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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

Expliquons de quoi il s’agit. Il y a effectivement une grande mitsvah de réprimander le prochain (cf.<br />

Lévitique 19, 17), mais on conçoit mal le rapport entre elle et le fait de détacher quelqu’un de l’emprise<br />

du mauvais penchant.<br />

Le Ram’hal veut dire par là que lorsque personne ne reproche à l’homme les fautes qu’il a commises,<br />

et que personne ne le secoue, il n’a aucune chance de se libérer seul de l’emprise du mauvais penchant.<br />

C’est pourquoi il précise : « par les remontrances », ce qui signifie que l’homme doit se faire des reproches,<br />

envisager de revenir à Dieu, et ainsi son cœur incirconcis se brisera et il se libérera petit à petit du pouvoir<br />

du mal.<br />

Il est écrit « Tu feras certainement des remontrances à ton prochain ». Si tu es prisonnier du mauvais<br />

penchant et qu’il n’y a personne pour te faire des reproches, c’est le mauvais penchant qui devient ton<br />

prochain. Cela signifie que tu dois te faire des remontrances à toi-même, ainsi tu en feras également à ton<br />

prochain, qui n’est autre que le mauvais penchant, jusqu’à ce que tu le domines et que tu te libères de son<br />

emprise. Nous savons en effet que pour tromper l’homme, il se présente à lui avec amour et tendresse<br />

comme un invité. Voici comment les Sages décrivent ce processus (Soukah 52b, Béréchith Rabah 22, 11) :<br />

Le mauvais penchant est au début un passant, puis un invité, et enfin il devient le maître de la maison. Cela<br />

veut dire qu’au début il parle un langage mielleux, comme un ami préoccupé du bien de son ami, alors que<br />

« dans l’intérieur du cœur il lui tend un piège » (Jérémie 9, 7), tout en se moquant intérieurement de ceux<br />

qui tombent en son pouvoir, car il ne souhaite leur bien qu’apparemment. Voilà pourquoi l’homme doit se<br />

faire des remontrances à lui-même : cela lui permettra de sortir du domaine de cet insolent, de cette haute<br />

montagne, pour arriver dans celui du bon penchant et devenir semblable à un sacrifice devant Dieu, digne<br />

d’expier pour les autres par la sainteté de ses actes.<br />

Le bouc pour Azazel est une façon de faire taire nos accusateurs<br />

Il est écrit : « Le bouc que le sort aura désigné pour Azazel (...) sera envoyé à Azazel dans le désert »<br />

(Lévitique 16, 10), et encore : « Le bouc emportera sur lui tous leurs péchés dans un pays solitaire, on<br />

enverra le bouc dans le désert » (Ibid. 22).<br />

Les Sages ont dit que le jour de Kippour, Dieu a pardonné à Israël la faute du Veau d’Or dans la joie, et<br />

a dit à Moïse « J’ai pardonné comme tu l’avais demandé » (Nombres 14, 20) (Seder Olam 86, Tan’houma<br />

Tissa 20, Rachi sur Deutéronome 9, 18), après quoi Moïse est descendu de la montagne en portant dans<br />

ses deux mains les deuxièmes Tables de la Loi. Il est écrit en effet : « Car en ce jour il vous sera pardonné<br />

afin de vous purifier » (Lévitique 16, 30).<br />

Il nous ont également enseigné (voir entre autres Pirkei Derabbi Eliezer 46, Zohar I 190a, II 237b) que le<br />

fait d’envoyer le bouc pour Azazel au désert (au lieu de le sacrifier dans le Temple) représente un cadeau que<br />

Dieu envoie à Esaü, qui est le Satan (Ibid. I, 170b), ainsi que le mauvais penchant (Ibid. II, 42a) et l’ange<br />

de la mort (Tikounei Zohar MiZohar ‘Hadach 171a), afin de le soudoyer pour qu’il ne vienne pas déranger<br />

la sainteté de ce jour en s’attaquant aux benei Israël. C’est la même idée que celle du cadeau envoyé par<br />

Jacob à son frère Esaü pour assouvir sa convoitise et l’inciter à s’en aller et à se détourner de lui.<br />

Le Midrach nous parle de deux bons chevreaux (Béréchith Rabah 65, 10), bons pour toi (Jacob) parce<br />

qu’ils vont te permettre de prendre les bénédictions, et bons pour tes descendants, qui grâce à eux recevront<br />

le pardon le jour de Kippour, ainsi qu’il est écrit : « Car en ce jour il vous sera pardonné pour vous purifier,<br />

etc. » (Lévitique 16, 30). Le bouc à Azazel est donc un cadeau adressé à Esaü de la part du Roi.<br />

Tout cela paraît incompréhensible. 1) Pourquoi est-il nécessaire de suborner l’ange tutélaire d’Esaü<br />

plutôt que celui de tout autre peuple ? 2) Dieu ne pourrait-il fermer la bouche aux accusateurs des benei<br />

Israël sans cadeau corrupteur ? 3) Il faut aussi comprendre pourquoi le bouc, qui est un cadeau à Esaü, a<br />

reçu le nom de « bouc pour Azazel » plutôt que tout autre nom ? (voir à ce propos Torath Cohanim 16,<br />

28, Yoma 67b).<br />

Il faut enfin expliquer la descente de Moïse le jour de Kippour. Pourquoi a-t-il dû rester sur la montagne<br />

quarante jours et quarante nuits pour recevoir les deuxièmes tables (« Je suis resté sur la montagne<br />

comme la première fois, quarante jours et quarante nuits » (Deutéronome 10, 10)) ? N’aurait-il pas suffi<br />

qu’il monte et redescende avec immédiatement, sans s’attarder ? Il connaissait déjà la Torah de la fois

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