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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

et même si son ivresse n’est qu’apparente, le résultat paraît suffisamment bizarre pour qu’on le croit ivre.<br />

Ainsi ‘Hana « parlait à son cœur » (Ibid.), ce qui signifie qu’elle était totalement plongée dans sa prière,<br />

mais Héli l’a crue ivre. Il en va de même de Nadav et Avihou, qui adhéraient si intimement à Dieu qu’ils<br />

s’étaient élevés à un niveau de sainteté extrême, semblable en tous points à celui des anges, si bien que<br />

pour un regard humain, leur comportement paraissait insolite. En réalité, ils n’agissaient que par amour du<br />

ciel, dans le but de conduire les benei Israël selon la rigueur et de les élever à des sommets glorieux.<br />

Il n’en reste pas moins que cette démarche ne coïncidait pas avec ce que voulait Dieu, puisqu’elle est<br />

qualifiée de « feu étranger qui ne leur avait pas été ordonné » (Lévitique 10, 1). Ils sont entrés dans le<br />

Sanctuaire pendant leur service en introduisant un feu étranger, c’est-à-dire une Torah étrangère, car il est<br />

écrit à propos de la Torah : « De lui une loi de feu » (Deutéronome 33, 2), et les Sages disent à ce propos<br />

que la Torah est de feu et a été donnée dans le feu (Tan’houma Ytro 13, Mekhilta Ibid. 19, 18). Or ils ont<br />

cherché à introduire un feu étranger, une Torah étrangère, qui n’était pas bonne pour les benei Israël. En<br />

effet, d’une part il est interdit de modifier la voie tracée par Dieu, et d’autre part la génération n’était pas<br />

digne de tels chefs, elle avait besoin d’être dirigée selon la voie de la miséricorde et non selon la voie de la<br />

rigueur, qui aurait risqué de provoquer son anéantissement complet. Chacun doit d’ailleurs se comporter<br />

envers le prochain avec indulgence (Baba Kama 100a, Baba Metsia 30b), même s’il lui a causé du tort.<br />

Si Nadav et Avihou avaient pris la tête des benei Israël et que quelqu’un ait encouru la justice divine, ils<br />

n’auraient pas du tout intervenu, estimant que le châtiment était mérité, alors qu’avec Moïse et Aaron tout<br />

se passait selon la miséricorde et ils priaient pour les pécheurs, comme au moment de la faute du Veau<br />

d’Or et de la révolte de Coré, quand ils ont dit : « Vas-tu sévir contre toute la communauté parce qu’un seul<br />

homme a péché ? » (Nombres 16, 22). C’est pourquoi Nadav et Avihou ont été punis : même si toute leur<br />

intention était de servir Dieu, ce n’était pas la bonne façon de conduire les benei Israël, et nous savons que<br />

plus une personne est proche de Dieu, plus Il se conduit sévèrement avec elle (Yébamoth 121b, Vayikra<br />

Rabah 27, 1).<br />

En outre, le fait qu’ils ne se soient pas mariés pour que leur cœur reste libre de parler avec Dieu leur est<br />

également compté comme une faute, car ils auraient pu se marier jusqu’à la disparition de Moïse et Aaron et<br />

ensuite seulement se séparer de leur femme, comme l’avait fait Moïse. En ne se mariant pas du tout, ils ont<br />

négligé la mitsvah d’avoir des enfants, au lieu d’attendre la mort de Moïse et Aaron pour se séparer de leur<br />

femme. Ils ont donc agi en hommes ivres en approchant un feu étranger, à savoir des opinions étrangères<br />

et inacceptables, car tout ce que Dieu n’ordonne pas s’appelle étranger. Il est interdit de se comporter avec<br />

les autres selon la stricte justice, il faut avoir pitié de chacun et ne pas ressembler à un homme ivre, car nos<br />

actes doivent être acceptables pour tout le monde, comme nous l’enjoint la Torah : « Soyez irréprochables<br />

devant Dieu et devant Israël » (Nombres 32, 22).<br />

Mais par ailleurs, Dieu savait que leur intention était entièrement de manifester leur amour pour Lui, Il<br />

connaissait la droiture de leur cœur et la pureté de toutes leurs actions, Il s’est donc sanctifié par eux, car<br />

Il se montre exigeant à l’extrême envers ceux qui sont proches, et Il « veille sur les pas de ses adorateurs »<br />

(I Samuel 2, 9). C’est pourquoi les benei Israël les ont pleurés, car ils sont morts pour eux.<br />

Tout ce que nous venons de dire nous permet de comprendre la nature de ce qu’ils ont regardé au moment<br />

où ils mangeaient (« Ils contemplèrent Dieu, mangèrent et burent » (Exode 24, 11)). Il est écrit à propos<br />

de ce repas : « Aaron et tous les Anciens d’Israël vinrent partager le repas du beau-père de Moïse devant<br />

Dieu » (Ibid. 18, 12). La Guemara (Bérakhoth 64a) fait remarquer qu’ils n’ont pas mangé devant Dieu,<br />

mais devant Moïse et Aaron, ce qui nous enseigne que lorsqu’on se trouve à la même table qu’un talmid<br />

‘hakham, c’est comme si l’on accueillait la Chekhinah. Elle affirme ailleurs (Chabath 127a, Chavouoth 35b)<br />

que recevoir des invités est plus important que d’accueillir la Chekhinah. A ce repas de Ytro, Tsipporah<br />

et ses enfants étaient invités, et Moïse ne s’est pas assis, il s’est tenu debout et les servait (Sotah 13b). Il<br />

avait appris cela d’Abraham qui avait demandé à Dieu de l’attendre pendant qu’il s’occuperait des invités<br />

qui venaient de se présenter (Genèse 18, 3). Or Moïse aurait pu regarder la Chekhinah et parler avec elle,<br />

car Dieu se présentait toujours à lui. C’est pourquoi Nadav et Avihou, constatant eux aussi cette présence<br />

de la Chekhinah au cours de ce repas, se sont considérablement élevés, au point que Dieu s’est révélé à<br />

eux. Alors, au lieu de se couvrir la face au moment de ce dévoilement, comme Moïse le faisait sans cesse<br />

(« Moïse se couvrit le visage, craignant de regarder le Seigneur » (Exode 3, 6)), ils ont contemplé la gloire

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