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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT TSAV<br />

feu de l’autel). Nous retrouvons cette qualité chez Joseph, qui, dans l’épisode avec la femme de Putiphar,<br />

a été préservé de la faute par le mérite de l’élan qui l’habitait, et dont témoigne le verset : « il laissa son<br />

vêtement et sortit en s’enfuyant » (Genèse 39, 12). S’il n’avait pas agi précipitamment, sans tarder un<br />

seul instant pour récupérer son vêtement, il n’aurait pas réussi à vaincre la puissance de son désir et aurait<br />

risqué de pécher.<br />

A ce même propos, Jacob s’est lui aussi empressé d’envoyer Juda en Egypte, ainsi qu’il est écrit : « il<br />

envoya Juda devant lui pour préparer l’entrée en Gochen » (Genèse 46, 28). Pourquoi donc ? Afin d’organiser<br />

une maison d’études d’où sortirait l’enseignement de la Torah (Béréchith Rabah 95, 3, Tan’houma Vayigach<br />

11). Cette rapidité d’action est due au fait que Jacob et toute sa famille s’étant habitués à baigner dans la<br />

sainteté d’Erets-Israël, la descente en Egypte risquait de provoquer chez eux un état de manque profond<br />

qui résulterait en un affaiblissement de leur service de Dieu, car l’Egypte est la source de l’impureté par<br />

excellence (Zohar I, 81b). Certes, l’Eternel avait promis à notre père Jacob « Je descendrai avec toi en<br />

Egypte et je t’en ferai certainement remonter » (Genèse 46, 4), mais il voulait agir lui-même sans s’appuyer<br />

uniquement sur cette promesse. Il a donc immédiatement envoyé Juda préparer un endroit de Torah, pour<br />

qu’en Egypte aussi ses descendants puissent ressentir une sainteté comparable à celle de la terre d’Israël<br />

et respirer l’essence de la sainte Torah.<br />

Ce sujet est également traité dans le Choul’hane Aroukh (Ora’h ‘Haïm 459 par. 2), à propos de la cuisson<br />

de la matsa mangée pendant la nuit du séder : tout doit être fait avec la plus grande rapidité, de peur qu’elle<br />

ne fermente, ce qu’on apprend du verset : « vous prendrez grand soin des matsoth » (Exode 12, 17). Or<br />

les mots mitsvoth et matsoth s’écrivent de la même façon, si bien que la matsa fait allusion à la mitsvah,<br />

comme il ressort de l’explication des Sages sur le verset en question : Une mitsvah qui passe à ta portée,<br />

ne lui laisse pas le temps de « fermenter », ne la laisse pas s’abîmer (voir Choul’hane Aroukh Ora’h<br />

‘Haïm 1, 1). De cette façon, l’homme évitera quand il accomplit une mitsvah d’en concevoir de l’orgueil.<br />

Mais à lui seul, le zèle est insuffisant pour s’élever et revenir à Dieu. De notre verset, « Ceci est la règle<br />

de l’holocauste, c’est l’holocauste », nous apprenons aussi l’importance d’écouter les remontrances et de<br />

s’effacer devant l’Eternel quand on veut se rapprocher de Lui.<br />

La Guémara (Avodah Zarah 17a) raconte l’histoire de Rabbi Elazar ben Dourdaya, qui avait eu commerce<br />

avec toutes les prostituées (...). Il s’est rendu chez l’une d’elles de l’autre côté de la mer (...). Elle lui a dit<br />

: « De même que le souffle ne reviendra jamais d’où il est sorti, on n’acceptera jamais le repentir d’Elazar<br />

ben Dourdaya. » Il est allé demander aux montagnes et aux collines d’intercéder pour lui, et elles lui ont<br />

répondu : avant d’intercéder pour toi, nous demanderons d’abord miséricorde pour nous-mêmes, ainsi<br />

qu’il est dit : « Que les montagnes chancellent, que les collines s’ébranlent » (Isaïe 54, 10). Le ciel et la<br />

terre lui ont répondu : nous demanderons d’abord miséricorde pour nous-mêmes, ainsi qu’il est dit : «Les<br />

cieux s’évanouissent comme la fumée, la terre s’en va comme un vêtement usé » (Ibid. 51, 6). Le soleil<br />

et la lune lui ont répondu : nous demanderons d’abord miséricorde pour nous-mêmes, ainsi qu’il est dit :<br />

«la lune sera couverte de honte, le soleil de confusion » (Ibid. 24, 23). Les étoiles et les planètes lui ont<br />

répondu : nous demanderons d’abord miséricorde pour nous-mêmes, ainsi qu’il est dit : «toute la milice<br />

céleste se dissout » (Ibid.34, 4). Alors il s’est dit : la chose ne dépend que de moi. Il a posé la tête sur ses<br />

genoux et s’est mis à sangloter si violemment que son âme s’est échappée. Une voix céleste s’est alors<br />

écriée : Rabbi Elazar ben Dourdaya est invité à la vie du monde à venir.<br />

Cette histoire est très difficile à comprendre. On sait parfaitement que ce qui vient du coeur va droit au<br />

coeur de l’interlocuteur (voir Bérakhoth 6b, Chirat Israël du Rav Moché Ibn Ezra p. 156), et l’on conçoit<br />

que le repentir puisse en résulter, car les paroles en question proviennent d’un feu intérieur. On ne voit pas<br />

en revanche comment cette prostituée, dont les paroles ne sortaient certainement pas du coeur, a réussi à<br />

avoir une telle influence sur Elazar ben Dourdaya.<br />

Il semble qu’il y ait une autre voie que l’homme puisse emprunter pour transcender sa nature et faire<br />

téchouvah : c’est l’effacement de soi et l’humilité, en même temps que l’attention portée aux paroles de<br />

réprimande, vinssent-elles même d’un méchant. Quand on adopte cette attitude, elles peuvent avoir une<br />

bonne influence. Rabbi Elazar ben Dourdaya nous a enseigné une nouvelle voie vers la téchouvah en prêtant<br />

attention aux reproches d’une femme de mauvaise vie, et c’est lui-même qui a utilisé les forces immenses<br />

qui étaient en lui et le remplissaient de désirs impurs pour transformer ses propos en bénédiction, faisant<br />

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