27.06.2013 Views

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

148<br />

<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

BEHAR<br />

La terre observera les Chabath de l’Eternel<br />

La mitsvah de chemittah porte le nom de Chabath, ainsi qu’il est écrit : « La terre observera les Chabath<br />

de l’Eternel » (Lévitique 25, 2). Comme on le sait, elle représente une grande épreuve pour l’homme : ne<br />

pas travailler du tout pendant la septième année, et de surcroît tout donner aux autres, comme nous l’enjoint<br />

la suite des versets (« Le Chabath de la terre sera pour vous (...) pour toi et ton serviteur et ta servante (...)<br />

et ton troupeau et les bêtes de ton pays pourront se nourrir de tous ces produits » (Ibid., 7)). C’est une dure<br />

épreuve de se contenter d’attendre la générosité de Dieu, sans semer ni labourer, et pourtant, nous savons<br />

qu’Il n’envoie une épreuve que lorsque l’homme est capable de la surmonter, ainsi que l’écrit le ‘Hidouchei<br />

Harim de Gour sur le verset « Il répand la neige comme la laine » (Psaumes 147, 16) : Dieu donne la neige<br />

à l’homme selon la laine dont il dispose pour se couvrir. Les Sages nous affirment que le Saint béni soit-Il<br />

ne cherche pas à compliquer la vie de Ses créatures, et n’éprouve l’homme que selon ses forces (Avodah<br />

Zarah 3a, Chemoth Rabah 34a, Tan’houma 701, 10). Dans ces conditions-là, comment sortir victorieux<br />

de l’épreuve de la chemittah ?<br />

Aujourd’hui, on voit des gens qui utilisent toutes sortes de stratagèmes pour y échapper, par exemple<br />

vendre les champs à des non-juifs, alors qu’autrefois, la chemittah était observée dans ses moindres<br />

détails, sans quoi il s’ensuivait un désastre, par exemple : « A cause du péché de la chemittah, Israël est<br />

exilé et le Temple est détruit » (Avoth 5, 9, Chabath 33a). Mais en réalité, il faut comprendre pourquoi<br />

cette destruction découlerait de la non-observance de la chemittah. J’ai aussi vu dans l’ouvrage Hokhia’h<br />

LéAvraham la question suivante : Il est dit dans la Guemara (Chabath 119b) que Jérusalem (et le Temple)<br />

n’ont été détruits que parce qu’on y profanait le Chabath. C’est donc qu’il ne s’agit pas exclusivement de<br />

la chemittah ? De son côté, le prophète se lamente de ce que le pays a été perdu parce que les benei Israël<br />

avaient abandonné la Torah (Jérémie 9, 11, 12), ce qui semble signifier que la destruction a été due à une<br />

négligence dans l’étude de la Torah !<br />

Nous allons tenter d’expliquer tout cela le mieux possible (ces sujets ont déjà été abordés de différentes<br />

façons dans d’autres articles sur notre parachah, mais la Torah a soixante-dix visages). Au début de la<br />

parachah, Rachi demande au nom des Sages (Torath Cohanim) : « Quel rapport y a-t-il entre la chemittah<br />

et le mont Sinaï ? » et répond : « De même que la chemittah, ses principes généraux et tous ses détails ont<br />

été donnés au Sinaï, c’est aussi le cas de toutes les mitsvoth ». On ne voit toujours pas très bien pourquoi<br />

l’exemple spécifique de la chemittah a été choisi. La raison en est que cette mitsvah comporte une grande<br />

épreuve, c’est pourquoi elle peut nous donner un enseignement sur toutes les mitsvoth, qu’elles soient<br />

faciles ou difficiles, dans l’esprit de la michnah : « Sois aussi vigilant envers une mitsvah facile qu’envers<br />

une mitsvah difficile » (Avoth 2, 1). On apprend donc de la chemittah qu’il est impossible d’accomplir<br />

des mitsvoth importantes si on ne fait pas attention aux détails les plus infimes des mitsvoth faciles. C’est<br />

effectivement l’habitude que Dieu a donnée aux benei Israël dans le désert vis-à-vis de toutes les mitsvoth,<br />

pour qu’ils soient ensuite capables d’observer la mitsvah de chemittah en Terre Sainte.<br />

Quand on veut gravir une haute montagne, il faut faire de gros efforts et transpirer beaucoup avant<br />

d’arriver au sommet. Or il en va de même de l’étude de la Torah : pour la conquérir, il faut se donner<br />

énormément de mal (Torath Cohanim Lévitique 26, 3), comme l’explique Rabbi Israël Salanter sur le lien<br />

entre les parachioth Béhar et Bé’houkotaï ; en effet, l’étude doit être vécue comme s’il y avait une haute<br />

montagne à gravir et qu’il faille sans cesse continuer à grimper. On doit aussi se donner beaucoup de mal<br />

pour observer la chemittah, et on n’y parvient qu’en étudiant la Torah dans l’effort. Le lien est donc clair :<br />

le Temple a été détruit par la faute de la négligence dans l’étude de la Torah ainsi que par la non-observance<br />

de la chemittah, car les deux sont liés.<br />

On peut encore ajouter que la « montagne » fait allusion aux plaisirs de ce monde, car la Guemara (Soukah<br />

52a) appelle le mauvais penchant une montagne, et il y a des gens qui ne se donnent du mal que pour<br />

obtenir ce qui les satisfait en ce monde, au lieu de se rendre compte que les biens de ce monde doivent être<br />

au service exclusif de la Torah, du mont Sinaï ! Quand on travaille pour assurer sa subsistance, cela doit<br />

être dans l’unique but de faire la volonté de Dieu et d’accomplir la Torah et les mitsvoth. Dans cet esprit,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!