LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12
LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12 LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF - Tribu 12
LA GÉNÉTIQUE DU PEUPLE JUIF DESSEIN INTELLIGENT INTERVIEW : MARAH SADAY PRÉSIDENT DU MOUVEMENT SIONISTE AFRICAIN Magazine TRIBU 12 / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février - www.tribu12.com
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<strong>LA</strong> <strong>GÉNÉTIQUE</strong><br />
<strong>DU</strong> <strong>PEUPLE</strong> <strong>JUIF</strong><br />
DESSEIN INTELLIGENT<br />
INTERVIEW : MARAH SADAY<br />
PRÉSIDENT <strong>DU</strong> MOUVEMENT<br />
SIONISTE AFRICAIN<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février - www.tribu<strong>12</strong>.com
PUBLICITÉ<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
2
SOMMAIRE<br />
Éditorial p 5<br />
interview : Marah Saday p 6<br />
rÉflexion : deSSein intelligent p 8<br />
JudaïSMe : aiMer Son prochain p 10<br />
JudaïSMe : tou Bichvat p <strong>12</strong><br />
onoMaStique p 14<br />
portrait : david dornBuSch p 16<br />
deS JuifS nouveaux p 18<br />
la gÉnÉtique du peuple Juif p 20<br />
Billet d’huMeur p 22<br />
nouvelleS deS coMMunautÉS p 23<br />
leS JuifS d’indonÉSie p 27<br />
leS livreS de JipÉa p 28<br />
artS et SpectacleS p 30<br />
cinÉMa p 31<br />
recetteS d’arièle cohen-guez p 32<br />
dÉcouverteS : neve tSedek p 34<br />
conte : que la volontÉ de dieu Soit faite p 37<br />
Social : la colonie Scolaire p 39<br />
ruBrique Juridique : SociÉtÉ en faillite p 40<br />
ruBrique MÉdicale : leS BienfaitS du Sport p 41<br />
Jeux : MichaËl Mizrachi p 42<br />
triBu <strong>12</strong> Junior p 43 à 46<br />
SOMMAIRE<br />
la gÉnÉtique du peuple Juif<br />
Shlomo Sand, historien israélien, a publié<br />
un ouvrage dont la version française est<br />
intitulée « Comment fut inventé le peuple<br />
juif » (Fayard, 2008). S.Sand prend appui<br />
sur la multiplicité des origines des Juifs actuels<br />
pour questionner leur existence en<br />
tant que peuple descendant des Juifs de<br />
la Judée antique.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par l’AE <strong>12</strong><br />
Directeur de la publication et rédacteur en chef : Guy Fellous – Tel : 01 43 41 48 01<br />
8, rue de Madagascar 750<strong>12</strong> Paris Mél : tribu<strong>12</strong>@gmail.com Site : www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
Comité de rédaction : J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />
J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Sébastien Allali - Claudine Barouhiel - Yonni Chemla – Arièle Cohen-Guez – Élie Ebidia - Pr Marc Fellous<br />
- Caroline Haddad – Eliahou Hillel - Simone Hirschler – Jipéa – Frédérique Lahmi - Dr Michel Mimoun<br />
Maître Pierre Namer - Franklin Rausky - Anne Rothschild - Dr Schlomo - Gérard Sima - Claude et Ayala Sitbon - Noémie Wagman -<br />
Publicité au support : G. Fellous - Tel : 01 43 41 48 01<br />
Maquette. Point par Point : 01 42 60 52 47<br />
Imp. Réaction Graphique : 01 55 97 07 76<br />
Avec un lectorat de 15000 personnes<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans les endroits dont la liste se trouve en page 17<br />
i n t e rv i ew d e M a rah Sa day<br />
C’est lors de la manifestation de soutien à Israël qui s’est<br />
tenue le 20 septembre 2011 au Théâtre<br />
du Gymnase à Paris que la communauté a<br />
découvert le leader d’une toute nouvelle<br />
association, le Mouvement Sioniste Africain,<br />
Marah Saday. À la tribune, ce jeune<br />
originaire du Congo en a surpris plus d’un<br />
par ses positions en flèche sur la Proche-<br />
Orient et sur l’avenir de la région. Je le<br />
rencontre dans un café de la rue des Rosiers<br />
à Saint-Paul.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
3<br />
21<br />
34<br />
neve tSedek, un quartier à dÉcouvrir<br />
On parle toujours de<br />
Tel Aviv comme de<br />
la première ville juive<br />
d’Eretz Israël et de ceux<br />
qui la conçurent et la<br />
construisirent comme<br />
des pionniers en 1909.<br />
En fait, 22 ans plus tôt,<br />
en 1887, les premiers pionniers furent ceux qui créèrent le<br />
premier quartier juif, « en dehors des murailles » de Jaffa<br />
(même si ces murailles furent, en fait, abattues quelques<br />
années plus tôt) et lui donnèrent le nom de Neve Tsedek<br />
(Oasis de Justice), ce charmant quartier qui fait figure<br />
actuellement de « village dans la ville ».<br />
INFORMATION :<br />
L’équipe de rédaction remercie l’ensemble des annonceurs<br />
qui permettent à<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> de continuer à exister et invitent<br />
ses lecteurs à contrôler la cacheroute auprés de ces commercants.<br />
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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
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ÉDITORIAL<br />
<strong>LA</strong> HALWA *<br />
ET LE BÂTON.<br />
L’année 2011 aura été catastrophique pour les dictateurs du<br />
monde entier.<br />
Auront perdu le pouvoir, la fortune et parfois la vie dans ce<br />
qu’on a appelé le printemps arabe les maîtres de la Tunisie,<br />
de l’Égypte, de la Libye en attendant que ceux de la Syrie et<br />
du Yémen perdent aussi tout pouvoir<br />
Avec l’aide de l’OTAN, de la puissante Amérique et de notre<br />
argent, les peuples d’Afrique du Nord ont échappé à la peine<br />
capitale que leur promettaient leurs dirigeants sanguinaires<br />
et cupides.<br />
Les chefs de gouvernements occidentaux qui s’étaient réjoui<br />
de la liberté que ces peuples allaient dorénavant goûter sont<br />
clairement en train de déchanter. Il faut bien des décennies<br />
pour que les peuples adoptent la démocratie avec un grand<br />
D, comme celle que nous connaissons actuellement. Les<br />
dirigeants des pays occidentaux ont pensé à tort que les<br />
pays arabes pourraient l’adopter en quelques semaines ! Or<br />
les partis islamiques de Tunisie et de Libye ont déjà annoncé<br />
que dès leur prise de pouvoir, ils appliqueraient une légère<br />
marche arrière. Bien sûr, il n’y aura pas de femmes durement<br />
fouettées. Elles ne le seront qu’avec modération. Au début,<br />
elles devront se couvrir légèrement la tête avec un foulard en<br />
attendant que la contrainte de la burqa se fasse pressante.<br />
Et l’on pourrait multiplier les exemples…<br />
À peine la liberté donnée ou promise, le fantôme islamiste<br />
bien organisé avec comme règle première et incontournable<br />
la charia sort à présent des terriers où les islamistes étaient<br />
cachés en attente d’une prise de pouvoir et se préparent à<br />
imposer aux peuples qui rêvaient de démocratie de l’oublier<br />
et de plonger tête baissée dans l’orthodoxie.<br />
Les services de renseignements en l’occurrence très<br />
documentés des grandes puissances ne se sont-ils donc<br />
pas rendu compte de la tournure que pourrait prendre le<br />
printemps arabe ? Et qu’il allait vite donner naissance à un<br />
hiver glacial ? Bizarre !<br />
Certains ont prévu la fin du monde pour décembre 20<strong>12</strong>.<br />
Ce qui est plus sûr c’est que l’année à venir risque d’être<br />
la fin d’un rêve pour les peuples libérés de leurs dictateurs<br />
fascisants.<br />
Guy Fellous<br />
*Confiserie orientale relativement dense et très sucrée<br />
La mémoire du shtetL<br />
Richard Weisberg est né à Paris en 1958. Il passe sa jeunesse entre le quartier<br />
Turbigo et le 10ème arrondissement.<br />
Au décès de son grand-père Mordka, Richard Weisberg reçoit la transmission<br />
de cette vie perdue ; Autodidacte, il commence à remplir ses toiles des scènes<br />
de cette vie qu’il n’a jamais connue, comme si sa main était guidée par la mémoire<br />
de ces communautés d’autrefois pour transmettre la vie qui se passait<br />
là-bas, en Europe de l’Est. Sa technique, tout d’abord au crayon, puis au fusain<br />
ne cesse d’évoluer en traduisant avec une vérité criante toutes ces scènes de<br />
la vie quotidienne au Shtetl, du tailleur au rabbin qui conseille sa communauté,<br />
du cordonnier au porteur d’eau etc…<br />
Devant la diversité des scènes, le noir et blanc ne suffit pas, alors Richard<br />
s’attaque à la technique particulière du pastel, et découvre par la suite celle de<br />
la peinture à l’huile.<br />
Ses tons sépia, proches de la terre, donnent l’impression d’être transporté<br />
dans ces temps perdus. Tous ces évènements traduisent l’émotion d’un monde<br />
qui n’existe plus et dont Richard Weisberg, guidé par la main de ses ancêtres<br />
tient à peindre, au nom de la mémoire.<br />
Devant cette expression si particulière il obtient la reconnaissance du monde<br />
artistique. En 2003, le Rotary Club International lui décerne une médaille d’or.<br />
Son œuvre étonne et séduit un large public et on trouve nombre de ses<br />
œuvres dans des collections particulières, partout dans le monde.<br />
D’ailleurs une exposition des œuvres de Richard Weisberg a eu lieu au Centre Rachi d’art et de culture du 2 novembre<br />
au 23 décembre 2011… Vous auriez pu à cette occasion parcourir le Shtetl, sa vie et ses innombrables activités.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
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PRÉSIDENT <strong>DU</strong><br />
M O U V E M E N T<br />
SIONISTE AFRICAIN<br />
jean-Pierre allali en ComPaGnie de<br />
maraH Saday<br />
T<strong>12</strong> : J’avoue qu’on est un peu surpris en vous<br />
rencontrant. Il n’y a pas beaucoup de Noirs à<br />
Paris portant kippa ! Vous êtes de quelle origine<br />
?<br />
MARAH SADAY : Je suis né en 1981 à Kinshasa en République<br />
Démocratique du Congo au sein d’une famille chrétienne<br />
protestante évangélique très pratiquante. Mon père<br />
y dirigeait avec ma mère un restaurant et une compagnie de<br />
taxis. Nous sommes cinq enfants. C’est à Kinshasa que j’ai sui-<br />
INTERVIEW<br />
MARAH<br />
C’eST lorS de la maniFeSTaTion de SouTien à<br />
iSraël qui S’eST Tenue le 20 SePTembre 2011<br />
au THéâTre du GymnaSe à PariS que la Com-<br />
munauTé a déCouverT le leader d’une TouTe<br />
nouvelle aSSoCiaTion, le mouvemenT SioniSTe<br />
aFriCain, maraH Saday. à la <strong>Tribu</strong>ne, Ce jeune<br />
oriGinaire du ConGo en a SurPriS PluS d’un<br />
Par SeS PoSiTionS en FlèCHe Sur la ProCHe-<br />
orienT eT Sur l’avenir de la réGion. je le ren-<br />
ConTre danS un CaFé de la rue deS roSierS à<br />
SainT-Paul. il arbore, Comme ToujourS, Fière-<br />
menT Sa kiPPa eT SeS FranGeS riTuelleS SonT<br />
aPParenTeS.<br />
vi mes études primaires. En<br />
1984, mon père a décidé de<br />
tenter sa chance en France<br />
et, quatre ans plus tard, dans<br />
le cadre d’un regroupement<br />
familial, nous l’avons rejoint.<br />
Cela n’a pas été de tout repos<br />
car nous sommes passés<br />
par le Sénégal où nous avons<br />
été coincés, notamment<br />
pour des raisons financières,<br />
pendant un an. Du coup, j’ai<br />
été amené à poursuivre ma<br />
scolarité dans une école coranique<br />
à Dérkélé, près de<br />
Dakar. Cela peut paraître<br />
étonnant, mais au Sénégal,<br />
pays de tolérance, les différentes<br />
religions vivent en<br />
symbiose. De toute façon,<br />
nous n’avions pas le choix.<br />
T<strong>12</strong> : Et vous allez<br />
enfin rejoindre la<br />
France ?<br />
M.S. : Oui. En 2007, je dépose<br />
une demande de<br />
conversion en bonne et<br />
due forme au Consistoire<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
6<br />
de Paris. J’ai attendu assez<br />
longtemps la réponse qui<br />
n’est venue qu’au bout de<br />
quelques mois. On me suggérait<br />
de trouver d’abord<br />
une communauté qui veuille<br />
bien m’accueillir et de revenir<br />
après les voir. Je vais ainsi<br />
me retrouver comme fidèle<br />
de la synagogue des Lilas où<br />
j’ai été très bien accueilli par<br />
le rabbin Chiche et par les<br />
nombreuses familles d’origine<br />
tunisienne qui fréquentent<br />
cette synagogue. « Mon<br />
fils, m’a dit le rabbin, tu es le<br />
bienvenu. Si tu as besoin de<br />
quoi que ce soit, je suis là ! ».<br />
T<strong>12</strong> : Vous allez aussi<br />
découvrir le pays d’Israël<br />
?<br />
M.S. : Comme je suis considéré<br />
comme l’enfant sage<br />
de la famille et que je semble<br />
déterminé, ma famille laisse<br />
faire. D’autant plus que mon<br />
père, à travers son emploi<br />
actuel dans une société de
INTERVIEW<br />
SADAY<br />
le PeTiT maraH Saday (à droiTe)<br />
à dakar danS une éCole Coranique<br />
conciergerie et de gardiennage, est très proche de la communauté<br />
juive. Pour ma part, j’ai fini par passer l’examen au<br />
Consistoire avec une bonne note à la clé. Sans passer outre<br />
les étapes essentielles : du mikvé et de la circoncision symbolique,<br />
car, comme la plupart des enfants africains, quelle<br />
que soit leur religion, je suis déjà circoncis.<br />
T<strong>12</strong> : En 2006, lors de la création du Parti Socialiste<br />
Congolais, vous adhérez à l’antenne<br />
parisienne de ce mouvement. On est très loin<br />
d’Israël. Comment vous-êtes-vous lancé dans<br />
l’aventure du Mouvement Sioniste Africain ?<br />
M.S. : C’est lors d’une invitation que m’avait faite le B’naï<br />
B’rith de Grenoble que dirigeait Edwige Elkaïm à visiter une<br />
exposition sur l’association Mashav. J’ai pu alors constater<br />
de mes propres yeux tout<br />
le travail qu’Israël accomplit<br />
en Afrique et, notamment,<br />
au Congo. Dès lors je me<br />
suis penché sur la question<br />
des rapports entre Israël et<br />
l‘Afrique. Les actions sociales<br />
israéliennes ne sont<br />
pas toujours reconnues par<br />
les Africains. Certains dirigeants<br />
africains pratiquent<br />
un double jeu : ils reçoivent<br />
de l’aide et, bien souvent<br />
en retour, ne rendent pas la<br />
monnaie de la pièce quand<br />
Israël a besoin de soutien.<br />
J’ai pris conscience du fait<br />
qu’il convient de mettre des<br />
garde-fous autour de cette<br />
si précieuse assistance. Pour<br />
cela, je pense qu’il faut se<br />
baser sur les Juifs noirs et les<br />
amis d’Israël en Afrique: les<br />
Ibos, les Lembas, les Abayoudayas<br />
voire sur les Béta Israël<br />
d’Éthiopie. C’est un pont naturel<br />
qu’il convient d’utiliser.<br />
Quand un Africain parle à<br />
un autre Africain, cela passe<br />
mieux, notamment pour ce<br />
que fait Israël et ce qu’est le<br />
judaïsme. Au retour de Grenoble,<br />
j’ai écrit un article sur<br />
ce que pourrait être un MSA.<br />
Il y a eu beaucoup de réactions<br />
positives et plusieurs<br />
Israéliens m’ont encouragé :<br />
« Allez-y, créez une structure<br />
! ». En 2011, nous avons<br />
déposé les statuts d’une association<br />
de type « Loi de<br />
1901 » dont le siège est à<br />
Paris avec, de manière symbolique,<br />
des représentations<br />
à Kinshasa et à Jérusalem.<br />
T<strong>12</strong> : Quels sont vos<br />
objectifs principaux ?<br />
M.S. : Faire en sorte qu’Israël<br />
soit bien implanté dans<br />
les pays d’Afrique Noire.<br />
Nous sommes deux peuples<br />
avec des souffrances et des<br />
histoires semblables. Il faut<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
7<br />
trouver des points communs.<br />
Dans la Thora, par exemple,<br />
nous apprenons que Moïse<br />
avait une épouse noire, Tsippora.<br />
Beaucoup de textes<br />
font référence à la présence<br />
de Noirs, des Kouchites,<br />
dans l’Histoire juive. Dans les<br />
racines les plus secrètes des<br />
textes juifs, on nous fait comprendre<br />
qu’Israël doit s’unir<br />
à l’Afrique. Golda Meïr, dès<br />
les premières années d’Israël<br />
l’avait compris et avait agi<br />
en ce sens. C’est ce que j’ai<br />
dit lors d’une récente conférence<br />
à Neuilly-sur-Seine. Il<br />
y a à l’heure actuelle beaucoup<br />
de désinformation en<br />
Afrique sur Israël. Notre rôle<br />
doit être de faciliter une<br />
meilleure compréhension du<br />
peuple juif et d’Israël. Nous<br />
devons le faire en Afrique,<br />
certes, mais aussi au sein<br />
de la diaspora africaine en<br />
Europe, dans le milieu associatif<br />
comme au sein des missions<br />
diplomatiques.<br />
T<strong>12</strong> : Et pour ce qui<br />
est des actions plus<br />
« pratiques » ?<br />
M.S. : En Afrique, la situation<br />
est véritablement catastrophique.<br />
Nous devons mettre<br />
à profit l’esprit de créativité<br />
d’Israël. La relation avec Israël<br />
ne peut être que bénéfique<br />
au développement de<br />
l’Afrique. En partenariat avec<br />
une société française spécialisée<br />
dans l’énergie solaire et<br />
éolienne, nous avons lancé<br />
une action au Congo pour<br />
améliorer la fourniture d’eau<br />
et d’électricité dans ce pays.<br />
Ce n’est qu’un début mais<br />
notre détermination est totale.<br />
Propos recueillis par<br />
Jean-Pierre Allali
RÉFLEXION<br />
« “Dessein intelligent”<br />
contre darwinisme. »<br />
une inSTiTuTion Privée, au demeuranT PluTôT diSCrèTe,<br />
l’univerSiTé inTerdiSCiPlinaire de PariS (uiP), eT Son Fon-<br />
daTeur, jean STaune, SonT SouPçonnéS d’avoir imPorTé<br />
en FranCe un mouvemenT d’idéeS venu deS éTaTS-uniS, le<br />
néo CréaTionniSme.<br />
CeTTe nouvelle éCole de PenSée bioloGique eT CoSmolo-<br />
Gique CHerCHeraiT à réFuTer la THéorie de l’évoluTion<br />
deS eSPèCeS de darwin.<br />
Les néo créationnistes proposent une autre vision de la naissance<br />
de l’Univers, de la matière, de la vie et de l’homme,<br />
lesquels seraient l’expression d’un dessein intelligent, d’une<br />
suprême raison créatrice, d’une causalité primordiale, d’une<br />
programmation initiale à l’origine de tout ce qui existe, et<br />
nullement d’une évolution aveugle et chaotique, des jeux du<br />
hasard, de la sélection naturelle et de la lutte pour la survie.<br />
Les défenseurs du néo créationnisme sont, en général, des<br />
savants chrétiens.<br />
Certains sont des catholiques inspirés par les doctrines du<br />
père Pierre Teilhard de Chardin (1881- 1955), théologien et<br />
paléontologue qui, en opposition aux doctrines dominantes<br />
dans l’Église de son temps, chercha une synthèse cosmique<br />
associant la théorie darwiniste de I’évolution de la vie du<br />
simple au complexe et la christologique de l’histoire de la<br />
création. D’autres sont des auteurs protestants d’inspiration<br />
fondamentaliste :<br />
Plus discrets et prudents que les véhéments prédicateurs anti-évolutionnistes<br />
américains des années 1920 et 1930, ils ne<br />
parlent, au moins dans les cercles scientifiques, ni de Dieu, ni<br />
de la création divine, ni de la Bible, ni du Livre de la Genèse<br />
mais, dans un style plus neutre et laïque, du dessein intelligent<br />
qui serait à l’origine de la vie.<br />
Leurs adversaires idéologiques, pris dans le filet de la passion<br />
polémique la plus intense, flairent un véritable complot<br />
réactionnaire et obscurantiste.<br />
Celui-ci aurait pour objectif d’abolir les conquêtes de la recherche<br />
scientifique moderne et d’introduire, dans une opération<br />
de contrebande intellectuelle, sous un déguisement<br />
pseudo scientifique, l’ancienne théologie biblique, tirée du<br />
Livre de la Genèse qui servait, jusqu’au XVlll ème siècle, de<br />
référence fondamentale aux sciences naturelles dans les universités<br />
européennes, catholiques et protestantes.<br />
Quand, au milieu du XVIII ème siècle, Darwin proposa une<br />
nouvelle théorie sur l’origine de l’homme, dans lequel il<br />
voyait le descendant d’une lignée préhistorique de primates,<br />
nombreux ont été les théologiens chrétiens, catholiques et<br />
protestants, qui ont vu dans le darwinisme une contestation<br />
impie et blasphématoire de la vision biblique de l’homme,<br />
créature unique, créée à l’image de Dieu.<br />
Une longue campagne anti-darwiniste commença alors. Elle<br />
dure jusqu’à nos jours.<br />
La BiBLe n’est pas un manueL de BioLogie<br />
Quelle est la vision de la pensée juive dans<br />
cette nouvelle guerre des doctrines ?<br />
Elle est plutôt complexe.<br />
Le Livre de la Genèse n’est pas un traité scientifique. Il parle<br />
de l’Univers sans être un ouvrage de physique :<br />
Quand la Genèse raconte la création de la lumière, le premier<br />
jour par la parole divine, il ne s’agit pas d’expliquer<br />
l’émergence de l’énergie lumineuse, mais plutôt de témoigner<br />
de la Cause Première du Cosmos.<br />
La Bible parle de la vie et de l’homme, mais n’est pas un<br />
manuel d’anthropologie ou de biologie.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
8
Dans le récit de la création de l’homme, dernière créature<br />
vivante créée au sixième jour, il ne s’agit pas d’expliquer<br />
comment le genre humain est apparu sur Terre mais plutôt<br />
d’enseigner la valeur sacrée de la vie humaine .<br />
Le biologiste et penseur juif Jacques Goldberg développe,<br />
avec érudition, cette vision de l’Écriture dans un remarquable<br />
ouvrage, Science et Tradition d’Israël (Éditions Albin Michel,<br />
2001).<br />
Un éminent théologien juif contemporain, le rabbin Abraham<br />
lsaac Hacohen Kook (premier Grand rabbin d’Eretz lsraël en<br />
1920), conscient des déchirements et des crises de l’esprit du<br />
croyant face aux découvertes scientifiques qui semblaient, à<br />
première vue, ébranler les fondements de la foi religieuse,<br />
proposa, dans un surprenant et passionnant essai philosophique,<br />
Torath Hahitpathouth (La Théorie de I’Évolution.),<br />
une audacieuse tentative de synthèse entre l’évolutionnisme,<br />
