27.06.2013 Views

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

60<br />

<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

n’en a pas, il ne lui sert à rien de travailler tant. De plus, heureux est-il quand son effort porte sur l’étude<br />

de la Torah, ainsi qu’il est écrit : « Heureux celui dont le labeur est dans la Torah » (Bérakhoth 17a). S’il<br />

s’investit également dans toutes les mitsvoth, ses enfants apprennent de lui, et tout ce qu’il fait contribuera<br />

à leur réussite et à celle de toute sa descendance - « notre labeur - ce sont les enfants ».<br />

Nous sommes maintenant mieux en mesure de cerner la nature de la faute de Nadav et Avihou. Les Sages<br />

voient dans le verset « Aaron fit ainsi, etc. » (Nombres 8, 3) un signe de la grandeur d’Aaron, qui n’a rien<br />

modifié de l’ordre de Dieu (Sifri 8, 5). Aurions-nous donc imaginé qu’il y change quelque chose ? Il s’agit<br />

en réalité du fait qu’il n’a rien changé à ses saintes origines. Ce même labeur que son père Amram avait<br />

investi en lui l’a marqué, lui et les générations suivantes, en le poussant à ne rien modifier, c’est pourquoi<br />

la Torah restera l’apanage de sa descendance.<br />

C’est cela la base de toute l’éducation : quoi qu’il puisse arriver, n’introduire aucune modification chez<br />

ses enfants. Cette même éducation qu’Aaron avait reçue de son père était si profondément ancrée en lui<br />

qu’il a pu ensuite devenir grand prêtre sans rien en changer pour autant, ce dont l’Ecriture le félicite. On<br />

peut aussi dire qu’il n’a rien modifié parce que le service de Dieu était gravé dans son cœur au point de<br />

s’accomplir avec une très grande précision, absolument sans aucun rajout, or comme on le sait, « quiconque<br />

ajoute – retranche » (Sanhédrin 29a, Zohar II 233b). Chez Aaron, même s’il accentuait quelque chose ce<br />

n’était pas considéré comme un rajout, et à plus forte raison pas comme un déficience, car il le faisait avec<br />

une précision extraordinaire.<br />

C’est donc précisément de cela que Nadav et Avihou ont été punis : ils ont modifié la voie tracée par<br />

leur père et leur grand-père, ce que Dieu ne souhaite pas. Malgré tout leur enthousiasme et tout leur zèle,<br />

ce n’était pas une bonne chose, car leur acte les a exposés au danger, si bien qu’il n’y a rien là à apprendre<br />

pour les générations suivantes. Certes, tout ce qu’on leur reproche (état d’ivresse, enseignement devant<br />

leur maître, réticence à se marier etc.) n’est pas considéré comme très grave, puisque la Torah témoigne en<br />

leur faveur que « Je me sanctifierai par mes proches », et demande que toute la maison d’Israël pleure ceux<br />

qu’a brûlés le Seigneur (Lévitique 10, 7), sans compter que Moïse a dit à Aaron : « Ils sont plus grands que<br />

moi et que toi, ce sont eux les meilleurs » (Vayikra Rabah 1é, 2, Rachi Ibid.). Tout cela est dû au fait qu’ils<br />

étaient unis dans leurs actes et ont tout fait pour l’amour du ciel. Mais malgré tout Dieu ne le souhaitait pas,<br />

car on n’avait rien vu de semblable chez leur père Aaron (qui, lui, n’a rien modifié), et d’autres risquaient<br />

d’en arriver à une véritable faute en suivant le même chemin. Ils sont morts parce que Dieu voulait faire<br />

savoir qu’il ne désire par qu’on se mette en danger pour Lui, mais seulement qu’on étudie la Torah de tout<br />

son cœur, avec enthousiasme et zèle, à condition que cela n’implique aucun changement. A ce moment-là,<br />

elle sera source de vie et non de mort. Quand les Sages parlent de quarante-huit qualités nécessaires pour<br />

acquérir la Torah (Avoth 6, 5), ils n’ont pas arrondi le chiffre mais l’ont gardé à quarante-huit exactement,<br />

ni plus ni moins, sans aucune modification, car quiconque ajoute – retranche. Or quarante-huit est la valeur<br />

numérique de moa’h (« cerveau »). Nadav et Avihou, qui ont ajouté à ces quarante-huit, sont donc morts<br />

parce que leur cerveau (moa’h) ne pouvait pas contenir la lumière de l’infini, étant donné qu’ils avaient<br />

agi sans avoir reçu d’ordre.<br />

Tout cela est arrivé parce qu’ils n’ont pas suivi les traces de leur père Aaron, qui lui ne modifiait rien,<br />

et n’offrait pas de feu étranger. On nous dit à propos d’Aaron le huitième jour : « [Il] étendit ses mains<br />

vers le peuple et le bénit (...) ils ressortirent et bénirent le peuple » (Lévitique 9, 22-23). Quelles sont ces<br />

deux bénédictions ? Les Sages ont dit (Torath Cohanim Ibid.) qu’au début, quand Aaron a apporté son<br />

sacrifice, voyant que la Chekhinah ne descendait pas, il a tourné son visage vers le peuple et lui a donné la<br />

bénédiction sacerdotale (Nombres 6, 24). Ensuite, quand il a constaté qu’elle ne descendait toujours pas<br />

malgré tout ce qui avait été fait, il a commencé à se faire du souci et a dit à Moïse : Tout cela est de ma<br />

faute, c’est parce que j’ai fabriqué le Veau. Les benei Israël ont eux aussi dit à Moïse, quand ils ont vu que<br />

pendant les huit jours la Chekhinah ne descendait pas : Nous voyons que nous n’avons pas été pardonnés<br />

de la faute du Veau d’Or. C’est pourquoi Moïse et Aaron sont rentrés dans la Tente d’Assignation et ont<br />

supplié Dieu d’avoir pitié, puis ils sont sortis et ont béni le peuple en lui disant : « Que la bienveillance<br />

de l’Eternel notre Dieu soit avec nous (...) l’œuvre de nos mains fais-la prospérer » (Psaumes 90, 17), à<br />

savoir « puisse Sa volonté être que la Chekhinah repose sur l’œuvre de vos mains » (Tan’houma Pékoudei<br />

11). A ce moment-là la Chekhinah est descendue pour Israël.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!