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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

l’habitude étant néfaste, il ne faut pas entrer à tout moment dans le Sanctuaire afin de ne pas s’habituer à la<br />

mitsvah, car un excès de familiarité avec la mitsvah peut mener à la traiter à la légère. Dans ce cas, pourquoi<br />

Dieu n’a-t-Il pas averti aussi Nadav et Avihou de ne pas s’habituer à venir, comme cela ils n’auraient subi<br />

aucun dommage ? La Torah a écrit à ce propos : « Je me sanctifierai par mes proches », pour nous apprendre<br />

qu’ils se sont rapprochés de Dieu au maximum pour le bien des benei Israël, afin qu’ils apprennent d’eux<br />

à ne pas trop s’engager dans les habitudes.<br />

L’orgueil constructif doit être mesuré avec exactitude<br />

Après la mort de ses fils, Aaron a fait preuve d’une qualité importante. Il est dit de lui : « Aaron se tut »<br />

(Lévitique 10, 3), et il en a été récompensé. Le mot va-idom (« il se tut ») a quatre fois la valeur numérique<br />

de gaavah (« orgueil »). Que vient faire ici l’orgueil ? Et pourquoi l’évoquer précisément quatre fois dans<br />

ce contexte ?<br />

Quand Aaron a vu que ses deux fils les tsaddikim étaient morts, il risquait d’en arriver à un orgueil positif<br />

provoqué par l’élévation, car Moïse lui avait déjà dit que ses deux fils étaient plus saints qu’eux-mêmes<br />

(Zeva’him 115b), c’est pourquoi il s’est tu immédiatement, pour se débarrasser même de cet orgueil-là sous<br />

ses quatre formes, bien qu’ayant mérité que ses fils se soient sanctifiés dans leur vie et dans leur mort.<br />

L’orgueil a parfois un côté positif, quand il s’agit par exemple de hausser son cœur dans les voies de Dieu<br />

(II Divrei Hayamim 17, 6), mais il doit être dosé avec exactitude, comme le désire Dieu et rien de plus,<br />

sinon « Tout cœur hautain est en horreur à l’Eternel (Proverbes 16, 5). On trouve en plusieurs endroits des<br />

allusions à cette idée, par exemple dans l’explication des versets suivants.<br />

Pourquoi est-il interdit à un Grand Prêtre d’épouser une veuve (Lévitique 21, 14) ? Afin qu’il ne tombe<br />

pas dans l’orgueil même positif en s’imaginant que tout lui est permis. La Guemara raconte que dans la<br />

génération de Rabbi ‘Hanina l’adjoint du Grand Prêtre, qui était pourtant assez grand pour prendre des<br />

décisions dans des questions de pureté et d’impureté, beaucoup de gens sont néanmoins morts, parce qu’il<br />

n’y avait pas assez d’humilité, et qu’ils ont été atteints par l’impureté de l’orgueil (Pessa’him 14a). Nos<br />

Sages ont également dit qu’il manquait cinq choses dans le Deuxième Temple, l’Arche, le Kaporet avec les<br />

chérubins, le feu et la Chekhinah, l’esprit saint, les ourim et les toumim (Yoma 21b, Bemidbar Rabah 15, 7,<br />

Tan’houma Béha’alotkha 6), et aussi que les vêtements sacerdotaux expient différentes fautes (Zeva’him<br />

88b), par conséquent dans le Deuxième Temple où il manquait les cinq choses et où les vêtements sacerdotaux<br />

étaient incomplets, on risquait de nouveau d’en arriver à toutes les fautes graves (voir Tossafoth Ibid.), en<br />

particulier l’orgueil qui est la source de tout péché. C’est pourquoi ils ajoutent que l’expiation a néanmoins<br />

continué, malgré tous ces obstacles, afin que l’on n’arrive pas à l’orgueil, même positif.<br />

Il est dit : « Je t’ai multipliée comme la végétation des champs, tu as augmenté, grandi, tu as revêtu<br />

la plus belle des parures, mais tu étais nue et dénudée » (Ezéchiel 16, 7), ce qui signifie que Dieu désire<br />

que nous soyons bas et modestes comme la végétation des champs ; mais si nous revêtons les parures de<br />

l’orgueil, même constructif, cela s’appelle une nudité de toutes les mitsvoth. C’est un des enseignements<br />

de ce passage, que nous lisons à Pessa’h (voir Mekhilta Bo). Or après Pessa’h, il y a un peu de lumière,<br />

car le mois de Iyar s’appelle également Ziv (« l’éclat ») (Roch Hachanah 11a), c’est donc un moment où<br />

il est possible de recevoir la lumière et l’éclat de Dieu. Et c’est justement la raison pour laquelle pendant<br />

les jours du Omer on lit la parachat Kedochim, où Dieu dit aux benei Israël que Sa sainteté est au-dessus<br />

de leur sainteté (Vayikra Rabah 24, 9), tout cela pour éviter à l’homme de s’enorgueillir même dans des<br />

buts de sainteté, car Dieu connaît le fond du cœur de l’homme.<br />

Si en Egypte les benei Israël se sont enfoncés dans les quarante-neuf portes de l’impureté (Zohar ‘Hadach<br />

Ytro 39a), c’est parce qu’ils s’étaient enorgueillis, et cela leur a fait perdre la tête. Le Ben Ich ‘Haï raconte<br />

une belle histoire : un jour, il a voulu acheter un champ avec sa moisson, et il a dit que seule la moisson<br />

déjà moissonnée (courbée) était bonne, et non celle qui était debout... afin que ce ne soit pas un acte qui<br />

évoque l’orgueil. On raconte aussi sur un certain Rav qu’au moment de vérifier son ‘hamets, il examinait<br />

une pièce vide pendant plusieurs heures, et on racontait qu’il vérifiait le fond de son cœur pour voir s’il<br />

ne contenait pas d’orgueil, car dans le cas contraire « tu es nue et dénudée ». Aaron a également beaucoup<br />

travaillé sur lui-même à ce propos.

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