apparemment athée, d une part et la vision kabbalistique des<br />
mystiques juifs d’autre part.<br />
RAv KOOK COntEStE lA<br />
lECtuRE lIttéRAlE DE lA<br />
GEnèSE.<br />
certeS, l’Écriture dÉcrit la crÉation de<br />
l’univerS en Six JourS, la naiSSance de<br />
l’hoMMe à partir de la pouSSière de la<br />
terre, la crÉation de la feMMe à partir de<br />
la côte d’adaM, la vie du preMier couple<br />
huMain danS un paradiS terreStre, le Jardin<br />
d’Éden, le Serpent, leS chÉruBinS aux<br />
glaiveS de feu flaMBoyant...<br />
Mais il faut, dit-il, lire ces chapitres comme des allégories,<br />
des énigmes, des symboles de la condition humaine et certainement<br />
pas comme des chroniques historiques réalistes.<br />
ÉvoLution et crÉation Étroitement LiÉes.<br />
Alors, rien ne s’oppose, dans la théologie juive, à la théorie<br />
de l’évolution :<br />
RÉFLEXION<br />
Les espèces vivantes évoluent et se métamorphosent à partir<br />
du simple, vers une complexité de plus en plus grande.<br />
De ce point de vue, il donne raison au fondateur de la théorie<br />
de l’évolution : Darwin.<br />
Mais, pour Rav Kook, il y a une signification métaphysique et<br />
transcendante dans le processus de l’évolution de la vie des<br />
espèces, de l’homme.<br />
S’écartant de la vision darwinienne qui rattache la vie au hasard,<br />
Rav Kook propose une vision où Évolution et Création<br />
sont étroitement liées « Quand nous pénétrons dans l’intimité<br />
des fondements de l’évolution ascendante, nous y découvrons<br />
la substance divine (le Divin) illuminée avec une absolue<br />
clarté, car précisément il n’y a pas de fin dans l’œuvre<br />
et la puissance infinie se transforme en acte »<br />
La belle doctrine du Rav Kook semble étonnement proche<br />
de la théorie contemporaine du « dessein intelligent » …<br />
avec une différence significative.<br />
L’éminent rabbin et kabbaliste de Jérusalem ne cherche<br />
nullement à proposer une nouvelle théorie scientifique qui<br />
viendrait prendre la place des théories contemporaines de<br />
l’évolution. Le Rav Kook propose un supplément d’âme kabbalistique<br />
à la doctrine trop mécaniste et matérialiste de<br />
Darwin.<br />
Le dessein intelligent, l’intelligence primordiale créatrice<br />
d’un univers en éternelle évolution ne sont pas des concepts<br />
explicatifs des mécanismes de la matière et de la vie, mais<br />
plutôt des idées méta scientifiques, métaphysiques.<br />
Mais le Rav Kook refuse de s’embarquer dans le navire des<br />
prédicateurs et agitateurs antidarwinistes de son temps.<br />
Il découvre et reconnaît l’immense valeur scientifique de la<br />
théorie de Darwin, mais il propose d’aller au-delà de la pure<br />
recherche scientifique, vers la compréhension philosophique<br />
et métaphysique de l’Univers, de la matière, de la vie, de<br />
l’homme.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
9<br />
Franklin Rausky
JUDAÏSME<br />
<strong>LA</strong> LEÇON DE <strong>LA</strong> CIGOGNE : AIMER<br />
SON PROCHAIN COMME SOI-MÊME<br />
Il Y A bEAuCOuP à DIRE COntRE lA CHARIté.<br />
lE REPROCHE lE PluS GRAvE qu’On PuISSE luI ADRESSER, C’ESt DE<br />
n’êtRE PAS PRAtIquéE.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
10<br />
GEORGES CléMEnCEAu<br />
la ToraH (léviTique 11,19) dreSSe la liSTe deS volaTileS donT la ConSommaTion eST inTerdiTe. Parmi leS<br />
oiSeaux ProHibéS, Se Trouve la CiGoGne (‘HaSSida en Hébreu). que PouvonS-nouS aPPrendre de CeT inTerdiT ?<br />
Pour réPondre à CeTTe queSTion, FaiSonS un PeTiT déTour Par une réFlexion Sur leS rèGleS ConCernanT<br />
la SolidariTé SoCiale.<br />
« CHARIté bIEn ORDOnnéE<br />
COMMEnCE PAR SOI-MêME »...<br />
Le célèbre Maïmonide écrit (M.T Hilkhot tsédaka, 10,1) que<br />
le commandement biblique le plus important est celui de la<br />
tsédaka (justice sociale) qui nous oblige à assumer nos responsabilités<br />
à l’égard des plus démunis. Comme on le sait,<br />
les Juifs pieux donnent entre dix et vingt pour cent de leurs<br />
revenus. Mais il existe des règles religieuses régissant les<br />
priorités en matière de tsédaka.<br />
Maïmonide écrit à ce propos (idem 7,13) : « un pauvre qui est<br />
un proche parent a priorité (en matière de tsédaka) sur tout<br />
autre homme. Les pauvres de notre maison passent avant les<br />
(autres) pauvres de la ville et ceux de la ville passent avant<br />
ceux d’une autre ville ».<br />
Il s’agit là d’un point fondamental des règles concernant la<br />
tsédaka. Il existe des priorités basées sur la proximité familiale,<br />
ethnique ou géographique. Comme s’il y avait une<br />
sorte d’indécence ou d’irresponsabilité à se montrer généreux<br />
avec les misérables de continents lointains tandis<br />
que notre voisin de pallier est dans la difficulté. Selon cette<br />
même logique, Rav Saadia Gaon rappelle « qu’un homme<br />
doit pourvoir à ses propres besoins avant ceux des autres et<br />
qu’il ne devra pas faire de tsédaka avant d’avoir pourvu à ses<br />
propres besoins ».<br />
Cette hiérarchisation est déduite par les sages du verset biblique<br />
suivant (Deutéronome 15,11): « ouvre, ouvre ta main<br />
à ton frère, à ton pauvre, à ton nécessiteux… ». Dans ce verset,<br />
priorité est donnée au frère, puis « à ton pauvre » (il<br />
s’agit des pauvres qui nous sont proches), puis enfin « au<br />
nécessiteux qui est dans ton pays » (c’est-à-dire les pauvres<br />
de notre ville).<br />
...MAIS nE S’Y ARRêtE PAS !<br />
Ceci étant dit, revenons à nos cigognes...<br />
En effet, la définition de priorités en matière de tsédaka ne<br />
signifie pas pour autant que les dons doivent être exclusivement<br />
réservés aux plus proches. La responsabilité de chacun<br />
ne se limite pas aux frontières de son quartier ou de sa ville.<br />
C’est ce qu’enseigne un grand maître hassidique, Rabbi<br />
Its’hak Méïr de Gour (Pologne, 1798-1866). Ses élèves lui<br />
posèrent un jour la question suivante : La cigogne est appelée<br />
en hébreu « ‘hassida », c’est-à-dire ‘la généreuse’ car elle<br />
aime et nourrit les siens. Si la Torah lui reconnaît tant de mérite,<br />
pourquoi fait-elle partie des animaux impurs interdits à<br />
la consommation ? Justement, répondit le rabbi, c’est parce<br />
qu’elle ne donne son amour qu’aux siens!<br />
Être généreux et s’occuper prioritairement de ses proches<br />
ne nous dispense pas pour autant de se soucier de chacun, y<br />
compris des plus lointains. C’est ce que nous rappelle l’interdiction<br />
de consommer de la cigogne. Le proverbe qui veut<br />
que « charité bien ordonnée commence par soi-même » devrait<br />
préciser « ...mais ne s’y arrête pas ».<br />
Sébastien Allali
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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
11
JUDAÏSME<br />
Tou Bichvat,<br />
C’ESt lE nOuvEl An DES<br />
ARbRES, lA fêtE quI<br />
InAuGuRE lES PRéMICES<br />
Du bOuRGEOnnEMEnt Et<br />
lA MOntéE DE lA SèvE …<br />
Mais qu’en est-il de Tou Bichvat lors d’une année bissextile,<br />
quand sa date est avancée d’un mois ? Question apparemment<br />
technique, mais dont les implications sont, en<br />
vérité, lourdes de sens en ce qui concerne les rapports que<br />
l’Homme entretient avec la Nature.<br />
Le Talmud dans le traité Roch Hachana (15a) se pose la question<br />
suivante : lors de l’année bissextile, Tou Bichvat doitil<br />
tomber le 15 du mois de Chvat comme toutes les autres<br />
années ou bien le 15 du premier mois d’Adar, date a priori<br />
mieux appropriée car elle coïncide avec la réalité biologique<br />
sur laquelle repose la fête ?<br />
La réponse du Talmud est la suivante : on ne doit rien chan-<br />
ger à l’habitude des autres<br />
années. Même si Tou Bichvat<br />
est fêté avec un mois<br />
d’avance, c’est la date habituelle<br />
qui doit prévaloir.<br />
Le ‘Hatam Sofer s’en étonne:<br />
S’il tombe avec un mois<br />
d’avance du fait de l’année<br />
bissextile, comment dès lors<br />
Tou Bichvat pourra-t-il marquer<br />
la période de la montée<br />
de la sève et du bourgeonnement<br />
?<br />
À cette date, nous sommes<br />
en plein hiver, et il ne se<br />
passe encore rien dans la<br />
nature ! (Voir Responsa sur<br />
le Orakh ‘Haïm, chapitre 14.)<br />
En vérité, répond le ‘Hatam<br />
Sofer, le Tout Puissant a<br />
donné aux Sages de la Torah<br />
le pouvoir de fixer les dates<br />
et de régler le cycle des années.<br />
Dans ce domaine, la<br />
force du <strong>Tribu</strong>nal terrestre<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
<strong>12</strong><br />
dépasse celle du <strong>Tribu</strong>nal céleste.<br />
Ce que les Sages décident<br />
de par l’autorité de la Torah,<br />
la Nature s’y soumettra. Ainsi,<br />
la date précoce à laquelle<br />
va être fêtée Tou Bichvat,<br />
verra la sève monter dans les<br />
arbres même en plein mois<br />
de janvier…<br />
Réponse pour le moins surprenante<br />
mais que corrobore<br />
Rachi dans son commentaire<br />
sur le traité Sanhédrin (18b) :<br />
le froid et le chaud, écrit-il,<br />
suivent le cycle des années,<br />
sauf pendant l’année bissextile<br />
où les cycles changent et<br />
se plient aux dates fixées par<br />
les Sages.<br />
Pour nous aider à mieux<br />
comprendre un tel phénomène,<br />
reportons-nous à<br />
une histoire rapportée dans
le Talmud, au traité ‘Houlin (7a) et qui raconte que Rabbi<br />
Pin’has ben Yaïr voyageait pour aller payer la rançon de prisonniers<br />
en captivité. À un moment donné, il arriva sur les<br />
berges du fleuve Guinaï. Les eaux de ce fleuve étaient si<br />
profondes et tumultueuses que Rabbi Pin’has s’écria :<br />
« Guinaï ! Sépare tes eaux pour que je puisse passer ! »<br />
Ce à quoi le fleuve répondit : « Tu veux traverser pour accomplir<br />
la volonté de ton Maître ? Mais je coule, moi aussi,<br />
pour accomplir la volonté de mon Maître ! Ta mission peut<br />
être couronnée de succès, mais elle peut tout aussi bien<br />
échouer. La mienne réussira immanquablement car tous les<br />
fleuves, par nature, se jettent à la mer ! » À ce moment-là,<br />
Rabbi Pin’has ben Yaïr déclara : « Guinaï ! si tu ne me laisses<br />
pas passer, je décrèterai que tes eaux cessent de couler à<br />
jamais ! » Aussitôt les eaux du fleuve se sont scindées en<br />
deux et Rabbi Pin’has put traverser à sec.<br />
Le Or Ha’haïm dans son commentaire sur le livre de l’Exode<br />
(Chap.14, verset 27.) explique que Rabbi Pin’has ben Yaïr<br />
s’était adressé au fleuve fort de ses connaissances en Torah,<br />
de cette Torah qu’il possédait et qui lui donnait la force<br />
d’agir sur les lois de la Nature.<br />
pour deS eSpritS rationaliSteS, ceS aSSertionS<br />
peuvent paraître irrecevaBleS ! noS<br />
SageS Seraient-ilS deS devinS ou deS SorcierS ?<br />
la torah leur Servirait-elle de Baguette Magique<br />
?<br />
Si nous faisons l’effort de dépasser la surface narrative pour<br />
aller vers le sens, une idée fondamentale se fait jour : ce que<br />
nous disent cette histoire et la décision des Sages concernant<br />
Tou Bichevath, c’est que la Nature n’est pas une fin<br />
en soi ! Seule la personne humaine capable d’obéir à des<br />
règles de droit et d’énoncer des jugements de valeur peut<br />
l’être. Seul l’Homme, unique dépositaire d’une conscience<br />
morale et d’une liberté est un sujet à part entière. Qu’on le<br />
veuille ou non, la nature, les plantes, les animaux ne sauraient<br />
être des fins en soi. Ils sont et demeurent des objets<br />
et non des sujets de droit.<br />
L’écologie quand elle se radicalise aurait tendance à faire<br />
de l’univers matériel l’ultime finalité de l’Éthique. Or, l’élaboration<br />
d’une éthique humaniste à l’égard de ce qui n’est<br />
pas humain est un non sens. Peut-être est-ce là un des travers<br />
de notre époque : chercher à appliquer la Morale à<br />
des réalités non humaines. Ne nous y trompons pas : ce<br />
fin du fin de l ‘Éthique pourrait un jour nous mener à appliquer<br />
les valeurs de l’humanisme à des réalités inhumaines…<br />
Peut-être en sommes-nous déjà là lorsque insidieusement<br />
certains cherchent à trouver les raisons humanitaires du<br />
terrorisme… Peut-être est-ce également le vide éthique de<br />
l’écologie qui pousse précisément les écologistes à s’occuper<br />
de causes (parfois douteuses…) très éloignées de leurs<br />
« zones de compétence ».<br />
L’histoire de Rabbi Pin’has ben Yaïr nous dit en substance<br />
qu’en face des forces de la Nature, l’origine et la finalité<br />
de toute morale reste en dernière analyse l’Homme et que<br />
c’est cette morale qui prévaut sur les lois de la nature. En<br />
effet, si Rabbi Pin’has s’obstine à traverser le fleuve c’est<br />
pour délivrer des prisonniers. Payer la rançon d’hommes<br />
pris en otage constitue la Mitzvah (le commandement) par<br />
excellence du souci de l’Autre, celle pour qui la Loi nous<br />
permet de « sacrifier » l’argent préalablement destiné à la<br />
JUDAÏSME<br />
construction d’une synagogue. D’une certaine façon, le Sacré<br />
lui-même se met momentanément en retrait devant la<br />
vie d’un homme en danger et qui souffre. Les fleuves doivent<br />
interrompre leurs cours devant la volonté d’un homme<br />
qui n’a pour seul souci que le bien de son prochain.<br />
Mais cet homme qui se confronte à la Nature n’est pas<br />
l’homme à l’état de nature, c’est l’homme sage imprégné<br />
de l’étude de la Thora et, de ce fait, capable de maîtriser<br />
d’abord sa propre nature. Seule l’étude peut lui conférer<br />
une telle force et une telle audace. Elle lui permet de transcender<br />
l’apparence tragique des éléments naturels. (Pour<br />
lui, les fleuves ne vont pas toujours, pas forcément, à la<br />
mer.) Elle permet également aux Sages de fixer Tou Bichvat<br />
avec un mois d’avance lorsque la Thora l’exige.<br />
La nature prise comme un tout n’est pas bonne absolument.<br />
S’il faut toujours la protéger, c’est en gardant à l’esprit<br />
qu’elle est capable du meilleur comme du pire. La Torah<br />
nous empêche de l’admirer aveuglément ou de la sacraliser.<br />
La Michna dans les Maximes des Pères (Pirkeï Avoth, Chap.<br />
III, 7) enseigne au nom de Rabbi Jacob : « Celui qui va son<br />
chemin en répétant son étude et qui s’interrompt pour dire :<br />
le bel arbre que voici ! l’Écriture le lui compte comme s’il<br />
avait fauté en son âme. » Cette Michna nous rappelle la<br />
préséance de l’étude sur les beautés de la nature. La Nature<br />
ne saurait s’immiscer entre l’Homme et son Créateur,<br />
entre l’Homme et son prochain. Toute tentation panthéiste<br />
nous est refusée car elle finirait par occulter, sous les oripeaux<br />
de la Beauté naturelle du monde, les vrais enjeux de<br />
notre passage ici bas.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
13<br />
Rabbin Élie Ebidia (Sources Lamed.fr)
BATTINO<br />
BERISSI<br />
ONOMASTIQUE<br />
ONOMASTIQUE<br />
nouS PourSuivonS noTre exPloraTion deS PaTronymeS juiFS en vouS ProPoSanT danS Ce numéro<br />
d’analySer leS nomS SuivanTS : baTTino, beriSSi, CaSTro, Gabai, SPorTiCHe<br />
Armand Battino, aimerait connaître l’origine de son<br />
nom. Le patronyme BATTINO vient de l’italien, « Sabattino<br />
», diminutif gracieux de « Sabato », « Samedi ». Il<br />
était donné à des enfants nés précisément un jour de chabbat.<br />
Étrangement, Claude Mezrahi donne à ce patronyme une<br />
origine arabe en renvoyant au mot « Battin » qui signifie « Caché,<br />
secret » et il ajoute que ce nom aurait été donné à des marranes<br />
qui, en Espagne, pratiquaient le judaïsme en cachette après une<br />
conversion forcée.<br />
Variantes : Batino<br />
Célébrités : Le révolutionnaire communiste macédonien Rafaël<br />
Batino, traducteur du « Capital » de Marx qui séjourna longuement<br />
au Mexique où il adhéra au PC mexicain. Il est mort en héros à Sandjhak<br />
lors de l’invasion bulgare de la Macédoine.<br />
Michel Berissi, fidèle de la synagogue Beth Habad du<br />
XIIème, nous demande des éclaircissements sur son patronyme.<br />
Le nom BERISSI est en réalité un dérivé d’un patronyme beaucoup<br />
plus courant : Perez. On est donc renvoyé à ce nom pour une<br />
explication. Nous avons traité, en son temps, le patronyme PEREZ<br />
dans le n°18 de notre revue. Pour mémoire, rappelons que ce nom,<br />
considéré par beaucoup comme « royal », est d’origine hébraïque et<br />
signifie « chef ».<br />
Variantes : Pérès, Perse, Bires, Peresse, Peressi, Perets, Peretz, Bires.<br />
Célébrités : Le cinéaste Ruben Berissi et l’écrivain Marianne Berissi.<br />
Sous la forme « Perez », les célébrités sont nombreuses comme le<br />
fameux Young Perez, champion du monde de boxe en 1931, disparu<br />
tragiquement à Auschwitz.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
14<br />
CASTRO<br />
Joseph Castro, fidèle de<br />
Chivté Israël nous demande<br />
si nous pouvons lui donner<br />
quelques indications sur son patronyme.<br />
Le nom CASTRO vient<br />
de l’espagnol. Il est celui de plusieurs<br />
villes d’Espagne et du Portugal comme<br />
Castro del Rio (province de Cordoue) ou<br />
Castro d’Ayre (Province de Bura au Portugal).<br />
Ce nom est attesté à Tunis sur une kettoubah<br />
en date du 14 septembre 1791 qui<br />
enregistre le mariage de David, fils d’Abraham<br />
Guedalia avec Simha, fille de Elie Hay<br />
Castro<br />
Variantes : De Castro, Couastro. Le nom a<br />
été germanisé en Gaster.<br />
Célébrités : Les célébrités portant ce patronyme<br />
sont innombrables. Nous ne pouvons<br />
donner que quelques exemples. Abraham<br />
Castro, ministre des finances d’Égypte, le<br />
dirigeant sioniste cairote, Léon Castro, le<br />
rabbin espagnol Yaacov Maharicas Castro,<br />
le propriétaire de presse hollandais Tartas<br />
David Ben Abraham De Castro, Abraham<br />
Castro, qui créa la première imprimerie<br />
hébraïque à Tunis, le publiciste tunisois Joseph<br />
Castro rédacteur en chef de « L’éveil<br />
juif » et l’écrivain originaire de Tunisie,<br />
Georges Castro. Notons aussi des générations<br />
de médecins portugais tels Rodrigo<br />
de Castro (16ème siècle) et ses fils Benedit<br />
qui fut médecin de la reine Christine de<br />
Suède et Daniel, médecin du roi Christian<br />
IV du Danemark. Sans oublier Françoise<br />
Castro, épouse de Laurent Fabius
ONOMASTIQUE<br />
GABAI<br />
Jacques Gabai, fidèle de Saint-Mandé aimerait savoir d’où vient son nom. Le patronyme Gabai tire<br />
son origine de l’araméen « gabay », « collecteur d’impôts ».<br />
Ce nom est attesté à Tunis sur une kettoubah datée du 9 juillet 1900 qui note le mariage de Jacob,<br />
fils de Moïse Gabay avec Reine, fille de Salomon Zaïbi.<br />
Variantes : Gabay, Gabbay, Gabbai, Guebbay, Çabay, Avingabay, Del Gabbay. Dans les pays germaniques, ce nom a<br />
donné Kirschmeyer, Schafer, Schultz et Steuer.<br />
Célébrités : Comme pour Castro, les célébrités portant ce nom sont très nombreuses. Nous ne pouvons là aussi que<br />
donner quelques exemples. Moses Gabbay fut conseiller du roi Juan 1er d’Aragon. Yehezqel Gabbay, originaire d’Irak fut<br />
banquier à la cour ottomane, Abraham ben Yedidia Gabbay fut le premier imprimeur juif d’Izmir en Turquie. De nombreux<br />
rabbins ont porté ce nom tels Moché ben Chem Tov Gabbay de Majorque, Benyamin de Fes et son fils Yossef, Itshak<br />
de Salé et son fils Yedidia. Le linguiste de Gibraltar, Israël Gabbay, Joseph Gabbay, dirigeant de la communauté juive de<br />
Tanger, Gad Gabbay, militant sioniste de Casablanca, le peintre israélien Moché Gabbay, Joseph Gabbay président de<br />
la communauté sépharade du Québec, Arié Gabbay, consul général d’Israël à Marseille ou encore le professeur Yossef<br />
Gabbay, de Tétouan. Sans oublier la femme de théâtre « martiniquaise », Mady Gabay, auteure, notamment , de « Je<br />
raccroche et je meurs ».<br />
SPORTICHE<br />
Gérard Sportiche, de Paris XXème aimerait en savoir plus sur son nom. Le patronyme Sportiche<br />
vient du catalan « Sasportas » qui se traduit par « Les portes » ou « Six portes ». Ce nom<br />
était attribué à des personnes dont la maison se trouvait à proximité des portes de la ville. Jacques<br />
Taïeb note cependant que « Chich » en hébreu, signifie « Marbre blanc » et que « Bouchicha », en<br />
arabe, signifie « L’homme au narghilé. L’origine catalane semble cependant la plus plausible.<br />
En occitan, le patronyme Desportes est de la même origine.<br />
Variantes : Sasportas, Sportich, Sportis, Sportisse, Sportouche, Sportouch, Spartouch, Saporta, Sasportas, Sesportes,<br />
Zasportas, Zaporta, Sforta, Partouche, Chiche, Chicheportiche, Chichportech, Chich, Chicha, Sis, Bouchicha, Çaporta,<br />
De Saporta, Ses Portes, Ça Porta, Ces Portes, Çe Porta.<br />
Célébrités : L’écrivain français spécialiste du judéo-espagnol, Enrique Saporta y Beja, le rabbin Joseph Chicheportiche<br />
de Tunis ( XVème siècle), les rabbins Hayim (Malaga), Yossef (Oran), Moché (Oran) et Yaacov (Oran et Tlemcen) Sasportas.<br />
Les riches négociants Abraham Sasportas ( Majorque) et Yaacov Sasportas (Gênes). Sans oublier le journaliste<br />
spécialiste des jeux, Gérard Sportiche. Signalons que dans son ouvrage monumental, « Les noms des Juifs du Maroc »,<br />
Abraham I. Laredo a répertorié des dizaines de Sasportas, célèbres ou non, retrouvés sur différents actes et registres<br />
royaux espagnols.<br />
Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement consulter la bibliographie sélective proposée dans le<br />
numéro 8 de TRIBU <strong>12</strong>. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.com vous permettra de consulter les précédents numéros de notre<br />
