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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

Il existe également une autre sorte de dévouement, qui mérite bel et bien ce nom bien que n’étant<br />

pas d’aussi bonne qualité. Il lui manque la perfection dans l’accomplissement. Par exemple, imaginons<br />

quelqu’un qui est disposé à donner une grosse somme à la tsedakah, pour les pauvres ou les yéchivoth.<br />

Il peut même s’agir d’un argent durement gagné. Mais il met comme condition à ce don qu’on l’honore<br />

comme il convient. Cela rappelle celui qui dit, dans l’exemple de la Guemara : « Je donne telle somme<br />

à la tsedakah pour que mon fils guérisse, ou pour que j’aie une part dans le monde à venir » (Pessa’him<br />

8a, Roch Hachanah 4a, Baba Batra 10b). Or la qualité du don s’en trouve affectée, puisqu’il exige une<br />

récompense (indépendamment du fait qu’il mérite le nom de « juste complet », voir Rachi et Tossafoth).<br />

Il peut ne même pas avoir besoin d’être honoré, mais ressentir dans son coeur de la fierté ou du plaisir de<br />

ce qu’il a fait. Alors sa générosité n’a plus la même valeur, car ce plaisir lui est compté comme s’il avait<br />

reçu une récompense de son acte.<br />

Le même principe s’applique entre l’homme et Dieu : il existe un don de soi imparfait, par exemple chez<br />

quelqu’un qui étudie la Torah toute la journée mais avec un sentiment intérieur d’orgueil, ou qui étudie<br />

pour qu’on l’admire de son assiduité et qu’on le complimente du fait que même s’il étudie la Torah toute la<br />

journée, cela ne l’empêche pas de se lever tôt pour aller à la prière. Tout cela est contraire à l’enseignement<br />

des Sages : « Ne fais pas des paroles de Torah une pioche avec laquelle creuser » (Avoth 4, 5, Nédarim 62a).<br />

On peut aussi imaginer quelqu’un qui fait des remarques à son ami en lui expliquant qu’il a mal compris la<br />

question, tout cela dans le but de le déprécier (voir Tossafoth sur, Pessa’him 50b, à partir de « Vé-kan »),<br />

ou pour le plaisir de le corriger (Lévitique 19, 17) ce qui sera pour lui une source de satisfaction intérieure<br />

car il aura l’illusion d’être quelqu’un qui ramène les autres à Dieu par ses reproches.<br />

Tout cela n’est pas considéré comme un dévouement absolu. En effet, l’homme doit savoir que s’il a étudié<br />

la Torah toute la journée ou ramené des gens à la Torah ou ainsi de suite, c’est parce que Dieu lui a ordonné<br />

d’enseigner aux autres et de les rapprocher, ainsi qu’il est dit : « Si tu as appris beaucoup de Torah, n’en<br />

garde pas le bénéfice pour toi-même, car c’est pour cela que tu as été créé » (Avoth 2, 8), à l’exclusion de<br />

tout autre but. Quand il en prend conscience, cela lui donne le sentiment de sa petitesse vis-à-vis de Dieu<br />

et vis-à-vis du prochain, à la fois de façon générale et dans les détails, et alors il méritera tout ce qu’il y a<br />

de bon, car nos Sages ont dit que la Torah le fait grandir et l’élève plus que toute autre activité (Avoth 6, 1),<br />

et aussi que celui qui met tout son effort dans la Torah est aimé en haut et chéri en bas (Zohar I 242b).<br />

Au point où nous en sommes nous pouvons maintenant répondre aux questions que nous avons posées au<br />

début de cette étude. Comme on le sait, la Torah et les mitsvoth sont des guides donnés à l’homme (Zohar<br />

II 62b) sur la façon dont il doit se conduire pendant sa vie, et en particulier sur les moyens de vaincre le<br />

mauvais penchant en toutes circonstances (Zohar II, 202a). Le début de notre parachah fait allusion à ces<br />

principes : « Ceci est la Torah [règle] de l’holocauste » (le mot « OLaH » et le mot hitALouth (« élévation »)<br />

proviennent de la même racine). Cela signifie que pour s’élever jour après jour dans le service de Dieu, ce<br />

qui est le but de l’homme, il faut étudier la Torah et accomplir les mitsvoth avec ardeur et enthousiasme<br />

[Torath Ha-Ola, « la Torah de l’holocauste » équivaut à hitalouth ba-Torah, « l’élévation dans la Torah »].<br />

Mais ce n’est pas encore suffisant, c’est pourquoi la Torah continue : « c’est l’holocauste », à savoir que<br />

pour s’élever plus encore, il faut atteindre au don de soi parfait, qui représente une deuxième élévation<br />

succédant à la première (d’où la répétition du mot OLaH).<br />

On peut se demander en quoi le dévouement véritable est si important pour s’élever. C’est qu’en son<br />

absence, l’homme risque de se tromper lui-même et de tromper les autres en se contentant d’une élévation<br />

extérieure, alors qu’à l’intérieur de lui-même il reste vide de Torah et de mitsvoth, comme le puits où avait<br />

été jeté Joseph : « le puits était vide, il ne contenait pas d’eau » (Genèse 36, 24), de l’eau il n’en contenait<br />

pas [à savoir la Torah qui est comparée à l’eau (Bava Kama 17a)], mais il contenait des serpents et des<br />

scorpions (Chabath 22a, Béréchith Rabah 84, 16). Une telle personne ne fait pas réellement don de soi à<br />

la façon dont Dieu nous l’a ordonné.<br />

De plus, si l’homme s’occupe de Torah et de mitsvoth sans dévouement réel, il peut s’élever et grandir<br />

en sagesse, mais il n’en reste pas moins qu’il est passé à côté de sa raison d’être dans le monde. Le devoir<br />

d’atteindre un don de soi vrai et profond s’applique à tout homme, même celui qui a des facilités dans<br />

l’étude et l’acquisition de la sagesse (voir Bava Batra 25b, Zohar III, 28a) : on doit s’efforcer de tout investir<br />

pour dépasser ses capacités naturelles.

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