qui se ressemblent, des astuces<br />

sont proposées pour éviter le piège de la confusion. Quelques éléments de grammaire<br />

sont donnés qu’il faudra, bien sûr, approfondir avec ton maître. Enfin, l’ouvrage s’achève sur<br />

des prières et sur…des gâteaux. Bonne lecture, bonne téfila et bon appétit.<br />

(*) Éditions Lichma. <strong>12</strong>2 pages.15 euros. Existe également en CD (2 pièces) lu par Jean-<br />

David Hamou <strong>12</strong>,90 euros (Une offre spéciale est proposée dans le livre).<br />

SolutionS deS Jeux<br />

S C a a b<br />

C H e r u b i n o<br />

u r i e l C F a<br />

j C l e F T u S i e z<br />

l u n e T e T i e r<br />

S a G<br />

AUTEUR<br />

<strong>DU</strong> <strong>JUIF</strong><br />

ERRANT e (EUGÈNE) S l i e n S<br />

b T S a S i o n i e<br />

e S a u e e n o r T<br />

P S i x x l S a r a H<br />

2 / SUDOKU THÉMATIQUE<br />

Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />

46<br />

3<br />

6 5 8<br />

4<br />

9<br />

1<br />

5<br />

6<br />

8<br />

1<br />

1<br />

7<br />

2<br />

8 4 9<br />

2<br />

7<br />

2<br />

9<br />

7<br />

3<br />

4<br />

3<br />

5<br />

6<br />

9<br />

1<br />

4<br />

Ligne 1 : NOCE - 2 : CHOC - 3 : PAIN - 4 : DENT-<br />

5 : GOND - 6 : EDIT - 7 : MALE - 8 : IODE -<br />

9 : ECHO - 10 : LOIR<br />

Mot à trouver : cHandeLier<br />

3<br />

9<br />

1<br />

2<br />

4<br />

3<br />

5<br />

2 5 6 1<br />

7<br />

8<br />

6<br />

3<br />

5<br />

8<br />

4<br />

5<br />

7<br />

9<br />

8<br />

2<br />

9<br />

4<br />

6<br />

6<br />

2<br />

8<br />

2<br />

7 8 1<br />

3<br />

7<br />

2 8 1<br />

2 5 (KISLEV)<br />

7<br />

6<br />

3 / Mot Secret<br />

1<br />

9<br />

3<br />

5<br />

4<br />

6<br />

4<br />

5<br />

3<br />

7<br />

9<br />

Par Noémie Wagman<br />

QUIZ :<br />

Les bonnes réponses sont :<br />

1 - B, 2 - D, 3 - B, 4 - C, 5 - A,<br />

6 - D, 7 - B, 8 - A, 9 - B, 10 - A,<br />

11 - B, <strong>12</strong> - C<br />

Compte tes réponses exactes.<br />

Pour chaque bonne réponse, tu<br />

marques 1 point. Additionne.<br />

De 0 à 3 points : Ce n’est pas<br />

brillant. Tu n’as pas du bien comprendre<br />

les questions. Ce n’est<br />

pas grave.<br />

De 4 à 7 points. Pas mal.<br />

Comme on dit : « Peut mieux faire ».<br />

De 8 à 11 points : Très bonne<br />

connaissance du sujet. Bravo !<br />

<strong>12</strong> points : Es-tu sûr de ne pas<br />

avoir jeté un œil sur les solutions<br />

avant de répondre ? Non ? Tu as<br />

vraiment tout bon ! Un très grand<br />

bravo. Tu es un champion !


nouveau<br />

Site<br />

internet<br />

Magazine TRIBU Magazine <strong>12</strong> / TRIBU N° 29 <strong>12</strong> Hanoucca / N° 26 5772 / Mars / Décembre - Avril - Mai - Janvier 2011 - Février<br />

47


Opticien Opticien<br />

Uniquement pour<br />

les lecteurs de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />

Votre opticien Première Optique, vous propose de<br />

bénéficier de l’une de ces offres exceptionnelles lors de votre prochaine visite.<br />

une VÉRITABLE PAIRE<br />

de lunettes de soleil<br />

Pour l’achat d’un équipement complet (1)<br />

• N’avancez plus d’argent. Tiers payant dans la plupart des cas. Agréé toutes mutuelles.<br />

Notre nouveau tarif a été établi afin de correspondre, au mieux, au remboursement de<br />

votre mutuelle.<br />

• Bénéficiez gratuitement de facilités de paiements (jusqu’à 4 fois sans aucun frais).<br />

• Bénéficiez d’une assurance complète de 3 ans sur la perte, le vol ou la casse de vos lunettes sans supplément (3)<br />

.<br />

• Tous nos verres sont achetés en France.<br />

Valeur :<br />

Aux :<br />

Aux :<br />

Un regard Professionnel<br />

OU<br />

B O N C A D E A U<br />

une paire de lunettes de soleil<br />

Lecteurs de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> et leurs familles<br />

C H È Q U E C A D E A U<br />

quatre-vingt euros(2)<br />

Lecteurs de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> et leurs familles<br />

A valoir sur l’achat d’une paire de lunettes<br />

un CHÈQUE<br />

CADEAU DE 80€<br />

A valoir sur l’achat d’un équipement complet (2)<br />

(1) Offre non cumulable et valable jusqu’au 31/03/2010, sur présentation de ce courrier, pour l’achat d’un équipement complet<br />

(monture et verres optiques traités), pour un montant minimum de 390€.<br />

OU ▲<br />

VÉRIFICATION DE<br />

<strong>LA</strong> VUE GRATUITE<br />

(2)<br />

80€<br />

(2) Offre non cumulable et valable jusqu’au 31/03/2010, 2<br />

sur présentation de ce courrier, pour l’achat d’un équipement complet (monture et verres optiques traités), pour un montant<br />

minimum de 390€. Ce chèque ne peut en aucun cas faire l'objet d'un remboursement sur tout ou partie en numéraire. Non cumulable avec une autre offre promotionnelle.<br />

(3) Voir conditions en magasin.<br />

▲<br />

Notre Magasin à votre service<br />

Première Optique<br />

sans rendez-vous<br />

5 rue du Rendez-Vous • 750<strong>12</strong> Paris • Tél. : 48 01 43 47 47 47 • www.premiereoptique.com<br />

Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 19h30 sans interruption<br />

Curtis & McLuhan ® - 5940

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!