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PARACHAT PARACHAT TAZRI'A-METSOR'A<br />
son sacrifice, on déclare dans le ciel que sa faute est pardonnée. L’homme doit s’élever, et alors il sera<br />
comme l’oiseau : de même que celui-ci entend les proclamations et gazouille, l’homme a lui aussi la faculté<br />
de pouvoir entendre les proclamations célestes, comme on le raconte sur les plus grands des Richonim et<br />
des A’haronim, ainsi que sur le Ba’al Chem Tov et d’autres encore. Mais c’est uniquement quand la voix<br />
de son chant se fait entendre dans la Torah. Il est en effet écrit : « la voix est la voix de Jacob » (Genèse<br />
27, 22), ce qui signifie que quand la voix de Jacob gazouille dans les synagogues et les maisons d’étude,<br />
les mains d’Esaü sont sans pouvoir (Béréchith Rabah 65, 20). Le langage ne doit pas être utilisé pour dire<br />
des choses interdites.<br />
Si c’est vrai, cela nous permet de comprendre le commentaire des Sages sur le verset « je donnerai la<br />
plaie de la lèpre dans la maison du pays que vous posséderez » (Lévitique 14, 34), à savoir que c’est une<br />
bonne nouvelle de voir sa maison frappée de lèpre, car on doit alors la démolir, et on y découvrira les<br />
trésors qu’y ont cachés les Amorréens (Horayoth 10a, Vayikra Rabah 17, 6). Cela demande à être expliqué :<br />
qu’il y a de bon là-dedans ? En fin de compte, les plaies restent tout de même la marque qu’on a dit du<br />
mal d’autrui !<br />
Mais ce que nous avons dit jusqu’à présent permet de le comprendre parfaitement, car Dieu ne souhaite<br />
pas repousser à jamais celui qui est banni de Sa présence (II Samuel 14, 14), Il ne laisse sombrer aucun juif,<br />
et même quand la faute est très grave, Il lui donne un moyen de se racheter. C’est cela la bonne nouvelle et<br />
le grand trésor pour l’homme qui a dit du mal : il doit demander pardon à celui qu’il a offensé (le cohen), le<br />
tsaddik qui a pris toutes ses mitsvoth, et alors il retrouvera le trésor de ses mitsvoth, qui lui reviendront, il<br />
apprendra l’humilité de l’oiseau et de l’hysope, et il méritera par là d’entendre les proclamations du ciel.<br />
Tout ceci nous permet de saisir l’affirmation de nos Sages : « Quand une femme « sème » la première,<br />
elle engendre un fils » (Bérakhoth 60a, Zohar III 42b), ainsi qu’il est dit : « Quand une femme « sème » et<br />
enfante un fils » (Lévitique 12, 2). Il s’agit de comprendre en quoi ce verset est une preuve que la femme<br />
a « semé » la première, ce qui a eu pour résultat la conception d’un fils. Peut-être est-ce son mari qui a<br />
« semé » le premier, ce qui lui a valu un fils ?<br />
Il semble que là réside le lien avec la parachat Chemini. Chemini (« huitième ») fait allusion à la<br />
circoncision du garçon le huitième jour (voir Mena’hoth 43b), et c’est cela « Quand une femme devient<br />
féconde et enfante un fils », comme nous l’avons écrit ci-dessus. C’est pourquoi il est écrit qu’elle devient<br />
féconde et non qu’elle engendre (voir Zohar début de Tazri’a), et en réalité tout est lié, car l’essentiel de<br />
la fécondité doit être le désir d’enfanter un mâle, qui atteindra la perfection le huitième jour, c’est-à-dire<br />
dans le monde à venir. On sait ce qu’ont dit les Sages à propos d’Abraham (Nédarim 31b) : il n’était pas<br />
considéré comme parfait avant de s’être circoncis, et c’est également le lien entre la parachat Tazri’a et la<br />
parachat Chemini.<br />
De plus, le mot ATSéRet (dans Chemini Atséret) vient d’une racine signifiant « retenir, exclure », comme<br />
dans « la femme est exclue pour nous (ATSouRah) » (I Samuel 21, 6). Cela veut dire que l’homme doit<br />
consacrer toute sa vie à atteindre le jour qui est entièrement consacré à Dieu, le huitième jour, au-delà de la<br />
nature. Or ce n’est qu’en réparant le passé, les défauts et les péchés de sa jeunesse, qu’on arrive au huitième<br />
jour, qui est le jour de la circoncision et de la perfection. Mais ce n’est pas simple, car le mauvais penchant<br />
trouble l’homme pendant toute sa vie, par conséquent s’il veut s’arrêter devant Dieu le huitième jour, il<br />
doit retenir sa bouche et sa langue de dire du mal, comme dans le verset « Celui qui garde sa bouche et sa<br />
langue protège son âme du malheur » (Proverbes 21, 23). Alors, quand il triomphe du mauvais penchant<br />
et retient sa bouche, il mérite d’être fixé devant Dieu. Et il est possible que ce soit justement la raison pour<br />
laquelle après Pessa’h et Soukoth, où la fête dure sept jours, il y a une continuation pendant toute l’année<br />
au moyen du huitième jour.<br />
Voilà donc l’enseignement des plaies, à propos desquelles il est écrit : « Si la plaie paraît plus profonde<br />
que la peau du corps » (Lévitique 13, 3), ce qui signifie que la plus petite parole de médisance peut être<br />
considérée comme profonde et très grave, plus que ne le croit celui qui l’a proférée. Seule la personne<br />
dont il a parlé peut sentir quel dommage cela lui a causé. Ce n’est pas pour rien qu’elle seule peut voir si<br />
le médisant s’est véritablement amendé. Une fois que le cohen a constaté qu’il est vraiment pur, celui qui a<br />
parlé doit s’abaisser une fois pour toutes en décidant de ne jamais retomber dans cette faute. En effet, même<br />
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