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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT CHEMINI<br />

Ces affirmations comportent plusieurs difficultés. Si Nadav et Avihou ont regardé, cela signifie que<br />

c’étaient des justes et qu’ils en avaient le droit, sans quoi ils n’auraient rien vu du tout. Dans ce cas-là,<br />

pourquoi l’Eternel a-t-Il jugé bon de les punir ? S’ils avaient reçu un signe évident qu’ils pourraient voir,<br />

en quoi sont-ils passibles de mort ? Et si l’on dit qu’en vérité, il était interdit de regarder ce qu’ils ont<br />

regardé, comment ont-ils pu le faire en continuant à manger et à boire ?<br />

Il y a plus. Les Sages ont énuméré une quantité de fautes commises par Nadav et Avihou. Ils marchaient<br />

derrière Moïse et Aaron en se disant : « Quand ces deux vieillards-là vont-ils mourir pour que toi et<br />

moi puissions mener la génération ? » (Sanhédrin 52a, Vayikra Rabah 20, 7). Ils ne se sont pas mariés<br />

(Vayikra Rabah Ibid.). De plus, ils sont entrés dans le Sanctuaire en état d’ivresse (Vayikra Rabah 12, 1,<br />

Tan’houma A’harei Mot 6). Comment concevoir que ces deux tsaddikim maudissent Moïse leur maître et<br />

Aaron leur père en souhaitant qu’ils meurent et que ce soit eux qui dirigent la génération ? Leur droiture<br />

est connue de tous [certains ouvrages disent qu’ils sont morts par la faute de l’arbre de la connaissance du<br />

bien et du mal...]. S’ils avaient vraiment prononcé de telles paroles, comment pourrions-nous continuer à<br />

les admirer ? Pourquoi sont-ils entrés en état d’ivresse dans le Sanctuaire et ne se sont-ils pas mariés, ils<br />

devaient pourtant bien savoir que la première des mitsvoth est celle de croître et multiplier. Comment ontils<br />

espéré pouvoir mener le peuple d’Israël sans être mariés, et qui plus est en pénétrant en état d’ivresse<br />

dans le lieu où réside la Présence divine ?<br />

Par dessus tout, il n’en reste pas moins que Dieu a dit d’eux « Je me sanctifierai par mes proches »<br />

(Lévitique 10, 3), et que Moïse a dit à Aaron : « Je pensais qu’il s’agissait de moi ou de toi, maintenant je<br />

vois qu’ils sont plus saints que nous » (Vayikra Rabah 12, 2). C’est donc qu’ils étaient de grands tsaddikim,<br />

au point que Dieu a ordonné aux benei Israël : « Et vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront ceux qu’a<br />

brûlés le Seigneur » (Lévitique 10, 6). Comment concilier ces faits avec tout ce qu’on leur reproche ?<br />

Il est vrai que nos Sages ont déjà beaucoup parlé de la parachah de Nadav et Avihou, mais chacun a le<br />

droit de donner son interprétation, et je vais également présenter ma contribution, avec l’aide de Dieu.<br />

Nadav et Avihou se sont attachés à Dieu d’une façon qui dépassait la nature et les forces ordinaires, au<br />

point de désirer modifier des règles bien établies. Or on sait que tout homme peut progresser dans le service<br />

de Dieu en fonction de sa compréhension et de son niveau, car au fur et à mesure qu’il élargit son cœur<br />

pour y faire entrer la crainte du Ciel, il reçoit dans les mêmes proportions une abondance de rayonnement<br />

et de sainteté, à l’infini, comme un robinet d’eau qui coule abondamment tant qu’il est ouvert.<br />

Nadav et Avihou avaient le sentiment qu’ils pouvaient prendre la responsabilité des benei Israël et les<br />

diriger dans les voies de Dieu, et leur cœur leur disait que la voie qui convenait était celle de la vigueur,<br />

à savoir de la justice et non de la miséricorde, alors que ces deux vieillards, Moïse et Aaron, conduisaient<br />

le peuple avec mansuétude parce qu’ils n’avaient pas la force de leur imposer l’intransigeance. C’est<br />

pourquoi ils ont dit : Quand ces deux vieillards-là vont-ils mourir ! Ils estimaient qu’il fallait faire preuve<br />

de rigorisme plutôt que de miséricorde. Par conséquent, se disaient-ils, nous, qui sommes encore jeunes,<br />

nous pouvons gouverner la génération par la justice et enseigner la Torah aux benei Israël de cette façon.<br />

Leurs intentions étaient totalement pures, et n’étaient nullement de maudire Moïse leur maître ni Aaron<br />

leur père. Leur répugnance au mariage provenait également de la même source, car ils pensaient que les<br />

dirigeants étaient âgés, allaient mourir, et qu’eux allaient avoir la charge des benei Israël. Ils devaient donc<br />

se tenir prêts en état constant de pureté pour parler avec la Chekhinah, ce qui impliquait de s’écarter de la<br />

femme comme l’avait fait Moïse qui s’était séparé de sa femme Tsipporah (Chabath 87a, Avoth Derabbi<br />

Nathan 2, 3), ainsi qu’il est écrit « à propos de la femme noire qu’il avait prise » (Nombres 12, 1) – et dont<br />

il s’était séparé. Ils ne se sont donc pas mariés et n’ont pas eu de descendance, pour ne pas s’embarrasser<br />

des problèmes causés par la femme et les enfants. Tout cela était dans le but de mieux servir Dieu, car<br />

l’Ecriture témoigne sur eux qu’ils étaient des justes, c’est pourquoi les benei Israël devaient les pleurer<br />

(Lévitique 10, 6). Une autre raison pour laquelle ils voulaient prendre la conduite du peuple à leur maître<br />

et à leur père est qu’ils voulaient donner leur vie pour les benei Israël, dans la ligne de la plus grande<br />

rigueur (midath hadin).<br />

Cela explique également leur « état d’ivresse », comparable à celui de ‘Hana dans sa prière, quand le grand<br />

prêtre Héli l’a crue chikorah (« ivre ») (I Samuel 1, 13). Un homme ivre se conduit de façon irrationnelle,<br />

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