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PARACHAT TSAV<br />
TSAV<br />
L’importance du zèle dans le service de Dieu<br />
A propos du verset : « Ordonne à Aaron et à ses fils... ceci est la règle de l’holocauste... » (Lévitique 6,<br />
2), Rachi rapporte au nom des Sages que Tsav (ordonne) est un mot qu’on emploie pour stimuler celui à<br />
qui l’on s’adresse, ce qui est particulièrement nécessaire là où existe un risque de perte (Torath Cohanim<br />
6, 1).<br />
Voilà qui demande à être expliqué. Comment est-il concevable que le cohen, dans l’acte de sacrifier un<br />
holocauste qui sera entièrement consumé en l’honneur de l’Eternel, puisse manifester une négligence qui<br />
justifie un encouragement de la part de la Torah ? N’oublions pas non plus qu’il sait parfaitement qu’il<br />
va recevoir les parties destinées au cohen (Bava Kama 110B, ‘Houline 133b) ! Qui plus est, le verset<br />
concerne Aaron, l’élu de Dieu (Bemidbar Rabah 3, 2). Il est inimaginable que lui entre tous fasse preuve<br />
d’une certaine paresse dans son service en général et dans le sacrifice de l’holocauste en particulier, et<br />
impensable qu’on lui attribue la crainte de subir une perte.<br />
Nous allons essayer d’éclaircir ce point à notre entière satisfaction. Le mauvais penchant a coutume<br />
d’affaiblir l’ardeur de l’homme, surtout s’il risque une perte financière. Le Zohar (III, 273b) précise bien<br />
que c’est l’épreuve la plus difficile, car l’homme a le statut d’un proche parent en ce qui le concerne, lui<br />
et ses instincts (Sanhédrin 10a), tout particulièrement quand il s’agit d’argent, car c’est ce qui lui donne<br />
une assise en ce monde (Pessa’him 119a). Par exemple, quand approche l’heure de la prière de min’hah<br />
et que la boutique est pleine de clients, s’engage une lutte contre le mauvais penchant, car le commerçant<br />
qui risque de perdre de l’argent va être tenté de négliger la prière et de laisser passer l’heure...<br />
Quand un pauvre lui demande la charité, il ne va pas non plus être ravi, car cela implique pour lui une<br />
perte. Et il peut aussi arriver que s’étant rendu à la prière, il regarde néanmoins sa montre à chaque instant<br />
pour voir quand elle va se terminer afin qu’il puisse rouvrir sa boutique et recommencer à gagner de l’argent.<br />
Une perte financière se trouvant en cause, il a le plus grand mal à se rappeler qu’il se tient en ce moment<br />
devant Dieu et lui offre des sacrifices, puisque les prières en tiennent lieu (Bérakhoth 26b, Zohar II 20b,<br />
III 28b), et que c’est Lui, l’Eternel, qui lui accorde argent et subsistance.<br />
C’est ce que nous dit ici la Torah : « Ceci est la règle (Torah) de l’holocauste, c’est l’holocauste », la<br />
Torah elle-même est l’holocauste (OLaH), mot qui désigne la façon de s’élever (ALoH) dans le service<br />
de Dieu. Pour que l’homme puisse s’élever, il faut qu’il y ait « jusqu’au brasier qui se trouve sur l’autel »<br />
: il doit servir Dieu avec flamme, en particulier dans l’étude de la Torah, qui évoque le feu de l’autel, car<br />
elle a été comparée au feu, donnée par le feu et en lettres de feu, un feu noir sur un feu blanc (Tan’houma<br />
Yitro 12, Yérouchalmi Chekalim 6, 1). Dans tout ce qui touche à l’étude de la Torah, qui est un holocauste,<br />
l’homme doit littéralement ressembler à du feu et brûler d’enthousiasme pour l’Eternel du soir au matin,<br />
sans prêter aucune attention aux pertes que cela implique. En effet le mauvais penchant est extrêmement<br />
puissant en ce qui touche à la Torah , mais on pourra le vaincre en se comportant comme un holocauste<br />
destiné à être entièrement consumé, car le Zohar (II, 181b) affirme que les forces du mal n’ont aucun<br />
pouvoir sur le sacrifice de l’holocauste et ne tirent de lui aucun profit.<br />
Comment l’homme atteindra-t-il donc cette proximité maximale, cet enthousiasme sans réserves dans le<br />
service de Dieu ? Par le zèle qu’il y investira. L’homme est comparable à Aaron. Il doit se montrer empressé<br />
en pensée et en action à chaque instant où pourrait pointer la tentation de négliger la Torah, et savoir<br />
qu’il ressemble à celui qui offre un sacrifice à Dieu. Il rassemblera donc ses forces comme s’il s’agissait<br />
d’une flèche qui s’attaque au mauvais penchant. Cette idée se trouve en allusion dans le mot tsav, car en<br />
comptant les deux lettres du mot en surplus de sa guematriah, on lui trouve la même valeur numérique que<br />
‘hets (la flèche). Par conséquent, de même que le mauvais penchant s’empresse de faire négliger la Torah<br />
à l’homme, l’homme doit de son côté lui opposer l’étude, qui le protège et le sauve (Sotah 21a). La Torah<br />
est aussi appelée « baume contre le mauvais penchant » (Soukah 52b, Kidouchine 30b), particulièrement<br />
quand il s’agit d’une perte éventuelle. Quand l’archer envoie sa flèche, tout va dépendre de sa vivacité et<br />
de la force qu’il investit pour qu’elle vole encore plus vite, encore plus puissamment. De même, chacun<br />
doit mettre toutes ses forces à viser au but pour vaincre le mauvais penchant.<br />
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