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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

Nous avons déjà souvent rencontré ce « Je » à propos de Dieu, par exemple : « Je suis l’Eternel votre<br />

Dieu qui vous a fait sortir du pays d’Egypte » (Nombres 15, 31), « Je suis Dieu qui vous sanctifie » (Exode<br />

31, 13), « Et Je passerai dans le pays d’Egypte cette nuit-là » (Ibid. 12, 12), Moi-même et non un ange,<br />

Moi-même et non un séraphin (Yalkout Chimoni Chemoth 199), car l’Eternel est le seul à pouvoir dire<br />

« Je ». C’est à Lui et à personne d’autre que convient la fierté, comme le dit le verset : « L’Eternel règne,<br />

il est revêtu de fierté » (Psaumes 93, 1). Dieu dit d’un homme orgueilleux : « Lui et Moi ne pouvons pas<br />

cohabiter » (Sotah 8a, Arakhin 15b), si bien qu’il lui sera totalement impossible de s’élever dans le service<br />

de Dieu ni de se rapprocher de Lui le moins du monde.<br />

L’homme se trouve donc placé devant un paradoxe : d’une part, il doit avoir le sentiment de sa propre<br />

importance au point de proclamer : « le monde a été créé pour moi », et d’autre part ne jamais oublier<br />

qu’il n’est rien d’autre qu’une malheureuse goutte fétide et qu’il lui siérait mal de dire « moi, je ». En y<br />

réfléchissant, il va tout faire pour éliminer son égocentrisme afin de servir Dieu d’une seule crainte et d’une<br />

seule intention. Le meilleur moment pour ce faire se situe précisément après le septième jour de Pessa’h,<br />

quand il ne lui reste plus aucun ‘hamets dans le cœur.<br />

C’est le sens des paroles de Hillel l’Ancien : « Si je n’agis pas pour moi-même, qui le fera ? » (Avoth 1,<br />

14), car l’homme doit beaucoup travailler sur ce « moi », pour lequel le monde a été créé. C’est même sa<br />

tâche ici-bas : d’une part être conscient de son immense importance, et d’autre part considérer sa propre<br />

insignifiance afin de ne pas tomber dans l’orgueil, car « Quiconque s’enorgueillit dans son cœur est en<br />

horreur à l’Eternel » (Proverbes 16, 5), étant donné qu’en réalité il n’est absolument rien (« Tu es poussière<br />

et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3, 19)) et doit donc s’effacer totalement devant les autres. Ainsi<br />

l’ordre de Moïse : « Voici la chose qu’a ordonnée l’Eternel, accomplissez-la et la gloire du Seigneur vous<br />

apparaîtra », ne s’applique que si les benei Israël forment un seul bloc, chacun se préoccupant du prochain.<br />

Alors seulement ils pourront vraiment se rapprocher de Dieu, se rattacher à Lui et se trouver ensemble à<br />

proximité de Lui.<br />

On trouve la même idée à propos d’Aaron : Quand il est entré pour offrir un sacrifice le huitième jour,<br />

il a attendu, et ni la présence divine ni le feu ne sont descendus. Il a dit à Moïse : Cela doit être à cause de<br />

moi, parce que j’ai péché dans l’épisode du Veau d’Or (Tan’houma fin de Tetsavé). Comment Aaron, qui a<br />

reçu l’onction du Grand Prêtre et qui a été choisi par Dieu, peut-il avoir de telles idées sur lui-même ? C’est<br />

que comme nous l’avons dit, il était à un niveau extrêmement élevé. Il était le saint de Dieu et le juste sur<br />

qui le monde repose (Proverbes 10, 25), la Nuée de gloire protégeait Israël par son mérite (Ta’anith 9a),<br />

et pourtant il s’est effacé comme s’il n’était absolument rien, en se disant que la Chekhinah ne descendait<br />

peut-être pas sur Israël par sa faute. Or n’oublions pas qu’au moment de cet épisode, il avait eu uniquement<br />

l’intention de servir l’Eternel. Il a dit : « C’est une fête pour Dieu demain », pour Dieu et non pas pour<br />

le Veau (Vayikra Rabah 10, 3). Pourtant il s’est attribué toute la responsabilité de l’échec, afin de ne pas<br />

médire des benei Israël. De plus, il est ensuite sorti pour bénir le peuple (Lévitique 9, 23), et de quelle<br />

bénédiction ? « Que la Chekhinah repose sur les œuvres de vos mains, et que la bienveillance de l’Eternel<br />

notre Dieu soit sur nous » (Yalkout Chimoni Chemoth 117, Rachi, Targoum Yonathan). Il a fait descendre<br />

la Chekhinah par ses actes, mais a dit aux benei Israël : « Que la Chekhinah repose sur l’œuvre de vos<br />

mains » ! Cela montre bien son effacement total vis-à-vis d’eux : il se considère comme faisant partie de<br />

toute la communauté d’Israël, donc il leur dit que la Chekhinah résidera dans le Sanctuaire par leur mérite.<br />

C’est cela le huitième jour, une attitude faite d’humilité et d’effacement qui dépasse la nature.<br />

Ainsi : « Voici la chose qu’a ordonnée l’Eternel, accomplissez-la et la gloire du Seigneur vous apparaîtra »<br />

(Lévitique 9, 7), car quand l’homme fait sortir de son cœur tous ses intérêts particuliers et s’efface<br />

totalement devant son prochain, Dieu apparaît à Israël. C’est ce que faisait Aaron : il ajoutait encore à son<br />

service et faisait des barrières pour la Torah (Avoth 1, 1), comme les ‘hassidim des premiers temps qui se<br />

mortifiaient (voir Béréchith Rabah 62b) et s’éloignaient même de ce qui est permis, en suivant le précepte<br />

« Tu mangeras du pain trempé dans le sel » (Avoth7, 4, Tana Debei Eliahou Zoutah 17), dans la modestie<br />

et l’effacement (or la valeur numérique de Path baméla’h toukhal (« Tu mangeras du pain trempé dans le<br />

sel ») est la même que celle de Hi anavah véhitbatlouth (« C’est l’humilité et l’effacement de soi »)). De<br />

cette façon, au moyen de cet effacement, on extirpe le mauvais penchant du cœur et l’on parvient à une<br />

véritable crainte de Dieu.

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