magazine sans oublier le travail monumental d’Abraham I. Laredo : Les noms des Juifs du Maroc. Essai d’onomastique judéo-marocaine<br />
en deux tomes paru chez Hebraica Ediciones, Madrid, 2008, avec le concours de la Casa Sefarad Israel.<br />
. N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />
N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité les noms suivants : ADDAOUI (27), AL<strong>LA</strong>LI (6), ALLOUCHE (24), AOUATE<br />
(10), AOUIZERATE (27), ASSERAF (9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTIA (16), AYACHE (16), AZOU<strong>LA</strong>Y (27), BA-<br />
RANES (10), BARDAVID (20), BAROUHIEL (16) , BATTINO (29), BE<strong>LA</strong>HSSEN (11), BEMBARON (20), BENAÏM (23), BENHAMOU (19),<br />
BERDAH (21), BER<strong>DU</strong>GO (11), BERISSI (29), BESNAÏNOU (9), BLUM (8), BOCCARA (15), BORGEL (18), BOUKOBZA (8), BRAMI (7),<br />
BUSBIB (26), CARTOZO (24), CASTRO (29), CHAOUAT (28), CHEM<strong>LA</strong> (11), CHETBOUN (11), CHICHE (23), CHOCRON (22), CHOU-<br />
FANE (8), CHRIQUI (26), COHEN (7), CORCOS (27), CUKIERMAN (9), DAHAN (6), DANINO (22), DAOUDI (16) , DARMON (19), DJE-<br />
BALI (24), ELKOUBY (13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS (9), FITOUSSI (7), GABAI (29), GHIDALIA (6), GIAMI<br />
(28), GIUILI (19), GOTAJNER (20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9), GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13 et 23),<br />
HAGEGE (14), HALFON (25), HALIMI (20), HAMZA<strong>LA</strong>G(<strong>12</strong>), HARRARI (25), ITTAH (24), JAIS (16), JOURNO (22), KAHN (9), KARSENTI<br />
(17), KTOURZA (14), <strong>LA</strong>BI (20), <strong>LA</strong>HMI (13), <strong>LA</strong>SCAR (27), <strong>LA</strong>SRY (22), <strong>LA</strong>TTES (23), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK (19),<br />
MALEM (22), MALLET (26), MEDINA (18), MESSAS (9), MIMOUN (14), MSIKA (28), NAMAN (20), NAMER (26), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD<br />
(15), O’HAYON (21), OUAKNIN (<strong>12</strong>), PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13), ROUMANI (14), SAADA (10), SABBAN (23), SAGROUN<br />
(21), SARFATI (15), SARRABIA (8), SEBAG (23), SEL<strong>LA</strong>M (26), SIRAT (9), SITBON (27), SITRUK (9), SMADJA (17), SPORTICHE (29),<br />
SUISSA (22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO (18), TOUITOU (14), TUIL (24), UZAN (22), WIZMAN (17), YOUNA (28),<br />
ZAOUI (15), ZENOUDA (18), ZEITOUN (24), ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
15<br />
Guy Fellous et Eliahou Hillel
PORTRAIT<br />
DAVID DORNBUSCH<br />
Un homme d’action<br />
et de convictions aux<br />
multiples capacités.<br />
Avec une formation haut<br />
de gamme (Polytechnique,<br />
Sciences Po et l’ENSTA),<br />
David Dornbusch semble<br />
naviguer au sein de notre<br />
société, et ce dans plusieurs<br />
secteurs, avec une aisance<br />
remarquable.<br />
Après avoir travaillé notamment<br />
dans le nucléaire et<br />
l’aéronautique à l’export,<br />
et bien qu’il n’ait jamais eu<br />
l’ambition d’être patron, il<br />
est à ce jour président de<br />
« Clean Tuesday », une entreprise<br />
tournée vers les innovations<br />
technologiques<br />
en matière d’environnement.<br />
Présente dans toute la<br />
France, sa société l’est aussi<br />
dans une douzaine de pays<br />
dans le monde dont Israël.<br />
« Aujourd’hui, mes liens avec<br />
les Israéliens se sont tissés au<br />
travers du business car j’ai<br />
implanté une usine à Herzliya.<br />
Je trouve qu’ils sont très<br />
rudes en affaire et ce d’autant<br />
plus avec l’arrivée des<br />
Russes ». Entreprenant dans<br />
de nombreux secteurs d’ac-<br />
tivités professionnelles ou<br />
militantes David Dornbusch<br />
est un homme qui ne rêve<br />
pas à long terme ; il dit vivre<br />
plutôt par cycles ce qui lui<br />
laisse beaucoup d’ouvertures<br />
sur le monde. « Je<br />
m’investis durant 2 à 3 ans<br />
dans un domaine, puis, je<br />
suis tout à fait capable de<br />
passer à autre chose ».<br />
Passionné d’art primitif afri-<br />
nouS abordonS à ParTir de Ce numéro, une<br />
auTre Façon de CHoiSir Ceux donT nouS FeronS<br />
le PorTraiT. nouS ParleronS deS HommeS eT deS<br />
FemmeS d’aCTion de noTre CommunauTé, Ceux<br />
qui Par leurS ConviCTionS, leurS ParCourS ou<br />
TouT SimPlemenT leurS iniTiaTiveS onT Su Se<br />
diSTinGuer.<br />
cain, il est aussi fan de Bruce<br />
Springsteen. Côté sport, ce<br />
sont le foot et le rugby qu’il<br />
affectionne particulièrement.<br />
Il adhère à 24 ans au Parti<br />
Socialiste comme militant de<br />
base ; et il s’investira un peu<br />
plus en politique dès son arrivée<br />
dans le Val-de-Marne.<br />
Il se présente aux législatives<br />
de 2007 où il frôle de<br />
peu la victoire. Fort de cette<br />
première expérience encourageante,<br />
il espère conquérir<br />
son siège de député aux<br />
prochaines élections de<br />
20<strong>12</strong>. « Je suis un social démocrate<br />
type, dit-il, et je me<br />
considère comme une sorte<br />
d’héritier de la tradition juive<br />
en la matière. J’ai d’ailleurs<br />
l’habitude de raconter cette<br />
blague : « Savez-vous quand<br />
on a arrêté de parler yiddish<br />
au comité Directeur de la<br />
Ligue Révolutionnaire ? Le<br />
jour où Daniel Bensaïd est<br />
entré ! ». Contrairement à<br />
beaucoup de nos coreligionnaires,<br />
je suis, pour ma part,<br />
resté fidèle à mes convictions<br />
et donc à la Gauche. J’ai<br />
d’ailleurs toujours considéré<br />
Israël comme le plus grand<br />
pays socialiste au monde<br />
mais le gouvernement qui<br />
dirige ce pays actuellement<br />
n’est pas celui que je préfère.<br />
J’y suis allé en 1992<br />
juste après la victoire des<br />
travaillistes. Israël n’était pas<br />
encore aussi développé que<br />
de nos jours… Puis il y eut<br />
le meurtre de Rabin qui m’a<br />
profondément marqué ». En<br />
fait David Dornbusch aurait<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
16<br />
très bien pu faire partie des<br />
pionniers qui ont créé les<br />
kibboutzim s’il avait vécu à<br />
cette époque-là.<br />
Il se définit aujourd’hui<br />
comme un Juif traditionnel<br />
libéral et avoue qu’il<br />
consacre le jour du chabbat<br />
à la politique. S’il en avait<br />
le temps il s’appliquerait<br />
volontiers à construire une<br />
synagogue libérale sur sa<br />
terre d’élection, le Val-de-<br />
Marne. Heureuse coïncidence<br />
toutefois, la petite<br />
« shul » centenaire ashkénaze<br />
où il se rend parfois à<br />
Vincennes, rue Céline Robert,<br />
a été construite par<br />
le même homme que celle<br />
qu’il fréquentait dans sa jeunesse<br />
à Tours. Il s’agit du fameux<br />
milliardaire juif Daniel<br />
Iffla dit Osiris (1825/ 1907),<br />
financier et surtout mécène.<br />
Les deux édifices sont de<br />
fait de facture totalement<br />
identique.<br />
Grâce à la politique, David<br />
Dornbusch a été amené à<br />
fréquenter toutes les communautés<br />
locales dont<br />
certaines lui sont à ce jour<br />
très proches. Ajoutons qu’il<br />
vient d’écrire un livre, « 77<br />
étoiles » un recueil de 77<br />
articles à la mémoire des 77<br />
personnes assassinées en<br />
Norvège le 22 juillet 2011<br />
par un individu d’extrême<br />
droite.<br />
Claudine Barouhiel
Laurent VERSOT<br />
101 Bis, avenue du Général Michel BIZOT - 750<strong>12</strong> PARIS<br />
Tél. : 01 44 74 30 00<br />
TRIBU <strong>12</strong> EST DISPONIBLE<br />
GRATUITEMENT DANS LES<br />
LIEUX SUIVANTS :<br />
Synagogue Beth Habad<br />
19, rue de la Gare de Reuilly<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Synagogue Névé Chalom<br />
106, avenue du Général Michel<br />
Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />
Fondation de Rothschild<br />
80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />
Synagogue Beth Eliahou<br />
4, rue Chevreul 75011 Paris<br />
Synagogue Don Isaac Abravanel<br />
84-86, rue de la Roquette<br />
75011 Paris<br />
Synagogue Vincennes<br />
30, rue Céline Robert<br />
94300 Vincennes<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
79, Bd de Verdun<br />
94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
5, rue JP Timbaud<br />
94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />
Synagogue Charenton<br />
42 ter, rue des Bordeaux<br />
94220 Charenton-le-Pont<br />
Synagogue Centre Rachi<br />
25, Avenue Sainte-Marie<br />
94160 Saint-Mandé<br />
PUBLICITÉ<br />
Synagogue du Rachbi<br />
46, rue Robert André Vivien<br />
94160 Saint-Mandé<br />
Synagogue Beth El<br />
Rue Saulnier 75009 Paris<br />
Synagogue Buffault<br />
28, rue Buffault 75009 Paris<br />
Synagogue Julien Lacroix<br />
75, rue Julien Lacroix 75020 Paris<br />
École et Synagogue<br />
Alliance-Georges Leven<br />
30, Bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />
École Ganénou<br />
rue du Sergent Bauchat<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
École Eretz<br />
75 bd Richard Lenoir<br />
75011 Paris<br />
Centre Moïse Meniane<br />
17, av. Paul Langevin 92260<br />
Fontenay-aux-Roses<br />
La Délicieuse<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Franck et Julien<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Franprix Cacher<br />
Bd Voltaire 75011 Paris<br />
Damyel<br />
246, bd Voltaire 75011 Paris<br />
Pizzeria La Stella<br />
Avenue Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris<br />
Pizzeria Tib’s<br />
Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris<br />
Chalom’s Traiteur<br />
55, av. du Général Michel Bizot<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Traiteur Le Vôtre<br />
58, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />
Boulangerie Simon<br />
269, rue de Charenton<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Fondation de Rothschild<br />
118, rue de Paris<br />
93100 Montreuil<br />
Beth Habad de Vincennes<br />
20, rue de la Paix<br />
94300 Vincennes<br />
Boucherie Claude et Raphy<br />
2, rue du Dr Goujon 750<strong>12</strong> Paris<br />
Boucherie de l’Argone<br />
Rue de l’Argonne 75019 Paris<br />
Boucherie Hayach<br />
rue de Paris 94300 Vincennes<br />
Boucherie Amsellem<br />
rue de Flandre 75019 Paris<br />
Si des synagogues ou des<br />
centres communautaires<br />
ou encore des commerces<br />
souhaitent que des exemplaires<br />
soient déposés chez eux, nous<br />
nous ferons un plaisir de venir<br />
leur en déposer.<br />
Vous pouvez en faire la demande<br />
au 01 43 41 48 01 ou par mail à<br />
tribu<strong>12</strong>@gmail.com<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
17
HISTOIRE<br />
D E S J U I F S<br />
N O U V E A U X<br />
nouS avonS brièvemenT éTudié danS<br />
le PréCédenT numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />
Pour quelleS raiSonS deS GrouPeS<br />
HumainS PluS ou moinS nombreux<br />
S’éTaienT ConverTiS au judaïSme<br />
danS l’euroPe de l’eST. danS Ce<br />
numéro, nouS allonS vouS Parler<br />
deS abayudayaS eT deS bné menaCHé.<br />
Un peu partout dans le monde, on peut<br />
trouver des phénomènes d’adhésion spontanée<br />
au judaïsme sans qu’il y ait eu préalablement<br />
un contact avec une communauté<br />
juive (voir n°23 San Nicandro : un miracle à<br />
l’italienne). Les Abayudayas est un autre de<br />
ces exemples que nous allons développer.<br />
lES AbAYuDAYAS SOnt SItuéS<br />
En OuGAnDA.<br />
À l’origine de la communauté Abayudaya se<br />
trouve une figure charismatique : Semei Lwakilenzi<br />
Kakungulu (env. 1860-1928). Suite<br />
à la venue de missionnaires, il se convertit<br />
au protestantisme à vingt ans. Il s’affirmera<br />
comme un brillant chef militaire au service<br />
du roi du Buganda dans les guerres entre<br />
les musulmans et les catholiques. En 1913,<br />
il se retira de l’armée pour se consacrer aux<br />
questions religieuses.<br />
Kakungulu adhéra d’abord à une secte<br />
chrétienne qui se signalait par son respect<br />
du samedi comme jour du chabbat et il manifesta<br />
la volonté de respecter plus strictement<br />
l’Ancien Testament à commencer par<br />
la circoncision. Les Bamalaki s’y opposèrent<br />
en disant qu’il s’agissait d’une pratique<br />
juive. Kakungulu se fit circoncire en 1919<br />
et cela marqua le début de l’aventure des<br />
Abayudayas.<br />
Il fut suivi par 2000 de ses compatriotes à<br />
l’apogée du mouvement. Il fit édifier un lieu<br />
de culte en 1923. Suite à une rencontre avec<br />
un commerçant juif qui lui donna des bases<br />
plus fondées du judaïsme, la communauté<br />
abayudaya introduisit l’abattage rituel et<br />
elle commença à apprendre l’alphabet hébreu. Le nombre d’adhérents tomba<br />
à 300, trente ans après sa mort.<br />
Par la suite, il y a eu des contacts avec des organisations juives qui permirent<br />
aux Abayudayas de sortir de leur isolement et de recevoir une assistance<br />
médicale. La communauté remonta avec 800 membres au début des années<br />
1970 grâce au retour de certains adhérents qui l’avaient abandonné et à la<br />
conversion d’Africains au judaïsme. Elle stagne à 600 membres depuis 1990.<br />
Des rabbins conservateurs américains et un israélien se rendirent en Ouganda<br />
pour procéder à la conversion formelle des Abayudayas au judaïsme. Mais les<br />
milieux orthodoxes ont contesté cette conversion parce qu’ils ont estimé, à<br />
juste titre, qu’il leur était impossible de mener un mode de vie conforme aux<br />
préceptes du judaïsme orthodoxe. Aujourd’hui, les Abayudayas ne sont plus<br />
isolés et ils reçoivent de plus en plus de visiteurs juifs. Ce réseau avec d’autres<br />
Juifs du monde est très important pour eux car ils ont le réel sentiment d’appartenir<br />
à une grande communauté internationale.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
18
lES bné MénACHé<br />
En 1974, une lettre étrange en provenance<br />
d’Inde atterrit sur le bureau du Premier ministre,<br />
Golda Meir. Elle a été envoyée par un groupe<br />
d’Indiens prétendant être les descendants de<br />
Menaché, l’une des dix tribus «perdues», suite<br />
à la dispersion des Juifs du nord du royaume<br />
d’Israël par les Assyriens en 721 avant notre ère.<br />
Les auteurs espèrent alors que le Premier ministre<br />
saurait les intégrer au sein de la grande<br />
famille élargie que forme le peuple d’Israël.<br />
Mais Golda Meir ne donne aucune suite à leur<br />
requête ce qui ne décourage aucunement ces<br />
prétendants. Leur persévérance va porter ses<br />
fruits et aujourd’hui, 1 700 membres de cette<br />
communauté, connue sous le nom de Bné Menaché,<br />
les enfants de Menaché, vivent en Israël.<br />
Récemment, le ministère de l’Intégration israélien<br />
a exhorté le gouvernement à ramener les 7<br />
000 autres membres à la maison.<br />
MAIS lES bné MEnACHé SOnt-IlS RéEllE-<br />
MEnt lES DESCEnDAntS DE l’unE DES DIx<br />
tRIbuS PERDuES ?<br />
Pour les Indiens eux-mêmes, la réponse ne fait aucun doute.<br />
En témoignent plusieurs de leurs traditions : leurs ancêtres<br />
chantaient une chanson évoquant la traversée de la mer<br />
Rouge, la circoncision des nouveau-nés au huitième jour de<br />
leur naissance, ou la célébration d’une fête printanière pendant<br />
laquelle ils mangeaient du pain sans levain.<br />
Les Bné Menaché ont une riche histoire. Après avoir été exilés<br />
d’Israël, ils mettent le cap vers l’Est et atteignent la Chine,<br />
où ils élisent domicile quelques centaines d’années durant.<br />
Les persécutions religieuses les conduisent à s’installer dans<br />
les États isolés du nord de l’Inde. Au XIXème siècle, des<br />
missionnaires britanniques réussissent à convertir quelques<br />
membres au christianisme. Mais au cours de la seconde moitié<br />
du XXème siècle, les Bné Menaché décident d’opérer un<br />
retour à leurs racines juives sachant que le chemin serait difficile<br />
jusqu’à la Terre promise.<br />
HISTOIRE<br />
Du SuD Au nORD<br />
Tout commence au début des années 1980, quand, Elyahou<br />
Avihail, un rabbin rêveur qui recherche les tribus perdues,<br />
est convaincu de leur ascendance juive. Il prend contact avec<br />
eux et leur explique que comme ils ont longtemps été coupés<br />
du peuple juif, ils seraient tenus de subir une conversion<br />
orthodoxe.<br />
Ravis de pouvoir prouver l’ardeur de leur foi, les Bné Menaché<br />
acceptent les termes du contrat. Ainsi, entre 1990 et<br />
2003, environ 800 membres de la communauté parviennent<br />
à s’installer dans l’État hébreu en réussissant avec succès<br />
leur processus de conversion. En 1997, après une longue<br />
série de pétitions, ils réussissent à attirer l’attention de Michaël<br />
Freund, à l’époque assistant du Premier ministre Binyamin<br />
Netanyahou. Sceptique, mais touché par la sincérité<br />
de leur piété, Freund décide de leur tendre la main. À cette<br />
époque, il acquiert également la conviction de la véracité de<br />
leurs origines juives et commence alors à mener une intense<br />
campagne de lobbying en leur faveur. Mais la Gauche israélienne<br />
fera interrompre l’afflux lent et constant sous prétexte<br />
qu’ils s’implantent dans les territoires disputés. Des accusations<br />
rejetées en bloc par Freund. Selon lui, si cette communauté<br />
s’est implantée dans les Territoires,<br />
c’est que personne d’autre n’était<br />
disposé à les accueillir. La principale reconnaissance<br />
viendra du Grand rabbin<br />
séfarade Shlomo Amar qui reconnaîtra<br />
que cette communauté appartient à « la<br />
semence du peuple d’Israël ». En effet,<br />
un bon tiers des Bnei Menaché vivent à<br />
Kiryat Arba, et représentaient également<br />
le plus large groupe d’immigrants du<br />
Goush Katif d’avant 2005. Pour éviter<br />
une plus large politisation de la question,<br />
Shavei Israël dirige alors les derniers arrivés<br />
vers le nord du pays.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
19<br />
Dans notre prochain numéro, nous parlerons<br />
des Igbos du Nigéria et des Tutsi du<br />
Rwanda juifs venus d’Ethiopie.<br />
Guy Fellous
SCIENCES<br />
Génétique des Populations<br />
et du Peuple Juif<br />
Shlomo Sand, historien israélien,<br />
a publié un ouvrage<br />
dont la version française<br />
est intitulée « Comment<br />
fut inventé le peuple juif »<br />
(Fayard, 2008). S.Sand prend<br />
appui sur la multiplicité des<br />
origines des Juifs actuels<br />
pour questionner leur existence<br />
en tant que peuple<br />
descendant des Juifs de la<br />
Judée antique. En tant que<br />
généticiens, il ne nous appartient<br />
pas de définir la notion<br />
de « peuple », nous parlons<br />
plutôt de « populations humaines<br />
». L’histoire de cellesci<br />
doit, pour se construire,<br />
intégrer les apports de plusieurs<br />
disciplines comme<br />
l’histoire écrite et orale, la<br />
linguistique, l’archéologie,<br />
l’épidémiologie, sans négliger<br />
pour autant les données<br />
de la génétique. De nos<br />
jours toute recherche sur les<br />
populations juives se doit<br />
d’être pluridisciplinaire. On<br />
admet généralement qu’il y<br />
a eu exil (massif, ou, selon<br />
Sand, étalé) des populations<br />
juives à partir du Moyen-<br />
Orient, avec une double<br />
dispersion sur l’ensemble<br />
du bassin méditerranéen<br />
et en direction de l’Europe<br />
de l’Est, et qu’il y eut des<br />
conversions au judaïsme (de<br />
Berbères en Afrique du Nord<br />
avant l’apparition de l’Islam,<br />
et de Khazars dans le Caucase),<br />
contribuant respectivement<br />
aux populations<br />
sépharades et ashkénazes.<br />
La question qui persiste et<br />
fait l’objet de la controverse<br />
de Sand est celle de leur lien<br />
avec les Juifs de la Judée antique.<br />
Sans nier l’existence<br />
de conversions, les travaux<br />
de génétique apportent un<br />
certain éclairage.<br />
Notre discipline, la Génétique<br />
des Populations, analyse<br />
en effet au moyen d’un<br />
grand nombre de marqueurs<br />
génétiques des groupes im-<br />
portants d’individus. Il faut<br />
souligner qu’il n’y a pas de<br />
« races humaines » en général<br />
et encore moins de « race<br />
juive », les différences inter<br />
populationnelles s’exprimant<br />
essentiellement en termes<br />
de différences statistiques<br />
de fréquences alléliques.<br />
L’étude du chromosome Y,<br />
qui se transmet exclusivement<br />
de père en fils, représente<br />
un outil idéal pour<br />
des recherches de filiation<br />
paternelle. Elle a permis de<br />
reconstituer l’histoire des migrations<br />
humaines passées.<br />
Au tOtAl :<br />
(Voir figure et table n°1)<br />
1) Nos travaux sur les Juifs<br />
tunisiens de l’île de Djerba<br />
ont montré (1) que ceux-ci<br />
partagent fréquemment le<br />
même type de chromosome<br />
Y dénommé « cohanim » Ce<br />
type de marqueur génétique<br />
du chromosome Y étant aussi<br />
retrouvé à une moindre<br />
fréquence au Moyen Orient,<br />
en Égypte par exemple.<br />
Cette observation concorde<br />
avec la tradition orale décrivant<br />
l’exil des grands prêtres<br />
(ou Cohanim) lors de la destruction<br />
du Premier Temple<br />
au Moyen-Orient vers l’île de<br />
Djerba.<br />
2) La variabilité des chromosomes<br />
Y des Juifs sépharades<br />
et ashkénazes est<br />
proche de celle observée<br />
dans les populations libanaises,<br />
syriennes ou druzes<br />
par exemple (3,4) et qui correspond<br />
à un trait phénicien,<br />
sémitique. Cela va dans le<br />
sens d’une origine ancestrale<br />
partiellement commune<br />
moyen orientale de toutes<br />
ces populations.<br />
3) Les analyses comparatives<br />
des marqueurs des différents<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
