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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
cœur des benei Israël soit toujours en accord avec leur bouche (Teroumoth ch. 3, 8, Pessa’him 63a), et<br />
qu’ils partagent la même décision. Le Zohar (II 82b) appelle les mitsvoth des conseils (ou décisions), car<br />
elles indiquent à l’homme la façon de se conduire pour qu’il y ait affinité entre leur bouche et leur cœur<br />
(Pessa’him 113a). Il s’agit ici de vérifier si le mauvais penchant reste caché au fond du cœur, au moyen<br />
d’une étude véritable de la Torah, dans l’effort. Il s’agit en outre d’être comme un seul homme, de constituer<br />
une unité, et alors les benei Israël seront sauvés (Tan’houma Nitsavim 1), alors qu’en l’absence d’unité, ni<br />
la Torah ni aucun conseil ne seront d’une utilité quelconque. Pour y parvenir, il suffit que chacun s’efface<br />
devant son prochain, ainsi qu’il est écrit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19,<br />
18). Les benei Israël ressemblent alors à un seul fagot de joncs, et personne ne peut plus rien contre eux<br />
(Yalkout Chimoni Nitsavim 1160). C’est la seule façon d’acquérir une nouvelle intelligence et des forces<br />
neuves au service du Seigneur, chaque jour, chaque semaine et chaque année, jusqu’au jour de la mort, car<br />
il est écrit : « En cas de force, quatre-vingts ans (Psaumes 90, 10)), c’est la force nécessaire pour vaincre<br />
le mauvais penchant. « Quatre-vingts ans est l’âge des forces », dit aussi la Michnah (Avoth 5, 21), ces<br />
forces qui permettent d’arriver au niveau du huit, au-dessus de la nature et de tout calcul.<br />
Quand les benei Israël ont entendu cela, ils ont réussi à vraiment se rapprocher de Dieu le huitième<br />
jour, car ils ont reçu des forces neuves. Or nous avons déjà expliqué ailleurs la grandeur du septième jour<br />
de Pessa’h, et le huitième jour vient encore le compléter, car tout est dans le huit. Il est écrit à propos du<br />
sacrifice de Pessa’h qu’un homme incirconcis ne doit pas en manger (Exode 12, 48), car la circoncision<br />
symbolise l’excision du mauvais penchant, et celui qui ne l’a pas subie n’a pas la sainteté du huitième jour.<br />
Si l’on veut se rapprocher de Dieu, il faut faire sortir le yetser hara du cœur, ce qui permet de s’élever.<br />
Le ‘hamets et la matsah – annulation du yetser ha-ra<br />
A cause de nos nombreux péchés, nous voyons aujourd’hui beaucoup de gens qui se lèvent avant le jour<br />
pour étudier et relient le jour et la nuit par la Torah (Michnah Berourah par 1, al. 2), mais qui à la synagogue<br />
avalent leur prière, bavardent, prient sans concentration et lisent le Chema sans penser à ce qu’ils disent,<br />
ce qui en principe oblige à recommencer cette lecture (Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 60, 5). En effet,<br />
le principal n’est pas de se rapprocher de Dieu mais d’arracher le mauvais penchant du cœur, par l’étude<br />
de la Torah et l’effacement envers le prochain, pour que tous les benei Israël forment un seul ensemble<br />
dans l’accomplissement des mitsvoth, que ce soit vis-à-vis du prochain ou vis-à-vis de Dieu. C’est cela<br />
l’essentiel du service de l’homme, comme l’affirme le midrash que nous avons déjà cité : « Soyez tous<br />
unis dans la même décision et dans la même crainte, pour servir Dieu ».<br />
Il convient de citer ici les saintes paroles que j’ai lues dans le Beit Israël du Admor de Gour (Chemini 712,<br />
1) : « Le premier Chabath après Pessa’h, il faut se raffermir, et on en retirera de la force pour toute l’année,<br />
car Pessa’h est le temps du salut de l’âme, qui est l’annulation du mauvais penchant. Le ‘Hidouchei Harim<br />
explique qu’à partir de la sixième heure et au-delà, le ‘hamets n’est plus sous notre contrôle (Pessa’him<br />
6b). Or ce qui n’est habituellement plus sous le contrôle de l’homme, parce que le mauvais penchant le<br />
domine, à Pessa’h tout le monde peut le maîtriser. C’est ainsi que même les membres qu’on ne domine<br />
pas habituellement peuvent passer sous notre contrôle. »<br />
Cela signifie que nous devons travailler dur pendant Pessa’h pour vaincre le mauvais penchant et l’annuler<br />
pour toute l’année, et aussi que le principal est de continuer dans cette voie de sainteté après Pessa’h, le<br />
huitième jour du Omer, qui est au-dessus de la nature. Le premier Chabath qui suit Pessa’h, il faut faire<br />
un effort tout particulier et ressentir la nostalgie des jours de Pessa’h. Par cet éveil d’en bas, on s’attirera<br />
ainsi un éveil d’en haut (Zohar I, 88b) pour toute l’année. Ce n’est pas par hasard qu’on lit souvent la<br />
parachat Chemini immédiatement après Pessa’h, car Chemini (« huitième ») fait allusion au Chabath qui<br />
suit Pessa’h, ce qui est d’une grande importance.<br />
Expliquons de quoi il s’agit. Pendant ce Chabath, l’homme doit éveiller en lui le service des sept jours<br />
de la fête, jours d’annulation du ‘hamets et du levain qui est dans la pâte, symbole du mauvais penchant<br />
(Bérakhoth 17a). A Pessa’h, chacun peut apprendre à se faire tout petit, comme la matsah qui est fine et<br />
sans levain. Pour arriver à cet effacement total du moi, il faut travailler sur ses instincts, c’est pourquoi l’on<br />
mange de la matsah chemourah faite à la main, qui évoque le travail physique nécessaire à l’annulation du<br />
‘hamets. J’ai déjà expliqué que la différence entre le ‘hamets et la matsah est de trois (la valeur numérique de