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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT METSOR'A<br />

METSOR’A<br />

Comment réparer la médisance<br />

Il est écrit : « Voici quelle sera la règle à suivre par le lépreux le jour où il se purifiera : on l’amènera<br />

au cohen » (Lévitique 14, 2). Qu’est-ce que la lèpre ? De quoi s’agit-il ? La Guemara dit que MeTSoR’A<br />

(« le lépreux »), c’est MoTSi R’A (« celui qui propage le mal ») (Arakhin 15b). Ses médisances lui valent<br />

d’être frappé de plaies (« les plaies viennent pour la faute de la médisance » (Ibid.)), dont il lui devient<br />

désormais impossible de se purifier seul, le cohen étant indispensable à l’exclusion de toute autre personne<br />

(voir Torath Cohanim début de Metsor’a, et Ramban Ibid.), comme l’indique le verset : « Le cohen sortira<br />

du camp (...) et le cohen verra » (Lévitique 14, 3).<br />

C’est très étonnant. La Guemara (Arakhin 15b, Yérouchalmi Péah 1, 1) affirme qu’il est plus grave de<br />

dire du mal d’autrui que de commettre les trois péchés de l’idolâtrie, des relations interdites et du meurtre,<br />

auxquels nous devons pourtant préférer la mort. Plus encore : celui qui les a commis est passible de mort. On<br />

a donc du mal à comprendre pourquoi les Sages voient l’origine des plaies dans la médisance et l’orgueil :<br />

si ces fautes sont réellement plus graves que celles qui sont passibles de mort, pourquoi ne seraient-elles<br />

punies que par des plaies ? Or on ne trouve effectivement nulle part qu’il faille se laisser tuer plutôt que<br />

de dire du mal du prochain.<br />

Il faut également s’interroger sur la nature du châtiment : pourquoi le médisant ou l’orgueilleux sont-ils<br />

frappés de la lèpre, qu’a-t-elle de spécifique ?<br />

En outre, on voit mal pourquoi la purification du lépreux doit nécessairement passer par le cohen, alors que<br />

par exemple le lépreux lui-même peut être un talmid ‘hakham et posséder parfaitement les lois concernant<br />

la lèpre. Dans ce cas, il sait qu’il est frappé de lèpre et qu’il est impur, ou bien qu’il s’est purifié de sa lèpre<br />

et qu’il est pur, pourquoi est-ce donc le cohen qui doit décider de tout ?<br />

Nous allons essayer d’expliquer tout cela au mieux. Effectivement, d’après les Sages, les plaies et la<br />

lèpre frappent le médisant et l’orgueilleux. Il constatera alors qu’il s’est mis dans un très mauvais pas, car<br />

il est dit de lui : « Le lépreux qui est frappé de la plaie doit avoir les vêtements déchirés (...) il demeurera<br />

isolé, sa résidence sera hors du camp » (Lévitique 13, 45-46). Cela signifie qu’il doit rester loin de tous ses<br />

proches et de tous ceux qu’il aime, ce qui s’accompagne d’une humiliation considérable puisque tout le<br />

monde sait pourquoi il est puni de la sorte. Sans aucun doute préférerait-il mourir que d’être rejeté de cette<br />

façon et serait-il tout disposé à être jugé comme celui qui a enfreint les trois interdictions les plus graves.<br />

De plus, son destin dépend uniquement du cohen, car même s’il est déjà pur il doit attendre que sa pureté<br />

soit proclamée par le cohen. Voilà donc un châtiment terrible : tous le montrent du doigt en constatant la<br />

lèpre et les plaies dont il est affligé, et le voilà installé dans la solitude en dehors du camp. Les humiliations<br />

et les souffrances qu’il endure sont pires qu’une vraie condamnation à mort.<br />

De plus, la déclaration du cohen ne suffit pas à le rendre pur. Il doit aussi apporter deux oiseaux vivants<br />

purs, du cèdre, de l’écarlate et de l’hysope (Lévitique 14, 4), tout cela pour lui rappeler que sa lèpre<br />

provenait de la médisance et qu’il doit maintenant réparer. Les Sages ont vu une allusion dans les oiseaux<br />

qu’il doit apporter : de même que les oiseaux gazouillent, lui aussi a gazouillé en disant du mal d’autrui<br />

(Arakhin16b). Par ailleurs, il doit aussi apporter du cèdre et de l’hysope, parce que jusqu’à présent il s’est<br />

enorgueilli comme le cèdre, et que pour réparer il doit maintenant s’abaisser comme l’hysope et l’écarlate<br />

[qui provient d’un ver] (Tan’houma Metsor’a 3, Rachi ibid.).<br />

Cette cérémonie représente une grande humiliation pour celui qui se purifie, car on le compare à un oiseau<br />

et à un ver qui n’ont aucune espèce de compréhension et se contentent de suivre les instincts implantés<br />

en eux au moment de la Création. Le lépreux a lui aussi cessé d’être plus élevé que les bêtes. En effet, il<br />

possédait de plus qu’elles l’intelligence et la parole, afin de les utiliser au service de son Créateur, et il a<br />

préféré se servir du langage pour dire du mal, réalisant ainsi le verset : « L’homme ne vaut pas mieux que<br />

la bête » (Ecclésiaste 3, 19). Par conséquent ce châtiment s’accompagne d’une grande honte qui s’ajoute<br />

à sa souffrance.<br />

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