20<br />
types de chromosomes Y de populations juives et non juives<br />
vivant aujourd’hui dans des pays tels que la Tunisie, le Maroc<br />
d’une part, et la Pologne ou l’Ukraine d’autre part, révèlent<br />
une plus forte ressemblance entre Sépharades et Ashkénazes<br />
(2,3) qu’avec les populations locales des pays où les Juifs<br />
vivaient ou vivent encore. Ainsi s’il y a eu des conversions au<br />
judaïsme de populations non juives, elles semblent minoritaires,<br />
et avoir peu affecté les caractéristiques communes et<br />
anciennes des populations juives.<br />
Certes le chromosome Y ne permet d’étudier que les migrations<br />
masculines, mais nos travaux ont démontré des faits<br />
analogues concernant les femmes (par l’étude de l’ADN des<br />
mitochondries dont la transmission est exclusivement maternelle)<br />
(5).<br />
De tels résultats confortent l’hypothèse d’une origine commune<br />
au Moyen-Orient de ces populations, origine que l’on<br />
peut dater d’au moins une centaine de générations, soit 2000<br />
ans.<br />
4) L’épidémiologie, qui fournit des données sur les maladies<br />
héréditaires, a permis de retrouver certaines pathologies<br />
(comme une mutation très rare du cancer du sein absent dans<br />
d’autres populations) à la fois dans les populations sépharades<br />
et dans les populations ashkénazes (6) ; ceci suggère<br />
leurs origine commune bien avant leur exil massif et leur éclatement<br />
géographique.<br />
D’un autre côté, il existe certaines maladies spécifiques ou<br />
plus fréquentes chez les Ashkénazes (comme la maladie de<br />
Tay-Sachs) ou chez les Sépharades (comme la Fièvre Méditerranéenne)<br />
; elles seraient donc apparues après l’exil et la<br />
dispersion du « peuple juif » (6). Cependant la maladie de<br />
Tay-Sachs a pu être considérée comme spécifique des Juifs<br />
ashkénazes. Elle a été retrouvée cependant, à un bien<br />
moindre degré, chez des Canadiens français et des Cajuns de<br />
Louisiane. La maladie périodique ou Fièvre Méditerranéenne<br />
frappe particulièrement les Juifs sépharades tout autour du<br />
bassin méditerranéen (Afrique du nord, Turquie, Israël) mais<br />
également, quoique à un moindre degré, les Arméniens, et<br />
les Arabes maghrébins et palestiniens, par exemple.<br />
Ainsi on peut constater que l’application des outils d’analyse<br />
de notre patrimoine génétique, qui offre la possibilité<br />
de contribuer à l’élaboration de l’histoire de divers groupes<br />
humains, permet de mettre en évidence des caractéristiques<br />
communes, quoique non exclusives, des populations juives<br />
dans le monde, probablement expliquées par une origine<br />
commune.<br />
Il est d’autant plus regrettable que Shlomo Sand ait négligé<br />
ou tourné en dérision ces travaux scientifiques. Cela lui aurait<br />
permis de moduler plusieurs de ses affirmations qui font,<br />
pour le moins, polémique.<br />
M. Fellous, J. Feingold, L.Quintana -Murci (Paris) et<br />
J.S. Beckmann (Lausanne), H. Ostrer (New York),<br />
D. Behar (Haïfa).
Sub-Saharan Africans<br />
Zul<br />
45<br />
Ger<br />
Gre Ita<br />
Spa<br />
Bag Gam<br />
Lem<br />
SAr<br />
Ash<br />
Tur<br />
-170 -85<br />
Leb<br />
Rom<br />
Pal<br />
Syr<br />
Kur<br />
Naf<br />
85<br />
Egy<br />
Yem NeJ<br />
-45<br />
Tun<br />
Dru<br />
San<br />
Bia<br />
RéféREnCES :<br />
North Africans<br />
(1) Etude de la variabilité du chromosome Y dans la population<br />
de Djerba (Tunisie) afin d’élucider son histoire démographique,<br />
Fellous et al., Bulletins et Mémoires de la Société<br />
d’Anthropologie de Paris, 2005.<br />
(2) Population Structure in the Mediterranean Basin: Capelli<br />
et al, Annals of Human Genetics, 2005.<br />
(3) The common origin of Ashkenazi and Sephardic Jews, Fellous<br />
et al., Annals of Human Genetics, 1993.<br />
(4) Paternal Lineages of Christians, Jews, and Muslims in the<br />
Iberian Peninsula, Adam S et al, American Journal of Human<br />
Genetics, 2008.<br />
(5) Counting the Founders: The Matrilineal Genetic Ancestry<br />
of the Jewish Diaspora, Behar DM et al PloS one, 2008<br />
(6) A genetic profile of contemporary Jewish populations,<br />
Ostrer H., Nature Genetics, 2001.<br />
SCIENCES<br />
D’ou viennent les juifs?<br />
Apport de la genetique<br />
EtJ<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
21<br />
90<br />
Eth<br />
-90<br />
table n°1<br />
Rus<br />
Aus<br />
Bri<br />
Europeans<br />
d’où viennenT leS juiFS du monde : aPPorT de la GénéTique.<br />
rePréSenTaTion deS FréquenCeS de CHromoSomeS y danS diFFérenTeS PoPulaTionS danS le monde<br />
leS PoPulaTionS juiveS indiquéeS Par un TrianGle Plein (aSHkénaze, roumaine, yéméniTe,<br />
kurde, d’aFrique du nord) Se reTrouvenT réunieS eT ProCHeS de PoPulaTionS du moyen-orienT<br />
indiquéeS Par un Carré vide (liban, PaleSTine, druze, ou Syrie).<br />
Le chromosome Y dit « cohanim »<br />
Y<strong>12</strong>f % YCMH%<br />
Ashkénaze cohanim 40% 69%<br />
Sépharade cohanim 41% 61%<br />
Ashkénaze total 41% <strong>12</strong>%<br />
Sépharade total 42% 13%<br />
Égypte NJ 34% 3%<br />
Liban NJ 43% nt*<br />
Tunisie NJ 34% nt*<br />
Juifs de Djerba 30% 98%<br />
Le chromosome Y<strong>12</strong>f est présent dans une grande partie des<br />
hommes du Moyen-Orient. Ce chromosome est d’origine<br />
phénicienne.<br />
Par contre le chromosome YCMH, que l’on dénomme « Cohanim<br />
» est beaucoup plus fréquemment retrouvé chez les<br />
Cohen ou Cohanim (que chez les Égyptiens non-juifs par<br />
exemple, où il été aussi retrouvé mais avec une moindre fréquence).<br />
NJ signifie non juif - nt* signifie non testé
BILLET D’HUMEUR<br />
ADOLESCENTS : COMPRÉ-<br />
HENSION ET AUTORITÉ<br />
Les adolescents nous dérangent et, bien qu’ayant nousmêmes<br />
connu l’adolescence, nous avons tendance à<br />
faire comme si nous l’avions oubliée. Rappelons tout<br />
d’abord que l’adolescence est une période de changements<br />
physiques, psychiques et hormonaux majeurs ;<br />
ceux-ci mènent au désir et à la sexualité adultes, quand<br />
bien même cette dernière n’est pas encore vécue. Il<br />
nous faut, nous adultes, en être conscients ; il nous faut<br />
être attentifs au fait que c’est cela même qui nous dérange<br />
chez nos enfants.<br />
Il faut pouvoir en parler : on rencontre encore ainsi parfois<br />
aujourd’hui des jeunes filles qui n’ont jamais parlé<br />
avec leur mère de la puberté et des modifications<br />
qu’elle amène.<br />
Il nous faut en parler, tout en respectant cependant avec<br />
rigueur la pudeur de nos jeunes, qui reste grande à cet<br />
âge, malgré ce que pourrait faire penser le discours et<br />
les multiples sollicitations visuelles auxquels ils sont soumis<br />
dans la société, les médias , et cela malheureusement<br />
dès l’enfance.<br />
L’adolescence est un âge où le jeune devient critique<br />
vis-à-vis de ses parents. Enfant, il ne s’autorisait pas à les<br />
critiquer, quel que soit leur comportement (sauf dans de<br />
rares cas où ce comportement était clairement anormal).<br />
Cet esprit critique, qui peut être pris comme un manque<br />
de respect, n’est pas seulement négatif : il est aussi formateur<br />
pour lui, lui permettant de mieux se distinguer<br />
de ses parents pour aller vers sa vie propre.<br />
Il importe que nous puissions entendre ces critiques ;<br />
ceci ne doit pas nous empêcher de poser clairement<br />
les limites qu’impose le respect des parents… et des<br />
autres : professeurs, éducateurs, autres jeunes, en particulier<br />
ceux du sexe opposé. Mentionnons tout particulièrement<br />
les frères et sœurs : beaucoup d’actes violents,<br />
humiliants, impudiques ont lieu dans la famille, même<br />
sans aller jusqu’aux excès criminels que l’on entend et<br />
voit dans les médias tous les jours.<br />
La fermeté, même sans concessions, peut alors être tout<br />
à fait comprise par nos enfants, aussi rigoureuse soit-elle<br />
dès lors qu’elle est juste. Elle est alors rassurante pour<br />
eux. Nous sommes souvent surpris qu’une interdiction<br />
ferme, que nous avons pu nous sentir coupable d’imposer,<br />
a in fine un effet tranquillisant sur le jeune auquel<br />
elle s’adresse.<br />
Il s’agit pour nous de faire des concessions mesurées,<br />
par exemple sur les sorties, tout en restant fermes sur<br />
les principes, ce qui, répétons-le, est rassurant.<br />
Il est normal que le jeune « cherche » les limites de<br />
l’adulte… et souhaitable qu’il les trouve. Il importe alors<br />
que le père en particulier fasse preuve d’autorité et que<br />
celle-ci, tout en étant maîtrisée, ne soit pas dénigrée par<br />
d’autres membres de la famille (toute ressemblance ici<br />
avec certaines mères juives ne serait que pure coïncidence<br />
… ).<br />
L’adolescent saura redoutablement profiter des dissensions<br />
éventuelles entre ses parents, s’y glisser pour obtenir<br />
ce qu’il veut ; il fait là, preuve d’une intelligence qui<br />
est rassurante pour son avenir mais qui peut saper les<br />
fondements de notre éducation.<br />
Il est fondamental alors que les parents dialoguent entre<br />
eux et se mettent d’accord sur les principes essentiels<br />
pour limiter la capacité des adolescents à louvoyer entre<br />
les règles posées par leurs parents, en jouant de leur flou<br />
(« mais maman –ou papa- m’a dit oui »), ou en acquiesçant<br />
à nos demandes sans faire ce qui leur est demandé.<br />
Il reste bien sûr les barrières de sécurité du long chemin<br />
que constitue l’adolescence : le respect dû aux parents,<br />
qui, quelles que soient les anicroches ou les plaisanteries<br />
que l’on puisse tolérer de nos ados, doit rester intangible.<br />
Rappelons ici CHEMOT 21,15 : « Celui qui frappera<br />
son père ou sa mère sera mis à mort ».<br />
Sans aller jusqu’à la violence physique, certains comportements<br />
des adolescents (« parler mal » aux parents,<br />
voire bousculer père ou mère…) doivent être rigoureusement<br />
réprimés : ils sont blessants et humiliants pour<br />
les parents et sont extrêmement perturbants pour les<br />
jeunes eux-mêmes. Ceci d’autant plus qu’ils n’ont pas<br />
été immédiatement sanctionnés : certains adultes se<br />
sentent très profondément coupables plusieurs dizaines<br />
d’années plus tard d’avoir ainsi manqué de respect à<br />
leurs parents durant leur jeunesse.<br />
L’exigence à l’égard de nos enfants est constructive<br />
mais elle doit être accompagnée du témoignage de la<br />
confiance qu’on leur porte en tant que parents. Leur<br />
dire qu’on leur fait confiance, à une période où ils ne<br />
se reconnaissent pas eux-mêmes (dans les modifications<br />
subies par leur corps, leur caractère, leurs désirs) est rassurant,<br />
même s’ils semblent s’en moquer.<br />
Enfin, si l’on doit donner un seul conseil aux parents dont<br />
les enfants entrent dans l’adolescence, c’est d’être patients<br />
et de « tenir » dans la durée. Quelles que soient<br />
les vicissitudes à supporter.<br />
À ce prix nous aurons, ainsi que disent les Ashkénazes,<br />
des « Naches mit dem Kinder », des satisfactions, du<br />
plaisir avec nos enfants.<br />
Dr Schlomo<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
22
NOS COMMUNAUTÉS<br />
COMMunAuté SéfARADE DE « vInCEnnES »<br />
Président : Bruno Smia – Rabbin : Hay Krief<br />
Centre communautaire Hatikva Vincennes 30, rue Céline Robert 94300 Vincennes Tel : 01 43 74 38 47<br />
COMMunAuté ASHKénAzE DE « vInCEnnES »<br />
Président : Bruno Blum – Rabbin : Rav Berdugo<br />
Synagogue ashkénaze de Vincennes. 30 rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />
REStAuRAntS DE vInCEnnES<br />
Rottenberg L’Orient Express 203, rue Diderot 01 49 57 05 94 Orientale<br />
Beth Din Le Petit Cadre 2/4, av du Château 01 43 98 24 21 Orientale<br />
Beth Din Sushi’Z 33, rue des Laitières 01 58 64 14 14 Asiatique<br />
COMMunAuté « bEtH HAbAD DE vInCEnnES Et SAInt-MAnDé »<br />
Responsable et rabbin : Rav Yossef Taïeb<br />
Beth Habad Saint-Mandé - 5, rue Jeanne d’Arc 94160 Saint-Mandé Tél. : 01 43 28 53 96<br />
Beth Habad de Vincennes - 20 rue de la Paix 94300 Vincennes Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />
COMMunAuté « CEntRE RACHI DE SAInt-MAnDé »<br />
Président : Alain Assouline – Rabbin : M. Elbaz<br />
letincelle-sm@wanadoo.fr - Site Internet : www.letincelle-centrerachi.com<br />
Centre Communautaire Rachi -21 bis, avenue Sainte-Marie – 94160 Saint-Mandé – Tél. : 01 53 66 31 15<br />
restaurants de saint-mandÉ<br />
Beth Din Ciné Sushi 37, av du Général de Gaulle 01 43 28 20 00 Japonaise<br />
Beth Din Le Cadre 87, av de Paris 01 43 28 38 43 Gastronomique<br />
Beth Din Nina Sushi 49, av du Général de Gaulle 01 48 08 16 <strong>12</strong> Japonaise<br />
Beth Din O Grill 19, rue de l’Alouette 01 43 28 37 09 Bassari<br />
Beth Din Plaza 60, av du Général de Gaulle 01 43 65 02 66 Halavi<br />
Beth Din Le Loft 80, av du Général de Gaulle 01 43 74 60 <strong>12</strong> Bassari<br />
COMMunAuté « fRAtERnEllE MOntREuIllOISE »<br />
Président : Hubert Saadoun<br />
Fraternelle Israélite Montreuilloise 113, rue Parmentier – 93100 Montreuil<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
23
NOS COMMUNAUTÉS<br />
COMMunAuté « bEtH HAbAD DE PARIS <strong>12</strong>èME »<br />
Rabbin et responsable : rav Yossef Martinez<br />
Beth Habad 19, rue de la Gare de Reuilly 750<strong>12</strong> Paris 01 44 74 60 08 ou 06 61 10 62 10 loubavitch<strong>12</strong>@gmail.com<br />
COMMunAuté « névé CHAlOM »<br />
Président : Raphaël Chocron – Rabbin : Shimon Dahan<br />
Névé Chalom 106, avenue du Général Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris – Site : http://www.nevechalom.fr/<br />
COMMunAuté « CHIvté ISRAËl»<br />
Président : Michel Guez – Rabbin : Dov Lellouche<br />
Chivté Israël : <strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris Tel : 01 43 40 45 71 – site Internet : http://chivteisrael.org<br />
restaurants du XiièME<br />
Beth Din Chalom’s 55, av du Général Michel Bizot 01 43 42 91 56 Bassari<br />
Beth Din La Stella 158, av Daumesnil 01 43 47 18 68 Italienne<br />
Loubavitch La Tayelet 34, rue Louis Braille 01 43 43 20 43 Italienne<br />
Beth Din O’You 164, av Daumesnil 01 43 07 68 97 Française<br />
Beth Din Le Benam’s 25 avenue Michel Bizot 01 44 68 35 95 Française<br />
Loubavitch Simon Traiteur 269, rue de Charenton 01 43 07 63 05 Traiteur<br />
Beth Din Le Vôtre 58, rue de Picpus 01 43 42 08 52 Bassari<br />
Beth Din Tib’s 310, rue de Charenton 01 44 73 13 13 Italienne<br />
Beth Din Studio Pizza 98, Bd Poniatowski 01 44 87 04 76 Italienne<br />
Beth Din Joudal’s Bar 23, Bd Soult 01 73 74 07 85 Française<br />
COMMunAuté DE « CHAREntOn-lE-POnt »<br />
Vice-présidente : Martine Saada<br />
ACI Charenton 42 ter, rue des Bordeaux - 94220 Charenton-le-Pont Tel : 01 43 76 98 29 www.acicharenton.fr<br />
restaurants de cHarenton<br />
Beth Din Aux délices de Charentong 28, rue de Paris 01 43 78 65 58 Asiatique<br />
Beth Din L’Ancas 3, rue du Gal Leclerc 01 43 78 68 70 Bassari<br />
Beth Din Le Charkoal 164, rue de Paris 01 56 29 18 18 Française<br />
Beth Din Joseph 42, rue de Paris 01 43 78 97 55 Halavi<br />
Beth Din Nissaïa 172, rue de Paris 01 53 66 26 26 Japonaise<br />
COMMunAuté DE lA «RuE CHEvREul»<br />
Président : Robert Cohen – Rabbin : rav Y. C. Ghidalia<br />
Beth Eliahou : 4, rue Chevreul - 75011 Paris<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
24
NOS COMMUNAUTÉS<br />
COMMunAuté DE lA « RuE DE lA ROquEttE »<br />
Président : Serge Benaïm – Rabbin : Élie Ébidia<br />
ANIMATRICES<br />
Gilberte BEHAR 01 43 55 57 99 Viviane WITENBERG 01 43 56 26 84<br />
Synagogue Don Isaac Abravanel – 84, rue de la Roquette 75011 Paris – 01 74 00 75 95 http://www.laroquette.org<br />
REStAuRAntS Du xIèME<br />
Beth Din Pozzio Caffé 256, bd Voltaire 01 40 24 21 17 Halavi<br />
Beth Din Le Manhattan 230, bd Voltaire 01 43 56 03 30 Bassari<br />
Beth Din Au Puit de Jacob 54, rue Geoffroy 01 43 56 06 68 Bassari<br />
Beth Din Americano 54, rue Basfroi 01 43 72 96 06 Grillades<br />
Beth Din Au King Délice 30, bd Voltaire 01 43 38 26 42 Orientale<br />
Beth Din Beggel toast 248, bd Voltaire 01 43 70 50 50 Italienne<br />
Beth Din Beggel Off 246, bd Voltaire 01 43 70 11 11 Israélienne<br />
Beth Din Burger Bar 231, bd Voltaire 01 43 73 02 02 Hamburger<br />
Beth Din Carmel Délice 144, bd Voltaire 01 43 56 06 05 Israélienne<br />
Beth Din Charles Traiteur 244, bd Voltaire 01 43 73 70 00 Sandwicherie<br />
Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Orientale<br />
Beth Din Chicken Store 61, rue Léon Frot 01 46 59 46 45 Poulet<br />
Belinow Fami-Lee 81, rue Amelot 01 42 46 <strong>12</strong> 17 Bassari<br />
Beth Din Fish & Wok’s 257, rue du Fg St Antoine 01 40 09 10 33 Asiatique<br />
Beth Din Franck Souffan 264, bd Voltaire 01 43 67 49 64 Sandwicherie<br />
Beth Din La Brasserie 202, bd Voltaire 01 43 67 09 49 Américaine<br />
Beth Din Chez François 3 bis, avenue des Bouvines 01 43 72 13 45 Bassari et orientale<br />
Beth Din La Délicieuse 234, bd Voltaire 01 40 24 26 26 Sandwicherie<br />
Beth Din Le News 58, av de la République 01 43 38 63 18 Italienne<br />
Beth Din Yun Pana 115, bd Voltaire 01 43 79 93 67 Asiatique<br />
ASSOCIAtIOn lA tAblE Du CŒuR<br />
Président : Didier Liebermann<br />
17, rue Lorraine - 75019 Paris, France - Tél : 01 42 40 78 85<br />
Repas au quotidien : l’action est avant tout de donner une réponse à la précarité qui avance et qui touche gravement<br />
notre communauté.<br />
Chabbat et fêtes : paniers de chabbat le vendredi et célébration collective des fêtes juives.<br />
ASSOCIAtIOn lES EnfAntS DE bEllEvIllE<br />
Pour la 13ème année, l’association «Les Enfants de Belleville» renouvelle son opération cinéma<br />
pour Hanoucca. Tous les enfants de nos communautés sont invités à assister gratuitement<br />
au film Happy Feet réalisé par Georges Miller dans une salle parisienne. Ils sont attendus le<br />
18 décembre 2011 à 9 heures par toute l’équipe de bénévoles qui mettra comme chaque fois<br />
tout son cœur à la réussite de ce dimanche qui précède Hanoucca.<br />
Il y aura comme chaque année : distribution de pains au chocolat, de bonbons et de jouets.<br />
Cet évènement sera dédié à la mémoire d’Éric Adda qui nous a récemment quitté et qui a<br />
fait partie des premiers donateurs en offrant des jouets à tous les enfants. Sa femme Annie<br />
reprend le flambeau avec courage et la même générosité.<br />
Pour réserver vos places, appelez Hubert Journo au 06 63 15 41 87 ou envoyez un mail à<br />
hubert.journo@orange.fr jusqu’au 16 décembre.<br />
Offices Talmud Oulpan Sport Mikvé Activités artistiques Activités jeunes Cantine Théâtre Conférence<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
25
BAR MITSVA ET<br />
BAT MITSVA<br />
Nathan Lancman, Dan Benhamou -<br />
David Ohayon - Ethan Stainer,<br />
Benjamin Hamzalag<br />
fils de Eva et André Hamzalag,<br />
Alexandre Boccara, Dany Uzan<br />
Samuel Cohen<br />
Mazel Tov à tous ces jeunes<br />
et à leurs parents<br />
DÉCèS<br />
Jacqueline Cohen, Suzette Lévy,<br />
Eric Adda, Jacques Cohen, Jeanne<br />
Lévy, Eliahou Abeziz, Jacob Cohen<br />
David Guedj de la communauté<br />
Névé Chalom a perdu son épouse<br />
Annie Haddad a perdu sa maman<br />
Rachel née Berrebi,<br />
Nous présentons nos sincères<br />
condoléances aux familles endeuillées<br />
CARNET<br />
CARnEt<br />
NAISSANCES<br />
Sarah Bensoussan, Rubben Sebbag, David Assous, Elya<br />
Messica, Adam Taïeb, Adam Cohen, Abraham Stanley<br />
Sebban, Raphaël Bismuth, Samuel Chouraqui, Ella Lévy,<br />
Flora Roeland Lévy, Julian Znaty, Eliahou Sebbah,<br />
Yossef David Akiba, Cheïna Brédoire<br />
Rahel Chochana fille de Routhy et Terry Menahem<br />
Brami<br />
Menahem Mendel, fils du Rabbin et Madame Né’hama<br />
et Its’hak Altabé,<br />
Nina fille de Caroline et Michaël<br />
Boccara,<br />
Rav Yossef Martinez et sa femme<br />
Hannah ont eu un fils<br />
DAVID MESSAS<br />
C’est avec beaucoup de peine<br />
que nous avons appris la disparition<br />
du Grand rabbin de Paris,<br />
David Messas le 20 novembre<br />
2011.<br />
Il a été inhumé le lendemain à<br />
Jérusalem. <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> présente à la<br />
