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PARACHAT TSAV<br />
Cette même Torah qui nous a été donnée au Sinaï perdure dans toutes les générations, car Moïse était<br />
le plus humble de tous les hommes (Nombres 12, 3), et il a servi Dieu avec empressement, au point qu’il<br />
n’avait pas le temps du tout de s’enorgueillir : il progressait sans cesse, et une mitsvah entraîne une autre<br />
mitsvah (Avoth 4, 2, Avoth Derabbi Nathan 25, 4, Tan’houma 491 1). Il a fini par mériter que la Torah<br />
devienne vraiment son héritage, comme en témoigne le verset : « Souvenez-vous de la Torah de mon<br />
serviteur Moïse » (Malachie 3, 22), ou encore la michnah : Moïse a reçu la Torah du Sinaï (Avoth 1, 1).<br />
C’est notre Maître Moïse qui l’a reçue, et si nous l’accomplissons comme lui, qui était entièrement plongé<br />
dedans, chez nous aussi elle perdurera et portera notre nom, ainsi qu’il est écrit : « Il médite sa Torah jour<br />
et nuit » (Psaumes 1, 2), ce sur quoi nos Sages ont dit que quand l’homme s’y plonge véritablement, elle<br />
devient sa Torah (Kidouchin 32b).<br />
Nous devons apprendre de notre Maître Moïse à nous conduire humblement, ce qui nous permettra<br />
d’acquérir la Torah, ainsi qu’il est écrit : « Voici la Torah : un homme qui meurt dans la tente » (Nombres<br />
19, 14). Les Sages ont dit sur ce verset : « Les paroles de Torah ne durent que chez celui qui se tue pour<br />
elles » (Bérakhoth 64b, Chabath 83b); il s’agit de se tuer en s’abaissant au maximum. Et de même qu’un<br />
homme mort, fût-il un grand roi, n’inspire plus aucune crainte (voir Chabath 151b, Béréchith Rabah 34,<br />
17) et se trouve livré à la merci de tout un chacun, l’homme qui étudie la Torah doit s’effacer comme s’il<br />
était mort et ne rien répondre quand on l’insulte (voir Bérakhoth 18a), car la Torah s’acquiert par l’humilité<br />
(Erouvin 53a, Ta’anith 7a). On peut ajouter à cela que l’homme ne s’appelle humble (« mort ») que s’il<br />
se trouve véritablement dans la tente, à l’intérieur de l’étude de la Torah, comme Moïse notre maître qui<br />
se conduisait avec humilité et dont la Torah porte le nom. A notre époque, c’est la conduite des justes qui<br />
peut nous enseigner quelque chose de semblable au service du cohen dans le Temple : ils se consacrent<br />
entièrement à l’honneur de Dieu et par leur prière relèvent la cendre, à savoir les prières des benei Israël<br />
qui se trouvent à un niveau inférieur. Eux, les tsadikim, par leur service, ramassent et élèvent cette cendre<br />
(ces prières) vers le haut, avec zèle et humilité.<br />
L’élévation par le mérite de l’humilité et la sainteté de l’alimentation<br />
Dans le verset « Voici la Torah [règle] de l’holocauste ... c’est l’holocauste qui se consume sur le brasier<br />
de l’autel » (Lévitique 6, 2), le mot brasier (mokdah) est écrit avec un petit mem. Pourquoi ?<br />
Cela vient nous enseigner que l’essentiel de l’étude de la Torah s’acquiert par l’humilité, l’effacement et<br />
l’abaissement (se faire petit), comme l’ont écrit les Sages à de nombreuses reprises (Avoth 6, 4, Ta’anith 7a,<br />
Nédarim 55a, Bemidbar Rabah 19, 26). En effet la Torah s’acquiert spécifiquement par l’humilité, comme<br />
on le constate chez Moïse, qui bien qu’il soit monté au ciel est malgré tout resté le plus humble de tous<br />
les hommes (Nombres 12, 3). Il a eu beau régner sur Israël pendant quarante ans (Tan’houma Chemoth<br />
7), il est resté humble et la Torah était en lui. Or l’holocauste évoque l’humilité, car c’est par l’humilité<br />
qu’on s’élève. On peut également signaler que dans ces parachioth la Torah parle des sacrifices propres à<br />
la consommation, et aussi des aliments interdits (Lévitique 11). Dans la parachat Vayikra, il est également<br />
écrit : « Vous ne mangerez ni graisse interdite ni sang ». Car le sang est une allusion aux désirs et à l’orgueil<br />
(Zohar I, 138a), et les aliments permis font allusion à l’humilité. En outre, l’aliment permis évoque la<br />
réparation de l’atteinte à l’alliance de la circoncision. Quand l’homme mange cacher, cela a une influence<br />
sur lui, et chez une femme enceinte ce qu’elle mange a aussi une influence sur l’embryon (Yoma 82b) et,<br />
si elle ne fait pas attention, risque d’être cause de ce qu’il quitte un jour le droit chemin. Le bébé se nourrit<br />
de ce que mange sa mère, quand il naît, il est attaché à sa mère, dont lui provient toute sa subsistance. C’est<br />
cela l’holocauste sur le brasier sur l’autel, car la nourriture cacher fait allusion à l’humilité (le petit mem),<br />
et par cet holocauste (OLaH) on peut s’élever (OLeH).<br />
L’influence du tsadik sur le monde entier<br />
Il est écrit : « Moïse prit l’huile d’onction, oignit le Temple et tout son contenu et les sanctifia, en aspergea<br />
sept fois l’autel, oignit ensuite l’autel et tous ses ustensiles, la cuve et son support, pour les sanctifier »<br />
(Lévitique 8, 10-11).<br />
Nous pouvons voir dans ce passage une allusion à l’influence exercée par le juste, car celui-ci sanctifie<br />
l’homme qui subit son influence par un effacement de soi total, et sa seule influence suffit à le sanctifier<br />
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