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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT CHEMOT<br />

En ce qui me concerne, je vois une difficulté supplémentaire dans le fait que ce sont les benei Israël qui<br />

supportent la perte financière impliquée par les sacrifices. Ce sont eux qui doivent acheter la bête, pas<br />

les cohanim ! Alors pourquoi cet ordre vient-il encourager Aaron et ses fils ? Il aurait plutôt fallu dire :<br />

« Ordonne aux benei Israël » !<br />

Pour expliquer ces points à notre entière satisfaction, souvenons-nous de l’importance de l’abnégation<br />

totale vis-à-vis de Dieu, qui permet de mettre en oeuvre des forces cachées et de vaincre le mauvais penchant.<br />

Chaque mitsvah comporte un élément d’héroïsme, car le yetser ha-ra cherche à empêcher l’homme de<br />

l’accomplir (voir Bérakhoth 60b), ou tout au moins le pousse à ne le faire que dans le but de promouvoir<br />

son propre intérêt, et non pour l’amour de la mitsvah. Le verset des Psaumes « Pour Toi nous subissons<br />

chaque jour la mort » (44, 23) fait allusion à ce phénomène.<br />

La Guémara (Soukah 52a, Kidouchine 30b) explique que le mauvais penchant domine l’homme chaque<br />

jour et cherche à le tuer, ainsi qu’il est dit : « Le méchant observe le juste et cherche à le tuer » (Psaumes 37,<br />

32). Si le Saint béni soit-Il ne lui venait en aide, il ne pourrait jamais vaincre cet ennemi redoutable, mais<br />

le verset promet que « L’Eternel ne l’abandonnera pas en sa main » (Ibid. 33). Quand le mauvais penchant<br />

tente de toutes ses forces de dissuader l’homme d’accomplir les mitsvoth, celui-ci doit lutter de tout son<br />

coeur, et cela lui vaudra l’aide du Ciel. Comment arrive-t-on à une pareille ardeur ? En manifestant de<br />

l’empressement, comme le conseille le Tour (Ora’h ‘Haïm par.1). Yéhouda ben Teima disait déjà : « Sois<br />

audacieux comme le tigre (...) et brave comme le lion pour faire la volonté de ton père des Cieux » (Avoth<br />

5, 23, Avoth Derabbi Nathan 41, 10). En effet, l’homme doit montrer la bravoure du lion pour se lever le<br />

matin et se mettre à servir son Créateur; même si en hiver sa paresse lui souffle de ne pas bouger par un<br />

froid pareil et autres raisons du même genre, il doit se lever avec entrain avant l’aurore, ainsi que le dit le<br />

roi David (voir Bérakhoth 1, 1, Bémidbar Rabah 15, 12) : « Je veux réveiller l’aurore » (Psaumes 57, 9),<br />

c’est moi qui la réveille et non pas elle qui me réveille.<br />

De tout ce qui a été dit jusqu’à présent, on voit que l’empressement est indispensable pour observer les<br />

mitsvoth convenablement, car la paresse entraîne une déperdition de la mitsvah (qui constitue une perte).<br />

Chacun doit savoir que s’il accomplit la mitsvah de toutes façons, mieux vaut pour lui que ce soit avec<br />

toute sa vitalité et son entrain, sans aucun affaiblissement provoquant un manque, car cela lui permettra<br />

de se rapprocher du service de Dieu.<br />

Seulement pour parvenir à manifester une telle ardeur, il faut aussi investir toutes ses forces dans l’étude<br />

de la Torah, sans quoi il sera impossible d’accomplir les mitsvoth avec zèle, ainsi qu’il est écrit : « Si vous<br />

vous conduisez selon mes lois, si vous observez mes mitsvoth et que vous les exécutez » (Lévitique 26, 3).<br />

Torath Cohanim explique que dans ce verset, la première expression désigne l’étude intensive de la Torah,<br />

à savoir qu’on ne peut en arriver à observer et exécuter les mitsvoth que lorsqu’on étudie de tout son être.<br />

Cette forme d’étude mène au zèle, qui permet à son tour de vaincre le mauvais penchant et d’accomplir<br />

toutes les mitsvoth à la perfection. L’essentiel du sacrifice réside en effet dans l’empressement avec lequel<br />

on l’exécute, de même que pour toute autre mitsvah.<br />

Cependant, ce dévouement total accompagné d’une étude soutenue ne suffit pas encore. On doit y associer<br />

la modestie, idée qui figure en allusion dans le petit mem du mot mokda (le brasier). Il faut être humble,<br />

et la lettre mem renvoie aux quarante jours pendant lesquels la Torah a été donnée à Moïse (Mena’hot<br />

99b), ainsi qu’aux quarante jours qu’il a passés sur le mont Sinaï, ainsi qu’il est écrit : « Il resta sur cette<br />

montagne quarante jours et quarante nuits » (Exode 24, 18). Sur la montagne, il apprenait la Torah le jour<br />

et la révisait la nuit (Chemoth Rabah 47 8). Pourquoi justement sur le mont Sinaï ? C’est encore un rappel<br />

de l’humilité, car Dieu a donné la Torah sur la montagne qui s’était faite petite et basse (Béréchith Rabah<br />

99, 1, Bémidbar Rabah 14, 17). Moïse a donc appris cette qualité du mont Sinaï, et lui-même de son côté<br />

était le plus humble de tous les hommes (Nombres 12, 3).<br />

La petite taille de ce mem nous donne deux enseignements. Le premier est une allusion à l’humilité, qui<br />

permet d’acquérir la Torah (Ta’anith 7a). Le deuxième réside dans la forme de la lettre : il s’agit d’un mem<br />

ouvert (par opposition au mem final qui est totalement fermé), pour nous enseigner qu’il faut être ouvert<br />

aux enseignements, étudier, accepter, et tout exécuter avec empressement et dévouement, sans nous laisser<br />

aucunement impressionner par ce qui nous entoure. Sans oublier de veiller à ce que les intentions soient<br />

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