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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />
humblement et sans orgueil, et que Dieu donne de la force à ses paroles, jusqu’à la venue du Rédempteur,<br />
rapidement et de nos jours, Amen.<br />
Tout ceci s’applique uniquement à celui qui étudie la Torah. Le Alcheikh demande, à propos de « il ne se<br />
rendra pas impur dans son peuple », pourquoi il n’est pas écrit explicitement « par le contact d’un mort » ?<br />
Il cite le Midrach suivant : : « Il ne se rendra pas impur dans son peuple », à savoir tant que le mort est<br />
dans son peuple, à l’exception du mort que personne ne réclame, et pour lequel on se rend impur (Torath<br />
Cohanim 21, 4 et Rachi). Tout se tient, car si c’est un mort que personne ne réclame, même si le cohen est<br />
occupé à faire un mitsvah ou à étudier la Torah, il a le droit de se rendre impur pour lui, dans l’esprit du<br />
verset « Son cœur s’enorgueillit dans les voies de l’Eternel ». Mais s’il ne s’occupe pas de Torah, même<br />
s’il n’est pas vraiment mort, il ne doit pas se rendre impur dans son peuple « pour une âme » : il n’est pas<br />
comparable à une âme, car comme il négligeait la Torah et les mitsvoth, l’âme lui a été enlevée. C’est<br />
uniquement dans le cas contraire qu’il s’appelle vivant et que ses paroles sont pures.<br />
Tout ce qui a été dit jusqu’à présent nous permettra de répondre à une question supplémentaire du Admor<br />
de Satmar, qui demande pourquoi c’est justement dans cette parachah de l’impureté des cohanim que la<br />
Torah a mis en garde les grands à propos des petits, alors que dans toutes les mitsvoth les grands doivent<br />
mettre en garde les petits. Il s’interroge également sur le midrach selon lequel aux anges qui n’ont pas de<br />
mauvais penchant, il suffit de dire les choses une fois, ainsi qu’il est écrit : « Tel est l’arrêt prononcé par la<br />
volonté des anges et la résolution [au singulier] décrétée par les Saints » (Daniel 4, 14) ; alors qu’en ce qui<br />
concerne les êtres d’en bas qui ont un mauvais penchant, on espère que deux injonctions suffiront, ainsi<br />
qu’il est écrit : « Dis et tu diras » (Vayikra Rabah 26, 5). La question est la suivante : s’il en est ainsi, il<br />
faudrait répéter toutes les mitsvoth. Pourquoi ne répète-t-on que cette mitsvah sur l’impureté ?<br />
D’après ce qui a été dit ci-dessus, on comprend parfaitement qu’ici il est question de la base de toute<br />
la Torah, à savoir l’humilité et l’abaissement. Etudier la Torah par orgueil rendrait impur, or on n’obtient<br />
l’aide du Ciel que par la Torah dont les paroles sont pures, sans elle on est complètement mort, on rend<br />
impur et on n’a aucune trace de sainteté. C’est pourquoi c’est justement ici, dans ce passage qui traite de<br />
la base et du but de la Torah, qu’elle met en garde les grands à propos des petits, et ici que l’enseignement<br />
est repris deux fois, avec des paroles pures, car c’est ici qu’on a l’essentiel de la Torah. C’est une idée à<br />
méditer, car elle est profonde.<br />
L’amour du prochain<br />
[Explication du lien entre les parachioth Kedochim, Emor et Béhar]<br />
Il est écrit : « Dis aux cohanim fils d’Aaron et tu leur diras » (Lévitique 21, 1). Les Sages ont mis ce :<br />
« Dis aux cohanim » en rapport avec le verset : « les paroles de l’Eternel sont pures » (Psaumes 12, 7).<br />
La mise en garde de Dieu à l’égard de la sainteté et de la pureté d’Israël relève donc de l’idée que « les<br />
paroles de l’Eternel sont pures » (Tan’houma Emor 1). De plus, au début de la parachah, Ba’al Hatourim<br />
écrit que Véamarta (« et tu diras ») est fait des mêmes lettres que Amarot, les « paroles » de l’Eternel dans<br />
le verset cité.<br />
L’intention de la Torah paraît donc être ici d’enjoindre à l’homme de veiller à sa bouche et à sa langue, et<br />
d’utiliser un langage pur. On trouve confirmation de l’importance de ce sujet dans une anecdote concernant<br />
Rabbi Israël Salanter. Un jour, il était sorti pendant la période des seli’hot pour aller à la synagogue prier<br />
cha’harit. En chemin, il a rencontré un juif de belle et noble allure qui revenait de la synagogue après une<br />
nuit entière de seli’hot et de tikounim, et sur qui la crainte du jour du jugement se faisait sentir. Rabbi Israël<br />
s’approcha de lui, et lui dit bonjour avec un sourire, mais l’autre était si plongé dans ses réflexions sur la<br />
gravité de cette période qu’il ne parut pas s’apercevoir de sa présence, ne répondit rien et poursuivit son<br />
chemin. Rabbi Israël s’adressa à lui en ces termes : « Monsieur le juif, sachez que pour le Saint béni soit-<br />
Il, l’essentiel n’est pas le mitsvoth entre l’homme et Dieu, mais celles qui concernent les rapports avec le<br />
prochain ; même quand on se repent des fautes commises envers Dieu, le jour de Kippour n’accorde pas<br />
pour autant le pardon sur les rapports avec autrui (Yoma 85b). Pourquoi donc ne m’avez-vous pas répondu<br />
quand je vous ai dit bonjour ? Qu’est-ce que vous avez à perdre à répondre poliment, cela va-t-il déranger<br />
vos préparatifs pour le jour du jugement ? C’est exactement le contraire : vous auriez pu annuler tous les<br />
mauvais décrets vous concernant si vous m’aviez répondu « bonjour » avec un sourire ! »