famille du Grand rabbin toutes<br />
ses condoléances.<br />
NEK PLUS ULTRA<br />
sErvicE<br />
à lA PErsoNNE<br />
à domicilE<br />
cHEZ voUs,<br />
cHEZ NoUs<br />
=<br />
lA QUAliTÉ<br />
ENTrETiEN<br />
rEPAssAgE<br />
gArdE d’ENfANTs<br />
PETiTs TrAvAUx<br />
coUrsEs<br />
coUTUrE<br />
ETc…<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
26<br />
MARIAgES<br />
& FIANçAILLES<br />
Esther et Hillel Silvera,<br />
Yendi Attal et Jonathan Ben Attar,<br />
Martine Amar et Denis Lévy<br />
Shirley Sarfati et Jérémy Souffir,<br />
Audrey Chemoul et Franck Bismuth<br />
Jessy Fellous et Julien Claris.<br />
Mazel tov à Brigitte et Dévy<br />
Géraldine Schoukroun et Cédric Achache,<br />
Audrey Ohayon et Moshé Hamou,<br />
Anny Abitbol et Renaud Hoffman,<br />
Lolita Hagège et Warren Lévy<br />
Joëlle Essayag et David Valmont<br />
Fiançailles de Mélissa Rivka Berissi<br />
et Dan Haddad<br />
toutes nos félicitations à eux<br />
et à leur famille<br />
K.E.N.<br />
NETToyAgE<br />
ET<br />
sErvicEs<br />
BUrEAUx<br />
mAgAsiNs<br />
co-ProPriÉTÉs<br />
viTrEriE<br />
dÉBArrAs<br />
divErs<br />
K.E.N.<br />
15, Avenue du Bel Air<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
M° : Nation<br />
01 46 28 31 45 / 09 63 69 10 61
Il convient tout d’abord de rappeler<br />
que l’Indonésie est un immense<br />
pays de près de 250 millions<br />
d’habitants dont 80% sont musulmans,<br />
5% catholiques, 3% protestants,<br />
2% hindouistes et 1% bouddhistes.<br />
Les premières traces de l’existence de<br />
Juifs installés en Indonésie datent de<br />
1850. Un rabbin voyageur, Jacob Saphir,<br />
venu de Jérusalem, visite Batavia<br />
qui s’appelle de nos jours Djakarta. Il y<br />
croise, tout à fait par hasard, un marchand<br />
juif hollandais qui lui apprend<br />
qu’une vingtaine de familles venues<br />
d’Allemagne et des Pays-Bas sont installées<br />
dans le pays dans les villes de<br />
Semarang et de Surabaya. Très étonné,<br />
Jacob Saphir va aller à leur rencontre. Il<br />
constate qu’il est en présence de Juifs<br />
très peu pratiquants en quelque sorte<br />
déjudaïsés. Il suggère à la communauté<br />
d’Amsterdam ( l’Indonésie est alors<br />
une colonie néerlandaise) d’envoyer un<br />
rabbin pour réorganiser le judaïsme local.<br />
Ce qui est fait. Plus tard, des Juifs<br />
irakiens venus de Bagdad et de la péninsule<br />
d’Aden en Arabie vont étoffer<br />
cette communauté et faire souche. Ce<br />
qui fait qu’en 1921, il y a environ 2000<br />
Juifs à Java. Mieux, le gouverneur de<br />
Java est un Juif et nombreux sont les<br />
riches négociants et les hauts fonctionnaires<br />
issus de la communauté juive.<br />
Dans les années 30, ce sont des<br />
Juifs venus d’URSS et d’Europe de<br />
l’Est qui vont s’ajouter à cette communauté<br />
désormais florissante.<br />
<strong>JUIF</strong>S D’AILLEURS<br />
Être Juif<br />
en indonÉSie<br />
DEvANT lA KNESSET, lE PARlEMENT ISRAélIEN, à JéRUSAlEM, EST<br />
éRIGéE UNE GRANDE MéNORAH, CHANDElIER à SEPT BRANCHES,<br />
l’UN DES SyMBOlES lES PlUS IMPORTANTS <strong>DU</strong> JUDAïSME. MAIS SA-<br />
vEz-vOUS Où SE TROUvE lA PlUS HAUTE MéNORAH éRIGéE DANS lE<br />
MONDE ? RéPONSE : EN INDONéSIE. DRESSéE SUR lA MONTAGNE QUI<br />
SURPlOMBE lA vIllE DE SUlAwESI EN INDONéSIE ORIENTAlE, EllE<br />
MESURE 19 MèTRES DE HAUT. ET SAvEz-vOUS COMBIEN Il y A, EN<br />
2011, DE JUIfS EN INDONéSIE ? RéPONSE : 20 !!! CES QUElQUES JUIfS<br />
vIvENT ESSENTIEllEMENT à SURABAyA, CAPITAlE DE lA PROvINCE<br />
DE JAvA EST, DEUxIèME vIllE ET AUSSI DEUxIèME PORT <strong>DU</strong> PAyS.<br />
COMMENT EST-ON JUIf AUJOURD’HUI EN INDONéSIE ?<br />
Avec l’accession de l’Indonésie à l’indépendance<br />
en 1945 puis, surtout,<br />
avec la création de l’État d’Israël en<br />
1948 et le conflit israélo-arabe, beaucoup<br />
de Juifs vont quitter le pays. Ils<br />
ne sont plus que 450 en 1957. Les Ashkénazes<br />
se concentrent à Djakarta et<br />
les Sépharades sont regroupés plutôt<br />
à Surabaya où se trouvent une synagogue<br />
et un cimetière juif. Le nombre de<br />
Juifs dans le pays ne cesse, dès lors, de<br />
baisser. Ils ne sont plus que 50 en 1963<br />
et donc une vingtaine aujourd’hui. Le<br />
conflit israélo-palestinien a eu des répercussions<br />
sur la vie juive puisque<br />
les islamistes locaux ont réclamé et<br />
obtenu la fermeture de la synagogue<br />
centenaire de Surabaya en 2009.<br />
Une synagogue bâtie dans les années<br />
2010 continue néanmoins de<br />
fonctionner à Manado dans l’île des<br />
Célèbes. Elle est fréquentée par des<br />
« pseudo-Juifs », une dizaine d’individus<br />
qui se sont autoproclamés juifs.<br />
20 personnes donc, trente tout au plus,<br />
pour représenter le judaïsme en Indonésie,<br />
un pays qui n’a pas de relations<br />
diplomatiques avec Israël, mais qui<br />
a cependant tissé, au cours des ans,<br />
des liens économiques et même militaires<br />
avec l’État juif. Alors comment<br />
expliquer cette ménorah géante ?<br />
C’est que nous sommes dans une région<br />
où la population est essentiellement<br />
d’obédience évangélique qui<br />
voit d’un bon œil le judaïsme. Mieux<br />
encore, des familles d’origine juive,<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
27<br />
qui avaient, par commodité, choisi<br />
le christianisme ou l’islam, amorcent<br />
un retour vers leurs racines juives. La<br />
congrégation Loubavitch a délégué des<br />
émissaires venus de Singapour pour<br />
aider ceux qui le désirent à effectuer<br />
une forme de conversion. Le gouvernement<br />
de la province manifeste pour<br />
sa part une grande sympathie pour les<br />
Juifs et pour Israël. D’où l’érection de<br />
la ménorah géante en « cadeau » aux<br />
« Juifs de la région » qui a coûté au<br />
gouvernement quelque 150 000 euros.<br />
Aussi bizarre et exotique que cela<br />
puisse paraître, les touristes racontent<br />
que certains taxis et moto-taxis<br />
de Surabaya arborent ostensiblement<br />
le drapeau d’Israël.<br />
Il est probable que si demain, la paix<br />
était signée au Proche-Orient et<br />
que l’Indonésie établissait des liens<br />
avec Israël, le tourisme juif s’amplifierait<br />
et, qui sait, une communauté<br />
beaucoup plus nombreuse pourrait<br />
voir le jour. Bé ezrat Hachem.<br />
Jean-Pierre Allali
C’est un très beau livre que nous offre<br />
Paul Attali, administrateur de la synagogue<br />
des Tournelles construite au<br />
19ème siècle dans le quartier du Marais.<br />
Ce somptueux édifice a été élevé à l’emplacement<br />
même d’une synagogue incendiée au<br />
cours de l’insurrection de la Commune en 1871<br />
et sa construction s’est déroulée parallèlement<br />
à celle de la Grande synagogue de la Victoire.<br />
Son porche d’entrée devait donner sur la place<br />
des Vosges. Mais c’était sans compter sur l’opposition formelle<br />
de l’impératrice Eugénie. Il fallut dès lors se résoudre<br />
à ouvrir la synagogue sur la modeste rue des Tournelles.<br />
L’ouvrage est l’occasion de rappeler plus généralement<br />
Voici un livre rare qui traite<br />
d’un sujet délicat qu’on pourrait<br />
considérer, d’un point<br />
de vue israélien comme « secret<br />
défense ». Il nous parle<br />
en effet de l’une de ces unités<br />
d’élite, les « Sayeret »,<br />
qui opèrent au sein de Tsahal<br />
et à qui l’on confie les<br />
missions les plus délicates.<br />
Des « Sayeret », il en existe<br />
une demi-douzaine : commandos<br />
marins, commandos<br />
de l’armée de l’air, commandos<br />
de l’état-major,<br />
commandos parachutistes.<br />
Créée en 1954 par Ariel Sharon,<br />
la Sayeret, étrangement, passe parfois pour un repaire<br />
de dangereux gauchistes. On l’appelle même<br />
la « Sayeret Hadouma », le « commando rouge ».<br />
Noam Ohana a appartenu, lui, à la « Sayeret Tzanhanim »,<br />
une unité de parachutistes chargée d’intervenir au cœur<br />
des territoires palestiniens pour lutter contre le terrorisme.<br />
Rien ou presque ne prédisposait ce jeune homme tranquille,<br />
titi du 14ème arrondissement de Paris, d’origine marocaine,<br />
fils d’intellectuels mélomanes de gauche farouchement républicains,<br />
mais néanmoins traditionalistes, à devenir un<br />
soldat de l’ombre. C’est lors d’un déménagement en banlieue<br />
qu’une fracture se dessine. Noam Ohana découvre le<br />
racisme larvé des « jeunes » de banlieue. Après son baccalauréat,<br />
Noam intègre Sciences Po. Après Sciences Po, il<br />
rejoint Stanford, en Californie, temple de la « nouvelle économie<br />
». Il est loin de chez lui, mais il continue de suivre<br />
l’actualité au Proche-Orient. La guerre, toujours, les attentats,<br />
l’affaire Al Dura, les sermons antijuifs des prédicateurs<br />
de Gaza et, en France, l’antisémitisme qui refleurit. Il prend<br />
LIVRES<br />
leS choix de JipÉa<br />
lES tOuRnEllES, unE GRAnDE SYnAGOGuE PARISIEnnE<br />
par paul attali<br />
JOuRnAl DE GuERRE. DE SCIEnCES<br />
PO Aux unItéS D’élItE DE tSAHAl<br />
- par noaM ohana<br />
l’histoire des Juifs de France, celle des Juifs de Paris<br />
et plus particulièrement de ceux du Pletzl et de<br />
raconter aussi l’histoire des synagogues disparues.<br />
Une riche iconographie agrémente ce livre où l’on<br />
trouve les portraits de fidèles, connus et moins<br />
connus, de ce lieu de ferveur et de foi qui propose,<br />
tout au long des mois, parallèlement au<br />
culte, des activités aussi variées qu’intéressantes.<br />
Un document.<br />
Août 2010. Préfaces d’Yves-Henri Marciano, rabbin des Tournelles<br />
et du professeur Marc Zerbib, président. 318 pages.<br />
l’avion pour Israël et, quelques mois après son arrivée, il se<br />
présente au bureau de recrutement de l’armée. Dans un hébreu<br />
hésitant, il annonce : « Je viens m’engager dans une<br />
unité d’élite ». A l’usure, il obtient le droit de passer le test,<br />
le « Gibush », sésame obligé pour l’admission à la « Sayeret<br />
». La volonté farouche d’Ohana lui fait passer tous les<br />
obstacles. Le « Sof Masloul » achève ce véritable parcours<br />
du combattant. Et c’est gagné : « Voilà, ça y est. Cette<br />
fois, c’est fini : nous sommes combattants à part entière ».<br />
Dès lors, Noam Ohana va se retrouver dans les aventures<br />
les plus folles et les plus dangereuses qu’il nous<br />
raconte avec force détails et en toute objectivité.<br />
Un très beau et très intéressant témoignage.<br />
Éditions Denoël. Octobre 2007. 256 pages. 18 euros<br />
PUBLICITÉ<br />
Le cœur de lumière est un<br />
livre de réflexions personnelles<br />
au terme duquel<br />
l’auteur aboutit à un certain<br />
nombre de révélations.<br />
Parmi elles, que Dieu créa<br />
le monde en chantant, que<br />
la sagesse est un chant de<br />
Kippour, que la lettre « א» est<br />
source de la création, que<br />
Béréchit contient le ciel et la<br />
terre, que la ville d’Ouman<br />
possède une sainteté cachée<br />
prévue depuis le Commencement,<br />
que la révélation de<br />
la Royauté divine s’annonce<br />
par la voix de Rabbi Na’hman de Breslev. C’est pourquoi,<br />
Emma Rosa nous invite à nous attacher aux conseils de ce<br />
sage véritable et plus particulièrement à son dernier enseignement<br />
contenu dans le Pétek qui contient le lieu, le temps<br />
et l’année du dévoilement du Messie attendu par le peuple<br />
juif... et dont l’auteur nous dévoile les secrets selon sa compréhension.<br />
Tous ces secrets sont là, à portée de main. Il<br />
vous suffit juste de tendre la main pour les partager avec elle.<br />
Éditions Benevent - Septembre 2011. 548 pages – 28 euros<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
28
JE VOUDRAIS SAVOIR<br />
JE VOUDRAIS SAVOIR<br />
NoN, ce N’est pas du porc !<br />
Nos lecteurs ont la parole<br />
Le numéro 28 était exceptionnel.<br />
Fernand B. Paris<br />
C’est dommage que vous ayez décidé<br />
de ne plus distribuer votre magazine<br />
sur le Val d’Oise.<br />
Marc M. Sarcelles<br />
Vous insérez des publicités de commerces<br />
d’alimentation non cachers qui<br />
peuvent prêter à confusion bien qu’il<br />
soit mentionné « sans contrôle rabbinique<br />
». Je refuse de cautionner ce<br />
genre de dérapage.<br />
Michel G. Paris<br />
Vous qui êtes un fidèle et attentif lecteur<br />
de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, nous sommes surpris<br />
que vous ne vous en aperceviez qu’au<br />
n° 28 alors que ces mêmes annonceurs<br />
sont nos partenaires depuis plus d’un<br />
an.<br />
À chaque numéro vous gravissez une<br />
nouvelle étape dans la qualité de vos<br />
articles. Les couvertures sont toujours<br />
belles.<br />
Yvette D. Paris<br />
Ce que j’apprécie particulièrement,<br />
c’est la variété des articles. Celui sur le<br />
nombre d’or m’a beaucoup intéressé.<br />
D.E.D. Paris<br />
Pourquoi ne créez vous pas un <strong>Tribu</strong><br />
<strong>12</strong> sur l’Ouest parisien en conservant<br />
le même contenu rédactionnel. Je suis<br />
persuadé qu’il aura autant de succès<br />
que celui-ci.<br />
Jean N. Paris<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est un magazine que nous apprécions.<br />
M.S.A<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
29<br />
Par JIPÉA<br />
J’ai dit récemment à un ami que je me refusais à manger des pseudo-crevettes fabriquées à<br />
partir de chair de poisson conforme à la cacheroute. Au cours de notre discussion, il m’a parlé<br />
d’un poisson qui, lui, a le goût du cochon. De quoi s’agit-il ?<br />
Selon le Talmud, pour compenser le fait que certaines denrées sont interdites à la consommation<br />
pour les Juifs, Dieu, dans sa miséricorde infinie a permis qu’il existe dans la nature un aliment cachère<br />
ayant le goût de l’aliment interdit correspondant.<br />
Le poisson dont parle votre ami s’appelle le « chibouta ». Eh bien, on dit que sa cervelle a le même<br />
goût que celui de la viande de porc. Évidemment, seuls ceux qui ont consommé du porc dans leur<br />
vie pourraient en juger.<br />
Un autre exemple qui permet de contourner l’interdit du mélange carné-lacté : il suffit de cuisiner un<br />
pis d’une vache cachère. Cette viande conserve quoi qu’il en soit le goût et la trace du lait de la bête.<br />
Il suffisait d’y penser. Mais il y a quand même d’autres plaisirs culinaires dans la vie !<br />
Dernière minute<br />
Pour aller dans le sens du contenu de cet article, je vous signale qu’une dépêche de Guysen International<br />
News en date du 24 novembre 2011 nous apprend que le Grand rabbin d’Israël Yona Metzger<br />
a donné l’autorisation d’importer en Israël du bacon casher. Ce bacon est fabriqué à partir de la chair<br />
d’une poule bio élevée en Espagne qui a le gout du porc. Non ce n’est pas du porc !<br />
Sources : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme. Éditions Robert Laffont.<br />
Zoltan Berkovits. Sourire sacré, sacré sourire. Éditions Lichma.<br />
Jacob Newman et Gabriel Sivan. Le judaïsme de A à Z illustré. Éditions Biblieurope.<br />
Votre photo sur l’éditorial n’est pas<br />
jolie, M. le Rédacteur en chef. J’aime<br />
beaucoup votre magazine mais j’ai<br />
trouvé qu’il y avait beaucoup de fautes<br />
d’orthographe. Faites le relire.<br />
Paul A.<br />
La relecture est assurée par un professionel.<br />
Pouvez-vous nous donner<br />
quelque exemples de fautes que vous<br />
avez relevées ?<br />
J’aurai bien aimé recevoir <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong><br />
chaque mois.<br />
Joseph S. Paris<br />
Une de nos lectrices souhaite faire passer une recherche<br />
d’emploi que nous vous communiquons<br />
ci-après<br />
JEUNE FEMME, 39 ans, expérience professionnelle,<br />
excellente présentation, sérieuse et<br />
motivée, bonne connaissance des parfums, des<br />
produits cosmétiques et parapharmaceutiques,<br />
recherche poste dans ce type d’activité.<br />
Tel : 01.45.82.72.27
SpectacleS<br />
<strong>DU</strong> CÔTÉ DES ARTS ET DES SPECTACLES<br />
expoSitionS Par Caroline Haddad<br />
ilone et george Kremer, Héritiers<br />
de l’Âge d’or hollandais, à la Pinacothèque,<br />
du 27 octobre 2011 au 25<br />
mars 20<strong>12</strong>.<br />
La collection Ilone et George Kremer,<br />
période de « l’Age d’or » hollandais,<br />
dans laquelle se sont épanouis<br />
la culture et l’art à travers moult chefs<br />
d’œuvres de la peinture hollandaise au<br />
XVIIème siècle vous enchantera. Petit<br />
rappel historique, entre 1584 et 1702,<br />
le pays des Provinces Unies, actuellement<br />
Pays-Bas, devint la première<br />
puissance commerciale au monde alors<br />
que le reste de l’Europe se trouvait en<br />
pleine léthargie et même en récession.<br />
Les raisons en étaient principalement<br />
la liberté de culte, liberté d’opinion, le<br />
travail … qui drainèrent de nombreuses<br />
personnes, artistes, penseurs, écrivains,<br />
philosophes, marchands et banquiers<br />
à s’y installer. Ainsi par leur diversité,<br />
les Pays-Bas devinrent l’un des principaux<br />
centres du savoir. D’ailleurs, après<br />
avoir été chassés du Portugal, les Juifs<br />
prirent trois directions Tunis, Livourne<br />
et Amsterdam, qui n’était à l’époque<br />
qu’un petit port de pêche, de harengs<br />
en particulier. Ils en ont fait le premier<br />
michel Jonasz, Les hommes<br />
sont toujours des enfants, en<br />
concert au casino de paris le<br />
11 janvier 20<strong>12</strong>.<br />
centre boursier… grâce à leurs nombreux<br />
talents dans tous les domaines<br />
confondus et dans ce cas précis de marchands<br />
et financiers …<br />
Vous admirerez donc 57 œuvres magistrales,<br />
scènes de genres, prises sur<br />
le vif, de Rembrandt à Abraham Bloemaert<br />
1564-1566 à 1651, d’Isaack van<br />
Ostade (1621-1649) à Judith Leysther<br />
(1609-1660), pour ne citer qu’eux, dans<br />
lesquels prime la technique du clairobscur,<br />
technique picturale développant<br />
les effets de contrastes.<br />
Burin Collection Musée Jenisch, Vevey<br />
© ADAGP, Paris, 2011.<br />
cécile reims,<br />
L’œuvre gravé,<br />
1950 – 2011,<br />
Prix Maratier<br />
2010 du 4 novembre<br />
2011 au<br />
5 février 20<strong>12</strong>,<br />
au Musée d’Art<br />
et d’Histoire du<br />
Judaïsme.<br />
D’origine lituanienne,<br />
Tsila<br />
Rems, Cécile<br />
Reims, après la<br />
Seconde Guerre<br />
Mondiale et face à la perte de sa famille,<br />
partit pour Israël où elle s’enrôla<br />
dans l’armée clandestine juive mais<br />
atteinte de tuberculose dut revenir en<br />
France afin de s’y soigner. C’est donc<br />
à Paris qu’elle va faire la connaissance<br />
de Joseph Hecht, qui va l’initier à la<br />
Max Boublil, En sketches et<br />
en chansons, à l’Européen<br />
jusqu’au 30 décembre 2011.<br />
Lorin Mazel © Andrew Garn.<br />
L’orchestre de Paris sous la direction<br />
de Lorin Mazel et Philippe<br />
Aïche. 1er et 2 février<br />
20<strong>12</strong> à 20h00, Salle Pleyel. Au<br />
programme : Maurice Ravel<br />
avec Ma mère l’oye, Tzigane,<br />
Rhapsodie espagnole et La<br />
Valse et Paul Dukas, pour L’Apprenti<br />
sorcier.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
30<br />
pratique de la gravure au burin, puis<br />
de son époux, Fred Deux. De créatrice,<br />
elle deviendra alors graveur d’interprétation,<br />
elle gravera le dessin d’un autre<br />
artiste. Elle a collaboré ainsi secrètement<br />
à l’œuvre surréaliste de Salvador<br />
Dali de 1969 à 1988.<br />
Francine Disegni, exposition mémoire<br />
d’orient, au Centre d’Art et de Culture,<br />
39 rue Broca, 75005 Paris, du 2 janvier<br />
au 31 janvier 20<strong>12</strong>, vernissage le lundi 2<br />
janvier de 18h à 21h.<br />
Betty Danan, exposition La paix pour<br />
israël, au Centre Rachi d’Art et de<br />
Culture, 39 rue Broca, 75005 Paris, du<br />
1er février au 29 février 20<strong>12</strong>, vernissage<br />
le mercredi 8 février de 18h à 21h.<br />
Salle Pleyel, concert avec les<br />
solistes et l’orchestre de Paris,<br />
Le Roi David, le 16 février<br />
20<strong>12</strong>, à 11h00, au tarif de 5,60 €.<br />
Sous la direction de Michel<br />
Plasson avec pour récitant Daniel<br />
Mesguish.
