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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT CHEMOT<br />

C’est précisément ce manque qui va nous y aider, car il nous reste une arme capitale : la Torah et la<br />

prière, ainsi qu’il est écrit : « Nous paierons des taureaux avec nos lèvres » (Hochéa 14, 3). Cela signifie<br />

que les prières remplacent les sacrifices (Bérakhot 26b, Zohar III 28b). La Torah de son côté représente<br />

également un sacrifice, car quiconque étudie les holocaustes est considéré comme ayant offert un holocauste<br />

(Mena’hoth 110a). Nous possédons par conséquent deux formes de sacrifices ! Si l’on étudie la Torah en s’y<br />

consacrant de toutes ses forces, on s’offre soi-même à Dieu en se tuant pour ainsi dire pour elle (Bérakhot<br />

63b, Chabath 73b). En effet quand le verset dit : « Lorsqu’un homme mourra dans une tente » (Bemidbar<br />

19, 14), cela peut signifier qu’il doit se « tuer » dans la tente de la Torah, suivant ainsi les traces de Jacob,<br />

« homme droit installé dans les tentes » (Genèse 25, 27), qui sont les tentes de Chem et Ever où il étudiait<br />

la Torah (Méguilah 17a). Il est donc évident que même à notre époque, nous pouvons avoir une récompense<br />

considérable, car par la force de la Torah, de la prière et des cent bénédictions, nous avons la possibilité<br />

de devenir un sacrifice totalement consacré à Dieu, même si nous ne voyons plus ce qu’on fait à la bête au<br />

moment où on l’offre. Si nous arrivons à tirer le meilleur parti de l’exil, nous pouvons même atteindre un<br />

niveau plus élevé que celui des générations du Temple. Alors nous deviendrons semblables à un sacrifice<br />

offert à Dieu, nous surmonterons toutes les épreuves, et notre sort sera enviable.<br />

Revenons à la question de savoir pourquoi c’est par cette parachah que l’on commence à enseigner la<br />

Torah aux jeunes enfants. Si elle parle essentiellement d’engagement et d’enthousiasme, c’est clair, car<br />

les enfants sont capables de se consacrer sans aucune restriction à ce qui les intéresse, par exemple les<br />

sucreries, et il faut leur enseigner à canaliser cette force vers la sainteté et la pureté. Non seulement nous<br />

apprenons des sacrifices comment se donner tout entier à la sainteté, mais nous apprenons aussi des enfants<br />

comment parvenir à un dévouement total envers Dieu, en observant la ferveur que met l’enfant à atteindre<br />

ses buts personnels.<br />

Nous allons également pouvoir répondre à la difficulté que nous avions soulevée sur le fait que Dieu a<br />

dit à Moïse de dire à Israël des paroles qui étaient sévères à son propre égard. Quel rapport y a-t-il avec<br />

le contexte, et d’où Rachi a-t-il tiré cette interprétation ? Rappelons-nous que Moïse voulait entrer dans<br />

la Tente d’Assignation mais ne le pouvait pas, à cause de la Nuée divine (Exode 40, 35). A ce moment-là,<br />

il a compris qu’il ne pourrait parler avec l’Eternel que par le mérite d’Israël (Bérakhoth 32a). Ayant ainsi<br />

constaté la grandeur des benei Israël aux yeux de Dieu, il s’est immédiatement fait tout petit et a écrit<br />

un petit aleph, qui vient nous expliquer que lorsque l’Eternel l’appelle, c’est uniquement par le mérite<br />

des benei Israël (la notion de « petit » renvoie à eux par allusion, puisqu’il est le Maître et eux sont les<br />

disciples). Il constate que toute sa force ne provient que de leur mérite, et c’est cela il appela - il parla.<br />

Le mot parla (d-b-r) évoque un chef, comme dans l’expression « dabar e’had le-dor, un seul chef pour<br />

une génération » (Sanhédrine 8a). Qu’il s’agisse de sa qualité de chef ou du fait que Dieu l’ait appelé, les<br />

deux proviennent entièrement du mérite des benei Israël, car par lui-même, il ne pouvait pas entrer dans<br />

la Tente d’Assignation.<br />

Un très grand principe se dégage de cette analyse : tout ce qu’un grand Rav ou un grand érudit reçoit<br />

de Dieu n’est là que par le mérite de ses disciples; c’est grâce à eux qu’il peut s’élever spirituellement<br />

et continuer à former d’autres disciples. Le Rav lui-même doit apprendre de là comment enseigner à ses<br />

disciples, et aussi comment apprendre d’eux à s’engager totalement, comme Moïse notre Maître qui a<br />

constaté le dévouement des benei Israël. Dans cet esprit, les Sages ont dit : « Quand un disciple est exilé,<br />

on exile son maître avec lui » (Makoth 10a). C’est également pourquoi il est écrit : « Parle aux cohanim<br />

fils d’Aaron et dis-leur » (Lévitique 21, 1), répétition qui a pour but d’enjoindre aux grands de veiller sur<br />

les petits (Yébamoth 114a). Dieu met en garde les grands contre l’orgueil, car ce n’est que par le mérite<br />

des petits qu’ils deviennent grands... par conséquent il convient de s’abaisser devant ses disciples et de<br />

ne pas garder sa Torah pour soi-même, dans l’esprit de la michnah : « Si tu as appris beaucoup de Torah,<br />

ne t’en sais aucun gré à toi-même » (Avoth 2, 8). Il ne faut pas se lasser d’enseigner, comme nous l’avons<br />

appris de Rav Peréda qui enseignait quatre cents fois à son disciple (Erouvin 54b). Il faut s’effacer devant<br />

lui, lui enseigner le dévouement tout en l’apprenant de lui, et de cette façon on pourra ressembler à un<br />

sacrifice offert à l’Eternel.<br />

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