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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
Mais encore devons-nous comprendre pourquoi il faut absolument que cette étude s’accompagne d’efforts<br />
et de difficultés (Sanhédrin 99b). Dans toute la Torah, on ne trouve nulle part écrit explicitement qu’il faille<br />
étudier dans l’effort, pourquoi les Sages ont-ils donc interprété de cette façon ?<br />
De plus, il faut s’interroger sur le rapport entre la fin de la parachat Béhar, où il est question du Chabath<br />
et de la révérence envers le Sanctuaire (Lévitique 26, 2), et le début de la parachat Bé’houkotaï.<br />
Nous allons tenter d’expliquer tout cela. La Guemara dit que quand l’homme est jugé, la première question<br />
que lui pose le Tribunal céleste est s’il a fixé des temps d’étude de la Torah (Chabath 31a, voir Sanhédrin<br />
7a). Par conséquent à partir du moment où l’homme vient en ce monde, il a l’obligation d’étudier la Torah<br />
et de fixer des temps d’étude. Même auparavant, l’embryon apprend toute la Torah d’un ange dans le<br />
ventre de sa mère (Nidah 30b), afin qu’à sa venue au monde il puisse immédiatement l’étudier sans aucune<br />
difficulté. Et au moment de sa mort, on proclame : Heureux celui qui vient ici accompagné de son étude<br />
(Pessa’him 50a, Baba Batra 10b, Kohélet Rabah 9, 8).<br />
Par conséquent, tout le but de l’homme dans le monde est de donner de la satisfaction à son Créateur<br />
(Bérakhoth 17a), de grandir avec l’amour de la Torah, d’arriver par elle à un certain niveau de foi et de<br />
confiance en Dieu, et par là d’accomplir les mitsvoth de tout cœur. Lorsqu’il arrive à la prise de conscience<br />
que c’est cela le but de la Création, il n’a plus besoin que la Torah lui rappelle de s’investir dans l’étude<br />
pour se perfectionner, car il comprend de lui-même que c’est elle qui permet à son esprit et à son âme de<br />
respirer, et que sans elle il ne pourrait subsister fût-ce un seul instant. Il est donc certain qu’il l’étudiera<br />
constamment.<br />
On peut comparer cette situation à celle d’un homme qui se trouve au sommet d’une haute montagne :<br />
il n’y a nul besoin de lui dire de faire attention à ne pas tomber, car il comprend de lui-même que s’il ne<br />
fait pas attention il se met en danger. De même, il est inutile de dire à quelqu’un qui voit à côté de lui des<br />
pierres précieuses de se baisser pour les ramasser, il le fait spontanément pour s’enrichir. Il en va ainsi de<br />
la Torah : elle représente les membres et les tendons dont est fait l’homme (Nédarim 32b, Makoth 23b,<br />
Chemoth Rabah 33, 8), 238 et 365 qui correspondent aux 613 mitsvoth, et qui se développent dans le<br />
ventre de la mère avec la voix de la Torah que l’embryon entend de l’ange. Il est écrit : « Et tout le peuple<br />
a vu les voix » (Exode 20, 15), car au moment du don de la Torah chacun a vu et entendu les mêmes voix<br />
qu’il avait entendues de l’ange, à partir desquelles ses membres s’étaient développés. C’est pourquoi la<br />
Torah se contente d’une allusion à la nécessité de l’effort dans l’étude, sans la préciser en toutes lettres, car<br />
l’homme comprend spontanément que pour réussir en tout et connaître la Torah, il doit l’étudier de toutes<br />
ses forces. La Torah n’en donne pas l’ordre spécifique, parce que c’est évident.<br />
L’effort est donc évoqué en allusion par le mot « marcher », la marche étant un effort. Par exemple, un<br />
homme faible et malade se lève au prix d’un effort considérable parce qu’il sait que le fait de marcher<br />
va lui apporter la guérison en améliorant sa circulation. De même dans le domaine de la Torah, « Si vous<br />
marchez dans mes statuts » évoque un effort considérable pour vaincre le mauvais penchant qui affaiblit<br />
l’homme. Quand on étudie intensément, le gain est double, car on vainc le mauvais penchant tout en<br />
découvrant la saveur de la Torah. La Torah elle-même devient un remède, ainsi qu’il est écrit : « Ce sera<br />
la santé pour ton corps, une sève généreuse pour tes membres » (Proverbes 3, 8). La Guemara donne le<br />
conseil suivant : « Celui qui a mal à la tête, qu’il étudie la Torah, (...) à tout le corps, qu’il étudie la Torah »<br />
(Erouvin 54a), car c’est une « marche », comme pour cet homme malade et faible, et par dessus tout, il<br />
mérite une abondance de bénédictions, ainsi que le dit la suite du verset : « Je donnerai vos pluies en leur<br />
temps, etc. » (Lévitique 26, 4).<br />
J’ai vu que le ‘Hidouchei HaRim de Gour explique pourquoi il est écrit « si vous marchez dans mes<br />
statuts », avec le verbe « marcher » : il s’agit de ne pas s’arrêter dans le service de Dieu mais de toujours<br />
continuer à progresser jusqu’au niveau supérieur, sans jamais revenir en arrière, ce qui serait une chute.<br />
Il faut expliquer pourquoi cela représenterait une chute. On peut dire que c’est en rapport avec « Je<br />
donnerai vos pluies en leur temps », car les Sages ont expliqué que l’ « éveil d’en bas » provoque l’« éveil<br />
d’en haut » (Zohar I, 88a, III 44a), si bien que lorsque l’homme désire sans cesse s’élever, dans l’esprit du<br />
verset « ils s’avancent avec une force toujours croissante » (Psaumes 84, 8), et monter au niveau supérieur,<br />
le Saint béni soit-Il lui ajoute d’en haut une abondance de lumière, de bénédiction et de force, et lui donne