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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

A propos de : « Il approuva », les Sages ont dit qu’au lieu de prétendre qu’il n’avait pas entendu quelle<br />

était la loi, Moïse n’a pas eu honte de dire qu’il avait entendu et oublié (Zeva’him 101b, Torath Cohanim<br />

10, 60). Cette remarque est extrêmement surprenante : d’une part, il ne nous viendrait jamais à l’esprit de<br />

soupçonner Moïse notre Maître de mensonge et d’imaginer qu’il puisse nier avoir entendu quelque chose<br />

qu’il aurait effectivement entendu. Et d’autre part, comment se fait-il que lui, que Dieu a délégué pour<br />

enseigner toute la Torah aux benei Israël, ait pu oublier une halakhah ? Même si nous disons que Dieu a<br />

décidé de la lui faire oublier, comment comprendre cette décision, dans la mesure où elle risque de constituer<br />

un écueil pour les benei Israël qui vont se dire que s’il a oublié ce point particulier, il en a peut-être aussi<br />

oublié d’autres, si bien qu’ils n’auront plus confiance en lui et que cela engendrera des controverses ?<br />

Pour l’expliquer, rappelons que la Torah s’acquiert par quarante-huit qualités (Avoth 6, 5), dont la plus<br />

difficile à atteindre est l’humilité. C’est particulièrement ardu pour les grands rabbanim, parce qu’ils tiennent<br />

en général à préserver leur honneur personnel en se dépêchant de répondre aux questions qu’on leur pose.<br />

Même ceux qui sont au-dessus de la crainte de se déconsidérer en public se soucient de l’honneur de la<br />

Torah, car s’ils reconnaissaient d’être trompés et qu’à la suite de cela on en venait à ne plus les écouter de<br />

peur qu’ils ne commettent une nouvelle erreur, ce serait une profanation du Nom de Dieu.<br />

C’est pourquoi la Torah témoigne ici de ce que le plus grand compliment à faire à quelqu’un est de dire<br />

qu’il ne craint pas de reconnaître la vérité. Au contraire, quand quelqu’un dit « j’ai entendu et j’ai oublié »,<br />

c’est cela le véritable honneur de la Torah. Notre maître Moïse devait son honnêteté intellectuelle à sa<br />

perfection dans l’humilité (cf. Nombres 12, 3). Son oubli était destiné à enseigner à ses fils et aux futurs<br />

maîtres qu’on ne doit en aucun cas s’écarter de la vérité, et que la grandeur consiste à la reconnaître, c’est<br />

pourquoi Dieu ne l’a pas aidé à se rappeler.<br />

Il existe un enseignement selon lequel à trois reprises, Moïse s’est mis en colère et s’est trompé (Sifri<br />

Matoth par. 157, Vayikra Rabah 13, 1). Il semble donc que son erreur n’ait été provoquée que par la colère,<br />

ce qui montre à toutes les générations que lorsqu’il s’emporte, même le plus grand est privé de l’aide divine.<br />

Avant de s’impatienter, il faut donc bien peser si c’est vraiment nécessaire ou si c’est simplement un conseil<br />

du mauvais penchant qui cherche à nous éloigner des acquis de la Torah. Il est possible que le châtiment<br />

de Moïse se soit présenté sous la forme d’un oubli de la halakhah (la Torah) justement parce que la colère<br />

représente un petit défaut dans l’humilité, qui est l’une des qualités par lesquelles la Torah s’acquiert.<br />

Mais cela nous montre précisément sa grandeur, car il a reconnu qu’il avait oublié la halakhah à cause<br />

de son mouvement d’humeur, si bien que Dieu ne l’avait pas aidé à se rappeler. Son humilité l’a poussé<br />

à reconnaître son erreur en public dès qu’il l’a découverte, et il a même fait proclamer dans le camp qu’il<br />

s’était trompé (Vayikra Rabah 13, 1, Yonathan ben Ouziel), faisant passer la vérité avant tout.<br />

Nous devons en tirer l’enseignement que le chef de la génération n’a pas à craindre que s’il reconnaît s’être<br />

trompé, on se méfie désormais de ses décisions en pensant que cela peut lui arriver de nouveau. Si tout le<br />

monde constate qu’il a la stature nécessaire pour préférer la vérité à son propre honneur, on n’en fera que<br />

plus confiance à sa Torah, car la Torah s’appelle vérité (Yérouchalmi Roch Hachanah 3, 8, Tikounei Zohar<br />

50, Tana Debei Eliahou Zouta 21), ainsi qu’il est dit : « Achète la vérité et ne la vends pas » (Proverbes<br />

23, 23). D’ailleurs quiconque est sincère la reconnaît immédiatement.<br />

On sait que les paroles vraies et bien fondées rentrent dans le cœur de celui qui les entend, comme le dit<br />

la Guemara : « Quiconque craint le Ciel, on écoute ses paroles » (Bérakhoth 6b). C’est pourquoi il est dit<br />

au moment du don de la Torah : « Tout le peuple voyait les voix » (Exode 20, 16), il a vu ce qu’on entend,<br />

ce qui est impossible dans d’autres circonstances (Mekhilta Derabbi Chimon bar Yo’haï Ibid.), parce que<br />

les paroles du Dieu vivant, sortant directement de la bouche du Dieu de vérité (d’après Exode 24, 6), sont<br />

rentrées dans le cœur de ceux qui les entendaient, exactement comme s’ils avaient vu avec leurs yeux. Cela<br />

désigne une compréhension plus profonde que le simple fait d’entendre, et c’est le même genre d’image<br />

que celle des lettres de la Torah s’échappant dans les airs (Avodah Zarah 18a). La même chose s’applique<br />

au juste qui fait preuve de sincérité.<br />

Il nous reste pourtant à comprendre comment Moïse, qui avait appris toute la Torah de la bouche de<br />

Dieu au mont Sinaï (Erouvin 54b), en est venu à se mettre en colère, ce qui l’a mené par la suite à oublier<br />

la halakhah. En effet, Aaron avait agi correctement, Moïse se rappelait encore la halakhah, et ce n’est que

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