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PAHAD DAVID VAYIKRA - Hevrat Pinto

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<strong>PAHAD</strong> <strong>DAVID</strong><br />

à l’Eternel », qu’on peut lire ainsi : « Si un homme fait de lui-même un sacrifice à l’Eternel ». De plus, le<br />

mot mi-kem a la valeur numérique de cent, allusion aux cent bénédictions qu’on doit dire quotidiennement<br />

(Mena’hoth 43b, Bemidbar Rabah 18, 17, Zohar III 179a), enseignement tiré du verset : « Et maintenant,<br />

Israël, qu’est-ce que (mah) l’Eternel ton Dieu demande de toi » (Deutéronome 10, 12), mah étant lu méah<br />

(cent). Là aussi il s’agit d’un engagement total, sans lequel il serait difficile de dire cent bénédictions par<br />

jour, surtout quand on est sollicité par les besoins du public ou qu’on doit gagner sa vie.<br />

Mais il existe deux sortes d’engagement. Le premier est celui d’un homme qui ne cherche qu’à se<br />

rapprocher que de Dieu et à s’élever spirituellement jour après jour pour arriver jusqu’à l’Eternel, mouvement<br />

évoqué par le verset « avec une force toujours croissante » (Téhilim 84, 8). Tout son désir n’est que de<br />

donner entière satisfaction à son Créateur. Même quand il est fatigué, il ne tient aucun compte de son état<br />

personnel et n’aspire qu’à s’améliorer spirituellement et à faire du bien à la Chékhinah qui est en exil,<br />

comme pour la faire lever de la poussière où elle se trouve (Zohar II, 238a). Il s’agit d’un rapprochement<br />

(hitkarvouth). On ressent constamment qu’on est encore très loin, et on désire ardemment se rapprocher<br />

(k-r-v) de Dieu et arriver aux cinquante portes de la sainteté, sans se préoccuper de rien pour soi-même.<br />

La deuxième sorte d’engagement est moins intense que la première. C’est celui d’un homme qui<br />

certes s’adonne à la prière, à l’étude de la Torah, à la charité et aux bonnes actions, mais sans que ce soit<br />

exclusivement pour l’amour du Ciel : il a aussi en tête les honneurs qu’il pourrait recevoir ou le bien qu’il<br />

fait au prochain. Il observe les mitsvoth de tout coeur, mais ses intentions ne sont pas totalement pures. Il<br />

se lève tôt pour aller à la synagogue mais bavarde pendant la prière, ou n’est pas suffisamment concentré.<br />

Et dans ce cas-là, à quoi va lui servir tout son dévouement ? On peut le qualifier de pourri (rakouv), comme<br />

un morceau de pain moisi. Les lettre de rakouv sont les mêmes que celles de karov (proche), dans un autre<br />

ordre.<br />

C’est à cela que la Torah fait allusion quand elle dit « Si un homme d’entre vous (mi-kem) offre un sacrifice<br />

à l’Eternel » : le service de l’homme a pour but principal de se rapprocher soi-même (mi-kem) de l’Eternel<br />

à chaque instant, par cent bénédictions et une étude constante de la Torah, pour arriver aux cinquante portes<br />

de la pureté, car c’est cela le véritable sacrifice (korban), qui est un rapprochement (hakrava). Le mot<br />

korban est en effet composé des lettres k-r-v (proche) et noun (dont la valeur numérique est cinquante). Il<br />

s’agit de se rapprocher des cinquante portes de la sainteté, et de s’éloigner d’un engagement qu’on pourrait<br />

qualifier de « pourri » (r-k-v). Le mot « pourriture » (rikavon) est formé de r-k-v (pourri) et de noun, car cet<br />

engagement incomplet peut mener l’homme aux cinquante portes de l’impureté. En effet, les Sages nous<br />

ont mis en garde contre le fait d’utiliser la Torah à nos propres fins (Pirkei Avoth 4, 5, Nédarim 62a).<br />

Pour s’éloigner de ce genre d’attitude, il faut évoquer le jour de la mort, particulièrement quand on est<br />

assailli par la tentation (Bérakhoth 5a). Cela aussi se trouve en allusion dans le mot korban (sacrifice),<br />

formé des lettres k-v-r (kévèr, la tombe) et noun. Si l’on garde cela présent à l’esprit, on ne recherchera<br />

qu’à se consacrer totalement à Dieu, en faisant abstraction de tout motif impur.<br />

Le sacrifice nous enseigne également l’humilité, celle des animaux qui tendent le cou pour être égorgés<br />

en l’honneur de l’Eternel. Mais il ne faudrait surtout pas leur ressembler par le côté bestial et matériel. Les<br />

Sages ont dit que l’animal ne domine l’homme que lorsqu’il a l’impression d’être en présence d’un autre<br />

animal (Chabath 151b), et il est écrit : « Eternel, tu sauves l’homme et la bête » (Téhilim 36, 7). Tout en<br />

se gardant de ressembler à la bête dans son animalité, il faut apprendre d’elle l’humilité et l’effacement.<br />

Nous avons déjà dit que l’humilité mène à la Torah, et les Sages enseignent que c’est l’une des qualités<br />

par lesquelles elle s’acquiert (Pirkei Avoth 6, 5) et qu’on la trouve chez les humbles (Ta’anith 7a). La même<br />

idée se dégage de l’étude des sacrifices. Autrefois, les benei Israël étaient témoins de miracles quotidiens<br />

dans l’enceinte du Temple (Pirkei Avoth 5, 5), et il leur était donc très facile de vaincre leur mauvais<br />

penchant, sans compter qu’au moment où le sacrifice était offert, ils percevaient la vérité, et alors toutes<br />

leurs fautes étaient pardonnées et ils étaient purifiés. De plus, comme ils se rendaient compte que tout ce<br />

qui était fait à la bête aurait dû être effectué sur leur propre corps (voir Ramban sur Vayikra 1, 9). ils se<br />

repentaient instantanément et se rapprochaient de Dieu. Mais à notre époque, comment vaincre le mauvais<br />

penchant ? Si c’était difficile au temps du Temple où tout était si clair, que dire de nous, qui n’avons plus<br />

ni Temple ni sacrifices ? Comment allons-nous pouvoir nous rapprocher de Dieu ?

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