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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

En approfondissant cette idée, nous constatons qu’il y a une punition « mesure pour mesure » envers<br />

celui qui dit du mal d’autrui (et qui se montre orgueilleux), et qui est frappé de la lèpre et d’autres plaies,<br />

lui et tout ce qui est en sa possession. En effet, plusieurs raisons peuvent pousser l’homme à dire du mal<br />

d’autrui et à s’enorgueillir.<br />

Premièrement, comme il tire une certaine vanité de l’humiliation qu’il inflige à l’autre, il l’attaque très<br />

violemment, or les Sages ont dit que quiconque se glorifie de la honte d’autrui n’a pas de part dans le<br />

monde à venir (Yérouchalmi ‘Haguigah ch. 2 halakhah 1, Béréchith Rabah 1, 7).<br />

Deuxièmement, au moment où il dit du mal, il ressent un grand plaisir d’avoir déconsidéré l’autre en<br />

racontant des histoires sur lui, tout comme s’il rentrait de guerre la couronne de la victoire posée sur la<br />

tête.<br />

troisièmement, l’envie de dire du mal d’autrui et de tirer gloire de sa honte provient de ce qu’il le soupçonne<br />

de lui avoir fait du tort et d’avoir attenté à son honneur. Il est donc tenté de se venger autant que faire se<br />

peut, contrairement au commandement : « Ne te venge pas et ne garde pas rancune » (Lévitique 19, 18),<br />

car il s’imagine que de blesser l’autre va lui rendre son honneur.<br />

Et quatrièmement, il se peut qu’on parle par intérêt personnel, pour prouver qu’on a raison contre l’autre.<br />

En disant du mal de lui, on neutralise définitivement ses paroles, contrairement au commandement : « Quand<br />

ton ennemi tombe, ne te réjouis pas » (Proverbes 24, 17).<br />

Mais Dieu, qui sonde les reins et les cœurs et qui est juste (Psaumes 7, 10), sait parfaitement que tout cela<br />

n’est que péché, c’est pourquoi il punit mesure pour mesure celui qui dit du mal : ce qu’il avait l’intention de<br />

faire à son frère, c’est à lui qu’on l’inflige (Deutéronome 19, 19). Les plaies et la lèpre constituent donc le<br />

châtiment d’avoir tiré gloire de l’humiliation de son frère, car désormais c’est de l’humiliation du coupable<br />

qu’on tirera gloire. En réponse au plaisir qu’il a éprouvé en humiliant l’autre, il est frappé de lèpre, et sera<br />

désormais abaissé et isolé en dehors du camp, avec la honte pour tout plaisir ; de plus il n’est même plus<br />

maître de son propre destin, c’est le cohen qui en décide, pour le meilleur ou pour le pire. Les plaies le<br />

frappent également pour avoir soupçonné l’autre d’avoir attenté à son honneur et avoir désiré l’humilier.<br />

Enfin et surtout, la lèpre le punit d’avoir dit du mal d’autrui alors qu’il y avait un intérêt personnel, à savoir<br />

la crainte d’être contredit efficacement. Les plaies reflètent par conséquent mesure pour mesure les raisons<br />

de la médisance : en réponse au plaisir (‘oNeG), au soupçon que l’autre ait touché (NaG’a) son honneur, à<br />

la crainte qu’il réussisse à contredire (NaG’a) ses paroles, il est frappé de plaies (NeG’Aïm), car tous ces<br />

mots sont formés des mêmes lettres.<br />

En outre, il est aussi puni de s’être comporté avec orgueil, ce que Dieu ne supporte pas, ainsi qu’il est<br />

écrit : « Tout orgueilleux est en abomination à Dieu » (Proverbes 16, 5), ou encore « Il ne peut pas cohabiter<br />

avec l’orgueilleux » (Sotah 5a). Son châtiment consiste donc à ne pas pouvoir se purifier lui-même de ses<br />

plaies. Même si elles ont disparu il lui est impossible de s’en purifier, comme un prisonnier incapable de<br />

se faire sortir lui-même de sa prison (Bérakhoth 5b, Sanhédrin 95b) : il doit s’abaisser et aller trouver le<br />

cohen pour qu’il le guide vers le repentir. Même si le cohen est plus jeune que lui en âge et en sagesse, il<br />

reste le seul à pouvoir décider en fonction de ce qu’il comprend, alors que lui, le lépreux, n’a aucun droit<br />

d’affirmer sa propre impureté ou pureté, en punition de l’orgueil qu’il avait manifesté. Son humiliation<br />

est donc grande de voir un cohen plus jeune ou plus ignorant que lui décider à sa place, alors qu’on ne lui<br />

accorde aucune confiance, à cause de son orgueil.<br />

Voici donc la réparation de celui qui dit du mal des autres : il n’y a que par la honte que sa faute sera<br />

pardonnée, puisqu’il est dit que quiconque a honte ne fautera pas rapidement (Nédarim 20a). Quand il se<br />

trouve humilié devant le cohen, c’est uniquement cela qui permet au cohen de constater une amélioration<br />

de son état. Si telle est la loi, c’est que la faute de la médisance est très grave, et très difficile à réparer.<br />

La Torah donne donc à ce sujet plusieurs indications qui permettent de savoir si le pécheur s’est repenti<br />

de ses calomnies et de son orgueil. Il ne suffit pas qu’il regrette la faute elle-même, il doit extirper le mal<br />

à sa racine au point que Celui qui connaît tout ce qui est caché puisse témoigner qu’il n’y retombera plus<br />

jamais (Rambam, Hilkhoth Techouvah ch. 2, halakhah 2).<br />

C’est pourquoi il doit aller chez le cohen et se présenter à lui très humblement, pour qu’il décide de son<br />

destin en disant s’il est déjà pur ; dans le cas contraire, grande est sa honte de se trouver isolé sept jours de

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