27.06.2013 Views

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

72<br />

<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

lui fait la volonté de l’Eternel. C’est pourquoi ce qui le concerne est écrit avant ce qui concerne l’homme,<br />

dans les sacrifices, pour montrer à ce dernier à quel point ils se donnent en se laissant sacrifier à sa place.<br />

C’est aussi pour cela qu’ils ont été créés avant l’homme, pour être prêts à être sacrifiés s’il péchait, afin<br />

qu’il puisse continuer à vivre, car le monde a été créé essentiellement pour l’homme (Chabath 30b). Le<br />

Midrach dit encore que le mot Béréchith (habituellement traduit par « Au commencement) signifie : pour<br />

Israël, qui s’appelle réchith (« les prémices ») (Béréchith Rabah 1, 4), donc le monde a été créé pour le<br />

peuple d’Israël.<br />

C’est absolument stupéfiant. S’il n’y avait pas de sacrifices, ou si l’homme avait été créé avant la bête, et<br />

qu’il ait à ce moment-là fauté, il aurait encouru la mort. En réfléchissant à cela, on comprend parfaitement<br />

pourquoi il n’a pas été créé avant. Il fallait qu’il voie toute la création, afin qu’en constatant que tout était<br />

là en sa faveur, il ne puisse plus s’enorgueillir et que cela lui enseigne les voies du repentir.<br />

En effet, Dieu connaît la nature de l’homme, qui est de s’enorgueillir. C’est ce qui risque de lui arriver<br />

s’il voit toute la création, car il s’imaginera être quelque chose, c’est pourquoi il a été créé en dernier : à<br />

ce moment-là on pourra lui dire que même un moustique a été créé avant lui. Il apprendra en outre des<br />

animaux le don de soi et la bienséance. Et bien qu’il soit plus facile à la bête de se maîtriser, puisqu’elle<br />

n’a pas du tout de mauvais penchant, contrairement à l’homme, celui-ci peut également y arriver, car la<br />

Torah lui a été donnée pour lutter contre le mauvais penchant. Dans les termes de la Guemara : « J’ai créé<br />

le mauvais penchant, et j’ai créé la Torah comme antidote » (Kidouchin 30b, Baba Batra 16a).<br />

D’après ce que nous avons dit jusqu’ici, nous allons comprendre l’ordre que Dieu a donné aux benei<br />

Israël au moment de la sortie d’Egypte : « Le dix de ce mois-ci, prenez chacun un agneau par famille, un<br />

agneau par maison » (Exode 12, 3). De plus, Il a ordonné de l’attacher au pied du lit devant les Egyptiens,<br />

et de l’égorger ensuite, toujours aux yeux des Egyptiens, qui observent le tout sans rien faire (Zohar I 256a,<br />

III 251a), or comme on le sait, l’agneau était le dieu des Egyptiens (Chemoth Rabah 11, 4). Les Sages ont<br />

même traité cet épisode de miracle, et c’est l’une des raisons pour lesquelles ce Chabath s’appelle « Chabath<br />

Hagadol » (« le grand Chabath »).<br />

Tout cela s’éclaire à la lumière de l’opinion du Rambam et du Ramban sur la raison des sacrifices.<br />

D’après le Rambam, Dieu voulait que les benei Israël sortent de leurs concepts égyptiens. Nous avons dit<br />

que ces idolâtres prenaient la bête pour un dieu et l’adoraient, or ici ils sont obligés de constater que ce<br />

n’est qu’une bête en qui il n’y a aucune divinité, puisqu’on l’attache au pied du lit. Il faut donc adorer Dieu<br />

seul. De plus, en l’égorgeant, les benei Israël donnent le coup de grâce à la notion que la bête peut être<br />

une idole, car leur cœur n’abrite aucune des croyances des Egyptiens. C’est d’ailleurs également la raison<br />

pour laquelle Dieu leur a ordonné de prendre du sang et de le mettre sur les montants et le linteau de leurs<br />

portes (Exode 12, 7), en signe qu’ils ne portent aucun intérêt au sang de la bête (qui symbolise sa vitalité<br />

divine), et ne croient qu’en l’Eternel. Cet acte de foi leur vaudra le salut, car Dieu passera par-dessus la<br />

porte et ne permettra pas à l’ange destructeur de venir frapper (Ibid. 12, 23), les benei Israël ayant fait la<br />

preuve qu’ils ne croient pas dans les divinités des païens mais uniquement en Dieu.<br />

Et si l’on suit l’avis du Ramban, on peut dire que tout le but est de faire remonter les benei Israël de<br />

leur impureté, c’est-à-dire que le fait d’attacher l’agneau enseigne à l’homme de toujours rester attaché au<br />

service de Dieu en se donnant de son mieux, comme cet agneau qu’on s’apprête à égorger pour l’honneur<br />

de Dieu. L’acte en question montre en outre que cet animal qui est un dieu pour les Egyptiens n’est là en<br />

réalité que pour guérir l’homme et le servir (Tana Debei Eliahou Rabah 1). Ainsi les benei Israël mériteront<br />

la rédemption, car ils ont courageusement attaché l’agneau, sans craindre les Egyptiens, si bien que ces<br />

derniers ne pourront leur faire aucun mal.<br />

Il se dégage de tout cela l’enseignement que quand l’homme fait une mitsvah sans aucune réserve, il finira<br />

par être sauvé et on lui fera un miracle. Mais c’est à condition toutefois que son engagement soit total, sans<br />

espoir de miracle, car « Quiconque donne sa vie en croyant qu’on lui fera un miracle n’en verra aucun »<br />

(Sifra Vayikra 22, 32). Il ne doit agir que pour sanctifier le Nom de Dieu. C’est d’ailleurs pourquoi Dieu a<br />

ordonné de mettre du sang sur les montants et le linteau : le sang fait allusion à la chaleur du corps quand il<br />

accomplit une mitsvah avec désintéressement, si bien que cette mitsvah enseigne aux benei Israël à se conduire<br />

valeureusement, sans craindre les Egyptiens. On apprend tout cela des lois qui concernent les bêtes.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!