intouchaBleS<br />
d’Eric Tolédano et Olivier Nakache avec François Cluzet<br />
et Omar Sy<br />
À la suite d’un accident de<br />
parapente, le richissime Philippe est<br />
devenu tétraplégique et est cloué<br />
dans un fauteuil roulant. Driss sort de<br />
prison après le braquage raté d’une<br />
bijouterie. En principe ces deux<br />
personnages n’ont aucune raison<br />
de se rencontrer, mais Philippe a<br />
besoin d’assistance et Driss cherche<br />
du travail. L’un est blanc, l’autre noir.<br />
L’un plein aux as et l’autre dans la<br />
dèche. Racontée un peu vite cette histoire de contraires<br />
qui s’unissent pourrait faire craindre le pire. Mais c’est<br />
en fait une histoire de semblables qui commence. Tout<br />
est affaire de handicap : celui de Philippe est physique et<br />
très lourd et celui de Driss est social. Mais du haut de son<br />
fauteuil roulant, Philippe refuse la pitié et Driss n’en aura<br />
pas pour lui.<br />
Inspiré par une histoire vraie, Intouchables est l’histoire<br />
d’une attitude face à la vie, une manière d’être dans la<br />
légèreté et le rire au lieu de sombrer dans l’ordinaire. Si<br />
l’on croit à la dimension humaine de cette comédie c’est<br />
parce que la belle rencontre que raconte ce film est aussi<br />
celle de deux comédiens tranquillement exceptionnels.<br />
Grace à eux il passe à la fois dans ce film un plaisir fort,<br />
jamais forcé et une sensibilité juste et pudique.<br />
Votre partenaire nancier !<br />
CINÉMA<br />
Cinéma<br />
COURTIER EN PRÊTS IMMOBILIERS<br />
Depuis 1990<br />
l’exercice du pouvoir<br />
de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet, Michel Blanc et<br />
Zabou Breitman<br />
Bertrand Saint-Jean, interprété<br />
par Olivier Gourmet, ministre des<br />
Transports est réveillé en pleine nuit,<br />
à la suite de la chute d’un autocar<br />
dans un ravin qui à fait trois morts.<br />
Il doit assumer devant les caméras,<br />
la responsabilité de l’État. Il doit<br />
se battre aussi pour défendre son<br />
dossier : la privatisation des gares. Il<br />
se voit désavoué par son collègue du<br />
Budget et lui qui se battait pour des<br />
idées, va devoir se battre pour sauver sa peau.<br />
L’Exercice du Pouvoir montre la politique au quotidien,<br />
là où elle se fait, dans l’exercice d’un gouvernement. Il<br />
faut voir évoluer autour de lui tous les collaborateurs<br />
dont le directeur de cabinet interprété par Michel Blanc<br />
et une chargée de communication interprétée par<br />
Zabou Breitman. Comment ne pas se faire broyer par la<br />
politique ? Il faut en permanence trouver des solutions à<br />
tous les problèmes et travailler sans relâche.<br />
Dans ce film la tension est permanente et à la manière<br />
d’un documentaire nous fait entrer dans ce milieu où tous<br />
les coups ou presque sont permis pour garder sa place.<br />
ALVA-CRÉDITS – 68, rue de Fécamp – 750<strong>12</strong> Paris – Tél. : 01 43 46 02 24<br />
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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
31<br />
Par Frédérique Lahmi
Tarte à la tomate<br />
- Remplir un verre avec 1/3 d’huile de<br />
tournesol ou d’olive et 2/3 d’eau.<br />
- 1/2 cuillère à café de sel, une cuillère<br />
à café bombée d’herbes de Provence<br />
ou 10 grandes feuilles de basilic frais<br />
ciselé, 250g de farine tamisée,<br />
2 tomates fraîches bien fermes, moutarde<br />
forte.<br />
Préchauffer le four thermostat 7.<br />
Faire bouillir le mélange eau/huile et<br />
sel, puis y mettre la farine petit à petit<br />
avec les herbes.<br />
Mélanger avec une cuillère en bois. La<br />
pâte doit être souple mais surtout pas<br />
sèche.<br />
Étaler la pâte dans un moule à tarte.<br />
Enduire de moutarde. Couper les tomates<br />
en rondelles très fines.<br />
Les étaler sur la pâte en les chevauchant<br />
comme une tarte aux pommes.<br />
Verser un filet d’huile d’olive du sel et<br />
les herbes de Provence.<br />
Enfourner 30 à 40 minutes ; les tomates<br />
doivent être sèches en sortant du four.<br />
CUISINE<br />
LES RECETTES<br />
D’ARIELE COHEN-GUEZ<br />
Magret de canard rôti<br />
à la coriandre et ses<br />
petits légumes<br />
- 2 magrets de canard frais.<br />
- coriandre moulue, - 2 courgettes,<br />
1 aubergine, 2 tomates, 1 poivron vert,<br />
1 oignon.<br />
- ail en poudre, huile d’olive, basilic<br />
et menthe<br />
Laver les légumes et les couper en dés.<br />
Couper l’oignon en petits dés.<br />
Faire revenir l’oignon dans l’huile<br />
d’olive et ensuite les légumes et l’ail,<br />
assaisonner puis couvrir et laisser mijoter<br />
environ 15 à 20 minutes par livre.<br />
Ajouter les herbes au dernier moment.<br />
Préchauffer votre four thermostat 8.<br />
Faire deux petites entailles sur les magrets<br />
côté peau.<br />
Recouvrir les magrets de la coriandre<br />
moulue et les poser d’abord côté chair<br />
au-dessus sur une grille avec un plat à<br />
four en dessous pour récupérer les sucs.<br />
Enfourner environ 15 à 25 minutes de<br />
chaque côté suivant la grosseur (la peau<br />
doit être bien dorée et la chair rosée).<br />
Couper le magret en fines tranches<br />
dès la sortie du four plutôt en diagonale<br />
pour faire de belles tranches et les<br />
mettre en éventail sur l’assiette, accompagnées<br />
des légumes.<br />
Déglacer le moule avec un peu d’eau,<br />
ce jus sera versé sur la viande avant de<br />
servir.<br />
Ce plat est à faire au dernier moment.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
32<br />
Mousse au chocolat<br />
et à l’orange<br />
- 6 œufs, 200g de chocolat noir, zestes<br />
d’orange, sucre en poudre.<br />
Casser les deux tablettes de chocolat<br />
en petits morceaux et faire fondre aux<br />
micro-ondes 1 ou 2 minutes.<br />
Casser les œufs en séparant les blancs<br />
et les jaunes.<br />
Battre en premier les blancs en neige<br />
ferme puis les jaunes avec le chocolat.<br />
Incorporer peu à peu les blancs.<br />
Faire blanchir les zestes et les égoutter.<br />
Faire un caramel avec juste du sucre<br />
dans une casserole sans eau et sans le<br />
toucher bien le surveiller et quand il<br />
se colore y mettre les zestes d’orange.<br />
Mettre les zestes caramélisés au-dessus<br />
de la mousse en décoration puis<br />
mettre la mousse au frais jusqu’au<br />
moment de servir.<br />
Voici de quoi vous régaler, les temps<br />
de cuisson sont indicatifs, je cuisine<br />
plutôt à l’instinct.<br />
Bon appétit à tous.
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Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
33
DÉCOUVERTES<br />
NEVE TSEDEK,<br />
LE QUARTIER BRANCHÉ DE TEL AVIV<br />
on Parle ToujourS de Tel aviv Comme de la Première ville juive d’ereTz iSraël eT de Ceux qui la ConçurenT<br />
eT la ConSTruiSirenT Comme deS PionnierS en 1909. en FaiT, 22 anS PluS TôT, en 1887, leS PremierS PionnierS<br />
FurenT Ceux qui CréèrenT le Premier quarTier juiF, « en deHorS deS murailleS » de jaFFa (même Si CeS<br />
murailleS FurenT, en FaiT, abaTTueS quelqueS annéeS PluS TôT) eT lui donnèrenT le nom de neve TSedek<br />
(oaSiS de juSTiCe), Ce CHarmanT quarTier qui FaiT FiGure aCTuellemenT de « villaGe danS la ville ». C’eST<br />
le Green villaGe de Tel aviv, aveC SeS bouTiqueS, SeS GalerieS, SeS HôTelS - bouTiqueS, SeS TerraSSeS de<br />
CaFé TrèS ‘in’, TelleS « Suzanna », « bellini » ou « nana », SeS ruelleS éTroiTeS eT un CHarme qui, CeS<br />
dernièreS annéeS, aTTire de PluS en PluS d’iSraélienS, de TouriSTeS eT d’inveSTiSSeurS.<br />
Les fondateurs de Neve Tsedek<br />
Deux familles sont à l’origine<br />
de la création de Neve<br />
Tsedek: les Rokah, originaires<br />
de Jérusalem et les Chelouche,<br />
originaires du Maroc<br />
(Fès). Cette collaboration se<br />
transformera plus tard en rivalité<br />
et chacune des parties<br />
voudra même s’approprier<br />
la paternité du quartier de<br />
Neve Tsedek. Les Rokah – et<br />
plus particulièrement Simon<br />
et Elazar – furent témoins de<br />
« la sortie des murailles » à<br />
Jérusalem, mouvement enclenché<br />
par un lord anglais,<br />
le philanthrope Sir Moses<br />
Montefiore, lequel voulut<br />
sortir les Juifs de l’insalubrité<br />
et de l’exiguïté du Quartier<br />
juif et fit construire Michke-<br />
notCha’ananim ainsi que<br />
des ateliers<br />
et un moulin ;<br />
Ajoutons en<br />
passant, que<br />
cette initiative<br />
fut suivie par<br />
d’autres – Nahalat<br />
Chiv’a,<br />
Meah Chéarim<br />
etc – ce qui<br />
permit le développement<br />
de<br />
« la nouvelle<br />
Jérusalem ».<br />
Simon Rokah et<br />
sa femme qui s’installèrent<br />
à Jaffa, furent actifs au sein<br />
de la communauté juive de<br />
Jaffa et entre autres créèrent<br />
la première association juive<br />
d’Eretz Israël, «Ezrat Israël»,<br />
appelée à venir en aide aux<br />
nouveaux émigrants en difficulté<br />
et destinée à tout<br />
faire pour qu’ils ne repartent<br />
point dans leurs pays d’origine.<br />
Ils firent construire le<br />
premier hôpital juif ainsi que<br />
la première bibliothèque<br />
juive d’Eretz Israël.<br />
C’est à ce moment-là qu’Aharon<br />
Chelouche entre en<br />
scène et que les intérêts des<br />
deux familles se rencontrent.<br />
En effet, Chelouche, qui était<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
34<br />
arrivé avec ses parents dans<br />
les années 40 du Maroc,<br />
véritable « self made man »<br />
toucha un peu à tout et,<br />
entre autres s’occupait d’acquérir<br />
des terres en dehors<br />
de Jaffa. Il décida même de<br />
se faire construire, en 1883,<br />
une maison dans le quartier<br />
de Manchia – à la hauteur<br />
de l’hôtel Intercontinental<br />
actuel. Quand Simon Rokah<br />
comprit que pour améliorer<br />
la situation des Juifs de Jaffa<br />
– sujet qui lui tenait vraiment<br />
à cœur en tant que dirigeant<br />
de la communauté juive – il<br />
leur fallait avant<br />
tout « sortir des<br />
murailles », il<br />
proposa à 48<br />
familles inscrites<br />
dans «Ezrat Israël»<br />
d’acquérir<br />
des terres à l’extérieur<br />
de Jaffa.<br />
Il se tourna naturellement<br />
vers<br />
Aharon Chelouche,<br />
lequel<br />
lui proposa – à<br />
très bon prix –<br />
des terres qui<br />
constituèrent le<br />
noyau du premier<br />
quartier<br />
juif en dehors<br />
de Jaffa et au-<br />
quel ils donnèrent le nom de<br />
Neve Tsedek. En bon businessman<br />
foncier, Chelouche<br />
pensait que si le quartier<br />
se développait, il serait très<br />
demandé et la valeur des<br />
terrains augmenterait ; alors<br />
pourquoi ne pas attirer les<br />
acheteurs par de bons prix ?<br />
Le nom de Neve Tsedek,<br />
tiré d’un verset de Jérémie<br />
(31,22) « Ainsi parle l’Eternel-<br />
Cebaot, Dieu d’Israël : ‘De<br />
nouveau on redira cette parole<br />
au pays de Juda et dans<br />
ses villes, quand j’aurai ra-<br />
Aaron Chelouche
mené leurs captifs : L’Eternel te bénisse, demeure de justice,<br />
montagne Sainte » semble exprimer le sentiment de solennité<br />
et de sainteté que prêtaient ses fondateurs au nouveau<br />
quartier. Au début, la plupart des maisons furent construites<br />
avec simplicité et sobriété en pierre calcaire, les unes à côté<br />
des autres – par mesure d’économie et pour réduire les frais<br />
de construction, mais aussi pour octroyer un sentiment de<br />
sécurité aux nouveaux habitants. Le quartier se développa<br />
avec le temps et s’enrichit d’ateliers d’artisans, de fabriques<br />
et de bâtiments scolaires et culturels. C’est un architecte autrichien<br />
qui établit les plans de la maison de Simon Rokah<br />
en 1887, une maison impressionnante avec une espèce de<br />
coupole en cuivre ; En 1984, sa petite fille, la sculptrice Leah<br />
Majaro-Minz quitta Jérusalem et vint s’installer au 36, rue Rokah,<br />
elle y installa ses œuvres et la transforma en une espèce<br />
de petit musée relatant l’histoire de sa famille. Quant à la<br />
maison des Chelouche, au n° 32 de la rue Chelouche, elle ne<br />
fut construite qu’en 1892, et c’était une maison cossue aux<br />
tuiles rouges, à laquelle fut rajouté un second étage, lequel<br />
fut détruit par un bombardement des Forces Alliées durant<br />
la Première Guerre mondiale. La maison fut habitée par les<br />
Chelouche jusqu’en 1920 et puis elle passa aux mains de la<br />
municipalité de Tel Aviv qui la transforma en école pour garçons<br />
et filles. Avec le temps, elle fut négligée et dans les<br />
années 2000 elle fut vendue par la famille à un riche investisseur.<br />
Au début du 20ème siècle, plusieurs artistes et écrivains élirent<br />
domicile dans le quartier de Neve Tsedek; ainsi le futur<br />
Prix Nobel de littérature S.Y. Agnon, qui avait rencontré Elazar<br />
Rokah en Galicie et qui fut très impressionné par son enthousiasme<br />
sioniste, devint son assistant et une fois débarqué<br />
à Jaffa en 1908, il loua une chambre chez la famille Aboulafia,<br />
au coin des rues Rokah et Chelouche. C’est ici qu’il écrivit<br />
plusieurs de ses Nouvelles qui relatent de manière très suggestive<br />
la bonne ambiance qui régnait dans le quartier. Ainsi<br />
DÉCOUVERTES<br />
dans son livre Hier, avant-hier («tmol chilchome), il vante les<br />
vertus de Jaffa et de Neve Tsedek où les gens se rendent visite<br />
et où le soleil et la mer donnent du bonheur et de la joie<br />
de vivre, au contraire de l’atmosphère lourde et sombre qui<br />
règne à Jérusalem. Agnon changera d’avis un petit peu plus<br />
tard et il viendra s’installer à Talpiot, à Jérusalem, où il restera<br />
jusqu’à sa mort dans les années 1970 !! À part Agnon, ce sera la<br />
famille de l’artiste Nahum Gutman qui s’y installera, et c’est<br />
dans sa maison que dans les années 1990 sera créé le Musée<br />
Gutman, qui est non seulement un bijou de musée, mais c’est<br />
aussi un morceau de l’histoire culturelle de Tel Aviv. Le rabbin<br />
Avraham Itshak Kook fut le premier rabbin de Neve Tsedek ;<br />
Il y établit une yéchiva et se rapprocha du milieu artistique<br />
et particulièrement de l’écrivain Agnon. Enfin, le premier cinéma<br />
de Tel Aviv, Eden, fut créé à Neve Tsedek en 1913, un<br />
bâtiment construit en style Bauhaus et il se trouvait au coin<br />
des rues Pines et Lilienblum ; Il devint rapidement un foyer<br />
culturel important de la première ville juive, et le premier film<br />
qui y fut donné fut «Les derniers jours de Pompéi»; ensuite<br />
on y projetait surtout des films russes. On y construisit deux<br />
salles, une couverte et une d’été, comme dans Cinema Paradisio.<br />
Avec le temps, il perdit le monopole et dans les années<br />
1950, on y donnait essentiellement des films indiens et turcs ;<br />
en 1974, il fut fermé et actuellement, considéré comme un<br />
monument historique, son sort est encore incertain, bien<br />
qu’ayant été acheté par la Banque Leumi. Souhaitons que les<br />
nouveaux propriétaires ne soient pas tentés de le transformer<br />
en gratte-ciel de bureaux ou d’appartements !<br />
Le destin de Neve Tsedek connut des hauts et des bas<br />
puisqu’avec le rapide développement de Tel Aviv (à partir<br />
de 1909), les habitants de Neve Tsedek commencèrent à<br />
rejoindre les zones nouvelles situées plus au nord. Avec le<br />
temps, le quartier fut quelque peu abandonné et repeuplé par<br />
de nouveaux émigrants démunis, et l’effet corrosif de la mer<br />
aidant, dans les années 1960, les autorités municipales de Tel<br />
Aviv voulurent détruire ces «slums» qui ne convenaient pas à<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
35<br />
Le centre Dallal
C’est une famille de cannibales qui sont à table<br />
pour le dîner.<br />
Le plus petit dit à sa mère:<br />
- Maman, j’aime pas mon professeur de mathématique.<br />
Sa mère lui répond:<br />
- C’est pas grave, laisse le et mange tes haricots !!!<br />
***<br />
- Maman, maman, grand-mère m’a mordu.<br />
- C’est bien fait. Je t’avais bien dit de ne pas t’approcher<br />
de la cage.<br />
***<br />
- Maman, maman, je peux avoir les bonbons qui<br />
sont dans l’armoire?<br />
- Mais bien sûr ma chérie, tu n’as qu’à les prendre.<br />
- Mais maman, je n’ai pas de bras.<br />
- Pas de bras, pas de bonbons.<br />
DÉCOUVERTES<br />
l’image de marque<br />
d’une ville moderne.<br />
Par bonheur,<br />
les partisans<br />
de la restauration<br />
et la conservation<br />
historiques les en<br />
empêchèrent et finalement<br />
dans les<br />
années 1980, ceux<br />
qui recherchaient<br />
une atmosphère<br />
semi pastorale et<br />
calme achetèrent<br />
des maisons de<br />
Neve Tsedek, les<br />
retapèrent, redonnant<br />
au quartier<br />
une nouvelle vie.<br />
Cependant la quiétude<br />
du quartier de<br />
Neve Tsedek est<br />
actuellement menacée<br />
puisque ces dernières années, la municipalité a permis<br />
la construction de tours – dont l’une, celle des Français (parce<br />
que ce sont des investisseurs ou des vacanciers français qui<br />
ont acheté la majorité des appartements) mais encore d’autres<br />
qui ne sont pas faits pour réduire les craintes des résidents de<br />
Neve Tsedek.<br />
Café à Neve Tsedek<br />
Et pour conclure cette visite dans le passé et le présent<br />
de Neve Tsedek, on ne peut pas ne pas évoquer le centre<br />
Dallal, qui depuis 1989 est devenu non seulement le foyer<br />
des troupes de danse israéliennes Bat Cheva, Inbal mais<br />
c’est aussi un centre international de chorégraphie qui<br />
fonctionne presque toute l’année.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
36<br />
Claude et Ayala Sitbon<br />
et vouS trouvez ça drôle !<br />
***<br />
Une dame va chez son médecin. Après l’avoir<br />
examinée, le médecin demande<br />
- Alors, comment vont vos enfants ?<br />
- Oh ! Mon premier à la grippe, le second couve<br />
une angine et mon dernier à la diarrhée ! Alors<br />
qu’est-ce que vous en dites ?<br />
- Oh vous savez, moi et les charades...<br />
***<br />
Deux blondes jouent aux échecs. Avant de commencer,<br />
la première demande :<br />
- Tu as les règles en tête ?<br />
- Pourquoi, je saigne du nez ?<br />
***<br />
Un jeune homme demande à sa fiancée :<br />
- À ton avis, pourquoi dit-on que les chats sont<br />
rusés, méchants, égoïstes ?<br />
- Mais parce que c’est vrai, mon minet !
