You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
PARACHAT CHEMINI<br />
n’y était pas encore descendue. Or Moïse n’était-il pas prophète (Deutéronome 34, 10) et père de tous les<br />
prophètes (Vayikra Rabah 1, 15) ? Cela aurait dû lui permettre de connaître le moment où la présence divine<br />
descendrait et lui éviter cette fatigue quotidienne ! En réalité, il voulait enseigner par là aux benei Israël que<br />
le sanctuaire représente le corps de l’homme, ainsi qu’il est écrit : « Faites-moi un sanctuaire et je résiderai<br />
parmi vous » (Exode 25, 8), ou encore « Qui réside avec eux parmi leurs souillures » (Lévitique 16, 16). De<br />
même que dans le sanctuaire il y a des instruments destinés à servir l’Eternel, l’homme possède toute une<br />
variété de membres destinés au service de Dieu, dont il doit faire usage tous les jours, et particulièrement<br />
le Chabath, en Son honneur, car c’est par l’intermédiaire du Chabath que les six autres jours reçoivent la<br />
bénédiction (Zohar II, 88a).<br />
Quand l’homme se réveille le matin, il doit montrer le courage d’un lion pour servir son Créateur<br />
(Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 1, 1), se conduisant avec ferveur et enthousiasme comme une créature<br />
nouvelle pour faire la volonté de son maître. Il doit aussi garder toutes ses pensées fixées en Lui, dans la<br />
joie que son intelligence lui soit rendue chaque matin, comme l’écrit le Arizal à propos du verset : « Elles<br />
se renouvellent chaque matin, grande est Ta fidélité » (Lamentations 3, 23). Cela signifie que le matin, les<br />
Intelligences se renouvellent, alors que la nuit elles se reposent. Par conséquent, pendant la nuit l’homme<br />
doit faire de grands efforts pour se détacher de tout ce qui s’est fixé à lui pendant la journée, afin de pouvoir<br />
le lendemain se lever avec encore plus d’enthousiasme, de force et d’énergie que la veille, et ainsi chaque<br />
jour jusqu’au Chabath. Voilà ce que Moïse voulait faire comprendre aux benei Israël : pour mériter d’arriver<br />
au huitième jour, qui est au-delà de la nature (comme dans le verset : « Donne une part au sept, et aussi au<br />
huit » (Ecclésiaste 11, 2)), il faut beaucoup travailler tous les jours de la semaine. Et ainsi, par le pouvoir<br />
du Chabath qui englobe le travail accompli pendant toute la semaine, une très grande sainteté s’accumule<br />
en l’homme le huitième jour, au-delà de la nature. Ce jour-là précède toute la Création.<br />
voilà pourquoi Moïse n’a donné cet ordre que le huitième jour. De même, nous n’avons reçu l’ordre de<br />
la circoncision que le huitième jour, ainsi qu’il est écrit : « Au huitième jour, on circoncira l’excroissance<br />
de l’enfant » (Lévitique 12, 3). En effet, au moment de la circoncision, les benei Israël se rattachent au<br />
huitième jour, qui est au-delà de la nature. Or la préparation du père fait partie du compte des huit jours<br />
non seulement pour son fils, mais aussi pour lui-même rétrospectivement (à propos du « hara’haman »<br />
qu’on dit pendant la circoncision, certains auteurs font la remarque suivante : « à partir du huitième jour<br />
son sang sera considéré avec bienveillance», c’est le sang du père...). On connaît la Guemara selon laquelle<br />
le monde à venir a été créé avec la lettre yod (et ce monde-ci avec la lettre hé) (Mena’hoth 29b). C’est là<br />
toute l’idée du huitième jour, dont les Sages ont dit qu’il a pris pour lui dix couronnes (valeur numérique de<br />
yod) (Chabath 87b). En effet, à ce moment-là les benei Israël sont devenus plus capables de se rapprocher<br />
de Dieu et d’atteindre le niveau du monde à venir que pendant les autres jours. Comme il se trouvaient alors<br />
au-delà de la nature, leurs forces et leur intelligence se sont également revivifiées plus que pendant tous<br />
les jours de la semaine, y compris Chabath. Comment cela ? Par la fidélité à l’alliance de la circoncision.<br />
L’expression « Quand on fut (VaYéHi) au huitième jour » (Lévitique 9, 1), dont nos Sages ont affirmé<br />
qu’elle dénotait une tristesse, fait allusion au fait que si l’homme ne se renouvelle pas chaque jour, et tout<br />
particulièrement le huitième, qui est au-delà de tout calcul, cela provoque une tristesse en haut.<br />
Et puisque nous somme arrivés jusque là, nous comprendrons pourquoi Moïse s’est adressé en ces termes<br />
aux benei Israël justement le huitième jour. C’est que ce jour-là, il y a une plus grande difficulté à se tenir<br />
attaché à la lumière de l’inexprimable infini, car on ne peut plus se contenter de se rapprocher de Dieu, il<br />
faut aller jusqu’à extirper du cœur le principal obstacle, à savoir le mauvais penchant. Le fait que le verset :<br />
« Voici la chose qu’a ordonnée l’Eternel » suive immédiatement « Toute la communauté s’approcha, et se<br />
tint debout devant l’Eternel » signifie que si l’on veut vraiment être proche de Dieu et se tenir devant Lui,<br />
il faut absolument faire sortir du cœur le mauvais penchant, car il est rusé et peut faire sentir à l’homme<br />
qu’il se consacre au service de Dieu, tout en restant profondément caché à l’intérieur de lui (Bérakhoth<br />
61a, Soukah 52b).<br />
Par conséquent, tout homme doit pendant toute la semaine se faire le serviteur de Dieu pour arriver au<br />
niveau du « huit » qui dépasse tout calcul et se relier à la sainteté de la circoncision. Il doit sans cesse<br />
vérifier si son cœur est vraiment rempli de la crainte de Dieu, où s’il se l’imagine seulement. C’est pourquoi<br />
Moïse a attendu le huitième jour pour dire « Voici la chose etc. », afin que dans le service de Dieu, le<br />
47