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PARACHAT TSAV<br />
ainsi de grosses pertes, fait confiance à Dieu, et refuse de se laisser séduire par les conseils du mauvais<br />
penchant. En agissant de la sorte, il se remplit les poches de l’abondance de la bénédiction divine, car on lui<br />
ajoute d’En Haut tout ce qu’il dépense pour Chabath (Beitsah 16b), et la lumière de l’abondance ne cesse<br />
de s’épancher sur lui. Tout cela parce qu’il a vaincu l’écorce qui vient recouvrir et obscurcir la sainteté<br />
(voir Zohar I 166b) le dix du mois pour mériter les dix paroles. Si les benei Israël n’avaient pas agi, il y<br />
aurait eu un manque profond dans leur service de Dieu, mais comme ils ont tout fait avec un immense<br />
dévouement et un empressement extrême, avec humilité et en s’effaçant devant l’Eternel, ils ont mérité<br />
un grand miracle.<br />
Tout ceci se trouve déjà en allusion dans le mot SeH (« agneau »), l’agneau qui a été pris le dix du mois.<br />
Il fait allusion aux dix paroles, outre le fait qu’il est formé des premières lettres de Chabath Hagadol. Or les<br />
dernières lettres de ChabaTH HagadoL forment le mot TaL, de valeur numérique 430, ce qui correspond<br />
aux 430 ans que les benei Israël ont passé en Egypte, ainsi qu’il est écrit : « Le séjour des benei Israël,<br />
depuis qu’ils s’étaient établis en Egypte, avait été de 430 ans » (Exode 12, 40). Pendant toutes ces années,<br />
ils avaient été obligés d’adorer l’agneau égyptien. Mais quand est venu Chabath Hagadol, ils sont arrivés<br />
à la fin de la rectification des étincelles de sainteté, ont pu arrêter d’adorer l’idole des Egyptiens, et ont en<br />
outre mérité d’offrir l’agneau en sacrifice.<br />
On sait combien la nuit de Pessa’h a un niveau élevé. Elle s’appelle leil chimourim (la nuit de protection)<br />
(Exode 12, 42), et les Sages ont dit d’elle qu’au cours de cette nuit-là, les forces du mal n’ont aucun pouvoir<br />
(voir Bava Kama 60a) sur les benei Israël (Pessa’him 109b), et que par conséquent il n’est pas nécessaire<br />
de dire le Keryat Chema entier avant de s’endormir, il suffit du premier paragraphe (Rema par. 481, 2).<br />
Cette nuit-là, on peut attirer sur soi la sainteté et la protection (chemirah) pour toutes les autres nuits afin<br />
que les forces du mal n’y aient aucun pouvoir. De plus, le Zohar (III 282b, voir aussi II, 40a) dit que<br />
quiconque se garde de la moindre trace de ‘hamets à Pessa’h peut être assuré qu’il ne commettra aucune<br />
faute pendant toute l’année. Tout cela est dû à la puissance de cette nuit-là. De même Chabath Hagadol,<br />
qui l’a précédée, a une importance considérable, car à ce moment-là les benei Israël ont reçu deux choses :<br />
le Chabath et la Torah, ce qui aurait pour eux une influence bénéfique pendant tous les Chabatoth de<br />
l’année. Par conséquent, si l’on observe soigneusement ce Chabath-là, Chabath Hagadol, il en résulte que<br />
tout l’éveil spirituel qu’on porte en soi va demeurer pendant tous les Chabatoth de l’année. C’est donc un<br />
jour où l’homme doit se sanctifier particulièrement et qu’il doit consacrer entièrement à Dieu. Certes, il se<br />
sanctifie tous les Chabatoth en l’honneur de son Créateur, mais il en tire également profit pour lui-même.<br />
Par exemple, il reçoit une âme supplémentaire (Beitsa 16a et Rachi), si bien qu’il mange et boit davantage.<br />
Mais ce Chabath-là, qu’il le consacre entièrement à Dieu, qu’il lui sacrifie son mauvais penchant et tous<br />
ses mauvais instincts, avec dévouement et empressement, alors son lot sera enviable en ce monde-ci et<br />
dans le monde à venir.<br />
On peut apprendre tout ceci de la fête de Pessa’h, où nous consacrons toute la nuit à Dieu. Elle a déjà été<br />
sanctifiée auparavant, et pourtant nous le faisons de nouveau au moyen d’une préparation minutieuse, de<br />
la vérification du ‘hamets, de son annulation, de sa destruction par le feu (Pessa’him 2a), de la destruction<br />
du Satan, de la klipah (« écorce opaque ») et des forces du mal. Après tous ces préparatifs, nous pourrons<br />
ressentir la sainteté de la nuit, temps de notre liberté, et la klipah se trouvera soumise pendant toutes les<br />
nuits de l’année, car comme on le sait sa force se manifeste la nuit (Zohar II 163b, III 200a). Si elle est<br />
vaincue cette nuit-là, elle le sera à plus forte raison pendant la journée, le Chabath Hagadol, car alors la<br />
lumière est grande, et elle se diffuse à tous les Chabatoth de l’année.<br />
En consacrant à Dieu ce Chabath-là, nous pourrons rectifier ce que nous avons abîmé pendant les<br />
Chabatoth de toute l’année, et ce sera également valable pour ceux qui sont encore à venir. Il s’agit de la<br />
même idée qu’à la fête de Chemini Atséret : Arrêtez-vous (Atsrou) devant moi une journée (Soukah 55b,<br />
Sifri Bémidbar 55). Ici : donnez-moi un Chabath qui puisse rectifier tous les Chabatoth. On obtient tout<br />
cela par le dévouement, l’empressement et l’humilité. C’est cela « Ordonne à Aaron », incitation pour<br />
l’immédiat et pour toutes les générations, afin qu’il n’y ait aucun manque dans le service de Dieu, car les<br />
mitsvoth doivent être accomplies avec zèle, humilité et un immense dévouement.<br />
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