Que la volonté de<br />
Dieu soit faite !<br />
Vous n’ignorez pas qu’autrefois en Israël, les rabbins ne<br />
passaient pas uniquement leur temps à étudier la Torah et<br />
à l’enseigner à leurs disciples. Ils ne pouvaient se livrer à<br />
ces douces occupations que le Chabbat et le soir, quand ils<br />
avaient leur journée de labeur. En effet, tous travaillaient dur,<br />
qu’ils fussent tailleurs ou cordonniers, fabricants de poteries<br />
ou d’aiguilles, marchands ou portefaix, pour gagner leur pain<br />
et celui de leur nombreuse<br />
famille.<br />
Rabbi Hanina, accablé<br />
par le poids d’une<br />
lourde charge de sel,<br />
suit péniblement le<br />
chemin qui le ramène<br />
chez lui. La chaleur est<br />
étouffante. Il songe :<br />
« l’Eternel a dit : croissez<br />
et multipliez-vous.<br />
S’il faut le louer pour<br />
tous ses commandements,<br />
le mérite<br />
consiste surtout à les<br />
exécuter, quand pour<br />
lui obéir, tous les deux<br />
ans au moins, une nouvelle<br />
petite bouche<br />
affamée s’ouvre au logis,<br />
et qu’on gagne à<br />
peine de quoi survivre<br />
le lendemain. » Ce sel,<br />
il va le vendre aux habitants<br />
de son village<br />
et il calcule que, s’il<br />
n’a pas été devancé<br />
par un concurrent, il<br />
pourra un prochain Chabbat se livrer, sans crainte d’un lendemain<br />
difficile , à l’étude qui lui est si chère.<br />
Mais voici que, du ciel menaçant depuis un moment, s’abat<br />
soudain une pluie torrentielle. En moins de temps qu’il n’en<br />
faut pour l’écrire, elle a traversé les minces vêtements du malheureux<br />
qui frissonne. Ce ne serait encore rien encore, s’il ne<br />
s’apercevait, tout à coup, que son sel se met à fondre.<br />
- Pauvre de moi ! s’écrie-t-il, que vais-je devenir ? Eternel,<br />
prend en pitié ton fidèle serviteur ! La faim et le malheur vont<br />
pénétrer dans ma maison, si tu ne me secoures pas. En souvenir<br />
de ton alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, sois miséricordieux,<br />
Dieu Tout-Puissant !<br />
CONTE<br />
Aussitôt, les nuages s’écartent, le soleil reparaît, l’humidité<br />
s’évapore. Et Hanina, après avoir éclaté en actions de<br />
grâces, reprend sa route. Peu après, il arrive au bord d’un<br />
cours d’eau desséché. Il aperçoit trois femmes qui se lamentent.<br />
Qu’y a-t-il, femmes, pourquoi pleurez-vous ? leur demandet-il<br />
en s’arrêtant.<br />
Ô étranger, comprend<br />
notre anxiété.<br />
Depuis quatre mois,<br />
il n’est pas tombé<br />
une goutte d’eau<br />
sur le pays. L’eau<br />
que contient encore<br />
notre citerne est<br />
devenue mauvaise<br />
et nous ne pouvons<br />
plus en boire. Voici<br />
deux jours que nos<br />
voisins ne nous permettent<br />
plus d’en<br />
puiser chez eux,<br />
craignant d’en manquer<br />
eux-mêmes.<br />
Tout à l’heure, enfin,<br />
nous avons cru<br />
notre malheur achevé<br />
et nous sommes<br />
venues remplir nos<br />
cruches ici. Mais<br />
vois : la pluie déjà<br />
s’est arrêtée et le<br />
lit du ruisseau qui<br />
allait se remplir ne<br />
contient plus que<br />
pierre et sable …<br />
Que pouvons-nous faire dans notre misère ?<br />
Rabbi Hanina élève alors vers le ciel une prière fervente :<br />
Oublie, ô Eternel, ce que je t’ai demandé pour moi, à l’instant<br />
! Vois la douleur de ces femmes, exauce leur vœu, car<br />
leur malheur est plus grand que le mien<br />
Et de nouveau, les nuages se rassemblent, le soleil disparaît<br />
et la pluie de remet à tomber avec violence. Le rabbi<br />
s’éloigne, courbé sous son fardeau, suivi du regard des trois<br />
femmes aussi stupéfaites que reconnaissantes.<br />
Bientôt il voit s’avancer vers lui un lamentable cortège. C’est<br />
celui d’une jeune fiancée qu’on amène en grande pompe à<br />
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37
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38<br />
CONTE<br />
la maison de son futur époux. Mais les musiciens ne jouent pas de leurs instruments, les jeunes filles ne frappent pas<br />
sur les tambourins, les parents et les amis suivent, mouillés et maussade, la fiancée, qui, elle-même, contemple avec<br />
chagrin sa belle tunique tout abîmée. La pluie a fait tomber toute la joie qui, auparavant, faisait briller les yeux et<br />
rayonner les visages.<br />
À ce triste spectacle, le bon cœur de Hanina s’émeut une fois de plus.<br />
- Eternel, mon Dieu, dit-il, daigne considérer l’affliction de cette jeune fille et de ses parents. Ce jour, qui devait être<br />
l’un des plus beaux de leur vie, restera à jamais, dans leur mémoire, triste et sombre. Accorde, je t’en conjure, à cette<br />
douce fiancée le bonheur d’aller vers son époux, sous des cieux souriants, pleine de gratitude pour ta bonté infinie.<br />
Et une seconde fois, les nuages s’écartent, le soleil reparaît, l’humidité s’évapore. Aussitôt, la musique de se faire<br />
entendre, les chants de reprendre, les plaisanteries de fuser, les rires de retentir et le cortège continue sa route dans<br />
l’allégresse. Rabbi Hanina, lui aussi, se hâte d’arriver chez lui. Au bout de peu de temps, il aperçoit les premières maisons<br />
de son village. En approchant, il s’étonne de voir, réunis sur la grande place, tous les habitants en train de gémir<br />
et de discuter à grands gestes. Il en interroge quelques uns qui lui expliquent que leurs vignes vont être brûlées et<br />
desséchées si la pluie bienfaisante ne recommence pas à tomber au plus tôt.<br />
Alors le Rabbi se prend la tête dans les mains et murmure humblement :<br />
Ô Eternel, toi qui es Toute Sagesse et Toute Science, pardonne à ton enfant d’avoir eu l’orgueil insensé de vouloir te<br />
guider dans les manifestations de ta volonté. Toi seul sait où est le bien, où est le mal, ce qu’il faut aux hommes. Car,<br />
s’ils devaient diriger l’Univers, le Monde ne serait que chaos et incohérence. Que ta volonté sainte soit faite, ô mon<br />
Dieu et Dieu de mes pères, et non pas celle de tes infimes créatures.<br />
Et sur ce, Rabbi Hanina Ben Dossa pénètre paisiblement dans sa demeure, pendant que des cris de joie retentissent<br />
au-dehors : la pluie vient de refaire son apparition.<br />
Simone Hirschler<br />
Tiré du livre Le mariage merveilleux et autres contes d’Israël –<br />
Éditions Lichma –<br />
Illustration Anne Rothschild<br />
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38
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Une association qui se bat contre la pauvreté, l’exclusion et l’échec scolaire.<br />
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en eFFeT « la Colonie SColaire », Fondée en 1926 Par la FédéraTion deS SoCiéTéS juiveS de FranCe, eST une œuvre<br />
CariTaTive Tournée PrinCiPalemenT verS la ProTeCTion de l’enFanCe. beTTy SiTbon, qui en eST la direCTriCe dePuiS 17<br />
anS, eT l’unique Salariée de l’aSSoCiaTion, oFFre un aCCueil CHaleureux eT PerSonnaliSé aux FamilleS néCeSSiTeuSeS<br />
donT elle eT Son équiPe de bénévoleS onT la CHarGe (1). Car iCi C’eST le Seul don de Soi qui anime une équiPe ComPéTenTe<br />
eT à l’éCouTe. aveC deS loCaux aménaGéS danS le xxème arrondiSSemenT de PariS, l’aSSoCiaTion donne la PoSSibiliTé à<br />
environ une CenTaine de FamilleS juiveS en diFFiCulTé de vivre déCemmenT, de ProTéGer ainSi leurS enFanTS eT d’aider<br />
à l’éPanouiSSemenT deS PluS déSHériTéS ; Ce qui eST le buT Premier de la « Colonie SColaire ».<br />
Ici l’on s’applique en effet<br />
à assurer une protection<br />
physique et morale aux enfants<br />
de personnes économiquement<br />
et socialement<br />
défavorisées. Celles-ci sont<br />
désignées en général par<br />
le CASIP, l’EZRA et l’association<br />
elle-même qui les<br />
décèle souvent grâce à ses<br />
multiples activités réunissant<br />
les familles juives.<br />
Outre l’aide financière La<br />
Colonie Scolaire offre aussi<br />
un lieu pour célébrer les<br />
principales fêtes du calendrier<br />
hébraïque. Le goûter<br />
de Hanoucca est entre autres<br />
un rendez-vous particulièrement<br />
convivial et chaleureux,<br />
« l’étincelle de folie de notre<br />
association, affirme Betty<br />
Sitbon, car tout le monde<br />
repart les bras chargés de<br />
cadeaux ».<br />
Autre grand rendez-vous annuel<br />
incontournable, Le Gala<br />
des Roses, qui permet à tous<br />
ceux qui le désirent, d’apporter<br />
des fonds supplémentaire<br />
à l’association. Bien que<br />
faisant partie du FSJU, l’association<br />
ne vit en grande<br />
partie que<br />
grâce à la<br />
g é n é r o -<br />
sité de ses<br />
donateurs<br />
à qui elle<br />
fait appel<br />
deux fois<br />
par an (2).<br />
La Colonie<br />
S c o l a i r e<br />
s’est aussi<br />
dotée d’un<br />
v e s t i a i r e<br />
p e r m a -<br />
nent, installé dans ses locaux<br />
et approvisionné par des<br />
dons pour que tous puissent<br />
se fournir gratuitement en<br />
vêtements si nécessaire.<br />
C’est dans les années 90 que<br />
la direction de l’association<br />
fait un constat accablant :<br />
une grande partie des enfants<br />
ne sait ni lire ni écrire !<br />
Des cours de soutien scolaire<br />
et des stages intensifs durant<br />
les vacances sont alors créés.<br />
Des chargés de cours et des<br />
étudiants rémunérés par<br />
l’association elle-même se<br />
chargent de l’enseignement<br />
pour les enfants en situation<br />
d’échec scolaire ; soit à domicile,<br />
soit dans les locaux<br />
même de l’association. Cet<br />
enseignement s’avère rapidement<br />
être d’un grand secours.<br />
L’aide à la Bar-Mitzva est<br />
aussi un devoir pour l’association<br />
qui offre avec joie, à<br />
cette occasion, les premiers<br />
objets d’homme à chaque<br />
enfant : Talith et Téfilines.<br />
Depuis les années 70, à<br />
l’initiative du rabbin Liché,<br />
une aide alimentaire est ap-<br />
SOCIAL<br />
portée aux familles les plus<br />
nécessiteuses : 1500 bons<br />
alimentaires sont distribués<br />
durant les mois d’hiver aux<br />
plus démunies; c’est l’« Opération<br />
Lev-Tov ». Cette aide<br />
est réservée aux familles<br />
nombreuses et en détresse<br />
et les demandes sont examinées<br />
avec soin. Mais c’est<br />
aussi à chaque distribution<br />
l’occasion de se rencontrer<br />
et de confier ses peines et<br />
ses ennuis les plus profonds.<br />
Depuis sa création l’association<br />
a toujours mené ses<br />
actions en s’adaptant aux<br />
contingences historiques et<br />
aux bouleversements sociaux.<br />
Une école a tout d’abord<br />
été créée en 1927, puis un<br />
dispensaire en 1933 et un<br />
comité de résistance durant<br />
la dernière guerre. Le dispensaire<br />
de La Varenne prit<br />
alors un nom de camouflage<br />
« La Mère et l’Enfant » où ont<br />
été cachés et sauvés nombre<br />
d’enfants ; et le 36 de la<br />
rue Amelot, originellement<br />
siège de l’association, (et ce<br />
durant 50 ans), devint l’un<br />
des réseaux de la Résistance<br />
juive en France. Puis vint l’acquisition<br />
d’une propriété à<br />
Berck plage où l’association<br />
pu commencer son activité<br />
de colonie de vacances qui<br />
s’est poursuivi tout au long<br />
de son existence, d’où le<br />
nom de « Colonie Scolaire ».<br />
Mais l’association fut pour<br />
des raisons d’ordre matériel<br />
dans l’obligation de vendre<br />
la bâtisse de Berck au profit<br />
de l’achat des locaux du<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
39<br />
XXème à Paris où se situent<br />
à présent sa permanence et<br />
ses principales activités. La<br />
mission première de la Colonie<br />
Scolaire étant de ne<br />
pas laisser d’enfants sans<br />
vacances. Les colonies continuent<br />
néanmoins d’exister<br />
avec une session au mois<br />
d’août et une semaine en<br />
février dans des structures<br />
appropriées où sont hébergés<br />
80 enfants. Des vacances<br />
essentielles pour permettre<br />
aux jeunes de fuir des situations<br />
tristes et difficiles.<br />
Claudine Barouhiel<br />
(1) « La Colonie Scolaire » recherche<br />
des bénévoles. Manifestez-vous<br />
au 01 43 49 00 46<br />
(2) Si vous voulez faire partie<br />
des donateurs, envoyez<br />
vos chèques à l’association<br />
au 42, rue Stendhal 75020<br />
Paris ou par CCP1.344.55 C<br />
PARIS.
JURIDIQUE<br />
L’ACOMPTE VERSÉ<br />
À UNE ENTREPRISE<br />
E N D I F F I C U L T É<br />
un REDRESSEMEnt Ou unE lIquIDAtIOn<br />
JuDICIAIRE PROnOnCé(E) à l’EnCOntRE<br />
D’unE EntREPRISE A POuR EffEt DE luI<br />
IntERDIRE lE PAIEMEnt DE SES DEttES<br />
Et DE SuSPEnDRE tOutE ACtIOn InDIvI-<br />
DuEllE DE SES CRéAnCIERS POuR ObtEnIR<br />
un PAIEMEnt Ou lA RéSOlutIOn<br />
D’un COntRAt.<br />
Que faire lorsqu’une telle procédure est ouverte à l’encontre<br />
d’un commerçant auprès de qui on a passé une<br />
commande non encore exécutée, mais pour laquelle un<br />
acompte déjà a été versé ?<br />
En cas de paiement de l’acompte par carte bancaire,<br />
il convient de vérifier dans le contrat conclu auprès de<br />
l’émetteur de la carte si une garantie est prévue dans ce<br />
cas de figure.<br />
En cas de paiement au moyen d’un chèque, il convient<br />
d’y faire opposition, comme le permettent les dispositions<br />
de l’article L.131-35 du Code monétaire et financier,<br />
en espérant que l’encaissement n’ait pas encore<br />
eu lieu.<br />
Si l’acompte a été encaissé, il faut effectuer auprès du<br />
mandataire judiciaire désigné par le <strong>Tribu</strong>nal de commerce<br />
une déclaration de créance détaillée (montant,<br />
date, cause de la créance) et accompagnée des pièces<br />
justificatives (contrat, copie de chèque, ticket carte<br />
bleue, etc...), par lettre recommandée avec accusé de<br />
réception, dans un délai de deux mois à compter de la<br />
date de publication du jugement dit d’ouverture de la<br />
procédure (date disponible sur le site bodacc.fr) (1).<br />
Malheureusement, les chances de recouvrer une créance<br />
déclarée mais non privilégiée telle qu’un acompte de<br />
commande - par opposition par exemple à une créance<br />
de salaire ou d’URSSAF- sont très faibles.<br />
Afin d’éviter, autant que possible, d’être confronté à ce<br />
type de situation, il convient donc de :<br />
- vérifier la santé financière de l’entreprise avec laquelle<br />
on s’apprête à contracter (sites infogreffe.fr ou societe.<br />
com) ;<br />
- privilégier les grandes enseignes, bien que cela ne<br />
constitue pas une garantie absolue ;<br />
- verser l’acompte par carte bancaire, en s’assurant au<br />
préalable que le risque de mise en redressement et en<br />
liquidation judiciaire du commerçant est garanti aux<br />
termes du contrat conclu avec l’émetteur de la carte ;<br />
- réduire le montant de l’acompte au minimum, l’idéal<br />
étant évidemment de négocier une commande sans<br />
acompte.<br />
Maître Pierre NAMER<br />
Avocat<br />
(1) En cas de redressement judiciaire, il convient également<br />
d’adresser au mandataire judiciaire par lettre recommandée<br />
avec accusé de réception une mise en demeure de se prononcer<br />
sur l’éventuelle poursuite du contrat conclu.<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
40
MÉDICAL<br />
AVEC LE SPORT, ON EST BIEN<br />
D A N S S O N C O R P S<br />
ET DANS SA TÊTE AUSSI…<br />
danS le PréCédenT numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, nouS avonS<br />
abordé leS bienFaiTS du SPorT Sur le Cœur eT Sur<br />
leS muSCleS. il FauT Savoir que l’exerCiCe PHySique<br />
aGiT éGalemenT Sur noTre SqueleTTe eT Sur noTre<br />
moral. aveC l’Hiver qui eST là, il eST néCeSSaire de<br />
PourSuivre l’aCTiviTé SPorTive CommenCée aveC le<br />
beau TemPS.<br />
Le sport est bon pour les<br />
articulations quand il ne les<br />
maltraite pas. Un footballeur,<br />
un rugbyman ou un tennisman<br />
de haut niveau risquent,<br />
avec le temps, d’avoir des<br />
problèmes parce que leurs<br />
articulations sont soumises<br />
à une forte tension. En revanche,<br />
une activité physique<br />
modérée permet de<br />
conserver et de développer<br />
l’amplitude naturelle des<br />
articulations (plus de sou-<br />
plesse, meilleure utilisation<br />
de la force musculaire). C’est<br />
aussi une bonne prévention<br />
(et un bon remède) pour les<br />
problèmes d’arthrose car le<br />
sport favorise la nutrition et<br />
la mobilité des cartilages.<br />
En ce qui concerne les os,<br />
le sport les préserve de leur<br />
(possible) décalcification.<br />
En favorisant la fixation du<br />
calcium, l’activité physique<br />
permet de prévenir l’ostéoporose.<br />
Enfin, l’activité spor-<br />
tive consolide les os et leur<br />
apporte du poids et de la<br />
vigueur.<br />
C’est par ailleurs un excellent<br />
moyen de lutter contre<br />
le mal de dos. Grâce aux<br />
muscles abdominaux et dorsaux<br />
(situés dans le torse)<br />
ainsi qu’aux muscles des<br />
jambes, le sportif sera (en<br />
principe) protégé contre<br />
les douleurs lombaires (appelées<br />
aussi lombalgies,<br />
douleurs en bas du dos).<br />
Toutefois, si votre colonne<br />
vertébrale n’est pas en bon<br />
état, le sport peut aggraver<br />
les choses. Il vaut mieux demander<br />
auparavant l’avis du<br />
médecin. La natation est un<br />
bon exercice physique pour<br />
le dos. Un torse tonique et<br />
musclé posé sur des jambes<br />
solides permettent aussi de<br />
prévenir la sciatique (pincement<br />
du nerf sciatique qui<br />
entraîne une très grande<br />
douleur).<br />
L’activité sportive fortifie le<br />
système immunitaire (système<br />
de défense de l’organisme<br />
contre les maladies).<br />
Les risques de cancer, notamment<br />
celui du côlon, sont<br />
diminués. Enfin, le sportif<br />
dort et récupère mieux, et<br />
il est moins sensible à la dépression.<br />
Il se pourrait même<br />
que faire du sport allonge<br />
l’espérance de vie.<br />
D’autre part, la pratique<br />
d’une ou de plusieurs activités<br />
physiques permet de<br />
garder des bons réflexes, ce<br />
qui est important avec l’âge,<br />
quand les chutes ne sont pas<br />
sans conséquence.<br />
Le sport apporte également<br />
de multiples bienfaits moraux<br />
mais qui dépendent un<br />
peu de la façon dont le sportif<br />
aborde son sport.<br />
S’il apprécie le changement,<br />
il peut ne pas prendre de<br />
plaisir à la répétition d’en-<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
41<br />
traînements qui se ressemblent<br />
ou à un effort prolongé<br />
et répétitif (course à pieds,<br />
cyclisme).<br />
Une personne trop timide,<br />
et/ou mal intégrée peut<br />
rester à part d’un groupe,<br />
même dans un sport collectif.<br />
Cela peut même parfois<br />
provoquer de l’amertume et<br />
des jalousies.<br />
Néanmoins, quand l’effort<br />
est intense et procure<br />
une souffrance physique, le<br />
corps crée l’endomorphine<br />
qui soulage la douleur, permet<br />
d’avoir plus d’assurance,<br />
une meilleure estime<br />
de soi, voire même plus de<br />
confiance en soi. Quand il<br />
est pratiqué avec plaisir, le<br />
sport permet également de<br />
diminuer le stress et la tension.<br />
Les sports collectifs<br />
sont à l’image d’une société<br />
en miniature. Puisqu’on y va<br />
pour le plaisir, cela encourage<br />
à développer le sens<br />
du respect des règles et des<br />
autres, à savoir être persévérant<br />
et travailler en groupe.<br />
Alors, bon sport et passez un<br />
bon hiver.<br />
Dr Michel Mimoun
MICHAËL MIZRACHI,<br />
LE « BROYEUR » VENU DE L’EST.<br />
le monde du Poker Semble êTre un deS jeux d’arGenT en voGue où leS juiFS onT une PlaCe PréPondéranTe. le<br />
rabbin SulTan, d’aix en ProvenCe où Se Trouve l’un deS PluS GroS CaSinoS de FranCe, raPPelle que leS jeux<br />
d’arGenT Comme le Poker ne SonT PaS en adéquaTion aveC leS PrinCiPeS FondamenTaux du judaïSme. Selon le<br />
Talmud, un joueur eST inaPTe à TémoiGner, auTremenT diT, Sa Parole viS à viS de la reliGion eST invalide. en<br />
FranCe, nouS ConnaiSSonS ParTiCulièremenT PaTriCk bruel, le CHanTeur aCTeur qui a SouvenT FaiT Parler<br />
de lui Par SeS exPloiTS Sur leS TableS de Poker ; maiS il y a aux uSa un joueur qui dePuiS 6 anS déFraye la<br />
CHronique danS Ce milieu ; il S’aGiT du jeune miCHaël mizraHi.<br />
Eric, Susan et Michaël Mizrachi<br />
Né le 5 janvier 1981 à Miami<br />
en Floride d’un père originaire<br />
d’Irak, Michaël comme<br />
les membres de sa famille<br />
est un Juif pratiquant. Ils parlent<br />
couramment l’hébreu.<br />
Ses parents tenaient une pizzeria<br />
cashere dans laquelle<br />
ils jouaient aux cartes le<br />
chabbat, jour de fermeture<br />
du restaurant. Dès l’âge de<br />
13 ans, Michaël et ses trois<br />
frères passaient des nuits entières<br />
à jouer au gin rami et<br />
au poker. Quand leur père se<br />
plaignait à sa femme Susan<br />
que leurs enfants jouaient<br />
aux cartes tout le temps et<br />
tard le soir, elle répondait :<br />
« La pomme ne tombe jamais<br />
loin du pommier ».<br />
Bien que doué pour les<br />
études et ayant de grandes<br />
ambitions professionnelles (il<br />
rêvait de devenir médecin)<br />
Michaël décide d’abandon-<br />
ner l’université et de s’adonner<br />
au poker, passion qu’il<br />
partage avec son frère jumeau<br />
Eric et son autre frère<br />
Robert. Quant à Donny, son<br />
jeune frère, il choisit pour sa<br />
part d’être magicien professionnel.<br />
La «Mizrachi Team»<br />
a pris d’assaut Las Vegas, la<br />
«Sin City» faite de magie et<br />
de jeu.<br />
Suite à son mariage avec Aidilay<br />
en 2004 qui se convertit<br />
au judaïsme, cette année<br />
sera pour lui celle du bonheur<br />
puisque son premier<br />
enfant Paul William (prénom<br />
du grand-père selon la tradition<br />
orientale) naît. Il dira<br />
alors que la naissance de son<br />
fils a été la plus grande joie<br />
qu’il ait eue et qu’ainsi il prit<br />
conscience de ses responsabilités.<br />
En 2004, il entre aussi dans<br />
le circuit professionnel mais<br />
c’est en 2005, à seulement<br />
JEUX<br />
24 ans qu’il deviendra célèbre<br />
en se positionnant<br />
parmi les gagnants d’un des<br />
principaux tournois. Il remporte<br />
près de 2 800 000 $<br />
(2 000 000 €). On lui donne<br />
le surnom de « The Grinder,<br />
le Broyeur ». Il est un des<br />
joueurs les plus agressifs<br />
dans le jeu sur les tables de<br />
poker et ses concurrents le<br />
craignent et le respectent.<br />
D’ailleurs, son surnom est<br />
pratiquement devenu un<br />
nom puisque sa femme est<br />
appelée Madame Grinder,<br />
ses enfants, Paul et Julia<br />
Malka sont les « Baby » Grinder<br />
En gardant une impressionnante<br />
régularité sur<br />
les tables de jeux pendant<br />
les 5 années qui suivirent<br />
il capitalisera plus de 11<br />
millions de dollars (8 millions<br />
d’euros) ce qui en<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
42<br />
fait l’un des jeunes joueurs<br />
les plus titrés et les plus<br />
riches. C’est en 2010 qu’il<br />
atteindra la consécration<br />
en remportant son premier<br />
bracelet (équivalent à la<br />
ceinture de champion du<br />
monde en boxe) lors d’un<br />
tournoi du World Series Of<br />
Poker. Ce jour là, son frère<br />
Robert et lui joueront à la<br />
table finale, chose exceptionnelle<br />
où deux frères se<br />
retrouvent ainsi. Lors de la<br />
cérémonie de la remise du<br />
prix qui suivra, il choisit de<br />
faire entonner l’hymne d’Israël,<br />
la Hatikva, en l’honneur<br />
de son héritage familial. En<br />
octobre 2011, il gagne son<br />
2ème bracelet d’or dans le<br />
tournoi du World Séries of<br />
Poker Europe.<br />
Yonni Chemla et Guy Fellous<br />
Michaël présente fièrement son 1er « bracelet » et les<br />
dollars gagnés.
