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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

On trouve une idée de ce genre à propos d’Adam : au moment où il a été créé par le Saint béni soit-Il, les<br />

anges ont cru qu’il était une divinité (Béréchith Rabah 8, 9), jusqu’à ce que Dieu lui donne une seule mitsvah<br />

à observer (qu’il a transgressée), et à ce moment-là les anges ont reconnu qu’il n’était qu’un serviteur de<br />

son Seigneur et non une divinité.<br />

Cela nous enseigne que quand on observe les mitsvoth, il faut le faire en fonction de ses forces et de sa<br />

proximité à Dieu, car le Saint béni soit-Il n’a pas d’exigences injustes envers Ses créatures (Avodah Zarah<br />

3a), et Il ne les charge jamais au-delà de leurs forces (Chemoth Rabah 34, 1, Tan’houma Tissa 10, Pessikta<br />

Rabati 16, 8). Il tient compte des forces humaines, car lorsqu’Il a donné la Torah à Israël, s’il l’avait fait en<br />

fonction de Sa propre puissance, personne n’aurait pu la supporter, ainsi qu’il est dit : « Si nous continuons<br />

à entendre la voix de l’Eternel, nous sommes morts » (Deutéronome 5, 22). Il a parlé aux benei Israël en<br />

fonction de leurs propres forces, comme en témoigne le verset : « La voix de l’Eternel est dans la force »<br />

(Psaumes 29 4), il n’est pas écrit « dans Sa force » mais « dans la force », ce qui désigne la force de tout<br />

un chacun. Une certaine puissance est donc accordée à chacun pour servir Dieu et observer les mitsvoth.<br />

Mais dans cette observance des mitsvoth, il faut savoir à laquelle donner la priorité, laquelle lui sera<br />

utile en fonction de la racine de son âme. On trouve des appuis à cette idée chez les Sages (Sotah 13a) à<br />

propos de Moïse, qui au moment où tous les benei Israël étaient occupés à dépouiller l’Egypte, s’affairait<br />

à chercher le cercueil de Joseph, et à propos de qui il est écrit : « Le sage de cœur prend les mitsvoth »<br />

(Proverbes 10, 8). Or dépouiller l’Egypte était aussi une mitsvah, et « Celui qui est occupé par une mitsvah<br />

est exempté d’une autre mitsvah » (Soukah 25a, Zohar III, 186a). Alors pourquoi Moïse a-t-il délaissé la<br />

mitsvah de dépouiller l’Egypte pour aller s’occuper d’une autre mitsvah ?<br />

On voit de là que quand deux mitsvoth se présentent en même temps, il faut se demander laquelle des<br />

deux sera le plus utile à son âme et laquelle le plus utile à son corps. Et s’il est impossible d’accomplir<br />

les deux à la fois, il faut choisir celle qui est le plus utile à son âme, et ensuite seulement la deuxième,<br />

comme Moïse qui a commencé par s’occuper du cercueil de Joseph, ce qui serait utile à son âme, car c’est<br />

au moyen du cercueil de Joseph que la mer s’est fendue devant les benei Israël , ainsi qu’il est écrit : « La<br />

mer a vu et s’est enfuie » (Psaumes 114, 3), et les Sages ont dit : « Qu’a-t-elle vu ? Elle a vu le cercueil de<br />

Joseph » (Midrach Cho’her Tov 114, 9) ; c’est donc grâce à lui que les benei Israël sont sortis d’Egypte,<br />

et ont fini par arriver au don de la Torah.<br />

Mais en même temps, on constate la grandeur des mitsvoth, car il est écrit qu’Esaü respectait son père<br />

Isaac plus que Jacob, c’est pourquoi Isaac voulait le bénir (Pessikta Rabati 24, 55, Zohar I, 146b).<br />

L’homme doit savoir que la seule observance des mitsvoth ne suffit pas. Quelqu’un peut être connu<br />

pour sa générosité (comme Esaü qui était connu pour sa façon d’honorer son père), mais sans Torah,<br />

rien ne l’empêche d’être totalement mauvais ! Ainsi Bilaam, qui était un grand prophète, au point que les<br />

Sages ont dit de lui que chez les nations, il s’est levé un prophète comme Moïse (Bemidbar Rabah 14, 34,<br />

Sifri Berakhah 34, 10, Zohar II, 21a), et connaissait même l’instant exact où le Saint béni soit-Il se fâche<br />

(Bérakhoth 7a, Sanhédrin 105b, Zohar III 205a), était malgré tout un grand scélérat, au point de conseiller à<br />

Balak de faire tomber les benei Israël dans l’impudicité (Sanhédrin 93a, Yérouchalmi Ibid. ch. 10 halakhah<br />

2). Pourquoi cela ? Parce qu’il n’avait pas de Torah du tout ! Or sans Torah, il n’y a rien.<br />

Et malgré tout, il faut bien réfléchir, car il existe un autre moyen de s’élever, indépendamment de la Torah<br />

et des mitsvoth, et c’est la voie de la fermeté dans l’épreuve. Quand un homme surmonte une épreuve,<br />

il s’élève encore plus. On trouve cette idée à propos de Jacob : « Jacob sortit de Beershéva et partit vers<br />

‘Haran » (Genèse 28, 10). Pourquoi y allait-il ? Il aurait pu envoyer un messager pour prendre femme à sa<br />

place, puisqu’il est possible d’épouser une femme par l’intermédiaire d’un tiers (Kidouchin 41a). Mais il<br />

désirait aller vers le lieu de la colère (« ‘HaRoN Af ») pour être mis à l’épreuve, à cause des imperfections<br />

qu’il ressentait en lui-même. Pourquoi cela ? Parce qu’il savait qu’Esaü n’était pas assez mauvais pour lui<br />

permettre de s’élever, car lui aussi étudiait et observait les mitsvoth, en particulier la mitsvah de respecter<br />

son père. Laban était plus méchant encore, lui qui était le père des trompeurs (Tan’houma Vayichla’h 1), il<br />

a donc décidé d’aller à ‘Haran pour être éprouvé et sortir vainqueur de l’épreuve. Mais celui qui entendait<br />

dire qu’il était allé à ‘Haran croyait qu’il était lui aussi devenu mauvais comme Laban. Par conséquent<br />

même Esaü ne l’a pas fait poursuivre pour le tuer, car il a estimé qu’il avait pris une mauvaise voie et

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