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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
(voir Chabath 33a). De plus, la Guemara enseigne que le Temple a été détruit à cause de la médisance et<br />
de la haine gratuite (Yoma 9b).<br />
Lorsqu’il est dit dans la parachat Tazri’a (Lévitique 12, 2) : « Quand une femme devient féconde et donne<br />
naissance à un fils », il s’agit d’une femme qui obéit à son mari, vit avec lui dans la paix et la sérénité,<br />
et prévient ses moindres désirs. « Elle donne naissance à un fils » signifie qu’elle fait sa volonté (voir<br />
Rambam, Hilkhoth Déoth Sotah 12a), car c’est comme si elle avait engendré son mari, elle est envers lui<br />
comme une mère qui s’occupe de son bébé, entend ses pleurs et a pitié de lui. Alors, s’ils vivent en paix<br />
dans la sainteté, la Chekhinah réside entre eux : si l’homme et la femme le méritent, la Chekhinah est entre<br />
eux, dans le cas contraire le feu les dévore (Sotah 17a, Pessikta Zoutah Béréchith 2, 23), ils s’enflamment<br />
de désir interdit, et il ne reste que le feu (Kalah Rabati 1). C’est là le lien entre les parachioth. Comment<br />
arrive-t-on à l’unité totale et à la réparation de tout ce qui a été abîmé ? En gardant sa langue et en observant<br />
les lois de la pureté familiale.<br />
La lèpre comme remède à l’orgueil<br />
Il est écrit : « S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur, une dartre ou une tache et qu’il y a sur<br />
sa peau une plaie lépreuse » (Lévitique 13, 2).<br />
A propos du verset « Quand Je ferai apparaître une plaie lépreuse dans une maison du pays que vous<br />
posséderez » (Lévitique 14, 34), les Sages ont dit que c’était une bonne nouvelle, car cette plaie va obliger<br />
à démolir la maison, et on trouvera des trésors cachés dans les murs (Horayoth 10a, Vayikra Rabah 17, 6).<br />
Les plaies informent également l’homme qu’il doit s’amender : « Chemouël bar Na’hmani a dit au nom de<br />
Rabbi Yo’hanan que les plaies viennent à cause de sept choses, la médisance, le meurtre, les faux serments,<br />
la débauche, l’orgueil, le vol et l’avarice. » (Arakhin 16a).<br />
L’une des choses qui provoquent la lèpre est donc l’orgueil, qui correspond à la plaie de SET, mot donc la<br />
racine signifie « s’élever, s’enorgueillir ». Comment l’homme en arrive-t-il à s’enorgueillir ? En n’étudiant<br />
pas la Torah, évoquée par le mot ATSeRet (un des noms de Chavouoth, jour où la Torah a été donnée). Il<br />
est alors frappé de TSARA’At (la lèpre, mêmes lettres que ATSeRet), par conséquent quand il se considère<br />
comme supérieur au reste de la communauté, sa peau est affligée de lèpre, mesure pour mesure (Chabath<br />
105b, Nédarim 32a, Sanhédrin 90a). C’est de cela qu’il s’agit dans ATSeRet (racine signifiant arrêter,<br />
exclure), qu’il faut comprendre comme dans le verset « la femme est exclue (ATSouRah) pour nous » (I<br />
Samuel 21, 6), ou encore « le nom du serviteur (...) retenu (neETSAR) devant Dieu » (Ibid. verset 8), mot<br />
sur lequel Rachi explique : Il se retient devant la tente d’assignation pour étudier la Torah. Dans le cas<br />
contraire, il est frappé de lèpre (TSARA’At).<br />
Comment faire pour guérir ? « On l’amènera au cohen » (Lévitique 13, 2). Il faut qu’il aille chez le<br />
talmid ‘hakham, puis qu’il reste en dehors du camp (« Il demeurera isolé, sa place est en dehors du camp »<br />
(Ibid. 46)). C’est très difficile à comprendre, car si ce malade est lui-même un talmid ‘hakham qui connaît<br />
parfaitement les lois concernant la lèpre, pourquoi la Torah a-t-elle ordonné de le mener au cohen, fût-ce<br />
malgré lui ? Que lui dira-t-il de plus que ce qu’il sait parfaitement ?<br />
Il semble que tout cela soit mesure pour mesure. Il a été frappé de lèpre à cause de son orgueil, donc la<br />
réparation et le châtiment doivent être que même s’il n’a nul besoin du diagnostic du cohen, il doit tout<br />
de même s’incliner, s’abaisser et se présenter à lui. On peut imaginer un cas où lui, le talmid ‘hakham, est<br />
plus important que le cohen, comme dans le verset « Elle est plus précieuse que les perles » (Proverbes<br />
3, 15), qui signifie : la Torah est plus précieuse que le Grand Prêtre qui pénètre dans le Saint des Saints<br />
(Horayoth 13a), et les Sages ont dit : « Un bâtard talmid ‘hakham a la préséance sur un Grand Prêtre<br />
ignorant » (Horayoth Ibid.). Même dans ces conditions-là, il doit s’abaisser devant le cohen, c’est en cela<br />
que consiste la réparation.<br />
Le lépreux doit également demeurer en dehors du camp (Lévitique 13, 46). Pourquoi ? Il est dit à propos<br />
de l’orgueilleux : « Moi et lui ne pouvons résider dans le même endroit » (Sotah 5a), c’est pourquoi ce<br />
lépreux qui s’est conduit avec orgueil ne peut revenir habiter dans le camp d’Israël. Comme la Chekhinah<br />
s’y trouve, il doit en sortir et demeurer dehors jusqu’à ce qu’il soit entièrement purifié de sa faute.