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
grandS perSonnageS<br />
JuifS du paSSÉ<br />
nISSIM SAMAMA un « CAïD »<br />
POuR lES JuIfS DE tunISIE<br />
Sais-tu qu’au Moyen Âge, à Narbonne, en Septimanie, à<br />
Rouen, en Neustrie et à Mayence en Austrasie, existaient<br />
des « Roi des Juifs », chargés de l’organisation et de la<br />
gestion des communautés juives locales ? Il y eut aussi,<br />
au 7ème siècle, en Afrique du Nord, une reine juive, la<br />
Kahéna. À la même époque, du côté de la Volga, on parle<br />
d’un « Royaume juif des Khazars ». Les chercheurs racontent<br />
aussi qu’il y eut un royaume juif en Afghanistan. Et,<br />
bien plus tard, en Tunisie, au 18ème siècle, les beys installeront<br />
des « Rois des Juifs » locaux en désignant des<br />
« caïds » juifs. Une famille a dominé tout particulièrement<br />
la « profession », celle des Samama, constituant une véritable<br />
dynastie de « caïds ». Parmi eux Samuel, Elihaou,<br />
Moché, Yacob Bichi, Yehouda, Yossef, Nathan, Moïse, Salomon<br />
dit Chloumou et, bien sûr, le héros de notre récit,<br />
Nessim Bishi.<br />
C’est en 1805, à Tunis, au sein d’une famille juive très modeste,<br />
celle du rabbin Salomon Samama et de son épouse,<br />
née Aziza Krief, que naît le petit Nessim. On ne connaît pas<br />
grand chose de son enfance mais on sait que, très jeune,<br />
Nessim Samama se lancera dans le commerce des tissus. Il<br />
tient une échoppe dans le quartier juif de la ville, la Hara.<br />
Polygame, il aura trois femmes, il a du mal a joindre les deux<br />
bouts car il doit entretenir ses épouses, son vieux père et son<br />
frère Nathan. Pourtant, un jour, la chance va lui sourire en la<br />
personne de l’un de ses clients, un haut dignitaire tunisien,<br />
le général Mahmoud Ben Mohammed Benaïad. Ébloui par<br />
la faconde et l’entregent du marchand de tissus, Benaïad<br />
propose à Nessim Samama d’entrer à son service. Sans hésitation,<br />
Nessim Samama saisit l’opportunité qui lui est offerte<br />
et, par la plus petite des portes, celle de domestique<br />
d’un général, il pénètre dans la cour du souverain, le bey<br />
de Tunis. Très vite, son statut s’améliore et, de factotum, il<br />
devient caissier, gérant les avoirs de Benaïad et de son associé,<br />
le ministre des Finances, Mohammed Khaznadar. Grâce<br />
à Nessim Samama, les deux hommes amassent une fortune<br />
considérable qui est, pour une bonne partie et par prudence,<br />
placée en Europe.<br />
Juin 1852. Nessim a 47 ans. C’est un tournant. Benaïad, qui<br />
prend peur de l’ambiance qui règne au palais s’enfuit à Paris<br />
avant de s’installer à Istanbul. Nessim ne perd pas au change.<br />
Khaznadar, de son vrai nom Georges Kalkias Stavelakis, un<br />
Grec converti à l’islam qui a été ministre sous cinq beys successifs<br />
et qui, désormais Premier ministre et Conseiller d’État<br />
détient un énorme pouvoir, le prend à son service. Le voilà<br />
promu trésorier contrôleur général des finances du royaume.<br />
Grâce à ses relations et à son entregent, Nessim Samama,<br />
par le biais des commissions qu’il perçoit dans toutes sortes<br />
d’affaires se trouve à la tête d’une immense fortune.<br />
En 1859, grâce à l’entremise du consul de France, Léon<br />
Roches, Nessim Samama est nommé « Caïd des Juifs ». Après<br />
la réussite financière, c’est la consécration « politique ». Dès<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
43<br />
lors, il va manifester, à l’égard de sa communauté une libéralité<br />
sans failles, mariant les jeunes filles pauvres, secourant les<br />
indigents, dispensant sans compter les aides les plus diverses.<br />
Il se découvre une vocation de mécène du livre hébraïque et<br />
contribue à la publication de dizaines d’ouvrages en hébreu<br />
qui sont édités à Livourne, à Paris et même à Jérusalem.<br />
En 1860, Nessim Samama, nommé directeur des finances tunisiennes<br />
est un quasi ministre. Il se fait construire un « palais<br />
» dans le quartier juif et une synagogue porte désormais<br />
son nom ainsi qu’une riche bibliothèque. Dans le « Palais Samama<br />
» qui, plus tard, abritera l’école de l’Alliance Israélite<br />
Universelle, de belles réceptions mondaines sont données<br />
auxquelles sont conviés les consuls en poste à Tunis. Artisan<br />
du rapprochement entre la France et la Tunisie, Nessim<br />
Samama accompagne le bey à Alger en septembre 1860 à<br />
la rencontre de l’empereur Napoléon III et de son épouse,<br />
Eugénie.<br />
En 1864, prudent comme le fut en son temps Benaïad, Nessim<br />
Samama choisit de quitter la Tunisie sans esprit de retour.<br />
Il s’installe à Paris, au 47, rue du Faubourg Saint-Honoré à<br />
quelques mètres du Palais de l’Élysée actuel. L’ancien « Caïd<br />
des Juifs » y mène un train de vie fastueux.<br />
En 1870, le conflit franco-allemand l’incite à rejoindre Livourne.<br />
C’est là qu’il meurt le 24 janvier 1873. Confié à<br />
Adolphe Crémieux son testament donnera lieu à de nombreux<br />
procès.<br />
Plus tard, des rabbins consacreront des élégies et des<br />
poèmes à la gloire de Nessim Samama. Ils sont encore dans<br />
la mémoire des Juifs originaires de Tunisie.<br />
Jean-Pierre Allali
9<br />
2 9<br />
7<br />
8 5<br />
3<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
l e S J e u x d e t r<br />
1<br />
MotS flÉchÉS<br />
ONT LEUR<br />
ALLÉE À yAD<br />
VASHEM<br />
LEVANA EN<br />
HÉBREU<br />
SyNAgOgUE<br />
POUR LES<br />
ASHkENAzES<br />
ANgE SELON<br />
<strong>LA</strong> BIBLE<br />
ARCHANgE<br />
MODèLES AUTEUR<br />
<strong>DU</strong> <strong>JUIF</strong><br />
ATTACHE<br />
BACCA-<br />
<strong>LA</strong>UREAT<br />
ERRANT<br />
(EUGÈNE)<br />
<strong>LA</strong> MER EN<br />
CONTIENT<br />
DANS<br />
L’ALPHABET<br />
gREC<br />
PERMET<br />
L’OUVERTURE<br />
PRINCE DE<br />
CHAQUE<br />
TRIBU<br />
VIEUX SIgLE<br />
SCO<strong>LA</strong>IRE<br />
FILS D’ISAAC ET<br />
DE RÉBECCA<br />
gRANDE TAILLE<br />
AMÉRICAINE<br />
LE JOURDAIN A<br />
LES SIENNES<br />
A SON DINER<br />
ANNUEL<br />
PRÉCèDE<br />
SOUVENT<br />
ISRAëL<br />
SyMBOLE DE<br />
<strong>LA</strong> TERRE<br />
SAINTE<br />
UN POUR ANNE<br />
FRANk<br />
Sudoku thÉMatique - niveau moyen<br />
2Remplissez chaque grille avec des chiffres de 1 à 9,<br />
afin que chaque ligne, chaque colonne et chaque bloc<br />
de 9 cases contiennent tous les chiffres de 1 à 9.<br />
3<br />
4<br />
1<br />
7<br />
8<br />
4<br />
9<br />
6<br />
Lorsque vous aurez trouvé l’ensemble des chiffres de cette<br />
grille et reporté ceux contenus dans les cases de couleur à<br />
l’intérieur de la frise ci-dessous, vous obtiendrez un nombre<br />
répondant à la définition suivante :<br />
« On y allume la première bougie ... »<br />
KISLEV<br />
7 3<br />
2<br />
3 4 6<br />
1 8<br />
1<br />
7<br />
4<br />
7<br />
2<br />
9<br />
PETIT CANAL<br />
CÔTIER<br />
CONTACT AVEC<br />
L’EAU<br />
AU BOUT DE<br />
L’AVENUE<br />
ERODIEz<br />
PROPHèTE<br />
PREMIèRE DES<br />
MATRIARCHES<br />
BIBLIQUES<br />
3<br />
LE PREMIER<br />
DES<br />
TESTAMENTS<br />
TEL LE FRANC<br />
EN AFRIQUE<br />
POUR LUI OU<br />
ELLE (LE )<br />
ÉCOLE JUIVE<br />
C H o<br />
Les jeux de cette page ont été réalisés par Gérard Sima<br />
PONCTUE<br />
ISAÏE<br />
MATIèRE<br />
POUR UN<br />
ANIMAL<br />
moT à Trouver<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
44<br />
1<br />
3<br />
5<br />
7<br />
9<br />
PERSONNAgE<br />
<strong>DU</strong> LIVRE DE<br />
RUTH<br />
<strong>DU</strong>RCIT UN<br />
BRAS<br />
DANS UN<br />
CHANT<br />
RÉVOLUTION-<br />
NAIRE<br />
Mot Secret<br />
Trouvez la lettre qui manque pour former des mots de<br />
quatre lettres. Placez-la ensuite dans la grille verticale<br />
et découvrez ainsi le symbole de Hanouka.<br />
n<br />
P<br />
G<br />
m<br />
o<br />
o<br />
i<br />
n<br />
e<br />
n<br />
a e<br />
C<br />
d<br />
o<br />
l o<br />
PERSONNAgE<br />
BIBLIQUE<br />
AyANT VÉCU<br />
9<strong>12</strong> ANS<br />
o<br />
e T<br />
d i T<br />
d<br />
i<br />
C<br />
e<br />
2<br />
4<br />
6<br />
8<br />
10
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
i B u 1 2 J u n i o r<br />
quIz : tEStEz vOS COnnAISSAnCES<br />
leS ouvrageS deStinÉS à la JeuneSSe<br />
danS Ce quiz à CHoix mulTiPle, nouS allonS TeSTer TeS ConnaiSSanCeS en maTière de PubliCaTionS à THème<br />
juiF deSTinéeS à la jeuneSSe<br />
Question 1 :<br />
Le célèbre dessinateur américain Art Spiegelman est l’auteur d’une bande dessinée consacrée à la Shoah qui lui a valu le prix<br />
Pulitzer. Il s’agit de :<br />
A : Shoah – B : Maus – C : Génocide<br />
Question 2 :<br />
Art Spiegelman est né à :<br />
A : Tunis – B : Los Angeles – C : Malte – D : Stockholm<br />
Question 3 :<br />
Tu as entendu parler du « Chat du Rabbin », une BD qui a donné naissance à un film désormais célèbre. Comment s’appelle<br />
l’auteur de cette BD ?<br />
A : Marcel Gottlieb – B : Joann Sfar – C : Mandryka<br />
Question 4 :<br />
Dans « Le chat du rabbin », la fille du rabbin se prénomme :<br />
A : Makrouda – B : Beya – C : Zlabya<br />
Question 5 :<br />
Dans « Le chat du rabbin », à part le chat, quel est l’autre animal qui joue un rôle important :<br />
A : Un perroquet – B : Une souris – C : Un canard – D : Un cheval<br />
Question 6 :<br />
Dans « Le chat du rabbin », que désire faire le chat ?<br />
A : Manger un poisson complet – B : Boire de l’anisette – C : Se marier – D – Faire sa Bar-Mitsva<br />
Question 7 :<br />
L’auteur américain Steve Sheinkin est l’auteur de plusieurs BD dont le héros est un rabbin. Il s’agit de :<br />
A : Rabbi Jacob – B : Rabbi Harvey - C : Rabbi Akiba – D : Rabbi Fragi<br />
Question 8 :<br />
Les aventures du rabbin créé par Steve Sheinkin se déroulent dans une localité américaine imaginaire. Il s’agit de :<br />
A : Elk Spring – B : Koh Lanta – C : Mazal town<br />
Question 9 :<br />
Le rabbin de Steve Sheinkin a une amoureuse. Elle s’appelle :<br />
A : Chochana – B : Abigaïl – C : Rivka<br />
Question 10 :<br />
Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme a consacré en 2007 une exposition à un héros juif de BD. Il s’agit de :<br />
A : Superman – B : Spiderman – C : Mickey Mouse – D : Donald<br />
Question 11 :<br />
Jacky Yarhi est l’auteur d’un ouvrage destiné à la jeunesse sur le judaïsme. Il s’agit de :<br />
A : Écoute, Israël – B : Et tu l’enseigneras à ton enfant – C : J’apprends l’hébreu<br />
Question <strong>12</strong> :<br />
Tomi Ungerer a raconté l’histoire d’un ours en peluche qui a traversé l’époque nazie. Il s’agit de :<br />
A : Toto – B : Tobie – C : Otto – D : Momo<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
45<br />
Noémie Wagman<br />
Solution des jeux en page 46
1 / MOTS FLÉCHÉS<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
livreS JeuneS<br />
lE CAbAnOn DE l’OnClE JO<br />
Par briGiTTe Smadja (*)<br />
Tu t’en souviens peut-être. Dans le numéro 20 de ton journal préféré, je t’avais raconté qu’à<br />
titre tout à fait exceptionnel j’avais pris la liberté de vous présenter non pas un livre qui<br />
m’avait été, comme d’habitude, envoyé par un éditeur, mais un ouvrage découvert dans une<br />
brocante, une « foire à tout », comme on dit souvent. Il s’agissait de « La tarte aux escargots<br />
» de Brigitte Smadja. Eh bien, figure-toi, que dans la même brocante, l’été dernier, j’ai<br />
retrouvé un autre livre du même auteur paru dans la même édition. Et comme il m’a beaucoup<br />
plus, j’ai décidé de t’en parler.<br />
L’histoire se passe, comme la précédente, dans le milieu des Juifs tunisiens qui ont quitté leur<br />
terre natale pour Saint-Denis dans la banlieue parisienne. C’est là que vivent Lili, tata Denise<br />
et tonton Jo et tout une ribambelle de cousins et de cousines. On l’aime bien, l’oncle Jo mais<br />
lui, il est taciturne, renfrogné. Comme s’il avait perdu l’usage de la parole. Une seule chose va<br />
lui redonner de l’énergie : le projet de construire un cabanon et d’aménager un potager dans<br />
un terrain vague qui jouxte la cité où ils habitent. Mais ce n’est pas une entreprise facile et les<br />
embûches vont être nombreuses. Un livre super sympa que je te conseille vivement.<br />
(*) Éditions de l’École des Loisirs. 1998. <strong>12</strong>8 pages.<br />
J’APPREnDS à lIRE Et à éCRIRE l’HébREu<br />
Par yoSSeF azoulay (*)<br />
Voici une nouvelle version d’un classique de l’apprentissage de l’hébreu à destination des<br />
jeunes. C’est très agréablement coloré, les illustrations sont de bonne facture. Chaque lettre<br />
est présentée avec toutes ses particularités. Des espaces sont prévus régulièrement pour<br />
permettre d’effectuer des pages d’écriture. Pour certaines lettres qui se ressemblent, des astuces<br />
sont proposées pour éviter le piège de la confusion. Quelques éléments de grammaire<br />
sont donnés qu’il faudra, bien sûr, approfondir avec ton maître. Enfin, l’ouvrage s’achève sur<br />
des prières et sur…des gâteaux. Bonne lecture, bonne téfila et bon appétit.<br />
(*) Éditions Lichma. <strong>12</strong>2 pages.15 euros. Existe également en CD (2 pièces) lu par Jean-<br />
David Hamou <strong>12</strong>,90 euros (Une offre spéciale est proposée dans le livre).<br />
SolutionS deS Jeux<br />
S C a a b<br />
C H e r u b i n o<br />
u r i e l C F a<br />
j C l e F T u S i e z<br />
l u n e T e T i e r<br />
S a G<br />
AUTEUR<br />
<strong>DU</strong> <strong>JUIF</strong><br />
ERRANT e (EUGÈNE) S l i e n S<br />
b T S a S i o n i e<br />
e S a u e e n o r T<br />
P S i x x l S a r a H<br />
2 / SUDOKU THÉMATIQUE<br />
Magazine TRIBU <strong>12</strong> / N° 29 Hanoucca 5772 / Décembre - Janvier - Février<br />
46<br />
3<br />
6 5 8<br />
4<br />
9<br />
1<br />
5<br />
6<br />
8<br />
1<br />
1<br />
7<br />
2<br />
8 4 9<br />
2<br />
7<br />
2<br />
9<br />
7<br />
3<br />
4<br />
3<br />
5<br />
6<br />
9<br />
1<br />
4<br />
Ligne 1 : NOCE - 2 : CHOC - 3 : PAIN - 4 : DENT-<br />
5 : GOND - 6 : EDIT - 7 : MALE - 8 : IODE -<br />
9 : ECHO - 10 : LOIR<br />
Mot à trouver : cHandeLier<br />
3<br />
9<br />
1<br />
2<br />
4<br />
3<br />
5<br />
2 5 6 1<br />
7<br />
8<br />
6<br />
3<br />
5<br />
8<br />
4<br />
5<br />
7<br />
9<br />
8<br />
2<br />
9<br />
4<br />
6<br />
6<br />
2<br />
8<br />
2<br />
7 8 1<br />
3<br />
7<br />
2 8 1<br />
2 5 (KISLEV)<br />
7<br />
6<br />
3 / Mot Secret<br />
1<br />
9<br />
3<br />
5<br />
4<br />
6<br />
4<br />
5<br />
3<br />
7<br />
9<br />
Par Noémie Wagman<br />
QUIZ :<br />
Les bonnes réponses sont :<br />
1 - B, 2 - D, 3 - B, 4 - C, 5 - A,<br />
6 - D, 7 - B, 8 - A, 9 - B, 10 - A,<br />
11 - B, <strong>12</strong> - C<br />
Compte tes réponses exactes.<br />
Pour chaque bonne réponse, tu<br />
marques 1 point. Additionne.<br />
De 0 à 3 points : Ce n’est pas<br />
brillant. Tu n’as pas du bien comprendre<br />
les questions. Ce n’est<br />
pas grave.<br />
De 4 à 7 points. Pas mal.<br />
Comme on dit : « Peut mieux faire ».<br />
De 8 à 11 points : Très bonne<br />
connaissance du sujet. Bravo !<br />
<strong>12</strong> points : Es-tu sûr de ne pas<br />
avoir jeté un œil sur les solutions<br />
avant de répondre ? Non ? Tu as<br />
vraiment tout bon ! Un très grand<br />
bravo. Tu es un champion !
nouveau<br />
Site<br />
internet<br />
Magazine TRIBU Magazine <strong>12</strong> / TRIBU N° 29 <strong>12</strong> Hanoucca / N° 26 5772 / Mars / Décembre - Avril - Mai - Janvier 2011 - Février<br />
47
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minimum de 390€. Ce chèque ne peut en aucun cas faire l'objet d'un remboursement sur tout ou partie en numéraire. Non cumulable avec une autre offre promotionnelle.<br />
(3) Voir conditions en magasin.<br />
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