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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

TAZRI’A<br />

Le renouvellement dans le service de Dieu conduit à la sainteté du foyer<br />

Sur le verset : « Quand une femme devient féconde [de la racine « semer »] et met au monde un fils »<br />

(Lévitique 12, 2), le Zohar (III 42b) émet l’objection suivante : « Est-ce que parce qu’elle est féconde elle<br />

va nécessairement mettre au monde ? N’aurait-il pas fallu dire : « Quand une femme conçoit et met au<br />

monde » ? » L’enfantement ne découle absolument pas de la fécondité, tout dépend de la conception, et<br />

ici il n’est pas question de conception. De plus, il faut se demander pourquoi la fécondité est évoquée ici<br />

et non pas tout simplement le fait d’enfanter.<br />

Nous allons essayer de l’expliquer le mieux possible, et pour cela l’introduction suivante est<br />

nécessaire.<br />

L’homme doit se renouveler chaque jour dans son service de Dieu en se débarrassant de ce que son passé<br />

a de mauvais, afin de ne pas se détériorer. Il ne faut pas attendre Roch Hachanah et Kippour, c’est chaque<br />

jour qu’il faut se renouveler, comme dans le verset : « [Tes bontés] se renouvellent chaque matin, infinie<br />

est ta bienveillance » (Lamentations 3, 23). A ce moment-là on peut devenir un autre homme, même si les<br />

intentions ne sont pas parfaites, et à plus forte raison si elles le sont, car lorsqu’on sert Dieu même pour<br />

des motifs égoïstes, on finira par le faire de façon plus désintéressée (Pessa’him 50b, Kalah 8, Zohar III<br />

85b). La transformation peut être extraordinaire. La Guemara (Baba Metsia 84a) raconte par exemple que<br />

Reich Lakich avait vu Rabbi Yo’hanan de loin, et l’ayant pris pour une femme, avait traversé le fleuve<br />

d’un bond. Quand il l’a vu de près, il lui a dit : « Je t’avais pris pour une femme ». Alors Rabbi Yo’hanan a<br />

répondu : « J’ai une sœur plus belle que moi, si tu consacres ta force à l’étude de la Torah, je te la donnerai<br />

pour femme ». Il a immédiatement accepté, et ensuite il ne pouvait plus retourner de l’autre côté du fleuve.<br />

Rabbi Yo’hanan lui a expliqué que c’était parce qu’il avait accepté d’étudier, et que la Torah épuise les<br />

forces de l’homme.<br />

Cette histoire redoutable nous montre donc à quel point on peut changer. En effet, Rabbi Yo’hanan a donné<br />

sa sœur comme épouse à Reich Lakich, qui était comme on le sait un chef de brigands (Baba Metsia Ibid.)<br />

et un grand impie. Il n’a pas suivi le conseil de toujours marier sa fille à un talmid ‘hakham (Pessa’him<br />

49a), mais au contraire s’est conduit comme celui qui marie sa fille à un ignorant, dont il est dit que « c’est<br />

comme s’il l’attachait pour la déposer devant un lion » (Ibid.). Pourquoi a-t-il fait cela ? Parce qu’il savait<br />

que l’impureté peut se transformer en sainteté en un seul instant, même si les motifs sont peu avouables<br />

et que tout n’est qu’extérieur. On constate en effet qu’immédiatement après, Reich Lakich a commencé à<br />

étudier la Torah sans plus tarder.<br />

Lorsqu’il a vu que Rabbi Yo’hanan lui donnait sa sœur pour épouse au risque de lui faire courir un grand<br />

danger, puisque c’est comme si elle se trouvait ligotée devant un lion, à condition qu’il prenne sur lui le joug<br />

de la Torah, il a compris en quelques minutes de réflexion que la vie qu’il menait ne conduisait nulle part et<br />

qu’elle n’aurait de sens que s’il s’engageait dans les voies de la Torah. Il était clair que c’était uniquement<br />

dans ces conditions-là que Rabbi Yo’hanan acceptait de lui donner sa sœur. Il s’est alors transformé de<br />

chef de brigands en tsaddik, au point qu’il est devenu l’élève et le compagnon d’étude de Rabbi Yo’hanan.<br />

De son côté, Rabbi Yo’hanan ne s’était pas trompé en lui faisant confiance, même si ses motifs étaient<br />

loin d’être purs, car il savait que : « Certains acquièrent leur monde en un seul instant » (Avodah Zarah<br />

10b, 17a). En un moment, l’homme peut changer de vie totalement et prendre véritablement conscience<br />

de l’existence de son Créateur.<br />

Lorsque nous disons que l’homme doit se renouveler chaque jour, nous comprenons mieux l’adage :<br />

« Quiconque n’a pas d’épouse n’a pas de joie » (Yébamoth 62b, Zohar 182a). Pourquoi donc ? Parce que c’est<br />

le renouveau de chaque jour qui réjouit le cœur de l’homme. Par exemple, quand on change de vêtements<br />

pour en acheter des neufs, la joie qu’on en éprouve justifie qu’on dise la bénédiction chéhe’heyanou<br />

(Bérakhoth 60a). Celui qui se renouvelle sans cesse passe toute sa vie dans la joie, alors que la routine<br />

engendre l’ennui. L’homme qui n’a pas d’épouse n’a aucune source de renouvellement, il ne peut pas<br />

accomplir la mitsvah d’avoir des enfants, il n’a personne avec qui parler, et beaucoup des mitsvoth qui<br />

réjouissent l’homme (ainsi qu’il est dit :« les ordres de Dieu sont droits et réjouissent le cœur » (Psaumes

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