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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT CHEMINI<br />

« ‘hamets » est supérieure de trois à celle de « matsah »). Il s’agit des trois défauts qui font sortir l’homme<br />

du monde, la jalousie, le désir et la vanité (Avoth 4, 21), et qui le font aussi fermenter. Au moment de<br />

Pessa’h, le service de Dieu consiste essentiellement à travailler sur soi-même pour annuler ces trois défautslà.<br />

Or quand on ne mange pas de ‘hamets, on peut améliorer son caractère et le transformer de ‘hamets en<br />

matsah. On mérite ainsi d’arriver à la maîtrise du mauvais penchant qui se trouve dans le cœur et cherche<br />

à faire trébucher l’homme, sans oublier que s’il s’agit d’un talmid ‘hakham, il est plus puissant encore que<br />

chez quelqu’un d’autre (Soukah 52a). On obtient tout cela par l’effort accompli au cours des sept jours de<br />

Pessa’h. Si l’on sert Dieu de cette façon, on annule le yetser hara, et l’on redevient semblable à un enfant<br />

qui vient de naître, comme l’a écrit le Arizal (consulter notre article sur le septième jour de Pessa’h).<br />

Il reste toutefois à expliquer comment, si l’homme se transforme à Pessa’h de ‘hamets en matsah en<br />

annihilant ses défauts comme préparation au huitième jour, il peut ensuite recommencer à manger le ‘hamets<br />

qui fait allusion au yetser hara. Or, parmi les défauts, il y a le mal fait à autrui, qui n’est pas pardonné le<br />

jour de Kippour avant qu’on ait obtenu le pardon de l’autre (Yoma 85b), par conséquent comment peut-on,<br />

du moins en apparence, revenir en arrière ?<br />

C’est qu’une fois que l’homme s’est amélioré en se transformant à Pessa’h de ‘hamets en matsah, annulant<br />

même ses tendances à la jalousie, au désir et à la vanité, il relève de Pessa’h, qu’on peut aussi lire peh<br />

sa’h (« la bouche qui parle ») : il parle avec naturel et se conduit avec droiture devant l’Eternel. Il parvient<br />

alors à un niveau tellement élevé que, même s’il est plus tard de nouveau tenté par la jalousie, le désir et la<br />

vanité, il ne s’en rapproche pas, comme l’arbre de la connaissance du bien et du mal dont il est interdit de<br />

manger (Genèse 2, 17). Si à Pessa’h on s’éloigne du ‘hamets – c’est-à-dire de ses défauts, et qu’on annule<br />

le mauvais penchant, il est certain qu’on en restera éloigné après Pessa’h, et que ces défauts n’adhéreront<br />

plus à la personne et n’auront plus aucune influence sur elle.<br />

Il y a plus. La personne en question peut dire, en suivant le conseil des Sages (Sanhédrin 37a) que le monde<br />

entier n’a été créé que pour elle. En effet, la création n’a pas d’autre but (Bérakhoth 6b), car l’expression<br />

Béréchith (« Au commencement ») est interprétée comme signifiant : Pour Israël, qui s’appelle « réchith »,<br />

les prémices de la récolte de Dieu (Jérémie 2, 3). D’un autre côté, on est justifié à se dire : « Qui suis-je<br />

pour que le monde soit créé pour moi ? », ce qui mènera à une attitude d’effacement et d’humilité. Cet<br />

apparent paradoxe exige de l’homme un énorme investissement, car s’il pense uniquement que le monde<br />

a été créé pour lui, il risque de s’étonner à l’idée de trouver quelqu’un d’autre dans son monde privé...<br />

ce qu’il doit savoir, c’est que toutes les créatures lui appartiennent pour qu’il en prenne soin, et que s’il<br />

provoque des dégâts, c’est à lui-même qu’il nuit. Il n’a donc pas lieu de s’enorgueillir aux dépens de qui<br />

que soit ni à en être jaloux, ce qui reviendrait à se conférer des honneurs à soi-même ou à être jaloux de<br />

soi-même ! Par conséquent, dès qu’il y réfléchira, ces mauvais instincts le quitteront et il ressemblera à la<br />

matsah tous les jours de l’année.<br />

Ce qu’écrit à ce propos le Admor de Zanz-Kleusenbourg est si merveilleux que j’éprouve le besoin de le<br />

citer : « Nous voyons des gens qui prennent sur eux d’étudier la Torah et de faire la volonté du Créateur,<br />

et qui s’y emploient au début avec grand enthousiasme, mais il s’avère en fin de compte qu’ils n’ont pas<br />

réussi, ce qui est très surprenant. La Guemara ne dit-elle pas : « Celui qui veut se purifier, on l’aide » ? Or<br />

ils sont de ceux qui disent : « Je vais me lever tôt pour étudier » (Nédarim 8a), alors pourquoi cet échec ?<br />

On peut aussi s’étonner de ce qu’ont dit les Sages : « La pensée a une influence même sur l’étude de la<br />

Torah » (Sanhédrin 26b), ce que Rachi explique ainsi : « Les soucis que l’homme se fait pour sa subsistance<br />

lui font oublier ce qu’il a appris ». Pourquoi en serait-il ainsi, puisque cela semble fermer la porte à ceux<br />

qui voudraient étudier ?<br />

Mais à la réflexion, on s’aperçoit que tous ceux qui désirent étudier et faire la volonté du Créateur disent<br />

en réalité : moi je vais étudier, moi je vais me repentir, etc. Or celui qui dit « moi je » est disqualifié dès le<br />

départ. En effet, qui es-tu donc et que vaut ta vie, toi qui te diriges vers un lieu de poussière et de vermine<br />

et qui proviens d’une matière fétide ? (voir Avoth 3, 1). Quand l’homme veut étudier ou se repentir, il ne<br />

doit pas agir seul, mais s’intégrer à la communauté d’Israël pour demander à Dieu d’avoir pitié de lui. Seul,<br />

on est totalement impuissant. A l’intérieur de la communauté, on peut tout. C’est pourquoi nous disons<br />

dans la prière : « Fais-nous revenir, notre père, à Ta Torah, et rapproche-nous, notre roi, de Ton service »<br />

plutôt que « fais-moi revenir, rapproche-moi » au singulier : c’est uniquement en tant que membre de la<br />

communauté qu’on a une chance de réussir. »<br />

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