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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
3. On sait que la Torah n’aurait pas été donnée aux benei Israël s’ils n’avaient pas été responsables les uns<br />
des autres et aimants les uns envers les autres, ainsi qu’il est dit : « Israël campa là au pied de la montagne »<br />
(Exode 19, 2), verset que les Sages ont interprété ainsi : « Comme un seul homme avec un seul cœur »<br />
(Rachi Ibid. au nom de la Mekhilta). De plus, quand le Saint béni soit-Il s’est révélé aux benei Israël et leur<br />
a donné Sa Torah, Il leur a dit : « Je suis l’Eternel ton Dieu » (Exode 20, 2) au singulier, « Tu n’auras pas »<br />
(Ibid., 3) au singulier, et il est aussi dit plusieurs fois en allusion dans la Torah que tous les benei Israël sont<br />
comme une seule personne car ils sont unis. Pourquoi est-ce cela la volonté du Saint béni soit-Il ?<br />
4. Il faut également comprendre l’affirmation des Sages selon laquelle quiconque dit du mal de son prochain<br />
perd toutes ses mitsvoth, qui passent à celui dont il a médit (voir ‘Hafets ‘Haïm Chemirath Halachon Cha’ar<br />
Hazekhirah ch. 7, au nom du Midrach Cho’her Tov). Pourquoi en est-il ainsi ?<br />
Voici ce qu’on peut répondre simplement, à mon humble avis. Chaque juif porte en lui une parcelle<br />
d’origine divine, qui est son âme. Il est donc évident que par cet élément divin, il est relié à son Créateur,<br />
et c’est ce que signifie le verset « Attache-toi à Lui » (Deutéronome 10, 20) : par tes bonnes actions, tu<br />
dois rester attaché au Saint béni soit-Il, car la parcelle divine qui se trouve en l’homme est reliée à Lui<br />
(puisque c’est son origine). Et si tout juif se trouve relié au Saint béni soit-Il par son âme, cela le rattache<br />
par les racines avec de nombreuses autres âmes, chacune étant reliée aux autres, au point que tous les benei<br />
Israël deviennent responsables les uns des autres. En outre, plus une âme est sainte, plus elle est proche<br />
du trône de gloire. Par conséquent lorsque la concorde règne en ce monde entre les benei Israël et qu’ils<br />
accomplissent les mitsvoth envers autrui, ils donnent de la satisfaction à leur Créateur, par l’intermédiaire<br />
de la parcelle divine qui est attachée à Lui, et qui se trouve en paix et en sérénité. C’est une grande cause<br />
de plaisir et de satisfaction pour Dieu, c’est pourquoi Il protège toute parcelle qui se trouve dans cet état,<br />
à savoir tout juif. Mais quand prévalent en bas l’hostilité, la discorde, la haine gratuite ou la médisance,<br />
alors en haut se produit également une séparation et une rupture des liens entre l’âme et le Saint béni soit-Il,<br />
puisque les parcelles divines sont en lutte les unes avec les autres. Alors les parcelles divines se détachent,<br />
ce qui provoque une douleur et une disparition de la Chekhinah. Par conséquent il n’y a plus personne en<br />
haut pour protéger, et surviennent épreuves et malheurs.<br />
On comprend donc que le Saint béni soit-Il souhaite l’union entre les benei Israël, et veut les voir<br />
responsables les uns des autres, car dans ce cas ils sont reliés à Lui par la parcelle divine qui est en<br />
eux. On comprend également qu’Il ait donné de si nombreuses mitsvoth dans le domaine des relations<br />
interpersonnelles, car le peuple d’Israël est un, et ses membres sont tous reliés au Saint béni soit-Il par<br />
la parcelle divine qui est en eux. Mais quand il y a entre eux des dissensions, les parcelles se trouvent<br />
également désunies, ce qui provoque une séparation d’avec Dieu et une disparition de la Chekhinah, car<br />
les benei Israël se sont détachés de leur véritable place, et alors arrivent les épreuves.<br />
On sait que la Chekhinah n’abandonne pas les benei Israël dans leur exil, et que même en Egypte elle<br />
était avec eux, ainsi qu’il est écrit : « Je suis avec lui dans la peine » (Psaumes 91, 15), verset à propos<br />
duquel les Sages ont dit : « Quand ils ont été exilés à Babylone, la Chekhinah était avec eux, quand ils ont<br />
été exilés en Egypte, la Chekhinah était avec eux » (Méguilah 29a). Et aujourd’hui aussi la Chekhinah se<br />
trouve avec nous, elle est en tout lieu. Mais à cause de nos nombreux péchés, quand il y a des dissensions,<br />
des disputes, des discordes, des calomnies et de la haine gratuite, la Chekhinah disparaît. Certes, lorsque le<br />
Temple était debout aucun peuple ne pouvait le détruire tant que les benei Israël étaient unis, mais quand<br />
la haine gratuite s’est répandue, la Chekhinah a disparu, alors l’ennemi s’est trouvé le plus fort et a détruit<br />
le Temple, et de nombreux tourments et épreuves sont arrivés.<br />
Pharaon le mauvais, qui est à la tête des forces du mal et de la kelipah, savait que la Chekhinah se<br />
trouvait avec les benei Israël en Egypte, et connaissait également tous les miracles qui étaient faits à<br />
Israël, comme le fait que les femmes engendraient six enfants à la fois (Chemoth Rabah 1, 8) au bord du<br />
fleuve, et qu’ensuite quand les enfants grandissaient ils venaient chez leurs parents, comme l’ont dit les<br />
Sages (Sotah 11b, Yalkout Chimoni Chemoth 164) sur le verset : « Je t’ai éveillée sous le pommier » (Chir<br />
Hachirim 8, 5) ; ils émergeaient, sortaient et rentraient chez eux en troupeaux. De même, il savait que<br />
les femmes faisaient manger à leur mari des poissons tirés des puits (Ibid.), et que les femmes venaient<br />
dans les champs de travail pour y accomplir la mitsvah de croître et multiplier, parce que les Egyptiens ne<br />
laissaient pas les hommes rentrer chez eux, afin de les empêcher d’avoir des enfants (voir Yalkout Chimoni,