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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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PARACHAT EMOR<br />

C’est stupéfiant ! Il arrive souvent que quelqu’un fasse des efforts suprêmes pour observer les mitsvoth,<br />

mais qu’il échoue au moment où sa ferveur est mise à l’épreuve de la réalité. Il y a beaucoup de gens qui<br />

prient avec une grande concentration, mais ne font aucune attention au prochain une fois qu’ils sont sortis<br />

de la synagogue. Cette terrible histoire nous enseigne que ce n’est pas la bonne façon de se conduire, car<br />

il ne manque pas de gens qui prient comme Rabbi Israël Salanter, mais il nous apprend que cette prière<br />

est absolument sans valeur si elle ne s’accompagne pas d’attention envers le prochain, fût-ce un bonjour<br />

amical.<br />

C’est cela le rapport entre la parachat Kedochim, la parachat Emor et la parachat Béhar. Sur le verset<br />

« soyez saints » (Lévitique 19, 2), Rachi explique au nom des Sages (Vayikra Rabah 24, 4) : « Ecartez-vous<br />

de l’impudicité et du péché ». Or on sait que pour éviter l’impudicité, il faut garder sa langue, car l’alliance<br />

de la langue correspond à l’alliance de la circoncision (voir Beith Israël du Admor de Gour, qui traite<br />

longuement de ce sujet en plusieurs endroits). Au moment du Veau d’Or, sur le verset : « ils se levèrent pour<br />

s’amuser » (Exode 32, 6), les Sages ont expliqué (Tan’houma Tissa 20, Rachi) qu’il s’agissait des relations<br />

interdites et du meurtre, c’est-à-dire que si l’on rit avec la bouche, on s’égare aussi dans le domaine des<br />

mœurs. C’est pourquoi immédiatement après, dans la parachat Emor, la Torah met en garde sur la parole :<br />

« Dis et tu diras », « des paroles pures », et le Midrach ci-dessus, précise qu’il faut garder sa bouche et sa<br />

langue (Tan’houma Emor, 1), ce qui inclut le fait de dire bonjour aimablement, avec une bouche propre et<br />

des paroles pures, et à ce moment-là seulement on peut se sanctifier et se purifier totalement.<br />

Comment l’homme peut-il s’assurer que son langage est propre et ses paroles pures ? En se rappelant de<br />

la Torah qui a été donnée Béhar, au mont Sinaï. Cela signifie qu’il doit se souvenir de l’humilité du mont<br />

Sinaï, sur qui la Torah a été donnée parce qu’il s’était abaissé (Sotah 5a, Yalkout Chimoni Ytro), et dont il<br />

faut apprendre à s’incliner devant Dieu et le prochain pour que la Torah vive en nous (Ta’anith 7a, Sotah<br />

21a, Dérekh Erets Zoutah 8), à l’instar de Moïse dont il est dit : « L’homme Moïse était très humble »<br />

(Nombres 12, 3). De cette façon, il est assuré que ses paroles seront pures, car l’homme humble ne se met<br />

jamais en colère, si bien qu’il ne fait jamais sortir de sa bouche des paroles indécentes, et il est également<br />

dépourvu d’orgueil, tout cela étant à l’opposé de l’humilité.<br />

On peut affirmer avec certitude que la répétition « Dis et tu diras » porte sur les rapports des hommes<br />

entre eux. En effet, si on parle à l’autre et qu’il n’écoute pas, on doit répéter ce qu’on a dit, avec des paroles<br />

pures et humbles, des paroles qui sortent du cœur et rentrent dans le cœur de l’interlocuteur. Or la Guemara<br />

affirme que quiconque possède la crainte du ciel, ses paroles sont écoutées (Bérakhoth 6b). De plus, les<br />

Sages ont expliqué que : « Dis et tu diras » vient mettre en garde les grands à propos des petits (Yébamoth<br />

114a), ce qui relève de la même intention : l’homme ne doit pas s’imaginer que le fait d’être un grand ou<br />

un Rav lui permette de regarder ses élèves de haut, mais au contraire « Dis et tu diras », il faut se conduire<br />

humblement avec eux, et leur parler de façon douce (« amirah »), comme la Guemara l’explique à propos<br />

du verset : « Ainsi tu parleras (« Tomar ») à la maison de Jacob » (Exode 19, 3), de façon douce (Chabath<br />

87a), et aussi en murmurant (Zohar I, 16a), légèrement et humblement. Les Sages affirment : « A chaque<br />

fois que le terme amirah est utilisé, il s’agit de supplications, ainsi qu’il est écrit : « Et il dit (« Vayomer ») :<br />

je vous en prie mes frères, ne faites pas ce mal » (Genèse 19, 7) » (Tan’houma Tsav 13).<br />

C’est donc cela le rapport entre Kedochim, Emor et Béhar : l’humilité et l’amour du prochain sont ce qui<br />

relie le tout. Nous avons déjà cité ailleurs les paroles du Midrach : « Quel rapport y a-t-il entre la chemittah<br />

et le mont Sinaï » (Torath Cohanim 25, 1, Rachi au début de Béhar). La chemittah nous enseigne la grandeur<br />

de l’humilité et de l’amour du prochain, car tout se trouve à la disposition de tout le monde et n’importe<br />

qui a le droit d’aller dans les champs de tous ; par amour pour tous, le propriétaire leur permet de prendre<br />

ce qu’ils veulent (une allusion en est que les paroles de Torah ne se réalisent que chez celui qui se rend<br />

lui-même aussi ouvert à tous qu’un désert (Midrach Agadah ‘Houkat 21, 19), ce qui évoque la chemittah<br />

pendant laquelle tout est livré au public, signe d’humilité et d’amour du prochain). Ce n’est donc pas pour<br />

rien que sur le verset : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18) Rabbi Aquiba dit<br />

que c’est un grand principe de la Torah (Yérouchalmi Nédarim ch. 9, 4), car l’amour du prochain est à la<br />

base de tout. Et c’est le lien entre les parachioth : la sainteté (« kedouchah ») vient au moyen de paroles<br />

(« amirah ») pures, et uniquement dans un contexte d’humilité (Béhar).<br />

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