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PARACHAT BE'HOUKOTAÏ<br />
163, les hommes dormaient dans les champs et les femmes dans la ville) ; les Egyptiens croyaient qu’ils<br />
pourraient ainsi empêcher la Rédemption, car tant que les âmes qui devaient recevoir la Torah n’étaient<br />
pas descendues, elle ne viendrait pas. Et un miracle s’est produit : les femmes allaient dans les champs, et<br />
les Egyptiens ne s’en apercevaient pas. De même, aucun juif ne voyait l’autre au moment où il rejoignait<br />
sa femme, au point que les non-juifs disaient que les benei Israël étaient des bâtards, d’après un proverbe<br />
(connu d’un enseignement des Sages sur les non-juifs) qui disait : « Comment l’Egypte peut-elle dominer<br />
les hommes alors qu’elle n’a aucune maîtrise sur les femmes des esclaves... », sans compter que c’était le<br />
pays du meurtre et de l’impudicité (voir Chemoth Rabah 1, 22, et autres). Tous ces miracles ont été faits<br />
à Israël en Egypte, et Pharaon le savait, comme il savait que la Chekhinah était avec Israël en exil, et que<br />
par conséquent la Rédemption finirait par arriver. C’est pourquoi lui et tout son peuple voulaient garder<br />
chez eux les benei Israël pour se nourrir de leur sainteté et renforcer leur puissance, qui venait des forces<br />
du mal et de la kelipah. Ils ont donc eu une idée : introduire des conflits et des dissensions à l’intérieur<br />
du peuple d’Israël en nommant des contremaîtres du sein même du peuple, ce qui conduirait les juifs à se<br />
battre entre eux, si bien que la Chekhinah fuirait. Mais cela n’a pas marché non plus, parce qu’au lieu de<br />
se disputer avec leurs frères juifs, les contremaîtres recevaient des coups des Egyptiens à leur place, ainsi<br />
qu’il est écrit : « On frappa les contremaîtres des benei Israël » (Exode 5, 14). Comme il n’y avait pas de<br />
conflit en bas, il n’y en avait pas non plus en haut, dans la parcelle divine, la Chekhinah résidait en Israël,<br />
et la Rédemption se rapprocha rapidement.<br />
Et à mon humble avis, les benei Israël ont commencé à réparer cette faute du conflit et de la médisance<br />
au moment où ils ont entendu Moïse dire : « la chose est donc connue » (Ibid. 2, 14), ce que Rachi explique<br />
ainsi au nom du Midrach (Chemoth Rabah 1, 30) : Moïse comprenait à présent que les benei Israël étaient<br />
esclaves à cause de la faute de la médisance. Ils ont donc réparé cette faute-là, et a priori, Datan et Aviram<br />
se sont également repentis avant de sortir d’Egypte, et ont recommencé à se quereller avec Moïse au<br />
moment de l’épisode de Kora’h. Par conséquent, quand les benei Israël ont réparé la faute en bas, tout a<br />
aussi été réparé en haut. On sait ce que dit le Zohar : le réveil d’en bas provoque le réveil d’en haut (I 68a,<br />
et autres), ce qui signifie que quand l’homme en bas fait une mitsvah qui cause de la satisfaction à son<br />
Créateur, il attire sur lui un grand réveil d’en haut, du Saint béni soit-Il, pour l’aider à accomplir la mitsvah<br />
et aussi pour le protéger. Le Tania (Iguéret Hakodech, 4, 5, 6, 12 et autres) explique merveilleusement<br />
cette affirmation du Zohar.<br />
Cela va nous permettre d’expliquer le cas qui nous occupe. Quand il y a en bas haine gratuite, conflits<br />
et discorde, au même moment s’éveille en haut la disparition de l’abondance, car la parcelle divine qui<br />
est reliée à Dieu se détache à cause de ces conflits, puisque le Saint béni soit-Il, que Son Nom soit loué à<br />
jamais, qui connaît tous les secrets de l’homme et sonde les reins et les cœurs, sait qui est pécheur et qui<br />
ne l’est pas, et la parcelle divine du pécheur disparaît.<br />
La Torah est paix, elle est faite de Noms du Saint béni soit-Il, comme disent les Sages, elle est entièrement<br />
destinée à Israël qui s’appellent les prémices (voir Rachi sur Genèse 1, 1), et elle est entièrement générosité<br />
(Sotah 14a), fondée sur la mitsvah « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Quand règne la concorde,<br />
l’homme peut continuer à accomplir toutes les mitsvoth, mais quand il y a des conflits et de la médisance,<br />
alors le Saint béni soit-Il enlève leur auteur de sa place, et il n’est plus relié à Lui, parce qu’il est incapable<br />
de rester lié à ces âmes, ou à cette âme dont il a dit du mal ou avec qui il s’est disputé. Comme il quitte sa<br />
place, il est juste qu’il perde toute la récompense des mitsvoth qu’il a faites, et elles reviennent à celui dont<br />
il a dit du mal, et qui, lui, est resté sous le trône de gloire. C’est pourquoi les Sages ont dit que toutes les<br />
mitsvoth du médisant passent à celui dont il a parlé. En effet lui, le médisant, a été rejeté de la proximité<br />
du Saint béni soit-Il, mais son prochain a gardé cette proximité. De son côté, le Saint béni soit-Il souhaite<br />
que tous les benei Israël soient proches de Lui, reliés à la parcelle divine qui est en eux, c’est pourquoi Il<br />
désire les voir unis et responsables les uns des autres.<br />
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