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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT CHEMINI<br />

Voici l’explication que nous proposons. Nadav et Avihou ressentaient profondément la douleur de la<br />

Chekhinah, et celle des benei Israël quand ils ont constaté qu’elle ne résidait pas en chacun d’entre eux, mais<br />

uniquement dans le Sanctuaire. Malgré la grande joie du huitième jour de l’inauguration, ils ressentaient de<br />

la tristesse, et désiraient que la Présence Divine repose en eux directement, et non par un intermédiaire. C’est<br />

pourquoi ils ont pris un feu étranger et ont allumé le bois (ETSim) du brasier, mot qui rappelle ATSMotaï<br />

(« mes os »), comme dans : « Tous mes os (ATSMotaï) diront : Seigneur, qui est comme Toi ? » (Psaumes<br />

35, 10). Ils ont introduit l’encens dans le Sanctuaire avec toutes leurs aspirations et leur enthousiasme, car<br />

ils voulaient que la Chekhinah réside effectivement en eux, selon le projet initial. Ils ont pensé que quand<br />

elle se trouverait dans le Sanctuaire en même temps qu’eux, leur corps se trouverait sanctifié, et que la<br />

Chekhinah serait alors en eux-mêmes. Ils savaient qu’ils risquaient la mort mais l’ont acceptée d’avance,<br />

pourvu que la Présence divine habite en leur corps.<br />

Nous voyons donc à quel point ils s’étaient rapprochés de Dieu et élevés par leur extraordinaire ardeur,<br />

car tous leurs actes étaient orientés vers Dieu. C’est pourquoi Il a dit à leur propos : « Je me sanctifierai par<br />

mes proches », et aussi : « Vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront ceux qu’a brûlés le Seigneur ».<br />

Ce qui s’est passé nous enseigne que cela vaut la peine de venir en ce monde, ne fût-ce que pour mériter<br />

un tout petit instant de la présence de Dieu dans son corps. Par leur acte, Nadav et Avihou ont cherché à<br />

obtenir deux résultats. D’abord, ils voulaient mériter que la Chekhinah vienne effectivement habiter leur<br />

corps, sans avoir besoin du tout d’en passer par le Sanctuaire. En second lieu, ils voulaient que les benei<br />

Israël ressentent la grande perte qu’ils avaient subie en commettant la faute du Veau d’Or. C’est la raison<br />

de l’expression VaYéHi, qui dénote un malheur, car sans cette faute la Chekhinah serait venue reposer en<br />

chacun, et personne ne serait mort, alors que désormais le corps ne serait plus capable de recevoir l’écrasante<br />

sainteté de la force de la Présence divine, qui ne lui parviendrait plus que comme une ombre.<br />

Et certes, leur acte a frayé un chemin pour toutes les générations, car ils ont obtenu de l’Eternel qu’Il<br />

fasse résider Sa Présence à l’intérieur de chaque juste. C’est en effet le désir des justes, et comme on le<br />

sait, Dieu « fait la volonté de ceux qui Le craignent » (Psaumes 145, 19). Par conséquent, de même que<br />

dans le Temple il était fait dix miracles à nos ancêtres (Avoth 5, 5), et que la Chekhinah y demeurait aux<br />

yeux du monde entier, de la même façon le tsaddik peut être considéré comme un Temple, car il est le lieu<br />

de nombreux miracles et merveilles, ce qui permet à tout le monde de constater que la Chekhinah repose<br />

sur lui. Ce n’est pas en vain que nos Sages ont dit que la mort des justes était plus grave que l’incendie<br />

de la maison de Dieu (Roch Hachana 18b, Eikhah Rabah 1, 39) : quand le tsaddik disparaît du monde, la<br />

perte est aussi considérable que celle du Temple.<br />

Par conséquent, Dieu a dit : « Et vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront ceux qu’a brûlés le<br />

Seigneur », et non pas « tous les benei Israël ». Cette façon de s’exprimer est une allusion à la Maison de<br />

Dieu qui a brûlé, à savoir le Temple. Car quand le tsaddik disparaît du monde, cette perte rappelle l’incendie<br />

et la destruction du Temple, et on doit prendre son deuil, le pleurer et dire des lamentations comme le jour<br />

de Ticha BéAv où le Temple a été détruit (Ta’anith 26a).<br />

Il ressort de tout cela que Nadav et Avihou n’ont commis aucune faute, comme le prouve le verset « et vos<br />

frères, toute la maison d’Israël, pleureront ceux qu’a brûlés le Seigneur » : c’est une mitsvah de les pleurer<br />

et de porter leur deuil, même le huitième jour où la joie était si grande devant Dieu, parce que l’Eternel<br />

ressent une grande peine de la mort des justes, qui sont comme un Temple où Il demeure. Qui peut donc<br />

remplacer un tsaddik disparu ? Et pourtant, cette perte peut être comblée, si les benei Israël s’éveillent au<br />

repentir en constatant le dommage qu’ils ont subi, eux qui ne bénéficient plus de son influence, qui n’ont<br />

plus de qui apprendre, ni de qui recevoir réconfort et encouragements. Par cette prise de conscience, ils<br />

incitent Dieu à créer un autre juste comme lui. En effet, il est écrit : « le soleil se lève, le soleil se couche »<br />

(Ecclésiaste 1, 5), et les Sages ont ajouté : « Avant que ne se couche le soleil d’un juste, se lève le soleil<br />

d’un autre juste (Yoma 38b, Béréchith Rabah 58b, Midrach Hagadol ‘Hayé Sara 23, 1).<br />

Il ressort donc de l’histoire de Nadav et Avihou qu’ils n’ont commis aucun péché, les seuls fautifs étant<br />

ceux qui ont fabriqué le Veau d’Or. En effet, sans cet épisode, Dieu aurait résidé en chacun d’entre les<br />

benei Israël, et Nadav et Avihou n’auraient pas eu besoin d’agir comme ils l’ont fait. Ils y ont été poussé<br />

après la faute, pour que leur corps devienne un sanctuaire, et ils ont mérité la mort. Leur mort n’a donc été<br />

provoquée que par la faute du Veau d’Or (c’est à cela que font allusion les ouvrages Orot Israël du Rav de<br />

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